Contrairement aux images positives associées au développement métropolitain, la transformation sociale des grandes villes n'a en réalité rien d'un processus "soft". Conformément aux logiques du marché, il consiste à organiser l'appropriation radicale par les catégories supérieures de territoires et d'un parc de logements destinés hier aux plus modestes. L'image sympathique du "bobo-explorateur" arrivant en terre "prolo-immigrée" dissimule la réalité d'une violente conquête patrimoniale. L'euphémisation de ce processus est emblématique d'une époque "libérale libertaire" où le prédateur prend le plus souvent le visage de la tolérance et de l'empathie.