Toute lutte a besoin de symboles: les luttes guerrières ont leurs rites sacrificiels, leurs hymnes et leurs drapeaux. L'action non-violente en a d'autant plus besoin que la mobilisation collective sur laquelle elle repose n'est pas sans dangers: en mobilisant les foules, on mobilise souvent leurs passions, et de la passion des foules peut naître une violence qui les rend incontrôlables. [...] C'est pourquoi l'action non-violente met en oeuvre une dynamique symbolique propre, qui vise notamment à recentrer le conflit sur son objet, à médiatiser l'affrontement et à renverser le rapport à la mort.