...
Une main
annote dans les marges
les blancs
des absences déjà lumineuses
et appuie la pertinence
d'une parole qui ne passera pas
*
(revue Arpa n°115-116, 2016)
Dans la douleur de l'intervalle
la raison s'attarde aux retouches
d'un linceul, à la lecture
d'un inventaire.
Les mains déjà froissent un mot
comme une feuille de menthe
dans l'exception d'un matin :
Résurrection.
Renaître.
Epier dans la montée des sèves
le Nom qui ferait fête
au fruit rond du secret.
Reliée à l'intime, où l'iris jaune
se dégante, où les voyelles se dévêtent,
où l'or et le limon font étincelle.
Où la rencontre s’accroît
du mystère d'avant les mots.
C'était ce chemin-là qui
sans réserve, lisait la part de toute grâce :
l'Autre, en toutes choses, tenait offerte
sa fournée de pain blond.
Soudain, le vertige de la verticale :
intacte, miraculeuse, cette clarté d'enfance
où les fontaines s'enflamment
au rouge vif des géraniums.
Et la saison devient signe et sens.
La femme s'était faite ligne
à débusquer sans hâte les liens
inféodés qui hantent nos herbues.
Noués soient
à jamais les rêves
aux rives de la terre
Se rejoignent
l'invisible et le disloqué
Laisse le souffle en toi faire son nid de chair
et mener la matière à la clarté de son Nom