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EAN : 9782912093318
476 pages
Les Hommes sans Epaules éditions (02/10/2012)
5/5   1 notes
Résumé :
L’ombre que les loups emportent rassemble les poèmes écrits par Christophe Dauphin entre 1985 et 2000, soit quinze livres et plaquettes, la plupart inédits. « Sans le poète, écrit Dauphin, il n’y a ni rêves, ni miroirs ». Parce que le poète refuse, à tous les niveaux, de se sentir à l’étroit dans le monde. D’où son recours permanent à une toile de fond cosmique : les astres, les étoiles, l’horizon ; à la valse des éléments : le vent, les fleuves, la pluie ; à la Nat... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'ai eu la chance, enfin, de lire Christophe Dauphin il y a quelques années seulement. Que de temps perdu jusque là ! Et depuis sa parole, si proche, si justement essentielle, ne m'a pas quitté. Comme une voix d'ami dans les joies et dans les peines. Puis, lors d'un Printemps des Poètes, j'ai eu cette fois l'heur de passer deux jours avec lui, dans l'Eure justement, son département aimé. Nous étions un peu comme Laurel (moi) et Hardy (lui). Mais j'ai compris que cet homme intègre, vrai, serait effectivement un ami désormais quoiqu'il advienne : sa voix et lui ne faisaient qu'un. Et si j'ose parler d'amitié, de cette valeur suprême qui nous est commune, c'est que nous habitons tous deux sur une même île ouverte à tous les vents, tenus par la même conviction inébranlable quant à l'urgence du rêve et de la poésie. Comme moi, entre l'amour et la révolte, il choisit l'amour et la révolte !

Et je reçois aujourd'hui L'ombre que les loups emportent comme la confirmation de ce qui nous unit.

À voir l'ouvrage, on pense tenir là un pavé romanesque. Ou alors une de ces anthologies dont l'auteur a le secret : 461 pages ! Un ouvrage à la taille de ce colosse qui impose par sa stature avant d'en imposer par sa parole. Quelle audace ! Aucun poète n'ose aujourd'hui publier de tels volumes. On trouve dans L'ombre que les loups emportent les poèmes publiés par Christophe Dauphin de 1985 à 2000. À 32 ans, il avait déjà une oeuvre derrière lui. Et quelle oeuvre !

Dès ses premiers textes en 1985 (comme un Rimbaud, il n'a alors, et peut-être à jamais, que 17 ans) ce chantre de l'émotivisme écrit que « l'amour est à réinventer » et cet aphorisme augure, et ce de façon magistrale, de l'oeuvre qui suivra. Dès ce moment, la poésie de Christophe claque, cogne et caresse comme une évidence et avec une sûreté extraordinaire qui n'est agie par nulle certitude mais par la vraie rébellion, par le plus brûlant amour. Christophe Dauphin nous fait croire plus que jamais à cette aventure fabuleuse des mots de sang qui est l'honneur des hommes.

Avec lui, la poésie est belle et rebelle. Belle parce que rebelle quand « La révolte et l'amour logent dans l'étoile de nos pas ». Belle aussi contre tous ceux qui voudraient enterrer le mot « beauté ». Nous avons là une écriture quasi incendiaire (le feu y est aussi présent que le cri), une poésie du sens multiplié bien au delà de cette polysémie absconse des petits maîtres qui trop souvent confine à l'insignifiance.

Il a trouvé le juste accord, la tonalité exacte de l'image surréaliste à hauteur d'homme. Une image d'une extraordinaire sensualité : « tes jambes prennent leur source dans mes mains » ; « ce sont les femmes qui m'inventent » ; « c'est une femme/Enroulée comme une bague autour de moi »… L'envie me prend de tout citer.

Dauphin, un grand poète ? Au diable ces qualificatifs éculés ; la poésie n'a pas à être grande mais à être vraie. J'ose dire ici simplement que Christophe Dauphin est peut-être le plus vrai poète français de ce temps.
Lien : http://guyallixpoesie.canalb..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Un Long désir
à Sandra


L'air ouvre l'impasse
La seule
Celle qui mène à ton corps.

Je suis de tous les sangs qui me collent contre toi

Je suis du vert de tes yeux \
De l'été et de l'automne

Je suis de l'aube
De tes mains et de tes seins

Je suis de ta chevelure et de ton regard
qui mord la vie comme un fruit

Je suis de ta nuit et de ton sommeil
de tes larmes et de tes cris aussi

Je suis de te boire
De tes hanches
De tes jambes

Et du soleil
Que j'entraîne dans la valse lente de tes reins.
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La tendresse s'apprend dans les larmes de l’autre, muet comme un lys. Entre toutes les pierres, la tendresse est la plus douce. Il est pourtant vain d'espérer parmi des millions d'hommes murés dans leurs paupières à charbon. Il est pourtant vain d'espérer. La solitude fouette tes vertèbres, et tes yeux tombent en poussière. Un chant est toujours anonyme, comme le dernier pont traversé, la cravate du matin et les gants de l’aube.

Un chant est toujours anonyme, comme un cri sans écho abandonné dans la nuit Traversière.
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