Je débutais toujours mon petit laïus d'introduction en évoquant le jeu de mot persan "Esfahan Nesf-e Jahan" qui faisait d'Ispahan "la moitié du monde", un des joyaux de l'univers, notre ville-jardin, "la rose fleurie du paradis", une oasis verdoyante perchée à plus de quinze cents mètres, dominant l'immense plateau désertique iranien. Capitale des Safavides au dix-septième siècle, la ville avait alterné destructions et renaissances, au carrefour des routes commerciales entre la Chine et l'Europe, le golfe Persique et la Russie.