Le Pas-du-Diable était un accident de la nature, en plein coeur de la forêt communale. [...] On craignait cet endroit de tout temps. D'abord, parce qu'il était dangereux de s'y aventurer. Mais surtout parce qu'on disait l'endroit hanté par de mauvais esprits. On racontait que c'est là que s'étaient tenus les sabbats des sorcières de ces montagnes. On racontait que le vent, quand il s'y engouffrait, faisait remonter des cratères des plaintes humaines. On savait que la brume s'y formait toujours en premier et qu'elle y disparaissait en dernier. On disait qu'on pouvait alors distinguer dans le brouillard des silhouettes s'extraire des trous pour errer ensuite parmi les arbres.