Avec eux, je n’ai pas peur des mots crus ou cuits, et au lieu de les faire taire, je les laisse dire. Bien sûr ils en profitent, sans cesse, en étude. Je commente avec eux ces mots, nous ouvrons le dictionnaire. Nous cherchons, nous trouvons, et je vois leurs petites mines étonnées de découvrir que ces mots interdits figurent à leur place dans le gros Larousse, le petit Robert. C’est la façon dont nous les employons qui change tout, c’est la façon dont nous vivons la langue qui modifie la réalité, les mots sont inertes avant d’être inouïs. (p. 57)