Je vis l'expérience de la forêt comme une expérience "religieuse", au sens où elle me permet de me relier à la nature, à moi-même et à ce qui me dépasse. Plus que tout autre lieu de nature, la forêt est pour moi d'émergence privilégié du sacré et de la vie, une zone de contact avec la source et l'origine, un nœud condensé de où, à la jonction entre la lumière et la nuit, germe l'éternel.
(Question de n°1)
…Même si elles ne les mettent pas toujours en œuvre, les traditions spirituelles portent toutes, dans leurs fondements, des principes et des valeurs – non-violence, sens du sacré, respect, fraternité, écoute intérieure, humilité, amour, compassion… –, qui sont autant de « clés » pouvant ouvrir des portes, faciliter l’émergence d’une nouvelle conscience et générer des solutions que nous-mêmes dans « le monde » avons bien du mal à voir s’incarner.
L’état de la planète nous montre clairement que, tout aussi indispensables qu’ils soient, les écogestes – et à fortiori la politique ou la technologie – ne suffisent pas à changer le cours des choses. Cela revient à mettre des pansements sur les plaies béantes de la Terre sans chercher à connaître l’origine de ses blessures. S’interroger sur les causes profondes de la destruction de la nature et de la crise écologique conduit à comprendre que celles-ci s’enracinent en grande partie dans notre cœur, notre esprit, notre culture et notre façon de « penser » le monde. C’est donc là, dans notre esprit et notre cœur, que nous devons aussi chercher des solutions.
La vision qui préside à cette rencontre est la convergence qui se dessine entre l'éthique des traditions spirituelles et l'éthique des mouvements écocitoyens, aspirant tant à une harmonie extérieure avec la nature, qu'à une harmonie intérieure, dans la recherche du bonheur personnel et social. Cette harmonie peut être comprise comme l'unité, la diversité s'exprimant dans les initiatives que chacun conduit dans ses domaines propres.