Même si cette revue poétique date ( parue en 1973), je la relis souvent car elle est foisonnante et ludique, et novatrice pour l'époque, voulant se démarquer des traditionnelles récitations ou comptines destinées aux élèves.
Composée de trois parties, elle présente d'abord des poètes, surtout du 20ème siècle, et volontairement, comme nous l'explique Georges Jean dans l'introduction, peu connus. Pas de Jacques Prévert,Louis Aragon ou Paul Eluard, souvent cités dans les livres scolaires, mais Pierre Chabert, Francoise Favretto, Robert Momeux et quand même quelques poètes célèbres comme René Guy Cadou.
La deuxième partie pose la question" enseigner la poésie?" et propose des jeux poétiques à expérimenter en classe, exploitant l'imaginaire, les sonorités, une thématique. Je vous donne celui-ci en exemple. C'est le jeu de l'un dans l'autre . Trouverez-vous ce mot?
" Je suis un JOURNAL qui donne des nouvelles fraîches venues des quatre coins du monde . Je peux publier des informations contradictoires, au cours d'une même journée, suivant que mes reporters lunatiques aient eu vent de quelque affaire." 😉
La derniere partie, fraîche et émouvante ( les poèmes de mes élèves m'ont toujours touchée ), est un choix de textes d'enfants. En voici un , en guise de conclusion:
" elle allait ramasser
des fleurs dans le vent
elle avait les cheveux
qui volaient
dans le vent
dans le vent..."
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J'ai remarqué cette très jolie collection Cheyne édition, élégamment illustrée, au CDI de mon collège. Estampillé "Poèmes pour grandir", je trouve, comme souvent d'ailleurs, quand il s'agit de poésie, que ce recueil s'adresse en fait à tous.
Belle découverte aussi de l'auteur, Christian Da Silva. J'ai été séduite par ses mots clairs, simples, des mots de partage et de douceur. Et comme son adresse au ( jeune et moins jeune) lecteur sonne juste! Il écrit en préambule:" Si tu ne vois pas tout à fait ce que je vois, ça n'a pas d'importance: l'essentiel est que ton regard invente autre chose, que mes objets, mes arbres, mes herbes ou mes étangs deviennent les tiens."
La nature est en effet omniprésente , et le poète invite l'enfant qui est en nous à regarder vraiment le paysage, à écouter sa résonance en nos coeurs, à la transcrire par écrit :
" Je voudrais que tu provoques les mots
jusqu'au vertige,
que ce pays te lègue
sa plus belle écriture.
Nous aurons le temps:
la rivière le dit."
Chaque poème a provoqué chez moi une émotion, Christian Da Silva a vraiment une belle sensibilité, une fraîcheur, un imaginaire qui m'attirent:
" L'étoile, un jour,
brûlera doucement toutes les encres
pour nous apprendre à lire
l'eau transparente des images."
Seul regret, le recueil m'a paru trop court, peut-être est-ce voulu, pour ne pas lasser le jeune public, qui zappe beaucoup... Moi, en tout cas, je suis restée un peu sur ma faim...de mots . J'ai un gros appétit ! Mots-rêves, mots-scintillements, mots-frissons, je les veux tous!
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Une précieuse anthologie de poètes du 20ème siècle. Ce recueil contient de poésies que j’ai souvent proposées à des enfants. Il doit bien en rester des traces oubliées ou vivantes dans leur mémoires. Pour ma part, je retrouve ce petit livre et la fraîcheur des poèmes reste vivifiante.
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