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Citation de Nastasia-B


« L'arrivée de réfugiés est une opportunité économique. Et tant pis si la mesure n'est pas populaire. » Cette déclaration d'Emmanuel Macron (Le Figaro, 7 septembre 2015) résume parfaitement la fracture culturelle entre les classes dominantes supérieures et les classes populaires. Réticentes à l'arrivée d'une nouvelle vague migratoire, les catégories modestes ont été moralement condamnées. Il a peu été révélé que cette opposition était très forte en banlieue, notamment dans les milieux populaires issus de l'immigration. La raison en est assez simple : les habitants des quartiers de logements sociaux savent que " l'accueil réel ", la cohabitation à 1000 euros par mois et dans le temps long, se réalisera dans les immeubles et écoles de leur quartier, pas dans les quartiers bourgeois ou bobos des villes-centres. Le partage de la richesse n'existe pas, c'est le partage de la pauvreté qui existe.
Mais de tout cela Emmanuel Macron ne parle pas. Sa déclaration s'inscrit dans une rhétorique connue, celle du patronat. Si la division internationale du travail permet de réduire les coûts salariaux en remplaçant l'ouvrier européen par l'ouvrier chinois ou indien, l'immigration permet d'exercer un dumping social efficace pour les industries et les services qui ne sont pas délocalisables. Les besoins sont d'autant plus importants que les classes populaires traditionnelles ne vivent plus dans les grandes agglomérations. Le marché de l'emploi peu ou pas qualifié des grandes métropoles est ainsi très largement occupé par cette main-d'œuvre, notamment dans le BTP, la restauration et les services. L'immigration permet de répondre aux besoins du marché de l'emploi peu ou pas qualifié des métropoles, mais aussi de contrôler la masse salariale d'une main-d'œuvre bon marché peu syndiquée. Bref, un système d'exploitation " classique " de l'immigration qui repose sur la permanence des flux. D'ailleurs, si le Medef prône la poursuite d'une immigration élevée, c'est d'abord pour exercer une concurrence permanente, non pas entre " autochtone " et " immigré , mais entre immigrés, afin d'empêcher toute augmentation de la masse salariale.

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