Un Long désir
à Sandra
L'air ouvre l'impasse
La seule
Celle qui mène à ton corps.
Je suis de tous les sangs qui me collent contre toi
Je suis du vert de tes yeux \
De l'été et de l'automne
Je suis de l'aube
De tes mains et de tes seins
Je suis de ta chevelure et de ton regard
qui mord la vie comme un fruit
Je suis de ta nuit et de ton sommeil
de tes larmes et de tes cris aussi
Je suis de te boire
De tes hanches
De tes jambes
Et du soleil
Que j'entraîne dans la valse lente de tes reins.
La tendresse s'apprend dans les larmes de l’autre, muet comme un lys. Entre toutes les pierres, la tendresse est la plus douce. Il est pourtant vain d'espérer parmi des millions d'hommes murés dans leurs paupières à charbon. Il est pourtant vain d'espérer. La solitude fouette tes vertèbres, et tes yeux tombent en poussière. Un chant est toujours anonyme, comme le dernier pont traversé, la cravate du matin et les gants de l’aube.
Un chant est toujours anonyme, comme un cri sans écho abandonné dans la nuit Traversière.
L'odeur de mon pays était dans une pomme.
Je l'ai mordue avec les yeux fermés du somme,
Pour me croire debout dans un herbage vert.
[...]
Ah! je ne guérirai jamais de mon pays!
N'est-il pas la douceur des feuillages cueillis
Dans leur fraîcheur, la paix et toute l'innocence.
Et qui donc a jamais guéri de son enfance?
Lucie Delarue-Mardrus