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EAN : 9782912667540
84 pages
Finitude (21/08/2008)
3.14/5   7 notes
Résumé :
À plus de quarante ans, après quelques revers de fortune, un écrivain se retrouve placé par l’ANPE dans un petit collège du Tarn-et-Garonne, pour y animer la bibliothèque. Il n’avait pas revu une salle de classe depuis sa lointaine communale. Avec patience et sensibilité il apprivoise doucement ces enfants d’aujourd’hui qui lui renvoient l’image de celui qu’il fut hier. Il tente de partager avec eux un peu de son goût pour la lecture, pour l’écriture, tout en essaya... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Sur la lancée d'un dernier coup de coeur de cet écrivain [ voir « Petit exercice d'admiration « ], je me suis commandé coup sur coup plusieurs autres textes antérieurs de Christian Estèbe, dont ce récit personnel qui s'accorde au mieux en cette rentrée scolaire, qui a déjà quelques semaines. !!

L'écrivain, au chômage, accepte un CES [Contrat Emploi Solidarité… ancêtre des contrats aidés d'aujourd'hui, tout aussi iniques !! ] d'aide bibliothécaire dans un lycée du Tarn –et-Garonne,où pendant une année scolaire, il fera office de « surveillant », de bibliothécaire, d'animateur d'atelier d'écriture ; où prenant son rôle très à coeur, il tentera de faire aimer les livres et la lecture aux élèves… C'est un livre touchant, bienveillant…l'étant nettement moins vis-à-vis du monde rigide des Adultes et de l'Education Nationale…

Il se rappelle de lui-même, enfant, à l'Ecole communale…en dehors d'un instituteur atypique , « géant débonnaire », qui l'aidera…ses souvenirs d'écolier sont des plus médiocres !!Parallèlement à ce vécu enrichissant avec les enfants, il fait la toute récente et tardive expérience de « la paternité »… Une autre facette de la complexité de la transmission, de l'éducation d'un petit….

Il y a bien sûr la rage et la colère de Christian Estèbe contre le système, ses défaillances, dysfonctionnements, mensonges et inégalités générées et alimentées « lamentablement »…mais ce qui donne une vraie lumière et chaleur à cette expérience vécue, même dans ce contrat précaire qu'il a accepté d'assumer, c'est la joie de l'auteur à être avec les élèves, à les comprendre, les laisser s'exprimer…tenter de les emmener avec lui, dans sa passion des livres, de l'écriture, qui l'ont sauvé…


Pour sa part. On sent très fort, qu'il aimerait qu'il en soit de même pour ces jeunes, qui , la plupart, l'année suivante intégreront un lycée professionnel !...
« Ces élèves « tête en l'air, peu soucieux des autres, brouillons, dissipés et bavards », comme disent d'eux, avec mépris, certains adultes, ressentent tout : les marques de respect, et les injures silencieuses qui sont faites à ce qu'ils sont, à ce qu'ils tentent d'être. Ainsi, ils savent apprécier une attitude juste, un compliment, un sourire. Certes, ils ne répondent pas souvent, font du bruit, crient et parlent haut, mais à travers tout cela, rien ou presque ne leur échappe. (p. 37)

Parallèlement aux anecdotes de l'auteur avec ces « petits monstres »… il conseille des lectures, parle de lui-même, de bilan de vie, des livres qui l'aident dans ce si difficile « Métier de vivre »...

« Aujourd'hui, je pense très fort au merveilleux Max Jacob, à sa vie sur la butte, à son livre –Saint-Matorel ». J'ai des raisons d'y penser. Art qui m'aide à vivre, engagement de toute ma vie. Lorsque je me demande, accablé, à quoi me servent tant de livres, je n'ai qu'à songer à mes moments de dérélictions, à mes moments de joie, la réponse s'y trouve, noir sur blanc. » (p. 69)

« Si certains livres ne servent qu'à bailler avant de s'endormir, d'autres sont là pour, dans la nuit, nous garder les yeux ouverts. « (p. 70)

Après ce touchant récit aux nombreuses interrogations, remises en cause… je reste dans l'univers de Christian Estèbe, avec la lecture de « La Gardienne du château de sable » hommage vibrant et singulier à sa mère… Mélange de violence et de tendresse !

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Attention, AVIS TRANCHE!

La présentation de l'éditeur était plutôt prometteuse, l'objet était beau mais j'ai été déçue.

Un écrivain en fin de droit se retrouve dans un collège d'une petite ville du sud-ouest en CES pour aider la bibliothécaire. Ce narrateur nous livre ses réflexions tout au long de l'année sur sa vie au collège, entre les élèves et les profs.

Au final, il caricature les enseignants : leurs visions désabusées des élèves, leur snobisme face à ce "Contrat Emploi Solidarité", .... Lui, aime les élèves, leur présente des livres, pas dans l'espoir de changer leur vie mais de leur faire passer un petit moment de bonheur. Ce que je ressens, c'est que ce narrateur tente plutôt de s'aimer lui-même à travers ces élèves.

Peut-être ce livre plaira-t-il à d'autres, peut-être que je n'ai pas compris la provocation...

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L'auteur se retrouve, un peu par hasard, documentaliste dans un collège près de Montauban, en contrat-emploi-solidarité. Lui qui a quitté l'école il y a longtemps, retrouve le rythme scolaire, les profs, la cour de récréation... Et, parce qu'il ne ne sent pas faire partie du corps des professeurs, il se permet d'autres relations avec les élèves. On les traite comme un troupeau à garder dans un chemin droit et unique, lui les écoute, essaie de susciter quelques idées de lecture, des réflexions, un peu d'humanité et d'amitié. Ce n'est bien sûr pas ce qui lui est demandé mais il ne peut pas séparer ce qu'il est, un écrivain, et le travail qu'il fait dans ce collège. Les relations se nouent, les visages s'éclairent. Il aura réussi pendant cette année à changer la nature des relations entre adultes et élèves et même si ce n'est pas grand-chose, ce n'est pas rien non plus...


L'écriture, sobre et poétique, permet d'aborder ces moments avec beaucoup de pudeur et de tendresse. Les profs sont parfois un peu facilement "catalogués" par l'auteur, mais l'ensemble est une bouffée d'air frais dans ce monde du collège. Pennac, Delerm et Grainville, profs et écrivains, sont cités en exemple. Un écrivain peut apporter beaucoup de choses aux adolescents, et l'auteur essaie de leur apporter ce qui peut les aider à grandir et à comprendre.

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Un joli témoignage fin teinté d' humour et de sensibilité.
Un livre qui nous délivre le secret de l'amour de l'autre par la confiance et la patience.
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Un joli petit livre où l'auteur-narrateur occupe pendant un an un poste d'aide-bibliothécaire dans le CDI d'un collège. Il raconte son expérience avec les enfants, leur propose des livres et essaie de les aider dans leur vie quotidienne. On peut y puiser des idées d'auteurs à lire. Beaucoup de tendresse et d'intérêt pour ces jeunes. Pas mal mais trop court.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Août : ANPE, qui ne connaît pas ces quatre lettres et ce qu'elles signifient, pour ceux qui les rencontrent, de démarches difficiles, d'attentes épuisantes, d'espoirs déçus. Inscrit depuis des mois comme demandeur d'emploi, je marche en rond dans la ville de M. Ingres.

Brume du matin, légère et lumineuse, je suis encore vivace pour le bel aujourd'hui. J'ai trouvé, retrouvé, que j'étais aussi de cette terre où Zadkine a vécu et sculpté ses christs en bois d'orme. Celui que j'ai devant moi, dans l'église de Caylus, mesure deux mètres de haut. Du coeur du bois, il s'envole littéralement de sa croix, encore accroché par une main à un clou, tout est dans la fibre dans laquelle a été taillée au ciseau l'active résurrection, la grande résurgence, la matière s'est intégrée au vertigineux miracle du fils de l'homme.
Je reste étonné de cette témérité qui a fait sculpter à Zadkine un Christ nu, pourvu d'un sexe. L'homme bondissant vers le ciel, en train de devenir Dieu, est-ce là une insupportable théologie ? Je n'y vois pour ma part, aucun blasphème.

Silence et humidité. Je m'enferme dans l'arrière-boutique du magasin de musique que gère Elisabeth, ma compagne. Une ampoule nue, une table en fer, une chaise, la musique et l'écriture. Je me sens friable comme un bout de craie.

Chômeur de longue durée, j'ai accès à un emploi de contrat-solidarité, un CES. Je trouve un poste d'aide-bibliothécaire au collège de Caussade, un village à quelques kilomètres de Montauban. Je dois y aller en train ou en bus, puisque je ne possède pas encore mon permis de conduire. Rendez-vous avec le Principal. C'est un petit homme barbu, aimable, qui bafouille un peu. Il scrute mon CV, puis me regarde :
- Qu'est-ce que vous faites dans la région, il n'y a plus de travail pour vous à Paris ?
Je n'ai pas envie de lui raconter les détours de ma vie et mes frasques de minable. Je pourrais lui proposer de relire Lord Jim, mais je préfère me taire.
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Je garde la bibliothèque. Silence dans le collège , silence rare et précieux. Lectures : -La Vie des fourmis- de Maurice Maeterlinck, admirable leçon de philosophie, sur un ton érudit et badin. Antoine Blondin, Les Enfants du bon Dieu, où il parle de sa classe d'histoire en un style qui résume et révèle sa grande sensibilité : " Chaque rentrée des classes ressemble d'abord à un rendez-vous. On croit qu'on a des choses à se dire. On voudrait des mots nouveaux pour ces visages neufs, c'est presque une ambition d'amour." (p. 30)
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Certains auteurs donnent une pièce du puzzle de la grande œuvre, les génies livrent d’un seul coup d’un seul, le puzzle tout entier. Ils inventent un monde avec son langage, qui viendra enrichir le langage universel. Voilà ce que je voudrais expliquer aux élèves. Ce matin j’avance par petites touches et les enfants accrochent bien à mes explications. (p. 21)
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J'ai douze ans. Monsieur Daniel notre instituteur, est un géant débonnaire aux colères terribles. C'est le seul à ne pas porter de blouse, il nous explique que le savoir c'est la liberté de choisir sa vie, de ne pas rester esclave de son destin.Est-ce partir de cette élection que j'ai voulu consacrer ma vie aux livres, ou bien tout était-il déjà joué ? Je lisais déjà depuis longtemps et j'aimais les romans pour ce qu'ils me racontaient, pour cette part de rêve qu'ils me donnaient et que personne d'autre ne m'a jamais octroyée. (p. 14)
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Avec eux, je n’ai pas peur des mots crus ou cuits, et au lieu de les faire taire, je les laisse dire. Bien sûr ils en profitent, sans cesse, en étude. Je commente avec eux ces mots, nous ouvrons le dictionnaire. Nous cherchons, nous trouvons, et je vois leurs petites mines étonnées de découvrir que ces mots interdits figurent à leur place dans le gros Larousse, le petit Robert. C’est la façon dont nous les employons qui change tout, c’est la façon dont nous vivons la langue qui modifie la réalité, les mots sont inertes avant d’être inouïs. (p. 57)
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Vidéo de Christian Estèbe
Rencontre avec Christian Estèbe, “La vie fugitive mais réelle de Pierre Lombard, VRP” (Finitude) Rencontre présentée par : Elodie Adde et Sarah David, étudiantes en apprentissage dans le cadre de la licence professionnelle librairie de l'IUT Bordeaux Montaigne.
Pierre Lombard a tout perdu : un poste prestigieux dans un grand groupe d'édition, sa femme, ses ambitions d'écrivain. Amer et désabusé, il accepte un poste de représentant en librairie pour de petits éditeurs. Tournée après tournée, dans la solitude de sa voiture, il se nettoie des faux-semblants de sa vie antérieure et se reconstruit par la lecture.
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