Certains pensent que nous vivons à l'ère du "spectacle". Dans un monde empli d'interfaces technologiques, nous semblons aimantés par les scènes de la vie. Mais tout informés que nous soyons - au niveau visuel -, le souvenir ce que nous avons vu nous procure une bien faible capacité introspective. Cette dernière ne se développe que si notre conscience se dirige vers le monde intérieur. Elle présuppose qu'on porte de l'intérêt aux divers sens dont notre expérience vécue est susceptible de se voir investie.
Les théories sont des visions. Chaque théorie voit quelque chose que les autres ne voient pas. Elles sont des formes de sensation [...] Le pluralisme est au fond une théorie de la perception, et dire que l'on doive devenir un kleinien ou un lacanien, à l'exclusion des autres théories, est aussi absurde que d'affirmer que l'on devrait devenir un prosélyte de l'oreille, un adepte des yeux, un apôtre du toucher ou un partisan de l'odorat.
La réflexion [d'aujourd'hui] s'applique moins à l'analyse des patients névrosés qu'à un travail pratiqué avec des patients schizoïdes, états-limites et narcissiques (les individus qui soit ne peuvent pas parler, soit sont si méfiants qu'ils n'osent pas le faire) ; il nous faut attacher une importance différente aux diverses règles qui régissent la pratique de la psychanalyse.
Nous vivons en fait dans plusieurs mondes. Quand nous déambulons dans la réalité, notre expérience directe des choses peut s'avérer très suggestive mais, par la suite, nous suivons les entiers de la mémoire et tout s'éclaire d'une lumière nouvelle.