James Tynion IV

Pas un seul d'entre eux n'acceptera de s'installer dans ton petit paradis bidon tant qu'il pensera pouvoir retrouver sa vie d'avant.

A quoi bon nous confronter à la fin du monde ? Contentons-nous de nous réjouir de ce qu'on a, et d'en profiter au mieux.

Dans notre branche, s'appuyer sur les convictions déjà établies du grand public est un prérequis. On tire parti d'une croyance à l'état brut et on s'approprie son pouvoir.

- Ah, les garçons... vous adorez les bagarres et les explosions.
- Le fantôme gris, c'est un peu du Shakespeare, Veronica.
- Non, Bruce. Seul Shakespeare est Shakespeare. Ça c'est juste une vieille série télé.

C'est quoi l'arnaque ?
Parce qu'il y en a toujours une. Un terrible prix à payer.
Tatoué en petits caractères sur le cul du Diable.
(John Constantine)

Circé:
Pardonnez mon entrée théâtrale, mais je suis vieille de plusieurs millénaires, et j'apprécie énormément le folklore super-héroïque : les costumes idiots, les batailles, etc. La vie est bien moins ennuyeuse ainsi.

Depuis que Gutenberg a construit sa presse, depuis que l'information est devenue un produit qui peut se vendre dans la rue à quiconque sachant lire. On y a va de nos grands airs. On se présente comme le quatrième pouvoir, si noble, si valeureux. L'unique rempart contre les puissants de ce monde. Mais tu sais comme moi que c'est du flan. On a créé toutes ces putains de règles, cette déontologie merdique, pour cacher ce qu'on a toujours été. Les gens ont faim d'information. Ils n'en ont jamais assez. Et notre boulot à nous, c'est de les nourrir. Peu importe la qualité de l'information tant qu'on la diffuse en premier. On n'a rien de... d'une respectable institution. Notre canard est la propriété de l'homme le plus riche du monde, bordel. En quoi est-ce différent d'il y a un siècle avec Hearst et Pulitzer ? L'information est dangereuse. Elle peut détruire des vies, déstabiliser des gouvernements. Et la plupart du temps, on s'en sert comme des enfants attardés. Au lieu de la traiter pour ce qu'elle est. Une arme.

- On tire la chasse sur le petit caca de Noël...
- Quel poète, Harvey... !

C'est ça qui vous échappe. À tous.
Pendant que vous vous souciez des règles, les gens... Les vrais... Ils morflent.

« Certes, la démocratie n’est pas parfaite…
La démocratie est une IMPOSTURE ! » (p.161)