Sa mémoire lui revenait, après des années de noir complet.
Elle n'avait pas que de mauvais souvenirs de la Corse, tant enfant que jeune fille.
Elle aimait à se replonger dans la magie de la lumière et des couleurs : le bleu turquoise des eaux transparentes du golfe de Sagone, le rose du sable de la grève, l'or et la rouille des feuillages de la forêt de Vizzavona à l'automne, l'ombre des fûts immenses des pins laricii vers Tattone, ou la splendeur des chênes du côté d'Aullène, celle des châtaigniers de Bocognano.
Elle aimait à évoquer la cime enneigée de son cher Monte d'Oro qu'elle apercevait depuis son jardin du Vittulo, à Ajaccio.