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Critiques de Chip Zdarsky (149)
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Daredevil, tome 1 : Connaître la peur

Evidemment, c’est bien dessiné – en particulier les visions de Daredevil grâce au sonar, en rouge, superbe pour nous montrer ce qu’un aveugle « voit ».

Clairement, c’est bien écrit.

Le personnage du flic intègre est aussi intéressant que le maire, même si je débarque là-dedans sans les prémisses…

Mais, si c’est la mode, ces héros en manque de confiance, qui s’interroge sur leur vie jusqu’à la déprime, ça me fatigue, moi…

Oui, d’accord, ça lui donne de la profondeur, même si je ne sais pas pourquoi on en est arrivé là… Mais c’est systématique et fatigant, ces questionnements, même quand le Punisher ou les potes débarquent…

Et puis ça tourne en rond, il répète 50 fois les mêmes choses, il est faible et tente de faire face, ouh là là, il est profond et méritant…

Bon, c’est joli, ça se suit bien, mais sans plus pour moi.

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Daredevil, tome 4 : Au bout de l'Enfer

Ce tome 4 du Daredevil de Zdarsky en 100 Marvel est un pur plaisir. Une histoire prenante et haletante, associée à de grands dessinateurs. Un pur moment de divertissement intelligent et de très haute volée. C’est comme ça que l’on veut que nos personnages soient traités !
Lien : https://www.lescomics.fr/rec..
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Daredevil, tome 4 : Au bout de l'Enfer

C'est un travail urbain, très visuel, magnifique sur l'utilisation des angles et des points de vue, très bon concernant les divers personnages qui parviennent à bien faire passer les émotions. Notamment le boulot fait sur Murdock est incroyable. Même lorsqu'il porte un masque, vous reconnaissez ses sentiments. Et les scènes de combats sont incroyables ! Le tome 4 se termine sur un excellent cliffhanger qui donne fortement envie de découvrir la suite.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Daredevil, tome 4 : Au bout de l'Enfer

Suite du très bon run signé par Chip Zdarsky sur le héros de Hell's Kitchen. Les trois premiers numéros sont dessinés par Jorge Fornés puis les deux derniers par l'excellent Marco Checchetto.

Les numéros se dévorent très rapidement. L'évolution du conflit ravageant le quartier est toujours aussi bien écrite. Je suis un peu moins convaincu par cette équipe de super-vilains sur les derniers numéros mais l'ensemble reste très bon.

J'ai vraiment hâte de lire la suite qui promet d'être riche en rebondissements.
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Daredevil, tome 3 : L'enfer

Ce troisième tome est un diamant brut.

Les dialogues, le développement des personnages, les intrigues, tout est absolument parfait.

Après un véritable coup de coeur visuel lors du premier tome, j'attendais énormément le retour de Marco Checchetto aux dessins. La finesse de son trait est remarquable. Quel bonheur pour les yeux de voir une série aussi bien mise en scène.

Pour une fois je n'aurai aucun point négatif à relever.

Si vous hésitez encore à vous lancer alors allez-y ! J'attends la suite avec la plus grande impatience.
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Daredevil, tome 2 : Aucun diable, juste un ..

Après un excellent premier tome, mes attentes étaient plutôt élevées. L'histoire se poursuit avec un rythme régulier. J'aime tout particulièrement l'écriture des dialogues qui nous plonge dans le questionnement de Matt Murdock sur le rôle qu'il doit jouer.

L'ambiance générale est moins sombre que d'habitude et c'est plutôt dépaysant pour du Daredevil (cela reste néanmoins logique au regard du scénario et du développement de Matt).

Ma déception réside néanmoins dans les dessins. Non pas qu'ils soient mauvais, mais Marco Checchetto (qui avait produit un chef-d'oeuvre sur le premier volet) manque cruellement à la série. Il sera de retour sur les prochains numéros donc j'espère qu'il parviendra à rallumer ma flamme.
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Daredevil, tome 1 : Connaître la peur

Daredevil est un personnage Marvel pour lequel j'ai énormément d'affection. J'apprécie le côté réaliste et urbain qui aide à l'immersion du lecteur. J'ai adoré découvrir la série Netflix (il y quelques années) donc je souhaitais découvrir un run de comics dans le même ton.

Suite aux critiques positives sur ce run de Chip Zdarsky, je me suis lancé et j'ai trouvé mon bonheur ! L'histoire nous présente un Daredevil fatigué, en proie au doute...

Gros coup de coeur pour les dessins de Checchetto qui sont parfaits pour Daredevil. Les planches sont absolument magnifiques ! L'utilisation de la couleur est sublime notamment lors des flashbacks.

J'ai apprécié le fait de voir d'autres personnages de l'univers Marvel que j'espère revoir par la suite.

J'ai hâte de dévorer le tome 2 pour lequel j'ai désormais d'énormes attentes.
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Stillwater, tome 1

Stagnant

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Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il regroupe les épisodes 1 à 6 de la série, initialement parus en 2020/2021, écrits par Chip Zdarsky, dessinés et encrés par Ramón K. Pérez, et mis en couleurs par Mike Spicer. La couverture a été réalisée par Pérez.



Daniel West travaille en tant que designer graphique dans un agence de communication. Il est convoqué par sa cheffe dans son bureau. Elle lui explique qu'elle ne peut pas tolérer le fait qu'il ait bousculé fortement un de ses collègues de travail et que l'entreprise a une politique de tolérance zéro sur ce genre de comportement : il est licencié. Le soir même, il sort en boîte avec son pote Tony Kim, et consomme un peu trop, au point de devoir sortir pour vomir dans le caniveau. Quand il veut re-rentrer avec Tony, le videur s'interpose : il ne veut pas de client puant le vomi. Dan lui met un point dans la face. Il se réveille le lendemain dans son canapé avec un bel œil au beurre noir, et Tony en train de jouer avec sa console, après avoir passé une très bonne nuit dans le lit de son ami. Quelqu'un frappe des coups à la porte : Dan va ouvrir. Un homme de loi lui remet un courrier en main propre. Dan l'ouvre : il s'agit d'une invitation à se rendre le 15 mai 2019, dans la ville de Stillwater pour un rendez-vous dans le cabinet de l'avocat Joël Peterson, pour toucher une somme d'argent en héritage de Margaret Smith, une arrière-arrière-grand-tante. Dès le lendemain, il est en train de conduire pour se rendre à Stillwater avec son ami Tony Kim qui l'accompagne.



Dan et Tony s'arrêtent dans une station-service pour faire le plein. Dan reste à la pompe, pendant que Tony va acheter de quoi grignoter. Il demande à la caissière si elle connaît la ville de Stillwater : aimable comme une porte de prison, elle répond qu'elle n'en a jamais entendu parler. Les deux amis remontent en voiture, et Tony explique qu'il ne sait pas si elle se moquait de lui ou pas. Leur GPS leur indique qu'ils doivent tourner dans une petite route de desserte dépourvue de panneau d'indication. Tony s'amuse : une lettre sur un mystérieux héritage, une petite route dans une forêt dense. Ils se rendent compte qu'il y a une voiture de police derrière eux, avec les feux à éclat en fonctionnement. Ils s'arrêtent : Ted l'adjoint au shérif s'approche de la fenêtre côté conducteur, et demande le permis de conduire, ainsi que les papiers du véhicule. Il porte une casquette à visière et des lunettes de soleil, avec une expression fermée peu engageante. Il leur demande la raison pour laquelle ils se rendent à Stillwater. Daniel explique qu'il vient pour affaire. Finalement Ted s'excuse pour sa façon de parler un peu sèche, et leur souhaite un bon séjour à Stillwater. Ils parviennent dans une petite ville et se garent pour aller manger un morceau dans le diner de la grand-rue. Pendant que Dan passe commande au comptoir, Tony regarde à l'extérieur et voit deux enfants en train de se battre sur le toit de l'immeuble en face. L'un pousse l'autre qui tombe sur la chaussée. Dan et Tony se précipitent à l'extérieur pour venir à son aide.



Après avoir prouvé ses talents de scénariste chez Marvel sur des séries comme Daredevil et Spider-Man Lifestory, Chip Zdarsky lance une série indépendante au long court chez Image Comics. Ce premier chapitre s'avère très intriguant. Dès la fin du premier épisode, le lecteur sait à quoi s'en tenir et dispose d'une vision claire de la dynamique de la série. Daniel West se retrouve dans un petit patelin à l'écart, présentant une particularité surnaturelle, et il s’agit de savoir s'il va s'installer, s'y accoutumer ou s'il va chercher à s'en échapper à tout prix. Le lecteur découvre la situation en même temps que lui puisque l'un et l'autre sont des nouveaux arrivants dans cette petite bourgade. Ils font donc connaissance avec plusieurs citoyens : Ted l'adjoint au shérif pour commencer, Tanya la shérif, le juge Simon Taylor, le docteur Nathan Walsh, le maire, Galen le garçon qui tombe du toit, madame Lilow responsable de l'état civil. L'artiste avait déjà travaillé avec le scénariste sur la série Marvel Two-in-One. Il réalise des dessins dans un registre réaliste et descriptif avec des traits de contour un peu appuyés, pour une apparence un peu plus spontanée, sans l'impression aseptisée quand les dessins sont trop peaufinés. Le lecteur identifie donc facilement les personnages : Dan et son regard souvent dans la défiance, Tony avec son langage corporel beaucoup plus détendu et ses expressions de visage plus enjouées, Ted et ses postures toujours dans le registre de la confrontation physique, Galen et son regard en décalage avec son apparence de garçon pas encore adolescent, le docteur avec ses épaules un peu tombante et sa posture résignée, le juge et son attitude inflexible, la shérif et son air exaspéré, Laura Quinn et son air craintif, etc. Chaque personnage dispose de sa silhouette propre, et d'une tenue vestimentaire correspondant à son statut social et son métier.



Comme Dan & Tony, le lecteur regarde autour de lui pour découvrir Stillwater. Après être passé dans l'open-space où travaillait Dan, puis son appartement et la station-service, il découvre la rue principale de Stillwater avec ses constructions à 1, 2 ou 3 étages. Il remarque l'aménagement de bonne qualité du bureau du juge, la banalité de la maison de Laura, et de celle de Nathan. Il voit un aménagement très standard de la salle d'audience de la mairie. L'artiste sait montrer la banalité d'une petite ville comme tant d'autres aux États-Unis, avec un niveau de détails suffisant pour dépasser le stade de décor en carton-pâte, sans non plus ajouter des éléments vraiment particuliers. Les tenues vestimentaires s'avèrent plus variées, tout en restant banales. Il sait représenter les bois, avec des formes et des implantations d'arbres crédibles, même s'il n'est pas possible d'en identifier les essences. D'un côté, le lecteur n'a pas le souffle coupé par des visuels extraordinaires, ou des découpages de planche virtuoses ; de l'autre côté, l'ambiance de petite ville est bien rendue, la direction des acteurs est juste, et les décors sont présents dans plus de 80% des cases. C'est donc une narration visuelle discrète, entièrement au service du récit, sans éclat, mais très solide.



Le scénariste a choisi un point de départ éprouvé : deux personnes se retrouvent incapables de partir dans une petite bourgade qui cache un secret de taille. Zdarsky sait très bien que cette situation n'est pas très originale et il l'exprime même par la bouche de Tony Kim qui le fait remarquer à Dan : lettre mystérieuse, route étrange, pas de panneaux indicateurs. Il ajoute que fort heureusement les dangers ne surviennent que nuit. Bien sûr un événement inexplicable se produit 4 pages plus loin, dans la lumière du jour. Le scénariste en rajoute un petit peu avec la pompiste qui ne sait pas où se trouve Stillwater, et l'isolement de la ville dont les habitants ne sortent quasiment jamais, sans oublier l'absence de couverture réseau ce qui rend inopérant le téléphone portable dès qu’on a quitté la route principale. Dans le même temps, les habitants ne semblent manquer de rien : nourriture, habits, matériaux, boissons, carburant, etc. Ils ne sont donc pas aussi coupés du monde que ça, ils ne vivent pas en autarcie. En fonction de sa sensibilité, le lecteur peut trouver ce décalage plus ou moins rédhibitoire pour sa suspension consentie d'incrédulité. Dans ce cas-là, il peut encore envisager l'histoire comme relevant plutôt du conte où il ne fait pas tout prendre au premier degré.



Dans tous les cas, il reste impliqué dans le récit, car les auteurs ont su insuffler assez de personnalité à Daniel West, un jeune adulte ne maîtrisant pas toujours ses accès d'énervement, bénéficiant de l'amitié de quelqu'un de sympathique, prompt à passer à l'action (pour secourir Galen tombé du toit), capable de prendre le temps de réfléchir. Le scénariste dévoile rapidement le phénomène surnaturel de Stillwater, et le récit passe alors dans la phase où la petite communauté réagit à l'introduction d'un élément extérieur en la personne de Dan. Il s'agit bien sûr d'un élément perturbateur dans une situation stable, un dispositif narratif basique et efficace. Le lecteur peut également y voir l'injection d'une nouveauté dans une communauté figée dans son fonctionnement depuis des années. Sous cet angle, le récit devient alors un commentaire sur la stagnation et l'immobilisme, revenant dans le registre du conte. Le lecteur peut y voir un regard critique sur la volonté de faire perdurer les choses, de les conserver dans un état identique. Il peut aussi y voir une situation où les différents membres de la communauté bénéficient d'un avantage personnel identique et se liguent pour le conserver à tout prix, l'inscrivant comme objectif premier de la communauté. Le scénariste montre alors les petits désaccords s'accumulent, enflent jusqu'à atteindre une masse critique permettant d'envisager à nouveau un changement.



Les auteurs partent d'un point de départ très classique : deux étrangers dans un patelin qui cache un secret. L'artiste sait bien donner corps à cette petite ville, aux habitants ordinaires, à leur banalité. Le scénariste fait progresser son intrigue à bonne allure pour sortir des clichés rapidement, et pouvoir mettre à profit les spécificités de ce secret dans des situations plus originales, tout en développant son thème principal, celui de la stase.
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Daredevil, tome 5 : Action ou vérité

Ce tome fait suite à Daredevil by Chip Zdarsky Vol. 4: End of Hell (épisodes 16 à 20) qu'il faut avoir lu avant. Il regroupe les épisodes 21 à 25 et annuel 1, initialement parus en 2020, écrits par Chip Zdarsky. Marco Checchetto a dessiné et encré les épisodes 21, 23 et 25, mis en couleurs par Mattia Iacono (é21) et Marcio Menyz (é23 & é25). L'épisodes 22 a été dessiné par Francesco Mobili, encré par Victor Olazaba et mis en couleurs par Mattia Iacono. L'épisode 23 a été dessiné par Mike Hawthorne, encré par JP Mayer, et mis en couleurs par Mattia Iacono. Le numéro annuel a été dessiné par Manuel Garcia, encré par Le Beau Underwood, et mis en couleurs par Rachelle Rosenberg, Chris Mooneyham dessinant les séquences du passé. Les couvertures ont été réalisées par Marco Checchetto pour les épisodes 21 à 25, et par Zdarsky pour l'annuel. Ce tome comprend également les couvertures alternatives réalisées par Declan Shalvey, Alex Ross, Ken Lashley, Salvador Larroca, Checchetto.



La bataille pour Hell's Kitchen a pris fin. Au milieu des incendies encore fumant, Kingpin et Daredevil se tiennent dos à dos. Les journalistes sont déjà là pour savoir si Daredevil va vraiment se rendre à la police. Un autre interroge le maire Wilson Fisk pour savoir si ce combat l'a fait changer d'avis sur la culpabilité du superhéros : il n'en est rien. Il ordonne aux officiers de police présents de procéder à son arrestation. L'inspecteur Cole North s'y oppose attirant plutôt leur attention sur le cas de Leland Owsley qui fanfaronne qu'il n'a pas de chef d'accusation à lui coller sur le paletot. Izzy Libris intervient pour l'accuser du meurtre de son fils, ce qui fait réfléchir Matt. Mais sa décision est prise : il demande à Cole North de lui passer les menottes et l'emmener au poste. Il veut répondre de ses actes devant la justice. Wilson monte dans sa limousine et écoute son assistant Wesley lui dire que son action d'éclat l'a fait monter dans les sondages, puis il prend le téléphone pour répondre un appel. Il s'agit de Una & Quinn Stromwyn qui le félicitent pour s'être fait ainsi remarquer, Una ajoutant qu'une nonne un peu étrange a été aperçue dans les parages. Wilson lui raccroche au nez.



Assis sur la banquette arrière, Daredevil explique à Cole qui conduit que c'est essentiel pour lui répondre de ses actions devant un tribunal, pour donner le bon exemple aux autres superhéros, qu'ils doivent rendre des comptes. Cole fait un écart pour éviter une voiture qui vient de se mettre en travers de son passage. Foggy Nelson en descend en levant bien les bras au ciel pour montrer qu'il est inoffensif. Il souhaite parler à son client pendant une minute. Foggy fait observer à Matt qu'en agissant ainsi il met en danger ses proches, mais qu'il a une stratégie à lui proposer. Daredevil, toujours masqué, entre dans le bureau du District Attorney Ben Hochberg, amené par Cole North, et représenté par Foggy Nelson. Ce dernier explique que son client est l'individu Daredevil et il explique en quoi cette identité est recevable. Par un concours de circonstances extraordinaires, Mike Murdock a acquis une existence bien réelle. Sa vie n'a pas été facile.



Depuis deux tomes, Chip Zsarsky a réussi son pari : raconter une histoire prenante de Daredevil en suivant le schéma habituel, avec assez d'éléments différents des précédentes itérations pour bien accrocher le lecteur. Il a descendu le héros de son piédestal de manière brutale : lors d'un affrontement, le superhéros a provoqué la mort d'un agresseur, sans intention de donner la mort. Afin d'éviter que cela ne se reproduise, il a décidé d'abandonner son identité secrète Mais le besoin demeure : il faut un protecteur des citoyens de Hell's Kitchen, quelqu'un qui les aide contre les supercriminels, mais aussi contre les abus de pouvoir des puissants. Rien de bien neuf, mais raconté avec une dose de personnalité suffisante. Les personnages habituels sont bien présents : Wilson Fisk, Franklin Nelson, Elektra Natchios, et quelques autres, ainsi qu'un ou deux petits nouveaux comme Cole North l'inspecteur de police intègre. Zdarsky ne révolutionne pas le personnage, mais il sait bien faire prendre la sauce, en respectant le personnage principal.



Dans un premier temps, le lecteur est content de voir que Checchetto est de retour. Pour commencer la couverture est magnifique, avec une posture de défi de Daredevil prêt à se battre contre plus fort que lui, avec des traits de contour tellement fins qu'ils donnent l'impression d'être tranchants. L'artiste est en forme pour l'épisode 21 avec des postures de personnage bien campée, une dramaturgie faisant la part belle attitudes de défi, de provocation pour bien mettre en évidence le caractère buté de certains, les convictions bien arrêtées d'autres, le refus de céder sur ses principes, quoi qu'il en coûte. Chaque protagoniste a une apparence bien marquée, ses propres postures, des expressions de visage établissant clairement l'état d'esprit. Les décors sont représentés avec clarté et une grande netteté, même si le lecteur remarque en passant qu'ils sont un peu rares dans la première moitié. L'épisode 23 est un peu plus réussi sur le plan de la régularité de la représentation des environnements, et les personnages restent tout aussi bien campés. L'artiste sait donner une interprétation fidèle de Spider-Man, tout en faisant ressortir qu'il se trouve par conviction, dans un rôle dont il n'a pas tout à fait l'habitude. L'épisode 25 est à nouveau un peu léger en décor, à la fois parce que la première moitié se déroule dans le décor fixe de la cellule de Daredevil, à la fois parce que le scénario intègre l'évocation de souvenirs de sa relation avec Elektra Natchios dans des images nimbées d'une sorte de halo, très bien réussi par le coloriste. Le lecteur est donc très satisfait de retrouver Checchetto, avec la sensation qu'il a dû accélérer un peu en ce qui concerne les fonds de case. Visiblement le temps qui lui est alloué n'est pas entièrement suffisant.



Le corollaire est que les autres épisodes sont dessinés par des artistes différents. Ça commence avec le numéro annuel qui est placé juste après l'épisode 21. Les traits de contour sont moins acérés, ce qui, par comparaison avec les épisodes de Checchetto, ce qui diminue l'impression de dangerosité coupante. Au fil des séquences, le lecteur peut percevoir l'implication des artistes pour réaliser des dessins s'inscrivant dans un genre semi-polar, semi-réaliste, avec des influences assumées. Le résultat est convaincant, agréable à lire, manquant un peu de personnalité. Il est possible également que le lecteur soit rétif au sujet même de cet épisode particulier : le scénariste entérine l'existence de Mike Murdock ramené sur le devant de la scène par Charles Soule & Phil Noto dans l'épisode 606 en 2018. Contre toute attente, Zdarsky se sort plutôt bien de l'exercice, parvenant à donner assez d'épaisseur au personnage pour le faire accepter par le lecteur, sans provoquer d'enthousiasme non plus, il ne faut pas exagérer.



Le lecteur n'a d'autre choix que de faire avec l'absence de Checchetto pour l'épisode 22. Celui-ci commence par un dessin en pleine page de Daredevil devant le mur avec les tailles au commissariat. Le résultat est proche du rendu de l'épisode 21, avec la reprise des bandelettes autour de la main et des doigts pour éviter de les abimer lors des combats physiques. La suite est plus appliquée avec des expressions de visage pas toujours convaincantes (ceux de Mary Walker pas réussis du tout), des angles penchés sans raison, mais une direction d'acteurs acceptable. Ce n'est pas une catastrophe, mais ça ne donne pas envie de trouver d'autres épisodes illustrés par cet artiste. Mike Hawthorne réalise des planches plus classiques pour l'épisode 24, avec des plans de prise de vue maitrisés, et une bonne gestion des décors. En revanche, certaines expressions de visage peuvent faire sortir le lecteur de l'ambiance, peut-être la patte trop lourde de l'encreur. Malgré tout, la narration visuelle reste claire et en phase avec le récit.



Le lecteur un peu aguerri ne craint pas trop pour l'avenir du héros, il est même possible qu'il ne soit toujours pas convaincu que Daredevil ait vraiment causé la mort de qui que ce soit. Cela n'enlève rien à son implication dans l'intrigue, sa curiosité quant à la manière dont Matt Murdock va pouvoir se sortir de cette situation. Après le numéro annuel, il est plus près à accepter l'arrivée de Mike Murdock dans la série, avec même un petit sourire en coin sentant bien que le scénariste va s'amuser à asticoter Matt avec cette présence encombrante et ingérable, et à mener le lecteur par le bout du nez quant à l'objectif réel poursuivi par Mike. Le scénariste prend tout autant de plaisir à ramener un autre personnage, féminin cette fois-ci, créé par un autre scénariste, là encore pour mettre Matt mal à l'aise, et ça marche très bien au grand plaisir du lecteur (sadique). Ce dernier est tout aussi satisfait de voir son héros réfléchir et préparer ses coups à l'avance, penser en dehors des sentiers battus, par exemple pour parer la mainmise agressive des Stromwyn sur le parc immobilier de Hell's Kitchen. L'intrigue continue à réserver des surprises même si Matt commence à remonter la pente, et l'épisode 25 laisse supposer que le scénariste enchaînera sur une deuxième histoire également bien tordue, une fois qu'il aura mené celle-ci à son terme.



Chip Zdarsky continue à raconter son intrigue, avec un art consommé de mettre à profit les conventions et les personnages de la série, en y apportant assez d'éléments nouveaux pour ne pas stagner dans l'hommage révérencieux. Les épisodes dessinés par Marco Checchetto dégagent une énergie tranchante, les autres sont corrects, tout en faisant regretter le premier.
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Afterlift

Ce tome regroupe les 5 épisodes initialement parus en version dématérialisé, pour une histoire complète, indépendante de toute autre. Ces épisodes sont initialement parus en 2020, écrits par Chip Zdarsky, dessinés et encrés par Jason Loo, avec une mise en couleurs réalisée par Paris Alleyne.



Janice Chen est devenue une conductrice de voiture avec chauffeur (VTC), travaillant avec différentes applications comme Cabit, Lyft, ou DrivePal. Ce soir-là, elle véhicule un homme d'à peine 30 ans et l'amène à l'adresse de sa destination, ou peut-être juste un peu avant. Elle vérifie sur le téléphone de son passager, et en profite pour se mettre elle-même une bonne note sur l'appli, à l'insu du passager, c'est toujours ça de pris. Après l'avoir déposé, elle s'offre une pause cigarette, tout en passant un coup de fil à sa mère pour lui dire où elle en est et qu'elle ne reviendra pas manger. Un monsieur sort de la supérette devant laquelle elle se tient et lui dit que fumer est dangereux pour la santé. Elle le sait : il y a déjà l'avertissement sur le paquet. En fait, il souhaitait qu'elle lui donne du feu, ce qu'elle fait, et il s'éloigne. Un peu plus tard dans la soirée, elle passe chez ses parents et fait réchauffer les légumes préparés par sa mère. Celle-ci recommence à l'asticoter avec ce boulot qu'elle a pris en délaissant ses études, l'héritage de sa grand-mère qu'elle a utilisé pour s'acheter une voiture, etc. Janice répond sèchement, et prend le temps de déposer un bisou sur le front de son père qui regarde la télévision, avachi dans le canapé.



Janice Chen s'assoit au volant de sa voiture, pose sa boîte de dîner sur le siège passager, allume son appli, et prend le temps de se remettre de cet échange, la tête posée sur le volant. Elle se rend dans le quartier des boîtes de nuit pour prendre son client suivant, espérant qu'il ne s'agit pas d'un des gugusses en train de se vanter de manière pitoyable. En fait c'est un monsieur en costume cravate qui monte à l'arrière dans sa voiture : le même que celui qui lui a demandé du feu plutôt en début de soirée. Il s'appelle Dumu et il a ajouté un arrêt avant sa destination, dans un quartier pas très bien fréquenté. Janice n'y voit pas d'inconvénient et elle s'arrête à l'endroit convenu, profitant qu'il fasse une course pour commencer à manger les légumes préparés par sa mère. Dumu revient en tenant une jeune femme par le bras, qui n'a pas l'air tout à fait dans son assiette. Elle s'appelle Suzanna mais ne prononce pas un mot. Janice se tourne vers Dumu pour qu'il lui redise quelle est leur destination car son téléphone a un dysfonctionnement. Il lui dit de simplement continuer à conduire. Il fait un geste et le téléphone de Janice est enveloppé d'une lueur verte, puis il se remet à fonctionner normalement. Elle demande des explications à Dumu. Suzanna répond qu'elle est déjà morte. Janice arrête sa voiture et demande de l'aide aux passants.



Chip Zdarksy s'est d'abord rendu célèbre comme dessinateur de la série Sex Criminals (2013-2020, 31 épisodes) de Matt Fraction, puis comme scénariste d'une saison de la série Daredevil, ce qui lui a permis d'écrire des récits indépendants. Il propose ici une histoire assez linéaire : Janice Chen a pris comme client un individu qui emmène l'âme d'une femme décédée jusque dans l'au-delà, mais des démons essayent de l'intercepter pour s'approprier ladite âme. Le scénariste a donc construit son récit sur la dynamique d'un course-poursuite, principe toujours effectif. Il a également choisi de prendre une représentation très littérale de l'au-delà, sur la base de la foi catholique. Janice Chen se retrouve donc à passer par le purgatoire, puis par les enfers, à essayer d'emmener Suzanna vers une destination plus enthousiasmante, vers les douze portes ornées de douze perles, chaque vantail étant lui-même une perle géante. Au cours du récit, Suzanna et Janice ont un échange sur les environnements qu'elles découvrent, et elles conviennent qu'ils ne sont pas à prendre au sens littéral, mais comme une représentation projetée par leur éducation, qui aurait très bien pu être habillée par les croyances d'une autre religion.



Dans les pages de fin, le scénariste explique qu'il avait prévenu l'artiste qu'il aurait à dessiner beaucoup de voitures. Effectivement, il n'a pas menti puisque la scène d'ouverture montre Janice Chen au volant avec un client sur la banquette arrière. Jason Loo dessine de manière réaliste, avec un degré significatif de simplification, laissant régulièrement le coloriste remplir les cases avec des camaïeux dans des tons adaptés. Il n'est pas possible de reconnaître le modèle de voiture conduit par Janice, mais elle est assez proche de la réalité pour être crédible. En fonction des séquences, la voiture est vue en prise intérieure pour mettre en avant les passagers, ou en vue extérieure pour un déplacement ou une manœuvre spectaculaire. En vue intérieure, le dessinateur sait varier les angles de dessin dans les cases, pour éviter la monotonie visuelle, et les plans répétitifs, par exemple Janice se sert régulièrement de son rétroviseur. Les personnages disposent d'une morphologie normale, sans exagération de muscle ou de courbes féminines. Le lecteur ressent un bon degré d'empathie en regardant le visage franc et expressif de Janice. Il ressent la résignation de Suzanna, et il peut percevoir le caractère autoritaire de Dumu.



Pour en revenir aux voitures, en vue extérieure, l'artiste sait transcrire l'impression de déplacement du véhicule de Janice : une conduite normale dans la circulation d'une grande artère, un virage un peu plus sec, une marche arrière inattendue, un démarrage en trombe. Il conçoit des découpages de page pour accompagner les mouvements plus rapides, et les manœuvres d'évasion comme lorsqu'elle est poursuivie par des cavaliers en pleine ville, ou qu'elle doit effectuer un virage très serré pour prendre une ruelle à angle droit, ou encore pour filler droit sur une étendue maritime. Effectivement une fois passé dans l'au-delà, elle fait effectuer quelques manœuvres pas catholiques et spectaculaires à sa voiture qui, dans le monde réel, l'aurait achevé dès la première. Loo s'en tire bien en termes de spatialisation et de logique dans la continuité du déplacement, sans toutefois accentuer ses angles de vue pour vraiment basculer dans des visuels spectaculaires au point d'en couper le souffle du lecteur, ou de lui faire regretter de ne pas avoir attaché sa ceinture de sécurité avant. D'un autre côté, il ne bascule pas non plus dans l'exagération parodique, permettant au lecteur de profiter de la balade au premier degré. Paris Alleyne effectue un honnête travail d'artisan. Il est très à l'aise dans les séquences civiles, mettant en œuvre une mise en couleurs de type naturaliste, très évidente. Il est moins inspiré une fois le passage dans l'au-delà effectué, s'en tenant à des clichés, par exemple pour le rouge des flammes des enfers. Il sait mettre en œuvre des effets spéciaux appropriés par exemple pour les flammes bleutées de l'épée de l'ange, ou pour le halo verdâtre de l'appli de Dumu.



Le scénariste fait plus que le strict minimum : il ne se contente pas de raconter une course-poursuite parsemée d'embûches plus ou moins originales, plus ou moins systématiques. Janice Chen est une sympathique jeune femme, mais il est visible que son choix de métier (chauffeuse VTC) découle d'une sensation d'échec non dépassée. L'âme de Suzanna est destinée à se retrouver aux enfers et le lecteur en découvre la raison qui n'est pas si manichéenne que ça, les conséquences d'un moment de faiblesse très humain. Dumu lui-même recèle sa part d'ombre, plus profonde qu'il n'y paraît. En revanche, Zdarsky ne se fatigue à donner de l'épaisseur aux différents démons qui sont vraiment basiques, sans même parler de Satan, carrément monolithique et sans intérêt. Il intègre une ou deux touches d'humour par épisode qui ne dénote par rapport au reste, même si la présence de Charon est inattendue, et la manière dont il se fait barboter sa barque est un peu cavalière. Le lecteur suit donc bien volontiers Janice et Suzanna dans leur voyage pour essayer d'arriver à un endroit plus accueillant. L'idée que le décorum catholique ne soit qu'un habillage est abandonnée en cours de route, scénariste et dessinateur s'en tenant à cette imagerie. Suzanna est essentiellement cantonnée au rôle de demoiselle en détresse, mais sans impression de misogynie car elle est sauvée par une autre femme. Son cheminement sur la route du dépassement du traumatisme et du pardon de la culpabilité reste assez lourdaud et basique



Un récit de plus dans l'océan infini de la parution mensuelle des comics industriels aux États-Unis, mais celui-ci présente assez de personnalité pour donner envie de s'y arrêter. Pour commencer, Chip Zdarsky n'est pas un inconnu, et il est visible qu'il prend plaisir à étoffer son intrigue pour qu'elle ne se limite pas à un timbre-poste, et qu'il porte une réelle affection pour son personnage principal. De la même manière, Jason Loo ne vient pas cachetonner : il se donne du mal pour imaginer des plans de prise de vue qui insufflent du dynamisme au récit, et lui aussi semble porter de l'affection à Janice au vu de la vie qu'il parvient à insuffler en elle. Toutefois, aussi sympathique que soit le récit, le lecteur peine à trouver un second souffle une fois entré dans l'au-delà, entre une représentation littérale assumée mais dépourvue d'originalité, et une fuite en avant un peu trop linéaire, manquant de profondeur mythologique ou théologique.
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Daredevil, tome 3 : L'enfer

Ce troisième tome de la relance de Daredevil, continue de maintenir son haut niveau de qualité. Le récit s’inspire des meilleurs run précédents pour offrir une histoire à la hauteur du personnage. Si cela entraîne un léger manque d’originalité, il est agréable d’avoir un récit de ce calibre fait par un passionné inspiré !
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Daredevil, tome 3 : L'enfer

Ce tome fait suite à Daredevil, tome 2 : Aucun diable, juste un Dieu (épisodes 6 à 10) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 11 à 15, initialement parus en 2019, écrits par Chip Zdarsky, dessins et encrés par Marco Checchetto, avec l'aide de Franceso Mobli pour les épisodes 14 & 15. La mise en couleurs a été réalisée par Nolan Woodward, avec l'aide de Rachelle Rosenberg pour l'épisode 15. Les couvertures ont été réalisées par Julian Totino Tedesco. Il contient également les couvertures variantes réalisées par Amanda Conner, Khoi Pham, Declan Shalvey, Skan, Ryan Brown.



Dans un immeuble du Bronx, une femme court vers la porte de la chambre de son appartement et s'enferme : son conjoint violent commence à taper sur la porte et à vouloir la défoncer. Elle s'arcboute contre la porte et il n'arrive pas à la forcer. Une silhouette masquée entre par une fenêtre et passe son bas autour de la gorge de l'agresseur. Le conjoint violent essaye de secouer son agresseur dans tous les sens, sans réussir à lui faire lâcher prise. Il finit par s'évanouir et tomber à terre, ce n'est qu'à ce moment que cet homme portant le haut du costume de Daredevil le relâche. Quatre policiers sont arrivés et ont sortis leur matraque : l'ersatz de Daredevil va passer un sale quart d'heure. Sur un toit pas très loin de là, Elektra Natchios est en train d'entraîner Matt Murdock, qui a noué un foulard blanc sur sa tête. Il finit par réussir à parer deux coups, avant qu'elle n'en décoche un troisième et l'envoie à terre. Elle le laisse récupérer, et se jette dans le vide. Elle lui indique qu'il doit regagner sa confiance en lui et ses capacités de combattant. Elle va remplir le rôle de Stick pour lui. Dans un autre immeuble, Izzy Libris est en train de parler affaires de famille avec son fils Thomas Libris : elle ne lui laisse pas le choix et il se fait mettre à la porte du bureau par Luca. En sortant, il tombe face à son épouse Mindy qui porte leur fille dans les bras : ils se disputent car elle a l'impression d'être en prison, et elle voudrait pouvoir rouvrir sa libraire.



Dans la rue, l'inspecteur Cole North est sur le siège passager de la voiture de patrouille de police, alors que son coéquipier l'inspecteur Greene est en train de conduire. North repense au fait qu'il n'a pas tout dit lors de son compte-rendu, qu'il a tu certaines informations, qu'il a été sauvé par Daredevil. Il est tiré de ses pensées : Spider-Man vient de faire son apparition et s'élance pour sauver une jeune femme en train d'être agressée, une mise en scène par des fonctionnaires de police. Trois individus émergent d'un fourgon avec un fusil lance-filet, et ratent Spider-Man. Celui-ci les neutralise avec ses toiles et emmène Cole North dans les airs, pour avoir une petite conversation avec lui. Matt Murdock se promène dans la rue et salue Sammy qui est en train d'ouvrir son épicerie : il vient prendre des nouvelles de Joe Carraro. Ce dernier arrive plus tôt que d'habitude. Il est déposé par Maria Carraro, la mère de Leo, le jeune homme que Daredevil a tué.



Même s'il ne s'était pas braqué contre les dessins de Lalit Kumar Sharma, le lecteur est content de retrouver Marco Checchetto, le dessinateur du premier tome. Il note toutefois qu'il s'est fait aider par un autre artiste sur les épisodes 14 & 15. Effectivement, il retrouve des dessins descriptifs avec un bon niveau de détails, et un rendu très réaliste. Dans le premier appartement, il peut voir les livres sur les rayonnages de la bibliothèque, chaque relief sur les portes de palier. Depuis le toit où Elektra entraîne Matt, il voit les façades des immeubles environnants, pour lesquels il ne manque aucune fenêtre, aucune ornementation au-dessus des fenêtres. Dans l'épicerie, il laisse son regard faire le tour des rayonnages : il voit les fruits et légumes, mais note quand même que les boites se ressemblent beaucoup. Le bureau d'Izzy Libris bénéficie d'une belle bibliothèque sur 2 pans de mur, d'une table basse, d'un magnifique fauteuil en cuir. Lorsque Wilson Fis est reçu dans la somptueuse demeure des Hastings, il détaille avec plaisir la vue générale de l'extérieur du manoir, puis l'aménagement de chaque pièce intérieure (le salon, la salle à manger, l'immense salle de bains, la bibliothèque). Au fil des épisodes, il ralentit sa lecture pour mieux se projeter dans l'immense salle de lecture de la bibliothèque municipale New York Public Library à Manhattan, pour mieux regarder un juke-box dans un diner où North et Murdock prennent un café, ou encore le bureau des Hastings à un étage élevé d'un building avec une vue magnifique et imprenable. Il n'est pas possible d'isoler l'apport de Mobli dans les 2 derniers épisodes : quoi qu'il en soit, la qualité graphique ne baisse pas d'un iota tout du long de ces 5 épisodes.



Checchetto insuffle une personnalité spécifique à chaque personnage qui ont tous une prestance remarquable : une touche romantique pour Matt Murdock avec ses cheveux mi-longs, un calme massif pour Cole North du fait de stature impressionnante, un côté bondissant pour Spider-Man comme il se doit, une assurance inquiète pour Foggy Nelson qui tente le coup tout en sachant très bien qu'il ne fait pas le poids sur le plan physique. Le lecteur est surpris par l'allure de Leland Owsley, moins rondouillard que d'habitude, avec un côté pas propre sur lui qui atteste de sa dangerosité, du fait qu'il ne respecte pas les règles. L'artiste prend soin de rendre le visage de Wilson expressif, ce qui l'humanise et lui donne une crédibilité accrue dans sa volonté de se conduire en citoyen respectueux des lois. Le dessinateur parvient à combiner la présence physique imposante du personnage du fait de sa corpulence, et une forme de fragilité visible dans ses gestes du fait qu'il évolue dans des cercles sociaux dont il ne maîtrise pas les codes et les usages. Il n'y a qu'Elektra qui ne soit pas convaincante, Checchetto ne parvenant pas à en faire une femme fatale visuellement plausible. Les scènes d'action sont claires et lisibles et restent à un niveau humain, sans l'exagération qui accompagne les superpouvoirs (à l'exception de Spider-Man). L'artiste prend soin de préserver la logique de l'enchaînement des coups portés et des déplacements des personnages. Il passe en mode sens radar à deux ou trois reprises, se rapprochant du mode de représentation de Chris Samnee, sans en avoir ni la simplicité évidente, ni la dimension spectaculaire. La narration visuelle inscrit donc le récit dans un registre de nature réaliste, ce qui est en phase avec l'intrigue et sa tonalité générale.



Chip Zdarsky a visiblement reçu l'assurance qu'il resterait sur le titre un certain temps, et il peut développer son intrigue à un rythme posé. Matt Murdock refuse donc toujours de réendosser le costume de Daredevil, car il ne veut pas causer la mort d'un autre innocent par inadvertance. Pour autant, il ne veut pas rester sans rien faire, et il a pris conscience qu'il a besoin d'aide pour retrouver la forme nécessaire. Le lecteur l'observe donc en train d'essayer de trouver une voix alternative à celle qui consisterait à réendosser l'habit de Daredevil. Il est plus ou moins intéressé par ce fil narratif car l'issue de cette tentative ne fait pas un pli : la série s'appelle Daredevil et finira tôt ou tard par revenir au statu quo de ce héros. Les relations interpersonnelles de Matt Murdock restent également dans des chemins bien balisés : une connivence avec Foggy Nelson qui n'exclut pas les désaccords, une relation pus tendue avec Elektra, et des tentatives pour amadouer l'inspecteur Cole North. Zdarsky n'innove pas réellement dans ce registre, mais il continue de diriger Matt Murdock de manière cohérente et convaincante.



Le lecteur se rend compte qu'il est plus intéressé par le comportement imprévisible et sauvage de Leland Owsley. Il suit avec encore plus d'intérêt Wilson Fisk jouant le jeu de manière honnête pour progresser dans la haute société. Tout comme Checchetto, l'auteur sait montrer tout le paradoxe de Fisk dans cette situation : toujours aussi imposant à la fois du fait de sa stature, mais aussi de son passé de chef d'un empire criminel, réputé pour ne pas hésiter à mettre les mains dans le cambouis en se battant physiquement. Or là, Fisk se retrouve dans un milieu social qu'il ne connaît pas à essayer de se montrer à la hauteur sans se faire avoir. Pour autant, il ne maîtrise toujours pas ses accès de colère, ce qui a de lourdes conséquences. En outre il n'avait pas bien pris la mesure de la force de volonté des Hastings, ni des moyens d'action dont ils disposent. Cela rend le parcours de Wilson Fisk très savoureux, au point que le lecteur ressent une forte empathie pour lui, et éprouve une réelle sympathie à son égard.



Séduit par le retour à une interprétation plus classique dans le premier tome convaincu du potentiel de l'intrigue générale dans le deuxième tome, le lecteur revient bien volontiers pour découvrir comment Matt Murdock va remonter la pente (car ça ne fait pas de doute), et pour retrouver les dessins précis et réalistes de Marco Chechetto. Ce dernier réalise des pages très soignées, même si le scénario ne lui donne pas l'occasion de les rendre aussi spectaculaires que dans le tome 1. Chip Zdarsky suit le chemin tout tracé pour la remise en forme de Matt Murdock. Il se montre plus inspiré pour la progression de Wilson Fisk.
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X-Men/Fantastic Four 4X

Ce X-men / FF se situe dans la chronologie du plan Hickman sur les X-Men. C'est un titre forcément attendu car il se centre sur Franklin Richards, fils du couple fantastique mais c'est un mutant très puissant capable de créer d'autres réalités.

Forcément, avec le nouveau statut d'état de Krakoa pour les mutants, la question de la place de Franklin se pose.

Même si le titre n'est pas extraordinaire, il apporte des éléments intéressants pour les lecteurs de Dawn of X et de la chronologie des X-Men. Chip Zdarsky apporte une histoire classique mais qui se construit autour des personnages actuels (notamment Xavier et Magnéto).

Graphiquement, Terry Dodson fait le travail mais je n'ai pas été emballé plus que ca. Les personnages féminins se ressemblent (le sentiment que juste la couleur de cheveux change entre Sue et Kate par exemple) et les décors sont inégaux.
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Sex Criminals, tome 6

Ce tome fait suite à Sex Criminals Volume 5: Five-Fingered Discount (épisodes 21 à 25) qu'il faut avoir lu avant. Il faut avoir commencé par le premier tome, et celui-ci est le dernier de la série. Il regroupe les épisodes 26 à 30 et 69, initialement parus en 2020, écrits par Matt Fraction, dessinés et encrés par Chip Zdarsky qui a également assuré la mise en couleurs.



Bud et Dewey sont sur scène pour leur duo comique. Ils évoquent le fait que ce tome a pour sujet les fins et les commencements, et ils évoquent la pagination d'un épisode mensuel, le fait que parfois il reste une page à combler et enfin le fait que l'histoire devient plus sérieuse et qu'ils sont là pour amener un peu d'humour. Une femme est train de faire l'amour à l'arrière d'une voiture, et elle se rend compte que son partenaire vient d'éjaculer, en oubliant de se retirer. Dans un diner, trois femmes sont en train de papoter : Suzie Dickson, Ana Kincaid et Alix. La conversation porte sur les représentations du temps et comment elles s'appliquent à leur capacité de l'arrêter. Elles sont rejointes par Myrtle Spurge, Robert Rainbow, Dave Glass et Jon Jonson. Un peu plus tard, Suzie appelle Jon qui est en train de purger une peine de prison. Autour de la table dans le diner, Alix fait le constat qu'ils ne peuvent pas espérer continuer comme ça, que ça ne rime à rien, de voler des banques pour récupérer des billets marqués et donc impossibles à dépenser. Plus futile encore les banques sont des entreprises dématérialisées qu'il n'est pas possible de détruire en s'en prenant à leurs locaux ou à leurs distributeurs de billets. Concrètement, ils ne peuvent que s'en prendre à Kuber Badal en personne s'ils souhaitent continuer la lutte.



À l'insu des autres, Suzie Dickson a une vision : elle est dans une pièce carrelée, avec du sang sur les mains, et il y a un homme mort étendu sur le sol. Alors qu'elle voit le même homme hurler, elle se met elle aussi à hurler à table. Elle explique à ses amis qu'elle est fatiguée. Jon Johnson se lève et suggère de la raccompagner chez elle, ce qu'elle accepte bien volontiers. La conversation téléphonique entre Suzie et Jon se poursuit et il indique qu'il n'a pas l'impression d'avoir jamais souffert d'une expérience traumatisante. Elle répond qu'elle non plus n'en a pas fait l'expérience, tout en se souvenant de cette fois où elle avait commencé à lire Lolita de Vladimir Nabokov. Elle a à nouveau un flash d'une situation d'affrontement contre Kuber Badal, trop partiel pour qu'il fasse sens. La conversation semble continuer alors qu'ils sont tous les deux allongés sur un lit, que Jon évoque le fait qu'il a pu contempler l'anus de Suzie à loisir, et qu'elle évoque à nouveau ces visions brutales et angoissantes.



Le lecteur attaque ce tome en sachant que c'est le dernier et en attendant de pied ferme une résolution, ou plusieurs. Il faut un terme à l'affrontement contre Kuber Badal. Il faut une forme d'aboutissement dans la relation entre Suzie et Jon, et peut-être également dans la vie des principaux personnages secondaires. Son horizon d'attente comprend également une bonne dose de drame, et une bonne dose d'humour. Bien évidemment les auteurs lui donnent tout ça et bien plus encore : ils tiennent leur promesse et ne ménagent pas leur peine. Dans leur bref mot de conclusion respectif, ils disent combien l'autre tient une place importante dans leur cœur, à quel point cette série est le fruit de leur amour réciproque. C'est exagéré ? Au sortir de ce tome, le lecteur n'en a pas l'impression. Au fil de leur récit, ils explicitent la nature d'une relation amoureuse, comment chaque partenaire fait grandir l'autre en essayant de le surprendre, d'être à la hauteur, d'être attentif à ses attentes et d'y répondre. Exagéré comme déclaration passionnée ? En tout cas, le lecteur ressent bien cette passion qui les anime, cette volonté de se montrer honnêtes et passionnés dans leur narration. Ils attaquent bille en tête avec le numéro (presque comique) de Bud et Dewey s'adressant au lecteur pour commenter la pagination d'un comics mensuel : ils brisent le quatrième mur, et donnent dans le postmodernisme sans retenue, en toute franchise. Il s'agit de deux auteurs très conscients de leur art, du volume d'œuvres qui existent déjà, et que la leur n'a de sens que s'ils y mettent leurs tripes.



Bien évidemment s'il est arrivé jusque-là, le lecteur retrouve avec plaisir les dessins de Zdarsky et leurs particularités. Ses planches sont conçues sur une base de 4 bandes de 4 cases chacune, et il fusionne des cases à sa guise, pouvant ainsi les regrouper pour aller d'une page totalement découpée en 16 cases à un unique dessin en pleine page, et toutes les combinaisons possibles entre les deux. Il continue à utiliser des cases sagement rectangulaires, sans tracer leur bordure à l'encre.il réalise lui-même sa mise en couleur, à base d'aplats unis, auxquels il peut venir rajouter ou non une nuance ombrée sur une partie de la surface détourée, ou un contour fluorescent, avec bien sûr l'usage d'effets spéciaux (un éclairage rose fluo) lorsque le temps s'arrête. Il dessine dans un registre descriptif et réaliste, avec un degré de simplification qui donne une sensation de dessins tout public, très agréables à l'œil, très faciles à lire. Pour autant, le lecteur ne ressent jamais une impression d'uniformité ou d'économie, car l'artiste s'investit tout autant dans la conception de ses plans de prise de vue, que dans les décors, les tenues vestimentaires, ou encore la direction d'acteurs.



Ainsi comme dans les tomes précédents, le lecteur se régale séquence après séquence, même s'il ne prête pas d'attention particulière à la manière dont le dessinateur s'y prend pour leur donner de la saveur. Alors que le groupe des sept amis est réuni sur deux banquettes face à face, il peut voir les uns se tourner vers les autres, certains picorer dans leur assiette ou jouer avec leur nourriture, tout ça avec un naturel aussi banal qu'évident. Lors des séquences d'intimité entre Suzie et Jon (avec activité sexuelle ou non), il peut voir deux individus se connaissant bien, habitués à être dans l'intimité, se portant une affection mutuelle visible dans leurs gestes, leurs regards. Il lui suffit de regarder les visages des uns et des autres pour percevoir des facettes de leur personnalité dans leurs expressions, très différente entre le visage détendu d'Ana Kincaid, et celui fermé et dur de Myrtle Spurge. L'artiste est aussi à l'aise pour mettre en scène un scanner du cerveau, des pratiques sexuelles parfois déviantes, ou encore un tête-à-tête sur plusieurs pages, de manière organique et intéressante sur le plan visuel. Le denier épisode (69) est uniquement consacré à un séjour d'une journée sur une île pour célébrer un mariage, avec des individus normaux, et l'expression d'un sentiment d'amour apaisé entre les promis, des sentiments et des émotions plus complexes entre plusieurs invités, et là encore la narration visuelle épate par son naturel et son absence d'images cliché grâce à une sensibilité honnête, et une réelle affection pour les différents personnages.



Pas facile de clore une série de 31 épisodes réalisés sur 7 ans (de 2013 à 2020), avec plusieurs composantes narratives allant des relations sexuelle (c'est une promesse explicite du titre) aux machinations d'un magnat à la tête d'une gigantesque entreprise bancaire, aux intentions malveillantes. Le scénariste donne l'impression de d'acheminer chaque composante vers sa conclusion avec un naturel confondant. Pourtant, il y a bien une sorte de combat faisant intervenir cette capacité surnaturelle à arrêter le temps, il y a bien des tête-à-tête entre amoureux, et des discussions entre amis pour identifier des schémas qui font sens, des relations interpersonnelles superficielles, et d'autres profondes. Chaque composante est satisfaisante pour elle-même et les différents ingrédients s'entremêlent organiquement pour un tout d'une saveur incomparable. Matt Fraction est en pleine forme et propose des situations aussi improbables que logiques allant d'amants en train de dessiner sur le corps de leur partenaire, à une blessure par balle accidentelle à la cheville, en passant par une défenestration, le saccage rageur et systématique d'un pavillon avec une masse, une représentation théâtrale amateur en prison, un baiser entre deux hommes, etc. Au fil des séquences, certains personnages confient leurs états d'âmes, leurs constats sur leur vie, avec à-propos et naturel, des points de vue correspondant à leur caractère et leur histoire personnelle, mais aussi des questions que les auteurs se sont eux-mêmes posées.



Le lecteur est déchiré entre le contentement de connaître la fin de l'histoire tant pour l'intrigue que pour la relation amoureuse entre Suzie et Jon, et entre la tristesse de savoir qu'il n'y aura pas d'autres numéros, qu'il ne pourra plus bénéficier de l'expression de l'amitié presque fusionnelle entre Chip et Matt, sous la forme d'une création unique en son genre, de personnages aussi imparfaits qu'attachants, d'une intrigue aussi échevelée que cohérente et passionnante, de l'évolution d'une relation amoureuse, d'une bande dessinée palpitante de vie et d'inventivité loufoque.
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Daredevil, tome 2 : Aucun diable, juste un ..

Si la partie graphique est moins percutante, l'auteur continue déconstruire le mythe de Daredevil pour, on s'en doute, le reconstruire par la suite !
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Daredevil, tome 4 : Au bout de l'Enfer

Ce tome fait suite à Daredevil by Chip Zdarsky Vol. 3: Through Hell (épisodes 11 à 15) qu'il faut avoir lu avant. Il regroupe les épisodes 16 à 20, initialement parus en 2020, écrits par Chip Zdarsky, dessinés et encrés par Jorge Fornes (épisodes 16 à 18) avec une mise en couleurs de Nolan Woodard, Marco Checchetto (épisodes 19 & 20) avec une mise en couleur de Mattia Iacono. Les couvertures ont été réalisées par Julian Totino Tedesco. Il contient également les couvertures variantes de Paolo Rivera (très belle évocation de Daredevil en costume jaune & rouge), Ryan Benjamin, Mike del Mundo (très beau jeu sur la couleur rouge), Will Sliney.



Joe Carraro est dans le bureau de Franklin Nelson et celui-ci évoque la possibilité pour lui de réduire sa peine en donnant une information, par exemple l'identité secrète de Daredevil car ce dernier est recherché pour meurtre. Joe le sait bien puisqu'il s'agit du meurtre de son frère. Dans une chambre d'un hôtel de luxe, Matt Murdock est en train de servir une tasse de café qu'il amène à Elektra Natchios qui est encore au lit sous les draps. Elle en prend une gorgée, la pose sur sa table de nuit, baisse son bandeau rouge sur ses yeux et embrasse Matt. Ce dernier se relève et va soulever la cloche recouvrant le plateau repas. Elektra prend un appel sur son portable : des informations concernant les Stromwyn. Ils viennent de se confronter avec Wilson Fisk, et celui-ci se trouve dans une chambre d'hôpital. Son visage est fortement couvert par des bandages et il est en train de lire le Daily Bugle du jour. Murdock lui rend visite avec son foulard noir sur la tête, lui recouvrant les yeux. Fisk l'identifie tout de suite et lui dit qu'il a été content pour lui en constatant que Murdock avait réussi à raccrocher son costume de Daredevil. Ce dernier lui demande s'il est pour quelque chose dans l'ordre donné à la police de ne plus intervenir dans Hell's Kitchen. Cela déclenche un sincère éclat de rire chez Kingpin qui se rend compte que l'implication de Daredevil pour ce quartier finira par le tuer. Daredevil sort par la fenêtre.



Dans une rue de Hell's Kitchen, Izzy Libris demande à son chauffeur de s'arrêter devant un restaurant : plusieurs cadavres gisent sur le trottoir. Elle pénètre dans l'établissement et y trouve Hammerhead avec plusieurs de ses hommes de main. Elle lui rappelle qu'il se trouve sur son territoire et que ce genre de méthodes y sont proscrites. Il lui rappelle qu'elle a requis son aide, que c'est sa manière de faire, et que maintenant elle est son subalterne. Elle ressort humiliée du restaurant, contrainte de laisser Hammerhead en faire à sa guise. L'inspecteur Cole North revient à son bureau au commissariat, et enlève les différentes photographies qu'il avait épinglées au mur. Puis il se rend dans le bureau de la capitaine Cervantes et lui expose son point de vue. Elle est une bonne policière, mais quelqu'un a peut-être un dossier sur elle. En attendant, voilà ce qu'il va faire : se dessaisir du cas Spider-Man, et de toutes les affaires liées à des superhéros, pour s'occuper du cas Owl (Leyland Owsley). Une fois qu'il l'aura mené à son terme, il demandera sa mutation à l'inspection générale des services. Le soir, le temps est venu pour Matt Murdock d'infiltrer un immeuble abritant une partie des serveurs informatiques des Stromwyn, avec l'aide d'Elektra



Dans le tome précédent, le lecteur avait été plus intéressé par l'immersion de Wilson Fisk dans une famille de la haute société, beaucoup moins recommandable et beaucoup plus redoutable que ce à quoi il s'attendait, que dans le travail de Matt Murdock pour regagner en confiance en soi. Petit à petit, il continue à retrouver un peu d'assurance, avec toujours la ferme intention de laisser l'identité de Daredevil derrière lui, puisqu'il l'a souillée en commettant un meurtre involontaire, et qu'elle ne correspond plus à l'image qu'il se fait de sa mission. Petit à petit, il regagne le monde des superhéros en se retrouvant face à des ennemis qu'il connaît bien : Wilson Fisk toujours maire de New York, 5 supercriminels dont qu'il a combattus à de multiples reprises, et une ennemie récurrente avec il se retrouve alliée par la force des choses, sans oublier Elektra. Ces événements se trouvent dans la deuxième partie du récit, celle dessinée par Checchetto, avec des traits de contour fins et acérés, un niveau de détails remarquable et des prises de vue très cinétiques pour un combat urbain tranchant et brutal. Le scénariste ne fait donc pas trop durer le plaisir quant à la remise en question de l'identité de Daredevil par Matt Murdock, et son retour aux affaires.



Avant cela, Chip Zdarsky fait monter la tension dans la guerre des gangs en gestation. Tout comme la dimension superhéros, il s'agit d'une composante récurrente de la série Daredevil, et donc un peu usée, au risque d'en devenir cliché. Mais il a bien pris soin d'introduire une nouvelle famille au sein de Hell's Kitchen, ce qui introduit de la variété, et de mettre à sa tête une femme expérimentée et âgée, ce qui change également de l'ordinaire. Il y rajoute deux autres chefs de gang, Owl et Hammerhead, pour avoir un bon niveau d'antagonisme. La sauce prend bien avec cette alliance forcée entre la famille Libris et Hammerhead, et le caractère incontrôlable de Owl. Le lecteur a le plaisir de découvrir que ces 3 épisodes sont illustrés par Jorge Fornes, artiste ayant réussi des épisodes formidables sur la série Batman écrite par Tom King, en retrouvent l'esprit de David Mazzuchelli sans pour autant le singer. Ici, il s'éloigne de cette filiation pour un rendu qui se rapproche plus de Michael Lark, avec des traits encrés un peu plus secs, et des textures un peu plus rugueuses. Ses planches emmènent le lecteur dans un monde à l'apparence réaliste, un tout petit peu rugueuses donnant une impression d'agressivité latente qui oblige les personnages à toujours se tenir sur le qui-vive, qui installe une tension permanente. De page en page, le lecteur peut ressentir l'état d'esprit des personnages, ou l'ambiance qui s'installe entre eux. Ça commence avec la forme d'abattement qui pèse sur Foggy et Joe Carraro parce que son frère est mort et qu'il n'arrive pas à se mettre en colère contre son assassin. Ça continue avec la discussion un peu aigre entre Matt et Elektra, aigreur qui se lit dans la position des personnages, dans leur langage corporel. Puis l'étrange acceptation de Wilson Fisk dans son lit d'hôpital décontenance : il n'est pas résigné, mais conscient d'avoir été battu. À chaque fois, l'artiste utilise un élément visuel récurrent de la série, comme l'ombre projeté des stores vénitiens, mais discrètement et pas de manière exclusive. Il cite discrètement d'autres artistes de la série, de manière invisible pour qui ne dispose pas de ces références.



Jorge Fornes développe une ambiance urbaine réaliste, sans que ces dessins ne soient photoréalistes, avec un niveau de détails remarquables, et soigneusement gérés, sans envahir chaque case, sans non plus de case qui pourrait paraître vide par comparaison. Sa direction d'acteurs fait des merveilles qu'il s'agisse d'une discussion agressive au cours d'un face à face entre deux individus, ou d'une scène intimiste émouvante comme Matt face à Maria Carraro qui reconnaît le meurtrier de son fils, ou Matt se confiant à sœur Elizabeth dans une église. Il raconte avec le même naturel les scènes d'action, allant de pénétrer par effraction d'un immeuble bien protégé et défendu, à une course-poursuite en voiture, en passant par un combat classique contre des hommes de main armé. Ses pages sont moins flamboyantes que celles de Checchetto, mais le lecteur est tout autant pris par la narration visuelle impeccable et rigoureuse. Par contraste, les planches des épisodes 19 & 20 sont plus spectaculaires, pètent plus à l'œil, ce qui est en parfaite cohérence avec le déchaînement de supercriminels.



Le lecteur éprouve la sensation que le scénariste parvient à mieux équilibrer les différents fils narratifs qui se complètent harmonieusement. Il regarde Matt Murdock affronter un problème après l'autre, même si la culpabilité de la mort de Leo Carraro continue de peser lourd sur sa conscience. Il observe l'évolution de l'état d'esprit de Wilson Fisk prenant conscience de ce qui lui importe. Il retrouve avec plaisir Cole North qui a déjà rétabli un ordre de priorité bien clair dans sa tête. Il est enfin impossible de résister au rouleau compresseur qu'est la bataille urbaine destructrice qui fait rage dans les épisodes 19 & 20. L'auteur parvient à entremêler la fibre dramatique avec le spectacle superhéroïque, dans un récit qui progresse, avec des personnages substantiels qui ont des valeurs, des convictions, et du courage chacun à leur manière.



Dans ce quatrième tome, Chip Zdarsky parvient à insuffler un rythme plus fluide à son récit, avec une distribution équilibrée entre les différents personnages, entre l'intrigue et les moments de développements des personnages, entre les scènes en civil et les affrontements d'individus dotés de superpouvoirs sa battant en costume. Il bénéficie de deux artistes très bons, voire excellents, Jorge Fornes discret dans sa retenue et remarquable dans sa capacité à faire s'exprimer les émotions et les états d'esprits, Marco Checchetto plus spectaculaire, pour des affrontements vifs et impressionnants.
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Spider-Man : L'histoire d'une vie

Spider-Man : L'Histoire d’une vie est un exercice de style qui réussit la prouesse de condenser toutes les péripéties de l’arachnide en la bagatelle de cent quatre-vingt planches. Une approche salutaire qui piquera la curiosité des fins connaisseurs, à n’en pas douter !
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Riverdale présente Jughead, tome 1

C'est le meilleur ami d'Archie dans la série Riverdale. C'est un plaisir que de retrouver ce sympathique personnage qui est plutôt malin pour résoudre certaines énigmes. Pour autant, j'ai été assez surpris par le traitement réalisé dans ce comics où il fait assez branleur, gourmand, excentrique et fan de pop culture.



Bien entendu, c'est une histoire à l'américaine. Il ne faut pas être allergique à ce pays et à ses codes. Et puis, il faut accepter certaines libertés prises avec ce personnage. Cela peut dérouter une partie de son public.



Graphiquement, c'est propre mais un peu de nuances dans la colorisation aurait fait du bien aux yeux. Il y a un véritable dynamisme dans le découpage des scènes. On ne s'ennuie pas.



Le tout est assez humoristique et plutôt porté sur la dérision. Cela demeure assez plaisant malgré ses défauts. A noter que ce titre a quand même reçu un Eisner Award.
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Daredevil, tome 3 : L'enfer

Ce tome fait suite à Daredevil by Chip Zdarsky Vol. 2: No Devils, Only God (épisodes 6 à 10) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 11 à 15, initialement parus en 2019, écrits par Chip Zdarsky, dessins et encrés par Marco Checchetto, avec l'aide de Franceso Mobli pour les épisodes 14 & 15. La mise en couleurs a été réalisée par Nolan Woodward, avec l'aide de Rachelle Rosenberg pour l'épisode 15. Les couvertures ont été réalisées par Julian Totino Tedesco. Il contient également les couvertures variantes réalisées par Amanda Conner, Khoi Pham, Declan Shalvey, Skan, Ryan Brown.



Dans un immeuble du Bronx, une femme court vers la porte de la chambre de son appartement et s'enferme : son conjoint violent commence à taper sur la porte et à vouloir la défoncer. Elle s'arcboute contre la porte et il n'arrive pas à la forcer. Une silhouette masquée entre par une fenêtre et passe son bas autour de la gorge de l'agresseur. Le conjoint violent essaye de secouer son agresseur dans tous les sens, sans réussir à lui faire lâcher prise. Il finit par s'évanouir et tomber à terre, ce n'est qu'à ce moment que cet homme portant le haut du costume de Daredevil le relâche. Quatre policiers sont arrivés et ont sortis leur matraque : l'ersatz de Daredevil va passer un sale quart d'heure. Sur un toit pas très loin de là, Elektra Natchios est en train d'entraîner Matt Murdock, qui a noué un foulard blanc sur sa tête. Il finit par réussir à parer deux coups, avant qu'elle n'en décoche un troisième et l'envoie à terre. Elle le laisse récupérer, et se jette dans le vide. Elle lui indique qu'il doit regagner sa confiance en lui et ses capacités de combattant. Elle va remplir le rôle de Stick pour lui. Dans un autre immeuble, Izzy Libris est en train de parler affaires de famille avec son fils Thomas Libris : elle ne lui laisse pas le choix et il se fait mettre à la porte du bureau par Luca. En sortant, il tombe face à son épouse Mindy qui porte leur fille dans les bras : ils se disputent car elle a l'impression d'être en prison, et elle voudrait pouvoir rouvrir sa libraire.



Dans la rue, l'inspecteur Cole North est sur le siège passager de la voiture de patrouille de police, alors que son coéquipier l'inspecteur Greene est en train de conduire. North repense au fait qu'il n'a pas tout dit lors de son compte-rendu, qu'il a tu certaines informations, qu'il a été sauvé par Daredevil. Il est tiré de ses pensées : Spider-Man vient de faire son apparition et s'élance pour sauver une jeune femme en train d'être agressée, une mise en scène par des fonctionnaires de police. Trois individus émergent d'un fourgon avec un fusil lance-filet, et ratent Spider-Man. Celui-ci les neutralise avec ses toiles et emmène Cole North dans les airs, pour avoir une petite conversation avec lui. Matt Murdock se promène dans la rue et salue Sammy qui est en train d'ouvrir son épicerie : il vient prendre des nouvelles de Joe Carraro. Ce dernier arrive plus tôt que d'habitude. Il est déposé par Maria Carraro, la mère de Leo, le jeune homme que Daredevil a tué.



Même s'il ne s'était pas braqué contre les dessins de Lalit Kumar Sharma, le lecteur est content de retrouver Marco Checchetto, le dessinateur du premier tome. Il note toutefois qu'il s'est fait aider par un autre artiste sur les épisodes 14 & 15. Effectivement, il retrouve des dessins descriptifs avec un bon niveau de détails, et un rendu très réaliste. Dans le premier appartement, il peut voir les livres sur les rayonnages de la bibliothèque, chaque relief sur les portes de palier. Depuis le toit où Elektra entraîne Matt, il voit les façades des immeubles environnants, pour lesquels il ne manque aucune fenêtre, aucune ornementation au-dessus des fenêtres. Dans l'épicerie, il laisse son regard faire le tour des rayonnages : il voit les fruits et légumes, mais note quand même que les boites se ressemblent beaucoup. Le bureau d'Izzy Libris bénéficie d'une belle bibliothèque sur 2 pans de mur, d'une table basse, d'un magnifique fauteuil en cuir. Lorsque Wilson Fis est reçu dans la somptueuse demeure des Hastings, il détaille avec plaisir la vue générale de l'extérieur du manoir, puis l'aménagement de chaque pièce intérieure (le salon, la salle à manger, l'immense salle de bains, la bibliothèque). Au fil des épisodes, il ralentit sa lecture pour mieux se projeter dans l'immense salle de lecture de la bibliothèque municipale New York Public Library à Manhattan, pour mieux regarder un juke-box dans un diner où North et Murdock prennent un café, ou encore le bureau des Hastings à un étage élevé d'un building avec une vue magnifique et imprenable. Il n'est pas possible d'isoler l'apport de Mobli dans les 2 derniers épisodes : quoi qu'il en soit, la qualité graphique ne baisse pas d'un iota tout du long de ces 5 épisodes.



Checchetto insuffle une personnalité spécifique à chaque personnage qui ont tous une prestance remarquable : une touche romantique pour Matt Murdock avec ses cheveux mi-longs, un calme massif pour Cole North du fait de stature impressionnante, un côté bondissant pour Spider-Man comme il se doit, une assurance inquiète pour Foggy Nelson qui tente le coup tout en sachant très bien qu'il ne fait pas le poids sur le plan physique. Le lecteur est surpris par l'allure de Leland Owsley, moins rondouillard que d'habitude, avec un côté pas propre sur lui qui atteste de sa dangerosité, du fait qu'il ne respecte pas les règles. L'artiste prend soin de rendre le visage de Wilson expressif, ce qui l'humanise et lui donne une crédibilité accrue dans sa volonté de se conduire en citoyen respectueux des lois. Le dessinateur parvient à combiner la présence physique imposante du personnage du fait de sa corpulence, et une forme de fragilité visible dans ses gestes du fait qu'il évolue dans des cercles sociaux dont il ne maîtrise pas les codes et les usages. Il n'y a qu'Elektra qui ne soit pas convaincante, Checchetto ne parvenant pas à en faire une femme fatale visuellement plausible. Les scènes d'action sont claires et lisibles et restent à un niveau humain, sans l'exagération qui accompagne les superpouvoirs (à l'exception de Spider-Man). L'artiste prend soin de préserver la logique de l'enchaînement des coups portés et des déplacements des personnages. Il passe en mode sens radar à deux ou trois reprises, se rapprochant du mode de représentation de Chris Samnee, sans en avoir ni la simplicité évidente, ni la dimension spectaculaire. La narration visuelle inscrit donc le récit dans un registre de nature réaliste, ce qui est en phase avec l'intrigue et sa tonalité générale.



Chip Zdarsky a visiblement reçu l'assurance qu'il resterait sur le titre un certain temps, et il peut développer son intrigue à un rythme posé. Matt Murdock refuse donc toujours de réendosser le costume de Daredevil, car il ne veut pas causer la mort d'un autre innocent par inadvertance. Pour autant, il ne veut pas rester sans rien faire, et il a pris conscience qu'il a besoin d'aide pour retrouver la forme nécessaire. Le lecteur l'observe donc en train d'essayer de trouver une voix alternative à celle qui consisterait à réendosser l'habit de Daredevil. Il est plus ou moins intéressé par ce fil narratif car l'issue de cette tentative ne fait pas un pli : la série s'appelle Daredevil et finira tôt ou tard par revenir au statu quo de ce héros. Les relations interpersonnelles de Matt Murdock restent également dans des chemins bien balisés : une connivence avec Foggy Nelson qui n'exclut pas les désaccords, une relation pus tendue avec Elektra, et des tentatives pour amadouer l'inspecteur Cole North. Zdarsky n'innove pas réellement dans ce registre, mais il continue de diriger Matt Murdock de manière cohérente et convaincante.



Le lecteur se rend compte qu'il est plus intéressé par le comportement imprévisible et sauvage de Leland Owsley. Il suit avec encore plus d'intérêt Wilson Fisk jouant le jeu de manière honnête pour progresser dans la haute société. Tout comme Checchetto, l'auteur sait montrer tout le paradoxe de Fisk dans cette situation : toujours aussi imposant à la fois du fait de sa stature, mais aussi de son passé de chef d'un empire criminel, réputé pour ne pas hésiter à mettre les mains dans le cambouis en se battant physiquement. Or là, Fisk se retrouve dans un milieu social qu'il ne connaît pas à essayer de se montrer à la hauteur sans se faire avoir. Pour autant, il ne maîtrise toujours pas ses accès de colère, ce qui a de lourdes conséquences. En outre il n'avait pas bien pris la mesure de la force de volonté des Hastings, ni des moyens d'action dont ils disposent. Cela rend le parcours de Wilson Fisk très savoureux, au point que le lecteur ressent une forte empathie pour lui, et éprouve une réelle sympathie à son égard.



Séduit par le retour à une interprétation plus classique dans le premier tome convaincu du potentiel de l'intrigue générale dans le deuxième tome, le lecteur revient bien volontiers pour découvrir comment Matt Murdock va remonter la pente (car ça ne fait pas de doute), et pour retrouver les dessins précis et réalistes de Marco Chechetto. Ce dernier réalise des pages très soignées, même si le scénario ne lui donne pas l'occasion de les rendre aussi spectaculaires que dans le tome 1. Chip Zdarsky suit le chemin tout tracé pour la remise en forme de Matt Murdock. Il se montre plus inspiré pour la progression de Wilson Fisk.
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Spider-Man : L'histoire d'une vie

À la différence des codes habituels des comics, le héros prend ici de l'âge au fil des décennies, permettant aux auteurs de réinterpréter les grands moments de sa carrière sous le prisme de la vieillesse et du temps qui passe. Une très bonne idée qui donne lieu à un récit tout à la fois sombre et porteur d'espoir.
Lien : http://cnlj.bnf.fr/fr/conten..
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