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Critiques de Christopher Sebela (33)
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KISS Vampirella

« Beauty and THE BEST ! »



Résumé :



L.A. EST UNE VILLE ÉTRANGE…

mais en été 1974, l’ambiance est carrément infernale à la Cité des Anges.

KISS vient y enregistrer son prochain album et découvre que la scène rock locale est dans un sale état. Des groupes sur le point de percer ont disparu… ou se sont reconvertis dans la pop !

KISS [Le groupe le plus HOT du monde !] rencontre Vampirella [La pin-up vampire éternelle], bassiste de rock dans le groupe Witchcraft et tueuse de monstres.

Ensemble, ils découvrent qu’un complot démoniaque vise à tuer le rock… littéralement !

« C’est parce que la musique est insaisissable, on la joue, on la vit, elle demeure, sans jamais être capturée.

Elle se répand en nous, nous remplit, nous chauffe le sang, nous excite puis s’envole, mais reste en nous. »



***



Je remercie sincèrement l’équipe Masse Critique de Babelio pour l’envoi de ce superbe exemplaire ; papier glacé, illustrations de qualité, format idéal... bref, Kiss, Vampirella and Rock (n’Roll !) =)



J’ai passé d’excellents - bien que trop courts ^^ - moments en compagnie de ces égéries dont, avouons-le sans honte, je ne suis pas spécialement fan à la base...

Mais compulser une bonne bande-dessinée est toujours un réel plaisir, même si je n’en lis pas assez à mon sens...



Si le scénario en lui-même n’atteint pas vraiment des sommets, le lecteur sera tout de même rapidement pris dans l’action et aura, malgré cela, toutes les peines du monde à reposer ce livre qui possède les qualités d’un vrai petit bijou.

C’est bourré d’humour et magnifiquement mis en page ; on ne voit pas le temps passer, ce qui relève d’un talent certain. Après, cela ne passera peut-être pas chez tout le monde, mais pour peu que l’on apprécie les BD, le rock des années 70, les deux ou ni l’un ni l’autre, juste simplement de voir la lecture comme un agréable moment, l’on aimera cette aventure particulière ;-)



« Jouer du rock, c’est comme jeter un sort, c’est pour ça qu’on s’appelle Witchcraft. Une pincée de ceci, un œil de cela, tu crames le tout et tu obtiens de l’énergie pure. »



Curieuse en tous les cas de découvrir le second opus dédié à la rencontre du groupe avec le non moins célèbrissime Ash (d’Evil Dead) pour un « trip Horror Métal au Moyen-Âge »

... Excusez du peu !





***

Infos de quatrième :

128 pages - couleur - récit complet

BONUS : galerie d’illustrations (couvertures alternatives), photos pin-ups Cosplay, teasers.



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Injustice - Ground zero, tome 2

Cette fois c’est fini !



Je suppose que la franchise Injustice devait rapporter gros car, plutôt que de conclure directement Injustice, DC a décidé de publier une post-série dénommée Injustice Ground Zero. En France, cela se traduit par deux albums supplémentaires. J’avoue avoir la flemme d’écrire deux critiques donc l’ensemble sera résumé ici.

Mais enfin on a la conclusion de l’affaire, et Brian Buccellato s’en sort plutôt pas mal.



En gros, Batman et la résistance au régime tyrannique d’un Superman devenu dingue abat sa dernière carte en « important » une autre Ligue de Justice depuis un univers parallèle, une Ligue conforme aux idéaux et à la morale des vrais super-héros celle-là.

Bon, ok, elle importe aussi le Joker parallèle. Ça c’est embêtant car le Joker est celui qui a provoqué tout ce bazar en tuant Loïs Lane.

Et donc on a droit à un affrontement qui se met lentement en place entre la Ligue tyrannique et la Ligue justicière.



Mais la véritable héroïne de Ground Zero est Harley Quinn. Déjà bien mise en avant dans la série de base, elle est la narratrice ici. Elle est loin de se contenter de regarder l’affrontement des titans assise dans son canapé. Elle prend la tête de la bande de résistants qui se réclame du Joker et les retourne peu à peu pour en faire une bande qui se réclame de Harley. Ensemble, ils parviennent à se débarrasser du menu fretin comme Bane ou Killer Croc (bon, Harley est quand même aidée par les fameuses pilules vertes qui donnent temporairement une force surhumaine).

Mais voilà que le Joker importé débarque et Harley passe immédiatement sous son emprise. C’est la partie la plus fascinante du récit : Harley est clairement une femme sous influence. Quelles que soient les humiliations et les coups, physiques ou moraux, que lui fait subir le Joker, Harley cherche à lui plaire, cherche la récompense d’une caresse ou d’un mot gentil. Et le salopard en profite.

Mais aujourd’hui les choses vont changer. Haley va parvenir à se secouer et à sortir de cette influence pour s’épanouir définitivement.



Vous vous en doutez, le régime de Superman tyrannique va avoir du mal avec la Ligue justicière. Je vous laisse deviner qui gagne. Un indice : la dystopie est terminée.



Le scénario est donc plutôt bien fichu, même si les événements trainent en longueur afin de laisser à l’histoire de Harley le temps de se déployer. Le dessin est convainquant même si j’aurai préféré éviter la valse des dessinateurs.



C’est vraiment fini ? Vraiment ?

Nooon ! DC a lancé une suite : Injustice 2.

Mais là, je passe mon tour.

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Escape from New York, tome 1

La lumière revient déjà et le film est terminé. Le rideau sur l'écran est tombé ...

Pourtant Snake Plissken est de retour ! Et c'est la bande-dessinée qui a pris le relais.

L'idée était tentante.

Le film de John Carpenter est de ceux qui marquent leur époque.

Snake est un de ces anti-héros qui forcent la légende.

Il était presque inévitable qu'il fasse irruption dans le monde des bulles.

Le bouquin est attirant.

Son titre,"Escape from New-York", fait judicieusement le lien avec le grand écran.

La couverture est sympa. le format est bien choisi.

Le récit reprend là où l'avait laissé le cinéaste.

Le rythme, rapide, est soutenu par un juste découpage irrégulier des images.

Mais malheureusement le tout manque de consistance, de fond.

Et le dessin n'est pas assez remarquable pour faire de l'opuscule une véritable création graphique.

S'il se lit agréablement, "Escape from New-York" peine à provoquer beaucoup d'intérêt.

Par contre la "covers gallery" ajoutée en fin de volume est une bonne idée.

Ces 16 couvertures alternatives, dont quelques unes sont très réussies, sont un réel bonus.

Prochain volume en 2016 ... peut-être serai-je au rendez-vous mais, Snake, il faudra alors étoffer un peu le scénario de tes aventures ....
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High crimes

Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Il contient les 12 épisodes initialement parus en 2013, sous format dématérialisé publié par l'éditeur Monkeybrain. L'histoire est écrite par Christopher Sebela, dessinée, encrée et mise en couleurs par Ibrahim Moustafa, avec l'aide de Lesley Alansky pour la mise en couleurs. Il comprend également les 12 couvertures originales, une histoire courte de 3 pages sur un agent secret, et 4 pages de croquis de l'artiste et notes du scénariste.



Sur la face Sud de l'Everest, une expédition est proche du sommet, des touristes avec des guides. Haskell Price, l'un des guides, s'est arrêté un peu à l'écart auprès d'un cadavre. Il lui tranche la main, récupère son carnet. Un autre guide le hèle de loin, il se hâte de le rejoindre. Suzanne (surnommée Zan) Jensen se souvient de l'époque où elle était une championne de snowboard à un niveau international. Elle reprend conscience dans une fumerie à Katmandou. Elle se remet sur pied et sort de l'établissement pour rejoindre sa copine Sophie Clark qui l'attend dans un bar. Elles sont servies par Daniel Gilroy. Elles trinquent ensemble. Haskell Price est de retour dans son bureau de Katmandou. Il met la main coupée dans son sachet plastique au freezer avec les autres. Sur sa banquette, Zan baisse la tête : elle vient de se rendre compte qu'un client en train de jouer au billard l'a reconnue Sophie se lève et admoneste le client pour qu'il les laisse tranquilles. Haskell fait son entrée dans le bar : il vient chercher Zan pour qu'elle vienne travailler car ils sont associés.



Zan se rend au bureau avec Haskell Price. Elle procède à la prise d'empreinte digitale des mains qu'il a ramenées de sa dernière expédition. Haskell Price emmène ensuite les fiches ainsi établies à Tenzig Atal, son contact à la police qui va faire des recherches pour identifier les individus sur les cadavres desquels Price a prélevé les mains. Le principe est qu'une fois les défunts identifiés, Haskell Price et Zan Jensen contactent leur famille et négocient le prix qu'ils sont prêts à payer pour que Price & Jensen rapatrient les cadavres de leur proche. Parmi les individus identifiés par Tenzig Atal, se trouve un certain Sullivan Mars. Dans un établissement au fin fond de la campagne des États-Unis, une alerte apparaît sur un écran d'ordinateur : Sullivan Mars a été localisé à Katmandou au Népal. Le responsable se lève et sonne le rassemblement d'une équipe d'intervention de 8 hommes, des agents très spéciaux. L'un d'eux a le malheur de prononcer une phrase qui ressemble à une critique : le responsable l'abat à bout portant devant les 7 autres. Deux heures plus tard, ils ont décollé avec leur paquetage pour Katmandou. D'un geste machinal, Zan Jensen caresse la main coupée de Sullivan Mars : il en tombe un microfilm. Elle le ramasse et l'empoche, ainsi que son carnet de notes. Elle remet la main au coffre-fort qui contient une bonne vingtaine de sachets de congélation, chacun avec une main dedans, ainsi que plusieurs dizaines liasses de billets de banque appartenant à Haskell Price. Elle sort et va s'acheter une dose pour se mettre la tête à l'envers.



En entamant ce comics, le lecteur sait à la fois très bien ce qui l'attend, et à la fois va de surprise en surprise. La quatrième de couverture annonce un thriller sur le toit du monde. Effectivement Jensen et Price se retrouvent à réaliser l'escalade de l'Everest à la recherche du cadavre d'un individu ayant encore des secrets sur lui, poursuivis par des individus prêts à tout pour les récupérer. Il plonge donc dans une traque sur fond d'espionnage. Zan Jensen est tombée par hasard sur des microfilms convoités par une agence secrète de renseignement, avec des agents prêts à tout pour arriver à leur fin. Après un dangereux jeu de chat et de souris d'abord à Katmandou, puis à Namche Bazar, l'ascension commence. Les agents spéciaux ont avec eux Haskell Price qu'ils utilisent comme guide ; Zan Jensen est à leur poursuite avec Dorje un guide local. Effectivement, il est question de matériel pour grimper, en particulier les bouteilles d'oxygène, mais ce n'est une bande dessinée de Jean-Marc Rochette, spécialisé dans l'alpinisme. Il s'agit essentiellement d'un décor pour l'intrigue. Ibrahim Moustafa réalise des dessins dans un registre descriptif et réaliste, focalisés sur la narration comme une sorte de reportage. Par endroits, le lecteur détecte des contours de forme un peu secs, un peu abrasifs, rendant bien compte de la dureté du climat, des relations sociales, de l'état d'esprit un plombé des personnages. L'artiste prend soin de représenter les décors avec un bon niveau de détail : le lecteur éprouve la sensation que Moustafa a fait les recherches nécessaires pour coller à la réalité. Il ne décalque pas des photographies piochées sur la toile, mais il en nourrit ses dessins pour reproduire avec fidélité cette région du monde, en particulier un quartier populeux de Katmandou, la ville de Namche Bazar, la dernière ville que traversent les grimpeurs avant de s'attaquer à l'Everest, dite aussi la capitale des sherpas. De même, il est évident qu'il a fait des recherches sur le matériel utilisé par les alpinistes grimpant l'Everest.



De ce point de vue, le récit est tel que ce à quoi s'attend le lecteur : une ascension de l'Everest par des individus prêts à s'écharper. Il ne se doute pas qu'il va suivre des personnages abîmés par la vie, de vrais personnages de polar. Il découvre petit à petit que Zan Jensen a choisi de vivre loin de son pays d'origine pour échapper aux conséquences de ses exactions lors d'épreuves olympiques. Elle porte sur ses épaules un dégoût d'elle-même qui la pousse à l'usage régulier de produits psychotropes. Les dessins permettent de voir une jeune femme bien de sa personne qui a choisi de ne plus se mettre en valeur, de s'abrutir jour après jour pour vivre avec ses contradictions, pour ne pas avoir à réfléchir. L'artiste utilise un jeu d'acteurs naturaliste, sans exagération des poses ou des mouvements. Sa représentation des visages oscille entre une apparence réaliste, et parfois une simplification presque comique. Le lecteur peut interpréter ces variations comme un manque de rigueur dans les dessins, ou comme des fluctuations liées à l'état d'esprit des personnages, à leur ressenti intérieur. Ces variations ne sont pas assez intenses pour briser la sensation d'immersion dans l'histoire. Elles sont parfois déconcertantes : par exemple pendant les souvenirs de Sullivan Mars, le lecteur éprouve parfois la sensation que la narration passe en mode James Bond, avec des actions spectaculaires.



Dès les premières pages, le lecteur est également frappé par la densité de la narration, aussi bien le texte que les cases. Au fil de ces presque 200 pages, il a accès aux pensées de Zan Jensen de manière quasi continue, ainsi qu'aux notes de Sullivan Mars dans son petit carnet. Les dialogues s'avèrent également assez consistants, sans être bavards ou artificiels. Très rapidement, le lecteur se retrouve dans la tête de Zan Jensen. Christopher Sebela trouve un juste milieu entre des pensées explicatives, et des expressions de sensation. Zan expose parfois les faits pour se les remémorer, parfois son jugement de valeur ou son ressenti par rapport à un individu ou à un événement. Cela ne va jamais jusqu'à un exposé sur plusieurs cases, ou aux troubles de la perception causés par la prise de psychotrope. Il bénéficie du même accès aux états d'esprit de Sullivan Mars ainsi qu'à ses souvenirs et ses sensations. Bien sûr, il peut jouer à faire le parallèle entre le ressenti de ces 2 personnages principaux, mais le scénariste utilise ce dispositif avec parcimonie, sans donner l'impression d'un destin commun. Avec Zan, le lecteur ressent le dégoût de soi-même, une forme de volonté de rester hébétée pour expier ses fautes passées, pour ne pas supporter l'envie d'autre chose. Avec Sullivan Mars, le ressenti est très différent car il découle directement de sa fonction de tueur au sein d'une organisation gouvernementale. Dans les 2 cas, il comprend en quoi l'ascension de l'Everest revêt une signification symbolique, devient une épreuve révélatrice.



Rapidement, le lecteur prend également conscience de la densité de la narration visuelle. Il n'y a pas de redondance entre les dessins et les mots. Ibrahim Moustafa embarque son lecteur dans un reportage au plus près des personnages sans les transformer en objet. Le lecteur éprouve la sensation de se tenir au même endroit qu'eux : pente enneigée avec une faible teneur en oxygène, bureau dans un immeuble bon marché, rue livrée à une circulation peu canalisée, petite ville de Namche Bazar isolée sur un flanc de montagne, petit aéroport, tente minuscule, étendue enneigée, rochers affleurant sous la neige. Même si l'encrage de certains dessins peut sembler un peu inélégant, la narration visuelle est très concrète, avec de nombreux détails réalistes, plaçant le lecteur dans le quotidien du personnage considéré, avec un niveau de détails important.



A priori, le lecteur se dit qu'il va découvrir un récit entre polar et thriller, valant surtout pour l'originalité du lieu, mais vraisemblablement assez superficiel. Il se rend vite compte que les pensées de Zan Jensen sont plutôt naturelles et qu'il éprouve vite la sensation de bien la connaître. Il découvre que le principe de l'enquête repose sur une activité originale dans un site éminemment touristique de très haute montagne et très plausible, et que l'artiste sait bien transcrire la sensation de cette nature peu accueillante et renvoyant un terrible sentiment d'isolement et de solitude. Il ressent qu'il ne s'agit pas d'un polar au sens de révélateur d'un environnement, mais plus d'un polar psychologique avec des individus marqués par des coups durs, ayant adopté des stratégies de vie pour supporter les séquelles, sans espoir de guérison. Il s'immerge dans la narration dense, ressentant les efforts de la grimpe, même si les auteurs ne se focalisent pas sur la dimension technique. Il ressent le poids des morts, les modes de vie en marge, le mal être, la nécessité de se confronter à quelque chose plus grand que soi. Un très bon polar psychologique.
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Crowded, tome 1

Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il comprend les épisodes1 à 6, initialement parus en 2018, écrits par Christopher Sebela, dessinés et encrés par Ro Stein, avec une mise en couleurs réalisée par Triona Farrell. Il se termine avec les couvertures alternatives réalisées par Rachael Scott, Skylar Patridge, Rosi Kämpe, Claire Roe (*2), Paulina Ganucheau, Naomi Franquiz et Ro Stein. Sur la quatrième de couverture, le lecteur découvre des phrases louangeuses écrites par Scott Snyder, Delilah Dawson, Tom Scharpling, Leah Williams, Chip Zdarsky, Chelsea Cain.



Charlie Ellison (une jeune femme) entre dans le diner où elle a rendez-vous. Elle s'assoit sur la banquette en face de celle de Vita Slatter et vérifie que c'est bien avec elle qu'elle a rendez-vous. Elle tente de lui piquer la moitié de sandwich, mais Vita la bloque en lui attrapant le poignet. Puis Vita la fait basculer par-dessus la table, dégaine, et tire sur l'individu qui vient d'entrer. Elle se rassoit et demande à Charlie pourquoi elle a besoin de ses services, et propose qu'elle commence en lui racontant sa journée de la veille. Elle s'est levée, s'est faite belle, a nettoyé son appartement, a réalisé quelques trajets avec passager pour les applis Muver et Drift, a loué sa voiture pour l'appli Wheelsy, a loué une robe à une autre dame par l'appli Kloset, a sorti les chiens de plusieurs propriétaires par l'appli Dogstroll, a servi de baby-sitter, d'aide scolaire, de compagnie à une personne âgée, avec autant d'applis différentes. En se levant ce matin, en prenant un café sur le trottoir, elle a été abordée par une vieille femme avec son chien qui lui a demandé son nom, puis l'a braqué avec une arme à feu. Elle a vite compris qu'elle fait l'objet d'une campagne pour l'assassiner sur l'appli ReapR. Elle a donc loué les services de Vita Slatter via l'appli Dfend, en la choisissant pour ses tarifs peu chers, plutôt que pour sa notation peu flatteuse.



Vita Slater accepte de la défendre. Un petit groupe d'assassins en puissance tambourine à la vitrine du diner, et la défonce avec leur voiture. Vita Slatter leur barre le chemin en braquant son arme à feu. Intimidés, ils font demi-tour. Slatter fait monter Ellison dans sa voiture et conduit pour les éloigner du diner. Elles sont prises en chasse par deux motos que Slatter met rapidement hors d'état de nuire. Elle s'empare du téléphone d'Ellison et le fracasse, se doutant qu'elles sont suivies par sa puce GPS. Slatter emmène Ellison chez elle pour en apprendre plus sur elle, et pour continuer de la protéger pendant les 30 jours que durent la campagne ReapR dont le montant s'élève déjà à plus d'un million de dollars. Elles ont emmené avec elle le chien de la vieille dame qui a tenté de tuer Charlie Ellison. Slatter se doute bien que Ellison ne lui dit pas tout, sans réussir à lui faire cracher le morceau. Le soir même, elle lui fournit la liste des personnes qui ont participé financièrement à la campagne ReapR, en lui demandant si elle connaît certains noms. Elles vont enfin se coucher. Dehors, plusieurs assassins commencent déjà à converger vers la maison pour décrocher le pactole de la campagne ReapR.



La couverture alerte le lecteur sur 2 éléments du récit : une forme de parodie avec cette jeune femme qui commence par se prendre en selfie ainsi que les tronches des tueurs en arrière-plan, et une forme d'air du temps toujours avec le selfie. La quatrième de couverture annonce que le récit se déroule 10 minutes dans le futur pour évoquer une anticipation très proche du monde présent. La description de la journée de la veille de Charlie Ellison repose donc entièrement sur la généralisation de l'uberisation à de nombreux secteurs de service. Le lecteur se rend compte que son sourire est un peu forcé car la charge est très juste. Elle décrit un monde où tout est devenu un service marchand, où chaque activité est envisagée comme une activité commerciale, où tout est monétarisé. Le scénariste ne se contente pas d'utiliser ces exemples à des fins comiques. Il a donc imaginé une application mobile permettant de mettre à prix un individu, chacun étant libre de commettre l'assassinat pour le montant offert, chacun étant également libre de participer au financement participatif augmentant ainsi le montant de la récompense. En cours de récit, il explique comment cette application peut coexister avec des services de police, et comment elle a permis de rendre les gens plus polis (ils ne veulent pas se faire descendre pour avoir insulté quelqu'un ou refusé une priorité). Sebela se montre assez caustique : le fait de permettre à tout le monde de tuer quelqu'un a pour conséquence d'augmenter le nombre d'armes en circulation, mais aussi d'entraîner une autorégulation des incivilités qui vient pacifier la société.



Le scénariste ne se contente pas de tirer parti d'une exagération des domaines d'activité soumis à une concurrence de tous les instants, par le biais d'applications mobiles mettant en contact des utilisateurs avec des particuliers effectuant ces tâches à l'unité. Il a conçu un fil directeur solide : la tête de Charlie Ellison est mise à prix pour une raison inconnue et le montant de la récompense atteint des sommes faramineuses. L'histoire mêle alors les affrontements successifs pour que Ellison reste en vie, le questionnement sur le motif du contrat passé sur sa tête (Par qui ? Pour quelle raison ?), et la relation tumultueuse entre Ellison et sa protectrice. Le lecteur sourit en voyant apparaître 2 tueurs professionnels : Trotter qui a développé toute une entreprise autour de sa personne et de sa notoriété, Circe qui reste dans l'ombre, tout en s'appropriant tout ce dont elle a besoin, par la ruse, le culot et parfois l'intimidation. Il sourit régulièrement devant le caractère irresponsable de Charlie Ellison, souhaitant pouvoir continuer à s'amuser et à se conduire comme une chipie. Il sourit encore plus devant l'efficacité tout terrain de Vita Slatter, et la manière dont elle rabroue sa cliente. Alors même que la narration décontractée semble dire qu'il ne faut pas prendre le récit trop au sérieux, la dynamique de la course-poursuite permanente fonctionne très bien, et le lecteur se rend compte qu'il espère bien que les 2 femmes s'en tireront et pourront trouver qui a commandité ce meurtre, et la raison pour laquelle tant de personnes alimentent cette mise à prix sous forme de financement socio participatif. Les réponses se trouveront peut-être dans le tome 2.



Ro Stein est une jeune dessinatrice qui réalise des planches dans un registre réaliste et descriptif. Elle détoure les formes avec un trait assez fin qui peut présenter quelques ondulations, donnant une allure un peu tout publique et assez vivante. Elle prend le temps de représenter les différents environnements, avec un degré de simplification marqué. Au fil des pages, le lecteur peut voir le diner avec son carrelage en damier noir & blanc et ses tables fonctionnelles, la maison ancienne de Vita Slatter, avec un dessin en coupe en pleine page, une boite de nuit, une bibliothèque municipale, les rues de Los Angeles, etc. Les dessins ne présentent pas un niveau de détail photographique, mais donne une bonne idée de la volumétrie et des aménagements. Ces endroits sont fréquentés et utilisés par des protagonistes représentés avec un petit degré d'exagération. Ro Stein s'amuse à accentuer les expressions des visages et les postures pour appuyer un peu les émotions, à commencer par l'exaspération de Vita Slatter vis-à-vis de sa cliente, mais aussi la bonne humeur et l'insouciance de celle-ci. Elle n'a également pas son pareil pour représenter les tenues vestimentaires en phase avec le personnage, et elles aussi un peu exagérées. Quand il regarde les vêtements de Charlie Ellison, le lecteur voit une jeune femme ayant choisi ses habits avec soin pour être à la fois sophistiquée et décontractée, et paraître jeune. Les tenues de Vita Slatter sont uniquement dans un registre pratique et confortable. Celles de Trotter sont logotisés de son nom qui constitue une marque pour mieux incarner une ligne de vêtements et être vendues aux fans. Celles de Circe atteste de sa confiance en elle et de son attitude cool.



Ro Stein varie le nombre de cases par page en fonction de la nature de la scène, ainsi que leur forme, ne se cantonnant pas toujours à des rangées de cases rectangulaires bien alignées. La direction d'acteurs un peu exagérée rend les séquences de dialogue très vivantes. Ces petites touches d'exagération se retrouvent également lors des scènes d'action, les rapprochant d'un registre de dessin animé pour jeune public. Toutefois l'accumulation de détails dans chaque case évite l'impression d'inconsistance, ou de lecture destinée à des enfants. Le lecteur s'immerge donc cette histoire dense, avec un couple de protagonistes mal assortis se chamaillant, une menace permanente et des assassins rarement compétents. Sebela & Stein réussissent à faire coexister le premier degré de l'intrigue et la dérision gentille. Le lecteur se rend compte que chaque épisode lui prend à peu près deux fois plus de temps à lire qu'un épisode de comics de superhéros de la même pagination. Il constate de manière chronique que les dialogues peuvent n'être que du papotage sans intérêt et que la multiplication des cases n'apporte pas toujours plus d'informations.



Ce premier tome est raconté avec une verve impressionnante que ce soit pour l'intrigue ou pour la narration visuelle. Christopher Sebela a imaginé une généralisation des applications mobiles pour prestation de service ponctuelle, aussi probable que terrifiante quant à l'évolution des formes d'emploi. Ro Stein croque des personnages sympathiques et plein d'énergie évoluant dans des lieux clairement établis. Pourtant le lecteur finit par ressentir des moments de lassitude quand les auteurs se font plaisir et tire un peu sur la corde. 4 étoiles, avec la certitude de revenir pour le deuxième tome afin de découvrir qui en veut ainsi à Charlie Ellison.
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Shanghai Red

Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Il comprend les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2018, écrits par Christopher Sebela, dessinés, encrés et mis en couleurs par Joshua Hixson. Il contient les couvertures alternatives réalisées par Tyler Boss, Chris Visions (*2), Adam Gorham, Robert Wilson IV. La quatrième de couverture comprend des phrases de louanges rédigées par Warren Ellis, Ed Brubaker, Robert Kirkman et Kelly Sue DeConnick.



Molly Wolfram fait partie de la cargaison d'êtres humains, drogués à Portland, et vendus à un capitaine de navire, par une bande organisée sévissant dans la ville de Portland dans l'Oregon. Alors que le navire est proche d'arriver à sa destination, Jack un jeune homme, s'en prend à celui qui est venu l'annoncer dans la cale. Il s'empare d'une lanterne et met le feu à l'homme d'équipage, s'empare de son couteau, monte sur le pont et assassine froidement tous ceux qui passent à sa portée. D'abord interloqués, les autres prisonniers ont fini par lui emboîter le pas et s'en prennent eux aussi à l'équipage jusqu'à se rendre maître du navire. Jack décide de prendre le commandement de ces individus et leur ordonne de se mettre à l'ouvrage, de s'improviser marins et mettre les voiles vers Portland. En cours de voyage, il doit faire face à une tentative molle de mutinerie qu'il déjoue sans avoir besoin de recourir à la violence ou même à l'affrontement. En outre, ayant découvert la cassette du capitaine, il indique que tous les membres de l'équipage auront droit à un salaire. Jack est en fait une femme appelée Molly Wolfram à qui son père a appris à se défendre dès son plus jeune âge. Elle s'est fait avoir alors qu'elle prenait un verre dans un bar. Elle subvenait alors aux besoins financiers de sa mère Siobhan et de sa petite sœur Katie.



Herman Wolfram avait appris à ses filles à se battre et à se servir d'armes à feu, ainsi que d'armes blanches. Il avait quitté la famille suite à une récolte désastreuse ayant généré chez lui une forte dépression en constatant que ses efforts n'étaient pas récompensés. En voyageant pour trouver un endroit où s'installer les 3 femmes (la mère et ses 2 filles) avaient vite dû constater la propension des hommes à les considérer comme des proies faciles, et avaient vite dû apprendre à se défendre, quitte à tuer leurs assaillants. Au temps présent (deuxième moitié du dix-neuvième siècle), le navire des révoltés arrive à bon port. Jack paye les marins. Seul Boston souhaite rester avec elle, et l'attendre sur le navire le temps qu'elle règle ses affaires. Molly/Jack (aussi surnommée Red) descend du navire et se rend dans le quartier de Whitechapel, celui où se trouve l'établissement où son verre a été drogué, et où 2 individus l'ont escamoté par les tunnels situés sous la ville.



A priori, le lecteur n'a pas de raison de jeter son dévolu sur ce recueil plutôt que sur d'autres, lorsqu'il sort dans une période de production pléthorique en termes de comics, et de nouvelles séries publiées par Image Comics. Peut-être a-t-il déjà lu une série écrite par Christopher Sebela, ou est-il attiré par ce titre mystérieux, ou a-t-il déjà entendu parler des tunnels sous la ville de Portland. Toujours est-il que, guidé par sa curiosité, il se retrouve à plonger dans cette histoire de vengeance implacable, réalisée par une femme. Les auteurs ont repris des faits réels : l'existence de ces tunnels (même s'ils n'étaient pas utilisés pour ce commerce de main d'œuvre non consentante), ledit trafic d'êtres humains, l'implantation de la pègre dans la société de Portland à cette époque. De fait, le récit comporte bien une forte fibre de reconstitution historique. Joshua Hixson réalise des cases de type descriptive. Il dessine avec un niveau de détails cohérent avec le principe de montrer la reconstitution de cette époque, les décors étant en particulier représenté dans plus de 90% des cases. Le lecteur peut ainsi se projeter dans les différents lieux où se trouve Molly/Jack.



L'histoire commence sur un vieux grément, dans ses cales avant de passer sur le pont. Les dessins ne sont pas de nature photographique, mais ils montrent la forme de la coque, des voiles, les cales où s'entassent les prisonniers. Par la suite, le lecteur peut monter à côté de Molly dans la carriole tirée par les chevaux alors que la famille déménage, admirer le port de Portland depuis le navire des révoltés, arpenter les rues des quartiers malfamés, aller prendre un verre dans des rades minables, passer une nuit dans la chambre d'un lupanar (mais en tout bien, tout en honneur), se pointer dans le bureau luxueux d'un homme d'affaires (louches) dans la mairie, et bien sûr chercher son chemin à tâtons dans les souterrains de la ville. Les traits encrés de Hixson sont un peu gras, parfois un peu secs, d'autres fois un peu appuyés, montrant une réalité dure, usante et agressive vis-à-vis des êtres humains. Les individus sont représentés avec ces mêmes traits de contours, montrant des personnes marquées par la vie, endurcies par les coups du sort et les coups encaissés. Il n'y a pas trace d'embellissement romantique dans leur apparence. L'artiste réussit à représenter Molly de telle sorte à ce que le lecteur puisse croire au fait qu'elle peut passer pour un homme sans difficulté. Il peut la voir se comporter comme un homme, à la fois dans ses gestes, à la fois dans ses actions. Son jeu d'acteur est de type naturaliste, sans aucune case voyeuriste, que ce soit pour sa silhouette, ou pour ses blessures, par exemple les cicatrices laissées par les coups de fouet.



Le lecteur s'immerge donc dans cette reconstitution efficace, sans être surchargée, ni superficielle. Il apprécie que le dessinateur se concentre exclusivement sur la narration, débarrassée de tout effet de manche. Il y a peut-être une ou deux exagérations qui font tiquer : un individu en train de brûler dans la cale du bateau sans que personne ne s'inquiète de savoir si ça ne va pas mettre le feu partout, ou une demi-douzaine de policiers qui canardent un individu à cheval qui s'en tire vraiment à bon compte. Mais tout le reste (soit plus de 99% du récit) montre les événements de manière factuelle, sans céder à la tentation du spectaculaire pour en mettre plein la vue. La perte de contrôle de Jack sur le navire n'en fait que plus froid dans le dos, la sauvagerie avec laquelle elle plante froidement son couteau dans un homme après l'autre, la façon dont elle attend sa victime dans les souterrains pour lui sauter dessus. Hixson s'avère tout aussi convaincant quand il s’agit de mettre en scène des discussions normales entre civils. Là encore la direction d'acteurs reste naturaliste, avec des adultes ayant des gestes mesurés qui font apparaître leur état d'esprit de manière normale. Le lecteur ressent toute la tension quand Molly retrouve sa sœur Katie. Il observe la circonspection de Boston quand Molly lui explique son obsession de vengeance. Il est épaté par le calme de Bunco Kelly alors que son assassin est de l'autre côté de la porte de son bureau.



Les dessins un peu secs de Joshua Hixson rendent très bien compte du caractère obsessionnel de la vengeance de Molly Wolfram, du fait qu'elle se mette en danger pour l'assouvir. Très rapidement le scénario se focalise entièrement sur cette vengeance, sur la manière dont Molly traque les individus qui l'ont droguée et vendue pour 50 dollars. Le lecteur a pu voir les sévices dont elle a souffert, il a pu voir les marques sur son corps. Du coup, l'obsession de Molly fait sens et ne semble pas disproportionnée. En outre, elle n'a rien d'un héros infaillible au cœur pur, qui surmonte toutes les épreuves sans coup férir. Elle se trompe, elle se fait tabasser, elle se jette dans la gueule du loup sans réfléchir. Elle se conduit comme un homme qui fonce dans le tas. Elle descend des gorgeons pour tenir le choc émotionnellement, pour s'anesthésier. En la voyant se conduire ainsi, le lecteur se fait l'observation qu'elle ne fait pas que s'habiller pour passer pour un homme, elle en a aussi adopté la mentalité. À nouveau, cela semble naturel. Leur père a élevé Molly et sa sœur comme des hommes, en leur apprenant à manier les armes à feu, l'arme blanche, à se défendre. Il est donc normal qu'elles mettent en pratique ce qu'il leur a appris. En outre elles ont dû le faire très rapidement dès sa disparition, alors qu'elles et leur mère sont devenues la cible de profiteurs mâles de tout acabit. Le lecteur ne peut pas cautionner les actions de Molly Wolfram, mais dans le même temps il ressent une forte empathie pour elle, il comprend qu'elle ne peut pas oublier ou pardonner.



Christopher Sebela et Joshua Hixson ont concocté une histoire de vengeance implacable menée par une femme qui a été maltraitée. Il ne s'agit pas d'un récit féministe, mais d'une histoire noire se déroulant dans un milieu spécifique. La reconstitution historique est de bonne qualité, et cet environnement (Portland à la fin du dix-huitième siècle) a une incidence directe sur le récit, ce n'est pas un décor sur lequel est plaquée une intrigue générique. Le lecteur se retrouve à admirer cette femme souffrant d'un syndrome de stress post traumatique et accomplissant sa vengeance, racontée de manière naturaliste.
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Batman - Detective comics, tome 5 : Un sanc..

Ce tome fait suite à Batman detective comics, Tome 4 : Deus Ex Machina (épisodes 957 à 962) qu'il est préférable d'avoir lu avant. Il comprend les épisodes 963 à 968, écrits par James Tynion IV, coécrits par Christopher Sebela pour les épisodes 963 & 964, dessinés et encrés par Carmen Carnero avec une mise en couleurs d'Ulises Arreola pour les épisodes 963 & 964, dessinés par Eddy Barrows avec un encrage d'Eber Ferreira avec une mise en couleurs d'Adriano Lucas pour les épisodes 965 & 966, dessinés par Alvaro Martinez et encrés par Raúl Fernandez avec une mise en couleurs de Jean-Francois Beaulieu & Tomeu Morey pour les épisodes 967 & 968. Ce tome contient également les couvertures réalisées par Eddy Barrows, ainsi que les couvertures variantes réalisées par Rafael Albuquerque.



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- Épisodes 965 à 968 - Il y a des années de la, un jeune Tim Drake avait assisté à un spectacle de cirque où il avait été emmené par son père. Au cours du numéro de trapèze, il avait assisté à un terrible accident qui avait coûté la vie au couple de trapézistes adultes, et dont seul leur fils Dick Grayson avait réchappé. Quelques années plus tard, le même Tim Drake avait constaté au travers de coupures de presse que Batman devenait de plus en plus violent et prenait de plus en plus de risques, alors que Robin n'était plus à ses côtés. Il avait alors réussi à effectuer la synthèse de tout ce qu'il avait pu absorber comme information et en déduire l'identité de Batman, ainsi que du premier Robin qu'il avait été solliciter pour rétablir l'équilibre de Batman. Au temps présent, Red Robin (Tim Drake) évoque tous ces souvenirs, alors qu'il est prisonnier d'une silhouette encapuchonnée qui l'interroge. Après la fin de l'interrogatoire, Batman surgit pour l'aider, mais ils sont interrompus par Doomsday.



Dans le futur, à Gotham, Batman s'en prend violemment à Anarky (Lonny Machin), l'abattant d'une balle dans la tête. Finalement Tim Drake et cette version d'un Batman du futur reviennent au temps présent. Red Robin doit avertir au plus vite les membres de l'équipe des chevaliers de Gotham (Gotham Knights) : Batwoman (Kate Kane), Clayface (Basil Karlo), Azrael (Jean-Paul Valley), Batwing (Lucas Fox), Orphan (Cassandra Cain).



Depuis 2 tomes, le lecteur a bien identifié le schéma narratif : James Tynion IV se focalise sur l'un des membres de l'équipe (surnommée Gotahm Knights dans ce tome), amène un nouvel ennemi, et les Gotham Knights doivent se défendre dans leur quartier général (Le Beffroi) pour l'assaut final. Cette nouvelle histoire ne déroge pas à cette trame. Elle présente toutefois quelques différences avec les précédents, dans la mesure où elle ne comprend que 4 épisodes et que 2 d'entre eux sont consacrés au personnage mis sous le projecteur : Tim Drake. Le titre du récit Lonely place of living constitue le pendant de Lonely place of dying (réédité dans Batman : Un deuil dans la famille), histoire dans laquelle Tim Drake était introduit et accédait à la Batcave, mais sans certitude d'être pris en tutelle par Batman. Effectivement l'évocation du passé de Tim Drake, alors qu'il est prisonnier de Mister Oz, résume cette histoire, en reprenant les faits principaux, et en développant les motivations de Tim Drake, ainsi que la logique de Batman pour le prendre en apprentissage. Pour le lecteur familier de l'histoire initiale, le scénariste effectue un sans-faute, sachant en restituer la logique, les motivations des uns et des autres, avec une narration plus adulte que celle du récit datant de 1989. Comme dans les tomes précédents, James Tynion IV fait preuve d'une compréhension épatante du personnage qu'il met en scène.



En consacrant 2 épisodes à la situation de Tim Drake, le scénariste dispose de plus de temps pour faire s'exprimer sa personnalité. Effectivement, le lecteur se rend compte qu'il éprouve une forte empathie pour ce jeune homme fortement investi dans son activité de superhéros et qui en a déjà payer le prix cher à de nombreuses reprises. Cette empathie s'accroît encore avec l'identité du Batman du futur et ses motivations. Tim Drake se retrouve dans une situation intenable car le scénariste tire le meilleur parti du fait que ce Batman sait ce qui va arriver à Tim Drake dans les années qui les séparent. À l'opposé d'un artifice narratif utilisé comme facilité pour auteur en mal d'inspiration, ce Batman du futur apporte un éclairage désespérant sur le présent, sur les événements à venir, et il se sert de son savoir avec pertinence et efficacité pour neutraliser les actions entreprises contre lui, actions qu'il connaît à l'avance. Du coup, le lecteur suit avec délectation les rencontres entre ce Batman et les autres membres des Gotham Knights dans le troisième épisode. Par contre, il grimace un peu quand il se rend compte que James Tynion IV a encore succombé à la facilité de terminer son chapitre avec un combat de grande ampleur dans le Beffroi au cours du quatrième épisode. Cette fois-ci, c'est toute la flotte d'avions de Batman qui est de sortie pour une attaque aérienne de grande envergure, confinant au ridicule.



Du fait du rythme de parution bimensuel, plusieurs équipes artistiques se succèdent pour tenir les délais. Ces 4 chapitres sont donc confiés à 2 équipes distinctes, celles qui alternent depuis plusieurs tomes. Comme précédemment, le lecteur reste impressionné par la bonne qualité graphique de ces épisodes. Pour les épisodes 965 & 966, Eddy Barrows se focalise plus sur les personnages que sur les décors. Adriano Lucas comble les arrière-plans avec des couleurs denses, réalisant des camaïeux sur la base d'un nombre de nuances restreint, mais très substantielles, établissant une ambiance palpable, masquant quasiment l'absence d'information sur les lieux dans lesquels se déroulent certaines scènes. Eddy Barrows joue avec brio sur l'ambiguïté des sentiments exprimés par les visages. Il exagère un peu ceux apparaissant sur le visage de Tim Drake, personnage étant encore un jeune homme et laissant transparaître ses émotions plus que des adultes comme Batman. Il dramatise les expressions sur le visage du Batman du futur, donnant plus de crédibilité à sa souffrance émotionnelle et donc à ses motivations.



Comme d'habitude, Alvaro Martinez épate plus le lecteur avec des dessins beaucoup plus denses en détail, en particulier en ce qui concerne les décors. À chaque séquence, le lecteur sait exactement où se déroule l'action et il peut regarder à loisir des lieux aussi différents que le synoptique informatique de surveillance du poste de commandement dans la Batcave, la décoration du café où Kate Kane papote avec Bette Kane (Flamebird), la vue depuis la baie vitrée du Beffroi, le métro aérien survolé par Spoiler (Stephanie Brown) pendant ses acrobaties, la serre où Alfred Pennyworth s'occupe des plantes, le système de transport reliant la Batcave aux sous-sols du Beffroi. Martinez s'avère tout aussi minutieux pour représenter les costumes des nombreux superhéros dans le détail, avec un encrage de précision réalisé par Raúl Fernandez. La mise en couleurs souligne le relief de chaque forme, et augmente le contraste entre les personnages et les décors pour que chaque élément ressorte bien par rapport aux autres. Le seul inconvénient de pages aussi denses et précises est qu'elles font ressortir l'invraisemblance de l'attaque aérienne des 3 avions Batman en plein centre urbain.



Ce cinquième tome reste consistant par rapport aux précédents, avec une maîtrise extraordinaire des caractéristiques des personnages, de leur motivation, de leur personnalité, et des dessins de bonne qualité (Eddy Barrows) ou de haute volée (Alvaro Martinez). Le lecteur se projette totalement dans le personnage de Red Robin, ressentant sa souffrance psychologique et son désarroi face à ce Batman du futur qui le connaît si bien. Il se rend compte que James Tynion IV construit une intrigue de très grande ampleur, sans oublier les éléments qu'il a installé précédemment, que ce soit le Syndicat des Victimes, ou des relations fragiles, comme l'amitié existant entre Clayface et Orphan. Du fait de ces grandes qualités, il veut bien fermer l'œil sur un final trop exagéré. 5 étoiles.



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- Épisodes 963 & 964 - Sur une Terre parallèle, Spoiler est devenue une livreuse pour une organisation clandestine. Elle vient d'amener un chargement à bon port et de le remettre en main propre à Anarky (Lonnie Machin). Ce dernier l'emmène visiter le campement qu'il a établi dans des tunnels de métro désaffectés. Elle y croise, entre autres, Clayface qui se prête aux expériences du docteur Victoria October, pour essayer de trouver un antidote qui lui permettrait de regagner forme humaine.



Comme dans les tomes précédents, la série Detective Comics effectue une forme de pause dans l'intrigue principale pour laisser la place à un personnage ou deux, et les mettre en avant. Le lecteur fait contre mauvaise fortune bon cœur, avec d'autant plus de bonne grâce, que les personnalités et les relations interpersonnelles sonnent juste et rendent les personnages attachants. Par contre, il éprouve des difficultés à s'intéresser à cette situation d'un monde alternatif, dans la mesure où il doute qu'elle aura des conséquences sur l'histoire principale. 3 étoiles.
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Agent 47 : Birth of the Hitman

Cet album est un préquel à Hitman. D'un côté on découvre le passé de l'agent 47 avant qu'il travaille pour la I.C.A. et de l'autre la jeunesse da sa futur agent de liaison, Diana Burnwood.



Graphiquement j'ai trouvé cela plutôt sommaire, correcte sans plus.

Quant au scénario il peut ce lire sans être fan de la franchise, j'ai par exemple joué qu'au premier jeu vidéo qui date déjà. De brèves références sont suffisantes. Le tout est correcte sans plus.
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Shanghai Red

Cet album véhicule une rare violence, accentuée par le jeu des couleurs. Une histoire de vengeance, assez prenante, nous est racontée dans cet album. Même si je ne suis pas fane de ce genre de récit, je trouve cette bande dessinée particulièrement réussie.
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Shanghai Red

Il fut une époque où le travail dans la marine était tellement rude qu'on ne trouvait plus de volontaires pour ce genre de boulot. Alors dans les ports, il n'était pas rare de se voir offrir de l'alcool par des inconnus serviables. On se réveillait alors la gueule de bois dans un rafiot en pleine mer, et à la première plainte on recevait du fouet. On s'était fait shangaié. Les hommes qui en piégeaient d'autres pour quelques pièces, n'avaient aucun scrupule et brisaient ainsi des vies.

Dans Shangai red, on découvre le destin d'une de ces victimes décidée à régler ses comptes.

Mais plus de 100 pages de violence et de vengeance supérieure, parfois peu crédible agrémenté d'un dessin à la tablette graphique ne m'ont pas enchanté.
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Shanghai Red

Encore une bonne BD que m'a fait découvrir mon librairie montpelliérain de chez "Azimuths".

C'est noir, sombre, dur, côté histoire, et les couleurs sont celles des fins de journée, panel de bleus divers et de foncé.

Une histoire de vengeance, qui elle n'attendra pas 20 ans, mais seulement 2. Et c'est une femme, attiffée et vêtue comme un homme -et qui se bat ainsi comme tel-, qui en est l'héroïne.

Pourquoi: parce qu'elle a été "shanghaiée", deux ans plus tôt, et qu'ayant réussi à se libérer , elle va se mettre à la recherche de ce qui lui reste de famille et de ses kidnappeurs.

"Shanghaier"?

Mais que signifie ce mot et recouvre-t-il une réalité ou bien une légende, une de ces histoires de marins que l'on se raconte après une nuit de beuveries?

Réponse: lisez cette BD, que même le célèbre Ed Brubaker, péblicite!
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Batman - Detective comics, tome 5 : Un sanc..

Ce tome fait suite à Detective Comics Vol. 4: Deus Ex Machina (épisodes 957 à 962) qu'il est préférable d'avoir lu avant. Il comprend les épisodes 963 à 968, écrits par James Tynion IV, coécrits par Christopher Sebela pour les épisodes 963 & 964, dessinés et encrés par Carmen Carnero avec une mise en couleurs d'Ulises Arreola pour les épisodes 963 & 964, dessinés par Eddy Barrows avec un encrage d'Eber Ferreira avec une mise en couleurs d'Adriano Lucas pour les épisodes 965 & 966, dessinés par Alvaro Martinez et encrés par Raúl Fernandez avec une mise en couleurs de Jean-Francois Beaulieu & Tomeu Morey pour les épisodes 967 & 968. Ce tome contient également les couvertures réalisées par Eddy Barrows, ainsi que les couvertures variantes réalisées par Rafael Albuquerque.



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- Épisodes 965 à 968 - Il y a des années de la, un jeune Tim Drake avait assisté à un spectacle de cirque où il avait été emmené par son père. Au cours du numéro de trapèze, il avait assisté à un terrible accident qui avait coûté la vie au couple de trapézistes adultes, et dont seul leur fils Dick Grayson avait réchappé. Quelques années plus tard, le même Tim Drake avait constaté au travers de coupures de presse que Batman devenait de plus en plus violent et prenait de plus en plus de risques, alors que Robin n'était plus à ses côtés. Il avait alors réussi à effectuer la synthèse de tout ce qu'il avait pu absorber comme information et en déduire l'identité de Batman, ainsi que du premier Robin qu'il avait été solliciter pour rétablir l'équilibre de Batman. Au temps présent, Red Robin (Tim Drake) évoque tous ces souvenirs, alors qu'il est prisonnier d'une silhouette encapuchonnée qui l'interroge. Après la fin de l'interrogatoire, Batman surgit pour l'aider, mais ils sont interrompus par Doomsday.



Dans le futur, à Gotham, Batman s'en prend violemment à Anarky (Lonny Machin), l'abattant d'une balle dans la tête. Finalement Tim Drake et cette version d'un Batman du futur reviennent au temps présent. Red Robin doit avertir au plus vite les membres de l'équipe des chevaliers de Gotham (Gotham Knights) : Batwoman (Kate Kane), Clayface (Basil Karlo), Azrael (Jean-Paul Valley), Batwing (Lucas Fox), Orphan (Cassandra Cain).



Depuis 2 tomes, le lecteur a bien identifié le schéma narratif : James Tynion IV se focalise sur l'un des membres de l'équipe (surnommée Gotahm Knights dans ce tome), amène un nouvel ennemi, et les Gotham Knights doivent se défendre dans leur quartier général (Le Beffroi) pour l'assaut final. Cette nouvelle histoire ne déroge pas à cette trame. Elle présente toutefois quelques différences avec les précédents, dans la mesure où elle ne comprend que 4 épisodes et que 2 d'entre eux sont consacrés au personnage mis sous le projecteur : Tim Drake. Le titre du récit Lonely place of living constitue le pendant de Lonely place of dying (réédité dans A death in the family), histoire dans laquelle Tim Drake était introduit et accédait à la Batcave, mais sans certitude d'être pris en tutelle par Batman. Effectivement l'évocation du passé de Tim Drake, alors qu'il est prisonnier de Mister Oz, résume cette histoire, en reprenant les faits principaux, et en développant les motivations de Tim Drake, ainsi que la logique de Batman pour le prendre en apprentissage. Pour le lecteur familier de l'histoire initiale, le scénariste effectue un sans-faute, sachant en restituer la logique, les motivations des uns et des autres, avec une narration plus adulte que celle du récit datant de 1989. Comme dans les tomes précédents, James Tynion IV fait preuve d'une compréhension épatante du personnage qu'il met en scène.



En consacrant 2 épisodes à la situation de Tim Drake, le scénariste dispose de plus de temps pour faire s'exprimer sa personnalité. Effectivement, le lecteur se rend compte qu'il éprouve une forte empathie pour ce jeune homme fortement investi dans son activité de superhéros et qui en a déjà payer le prix cher à de nombreuses reprises. Cette empathie s'accroît encore avec l'identité du Batman du futur et ses motivations. Tim Drake se retrouve dans une situation intenable car le scénariste tire le meilleur parti du fait que ce Batman sait ce qui va arriver à Tim Drake dans les années qui les séparent. À l'opposé d'un artifice narratif utilisé comme facilité pour auteur en mal d'inspiration, ce Batman du futur apporte un éclairage désespérant sur le présent, sur les événements à venir, et il se sert de son savoir avec pertinence et efficacité pour neutraliser les actions entreprises contre lui, actions qu'il connaît à l'avance. Du coup, le lecteur suit avec délectation les rencontres entre ce Batman et les autres membres des Gotham Knights dans le troisième épisode. Par contre, il grimace un peu quand il se rend compte que James Tynion IV a encore succombé à la facilité de terminer son chapitre avec un combat de grande ampleur dans le Beffroi au cours du quatrième épisode. Cette fois-ci, c'est toute la flotte d'avions de Batman qui est de sortie pour une attaque aérienne de grande envergure, confinant au ridicule.



Du fait du rythme de parution bimensuel, plusieurs équipes artistiques se succèdent pour tenir les délais. Ces 4 chapitres sont donc confiés à 2 équipes distinctes, celles qui alternent depuis plusieurs tomes. Comme précédemment, le lecteur reste impressionné par la bonne qualité graphique de ces épisodes. Pour les épisodes 965 & 966, Eddy Barrows se focalise plus sur les personnages que sur les décors. Adriano Lucas comble les arrière-plans avec des couleurs denses, réalisant des camaïeux sur la base d'un nombre de nuances restreint, mais très substantielles, établissant une ambiance palpable, masquant quasiment l'absence d'information sur les lieux dans lesquels se déroulent certaines scènes. Eddy Barrows joue avec brio sur l'ambiguïté des sentiments exprimés par les visages. Il exagère un peu ceux apparaissant sur le visage de Tim Drake, personnage étant encore un jeune homme et laissant transparaître ses émotions plus que des adultes comme Batman. Il dramatise les expressions sur le visage du Batman du futur, donnant plus de crédibilité à sa souffrance émotionnelle et donc à ses motivations.



Comme d'habitude, Alvaro Martinez épate plus le lecteur avec des dessins beaucoup plus denses en détail, en particulier en ce qui concerne les décors. À chaque séquence, le lecteur sait exactement où se déroule l'action et il peut regarder à loisir des lieux aussi différents que le synoptique informatique de surveillance du poste de commandement dans la Batcave, la décoration du café où Kate Kane papote avec Bette Kane (Flamebird), la vue depuis la baie vitrée du Beffroi, le métro aérien survolé par Spoiler (Stephanie Brown) pendant ses acrobaties, la serre où Alfred Pennyworth s'occupe des plantes, le système de transport reliant la Batcave aux sous-sols du Beffroi. Martinez s'avère tout aussi minutieux pour représenter les costumes des nombreux superhéros dans le détail, avec un encrage de précision réalisé par Raúl Fernandez. La mise en couleurs souligne le relief de chaque forme, et augmente le contraste entre les personnages et les décors pour que chaque élément ressorte bien par rapport aux autres. Le seul inconvénient de pages aussi denses et précises est qu'elles font ressortir l'invraisemblance de l'attaque aérienne des 3 avions Batman en plein centre urbain.



Ce cinquième tome reste consistant par rapport aux précédents, avec une maîtrise extraordinaire des caractéristiques des personnages, de leur motivation, de leur personnalité, et des dessins de bonne qualité (Eddy Barrows) ou de haute volée (Alvaro Martinez). Le lecteur se projette totalement dans le personnage de Red Robin, ressentant sa souffrance psychologique et son désarroi face à ce Batman du futur qui le connaît si bien. Il se rend compte que James Tynion IV construit une intrigue de très grande ampleur, sans oublier les éléments qu'il a installé précédemment, que ce soit le Syndicat des Victimes, ou des relations fragiles, comme l'amitié existant entre Clayface et Orphan. Du fait de ces grandes qualités, il veut bien fermer l'œil sur un final trop exagéré. 5 étoiles.



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- Épisodes 963 & 964 - Sur une Terre parallèle, Spoiler est devenue une livreuse pour une organisation clandestine. Elle vient d'amener un chargement à bon port et de le remettre en main propre à Anarky (Lonnie Machin). Ce dernier l'emmène visiter le campement qu'il a établi dans des tunnels de métro désaffectés. Elle y croise, entre autres, Clayface qui se prête aux expériences du docteur Victoria October, pour essayer de trouver un antidote qui lui permettrait de regagner forme humaine.



Comme dans les tomes précédents, la série Detective Comics effectue une forme de pause dans l'intrigue principale pour laisser la place à un personnage ou deux, et les mettre en avant. Le lecteur fait contre mauvaise fortune bon cœur, avec d'autant plus de bonne grâce, que les personnalités et les relations interpersonnelles sonnent juste et rendent les personnages attachants. Par contre, il éprouve des difficultés à s'intéresser à cette situation d'un monde alternatif, dans la mesure où il doute qu'elle aura des conséquences sur l'histoire principale. 3 étoiles.
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Escape from New York, tome 1

A peine ai-je reçu le livre que j’ai allumé ma télé et lancé le film, afin de me replonger dans l’ambiance et pouvoir enchaîner avec la lecture : le comic book continue l’histoire, et la première case de la toute première planche n’est autre que la fin du film de Carpenter. Nous retrouvons donc Plissken qui, ayant gagné sa liberté, s’en va tranquillement de la prison. Sauf que c’est Plissken, et qu’il ne pouvait partir sans humilier le président des Etats-Unis, aux yeux du monde entier, évidemment. Certes libéré, notre anti-héros se retrouve en train de fuir, direction la Floride ! Alors qu’il pensait être tranquille, il se retrouve entouré d’assassins et de fous furieux.



L’histoire est assez sympathique en soit, même si elle ne casse pas trois pattes à un canard. C’est un mélange entre road trip, action et aventure. L’ensemble est bien dosé et je n’ai pas lâché une seconde le comics. Malheureusement, certaines ellipses s’avèrent un peu trop grosses à mon goût. Pour vous donner quelques exemples, au début, Plissken ne veut pas aller en Floride ; le temps passe (j’ai eu l’impression que ça durait une journée mais c’est plutôt une semaine vraisemblablement), et Snake va quand même dans cet Etat, sans que l’on sache ce qui l’a fait changer d’avis. J’avoue, être l’homme le plus rechercher du pays, c’est une bonne excuse, mais rien dans la narration ou dans le dessin ne m’a montrer une quelconque prise de décision de la part de ce personnage. Autre exemple : on passe du soir à la matinée, bien avancée, sans qu’on ne se soit dit « OK, là, Plissken va dormir ». Je suis d’accord que tout cela permet de garder un certain rythme, malheureusement c’est, pour moi, synonyme de raccourcis trop bruts.

Il y a aussi une ou deux incohérences, comme celle-ci que j’ai noté : Snake se retrouve avec un collier qui explose s’il désobéit. Curtis, un personnage dans la même galère que lui, lui explique que la plupart des gens ne veulent pas être ici, et qu’ils ont été enrôlés de force. Ils ont donc un collier pour que les dirigeants soient certains d’être obéis. Dans les faits, ou plutôt dans les planches de la BD, on ne voit aucun autre protagoniste avec ce genre de collier ! C’est peut-être de l’ordre du détail, mais c’est pour moi assez important pour être noté.

Quant aux personnages, qui sont tous ni bons, ni mauvais, mais souvent assez déglingués, je les ai bien aimé : les principaux sont bien traités, et surtout j’ai réussi à m’attacher à des personnages qui n’apparaissent pas sur plus de deux planches, ce qui est assez remarquable ! Toutefois, excepté quelques rares protagonistes, ils disparaissent tous très (trop) rapidement. Mais bon, Snake Plissken et Riddick : même combat ! (et si vous ne saisissez pas la référence, sachez simplement qu’il ne fait pas forcément bon d’être aux côtés de celui qui survit)

Pour ce qui est des dessins, ils font le boulot, mais ils ne sont pas des plus merveilleux : les traits sont sympathiques, la colorisation assez simple. J’aurais aimé quelque chose d’un peu plus chiadé, plus sombre, et pourquoi pas un peu plus sale, histoire de collé à l’univers complètement déglingué imaginé par Carpenter et Sebela pour cette suite. A noter que la couverture, réalisée par Tim Bradstreet, n’a rien à voir visuellement avec les dessins que l’on découvre en tournant les pages. Il est toutefois bon de constater que notre anti-héros reste très reconnaissable (le bandeau sur l’œil, les muscles, les cheveux… tout nous rappelle Kurt Russell dans le rôle de Plissken).

[...]



Une narration qui va parfois trop à l’essentiel, des dessins sympas mais sans plus… La suite a l’air bien, mais j’ai comme l’impression qu’elle suivra le même schéma que les autres péripéties de Snake Plissken. Ça reste à voir, bien sûr, mais ce premier tome d’Escape From New York me laisse un arrière-goût mitigé, et je ne suis vraiment pas certaine de lire le deuxième tome (sortie prévue en 2016).
Lien : https://malecturotheque.word..
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Crowded, tome 2

Ce tome fait suite à Crowded Volume 1 (épisodes 1 à 6) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 7 à 12, initialement parus en 2019, écrits par prend les épisodes1 à 6, initialement parus en 2018, écrits par Christopher Sebela, dessinés et encrés par Ro Stein avec l'aide de Ted Brandt, avec une mise en couleurs réalisée par Triona Farrell. Il se termine avec les couvertures alternatives réalisées par Gaby Epstein, MJ Erickson, Sloane Leong, Lisa Sterle, Zoe Thorogood, Lindsay Ishihiro. Sur la quatrième de couverture, le lecteur découvre des phrases louangeuses écrites par Ryan Reynolds, Vita Ayala, Kieron Gillen, Kelly Thompson.



Il y a toujours un contrat de 2 millions de dollars sur la tête de Charlie Ellison, une jeune femme aux jolis cheveux roses, contrat passé sur la plateforme de l'appli Reapr. Elle est donc en cavale, avec Vita Slatter qui lui sert de garde du corps, dont elle a loué les services par l'appli Dfender. Charlie également emmené avec elle son petit chien appelé simplement Dog, une sorte de chihuahua avec d'immenses oreilles. Elles sont actuellement à bord d'une voiture avec Dog, et se font tirer dessus depuis un autobus à impérial où se trouvent des chasseurs de primes ainsi qu'une équipe de télé dont les membres se sont aussi inscrits sur Reapr pour tenter leur chance sur le contrat de Charlie. Il faut toute l'habileté de conductrice de Vita, et la maladresse des chasseurs de primes du dimanche, pour qu'elles s'en sortent. Mais la voiture a été fortement touchée, et elle rend l'âme quelques centaines de mètres plus loin. Charlie prend Dog avec elle, et Vita prend sa malle d'affaires personnelles. Vita installe Charlie et Dog sur deux planches à roulettes et les recouvre d'un drap pour passer inaperçue. Elle les pousse ainsi jusqu'à la gare de l'hyper-tube. Sur place, Vita achète deux billets pour Las Vegas, en liquide afin que l'achat ne soit pas tracé par leur carte bleue. Charlie se montrant pénible, elle accepte de lui acheter un burger de type Gyro, et une nouvelle tenue. Enfin, le temps est venu de pendre place à bord de la navette, sans qu'aucun incident ne se produise, sans qu'elles ne soient repérées par d'autres poursuivants alléchés par la prime de deux millions de dollars.



Une fois installées dans leur fauteuil, Vita Slatter rappelle à Charlie Ellisson que cette dernière lui a promis de lui raconter sa vie afin d'essayer de trouver des indices de qui a bien pu passer un tel contrat sur Reapr. Étrangement, Charlie se résigne à raconter sa vie en commençant par son enfance, pas très heureuse, sans rechigner. Alors qu'elle évoque le fait qu'elle a dû très tôt commencer à gagner sa vie, sans personne pour la soutenir, quelques larmes coulent sur ses joues. Elle n'en croit pas ses yeux quand elle constate que Vita s'est endormie. Elle en profite pour se lever et aller discrètement aux toilettes sans la réveiller, pas vraiment énervée parce que tout ce qu'elle a raconté à sa garde du corps elle l'a inventé de toutes pièces. Une fois enfermée dans les toilettes, elle rallume enfin son téléphone pour surfer et vérifier l'état de sa popularité sur différents réseaux sociaux. Des coups sont frappés fortement à la porte des toilettes, et elle comprend qu'elle y est restée trop longtemps. Elle ouvre la porte en s'excusant et découvre une demi-douzaine de passagers en train d'attendre, avec de drôles d'expressions sur leur visage. Aucun doute n'est permis : ils ont eux aussi le ferme intention d'empocher la prime de 2 millions de dollars.



Le premier tome avait emporté le lecteur dans un tourbillon d'aventures avec sa verve impressionnante que ce soit pour l'intrigue ou pour la narration visuelle, et une vision terrifiante d'un futur très proche (demain, ou peut-être même dans quelques heures) avec une généralisation des applications mobiles pour prestation de service ponctuelle, aussi probable que consternante quant à l'évolution des formes d'emploi. Dès la première page, il retrouve le principe des applis omniprésentes, dont celles qui permet de passer un contrat sur la vie de n'importe quel citoyen, et le scénariste parvient à la rendre plausible. Au fil de ces 6 épisodes, le lecteur se retrouve face à quelques autres éléments d'anticipation comme le train à très grande vitesse, des véhicules à louer à disposition sur la voie publique avec une intelligence artificielle pour les conduire automatiquement, une abondance de réseaux sociaux numériques, une bombe à impulsion électromagnétique, des lunettes télévision. Tout ça n'existe pas encore, mais le lecteur sent bien que ce n'est pas très loin dans son futur. Les auteurs se servent de ce petit coup de pouce technologique pour mieux brocarder certaines facettes de la société : la confiance aveugle dans la technologie, l'absence de questionnement de l'individu sur les usages considérés comme normaux de ladite technologie, le comportement irrationnel d'une foule, le mode de vie de survivalistes (ici vivant dans un ex-silo de missiles), la vie virtuelle prenant la priorité sur la vie tangible.



Pour autant, ce récit ne s'apparente pas à un pamphlet mais à une aventure débridée, avec une comédie romantique sur la relation affective entre deux personnes mal assorties. Charlie Ellison est toujours aussi irresponsable, menteuse, égocentrée, ingérable, et pourtant charmante parce qu'elle est la cible de cette campagne de financement participatif pour l'abattre. Stein & Brandt montrent une jeune femme aux cheveux roses, de petite taille, avec un large bassin et de solides cuisses. Ils jouent avec ses expressions de visage dans un registre exagéré, montrant que Charlie en joue et sait qu'elle en joue, que ce soit quand elle se montre indignée, charmeuse, en colère, ou même pensive. Le lecteur voit par lui-même qu'il est impossible de lui faire confiance, sans même avoir à lire les dialogues. Cette demoiselle est d'une mauvaise foi confondante, n'hésitant à inventer des événements ou des souvenirs de toute pièce pour se montrer sous un bon jour, ou d'accuser les autres de ce dont elle est coupable. À ses côtés, Vita Slatter remplit le rôle de clown blanc, grande, musclée, professionnelle et efficace, avec un caractère calme et posé. Lorsque Charlie la pousse à bout, elle prend une posture soit désabusée, soit excédée (parce que Charlie est très forte à ce petit jeu). L'humour de cette série ne provient pas uniquement de la dynamique entre ces deux personnages. Les dessinateurs se montrent très forts sur le plan des exagérations, des petits détails qui tuent. Ils savent parfaitement doser leurs effets que ce soient les scènes d'action partant en vrille, les expressions et les postures des figurants, ou encore le comportement de Dog, véritable personnage de dessins animé.



Ce qui épate tout autant le lecteur, c'est que Stein & Brandt intègrent ces éléments comiques, sans nuire à une lecture premier degré des aventures de ce duo mal assorti. La poursuite dans la scène d'ouverture est menée tambour battant. La tentative d'assassinat dans le train donne lieu à une séquence de 10 pages, aussi inventive dans les phases successives du combat que dans la mise en page, avec des cases inclinées et non rectangulaires pour mieux souligner le mouvement du personnage suivi. L'intrusion dans l'immeuble Tabula Rasa est tout aussi impressionnante visuellement, et l'évasion pour en sortir encore plus, sans parler de l'évasion du silo. Le lecteur se rend également compte que ce comics se lit moins vite qu'un comics de superhéros industriel : les auteurs, scénariste comme dessinateurs, y mettent effectivement beaucoup plus d'informations, de péripéties, et d'interactions entre les personnages. Le lecteur se rend compte qu'il a le sourire aux lèvres tout du long de sa lecture, tout en étant complètement plongé dans l'intrigue en voulant absolument découvrir ce qui va se passer, et savoir qui a bien pu initier la campagne de financement participatif pour exécuter Charlie Ellison.



Effectivement, le lecteur n'en apprend qu'un tout petit peu sur le commanditaire initial de cet assassinat, et il finit même par se demander si ce n'est pas Charlie elle-même qui l'aurait fait. Il finit par comprendre que le terme de ce financement est à quatre mois, et il se dit que le scénariste doit avoir prévu son histoire en quatre tomes, un pour chacune des éprouvantes semaines du contrat. Ces 6 épisodes se répartissent en 1 consacré au voyage mouvementé en train à grande vitesse, 2 consacrés à l'intrusion dans Tabula Rasa pour récupérer des informations auprès d'un ancien ami de Charlie (oui, c'est une mauvaise idée), 1 autre pour voyager jusqu'à la destination suivante, et les 2 derniers pour attendre que le contrat se termine dans un ex-silo à missiles. Outre ces péripéties, le scénariste développe le passé de Vita, celui de Charlie aussi mais il s'avère inventée de toutes pièces. Il fait évoluer la relation entre Charlie et Vita, et il présente plus longuement Circe, une autre chasseuse de primes, celle-ci disposant de véritables compétences professionnelles. Effectivement, le scénario s'avère dense, entraînant et drôle, comme la narration visuelle. Le lecteur ne s'ennuie pas un seul instant et s'amuse bien en regardant ces 2 femmes dont les interactions sont forts divertissantes, et en les voyant triompher de leurs ennemis avec un mélange d'audace, de chance et de pugnacité.



Sous le charme du premier tome, le lecteur revient pour le second et il n'est pas déçu. Le scénariste et les artistes ont augmenté la dose de tout : action, humour, romance, avec un rythme soutenu et dense, pour une histoire aussi irrésistible que les mensonges imaginatifs de Charlie, la compétence et la capacité d'adaptation de Vita, que leur amitié imprévue (et plus si affinité), dans un monde trop proche du nôtre pour ne pas ressentir un malaise diffus.
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Agent 47 : Birth of the Hitman

"Soupir"

À quand une adaptation digne de ce nom des fameux jeux vidéos de la licence Hitman et de ce cher anti-héros, notre redoutable assassin internationale , l’indécrottable 47 ???

J'adore la saga Hitman. Si je devais la résumer en un seul mot, ce serait " classe" : on y incarne un assassin professionnel, un tueur sans aucun état d'âme dont les cibles sont, en général, de véritables salopards. La méthode peut être radicalement expéditive, à grand renforts de bruits, ou alors subtile... Infiltration puis exécution intelligente. Notre assassin, l'agent 47, est toujours propre sur lui malgré le sang sur les mains. C'est un anonyme, parfaitement à même de s'incarner dans la foule.

Outre le fait d'incarner un tel anti-héros ( moquons-nous de la morale), c'est avant tout cet atmosphère d'espionnage et de grand complot qui donne un véritable charme à cette saga. Les derniers jeux Hitman se sont richement scénarisés et ont enrichis cet univers à partir d'Hitman Absolution qui possède une ambiance très cinématographique.

C'est également dans cet opus que nous découvrons physiquement le personnage de Diana Burnwood, la fameuse petite voix qui nous briefait avant chaque mission.

Nous la retrouvons dans ce comics qui se voit comme le préquel, l'origjne de l'agent 47 ET de Diana Burnwood...



Bon, je n'attendais pas grand chose de comics et mon avis est très mitigé même si je trouve que ce travail possède un fond de respect par rapport à l'oeuvre originale, juste un fond ....



Tout d'abord, la grosse question c'est pourquoi Diana Burnwood ? À la base, c'est un personnage accessoire, c'est un personnage certes charmant dont la voix est devenue inconditionnelle pour les fans de la saga. Bon, l'opus Absolution en a fait un personnage dramatique mais, au départ, c'était un personnage secondaire. Je pense que les scénaristes ont voulu insister sur cette espèce d'amitié entre 47 le solitaire et la mystérieuse DIANA. C'est l'un des rares personnages proche de l'agent. Malheureusement, je ne suis pas convaincu de l'importance de Burnwood dans un titre qui est censé se focaliser sur 47. Le souci , c'est que le personnage n'est pas désintéressant, mais c'est qu'il est écrit à la truelle !

Son axe narratif est tout aussi important que celui de 47, du coup ça alourdit l'intrigue. En fait, nous suivons les origines de Diana et de 47 à travers une voix off parfois lourdingue, à coups de répliques super-profondes , nous découvrons coup sur coup les deux passés de ces personnages avant qu'ils ne se rencontrent mais le souci c'est que l'axe de Diana demeure moins intéressant étant donné que nous nous attendons à un titre centré sur 47.

Le début du comics est plutôt intéressant et démarre sur une véritable ironie du sort mais, par la suite, l'intrigue autour de Diana est assez confuse et morcelée entre une jeune fille qui veut se venger, qui devient une guerrière pour finir derrière un écran d'ordinateur... Bref, elle a un CV des plus étranges notre Diana....



Bon , vous avez compris que la trame charcutée autour de Diana m'a un peu soûlé mais le problème, c'est qu'elle alourdit l'intrIgue autour de 47.



Qu'en est -il de ce dernier ? Le scénario est un peu mieux relevé (forcément étant donné que le tueur a un peu plus de substance ) et certains thèmes ou éléments clé de la saga comme le clonage, l'Institut, le doute qui assaille notre tueur, son désir de liberté sont plutôt bien exploités. Nous découvrons au coté d'un autre clone la jeunesse de 47 , l'effondrement de l'institut avant la renaissance du tueur insensible à la cravate rouge. Dans le fond, j'ai trouvé que les auteurs étaient plutôt respectueux du personnage, il y a un vrai désir d'étoffer ce personnage très anonyme, très imperméable...

Le scénario est somme toute assez léger mais il finit par s'étoffer et au final, malgré l'arc Diana, plutôt dispensable, la genèse de 47 est demeure sympathique. Il y a quelques bonnes idées comme la présence du frère, le mystérieux lapin blanc qui agit comme un fil conducteur, les émotions de l'agent ... Il ne manque plus que quelques ingrédients pour tenir un bon scénario. Mention regrettable cependant sur quelques passages bien WTF comme le meurtre du train...



Au niveau du dessin, c'est tout à fait correct, Jonathan Lau et Ariel Mendel arborent un dessin réaliste assez classique orné de quelques cases rougeoyantes et furieuses pour les scènes de meurtres ou de violence. Le rendu est parfois un peu lisse, notamment sur 47 dont les apparitions auraient peut-être gagnées à être davantage sublimées. Notre assassin n'est pas vraiment menaçant dans un premier temps. Le travail de nos auteurs est plutôt progressif et l'aura de 47 finit par se percevoir dans les derniers chapitres...

Même si j'ai été moins fan de l'intrigue autour de Diana, nul doute que les auteurs ont réussis à créer un personnage attachant dont la fureur n'éclipse le regard plein d'innocence de la jeune femme tel un brin d'humanité qui persiste à rester. Certains plans rendent Diana carrément badass, ce qui fait qu'on oublie parfois la surenchère autour de ce protagoniste.



Agent 47, birth of the hitman, est une nouvelle adaptation de l'univers vidéoludique éditée par Mana Books. C'est malheureusement un titre qui peine à convaincre. Malgré un respect de l'oeuvre originale plus sincère, je doute que ce titre demeure mémorable en raison de certains choix scénaristiques et d'un traitement un peu léger. Toutefois, cette genèse peut laisser une porte ouverte quand à un univers graphique étendu autour de l'assassin et qui sait ? Peut -être que le tueur professionnel finira par toucher sa cible...



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Escape from New York, tome 1

On commence le récit exactement à la fin du film : Snake a échangé les cassettes, et il humilie le président.

En terme d'action, tout y est : pas une seconde de répit, ça tire et ça pète dans tous les sens. Le format Comic est, je pense, parfaitement adapté à l'histoire.

Les personnages sont particulièrement caricaturaux, bien que j'ai apprécié Snake, dans le genre suicidaire-asocial. Certes, ce n'est pas très novateur, et certes, on a parfois envie de voir un peu plus de complexité niveau action ("Je suis emprisonné dans une prison 1km sous le niveau de la mer, et c'est impossible de s'échapper ? Fastoche, dans 2h je me casse !"), et un peu plus de complexité au niveau du personnage, mais je veux bien admettre que ce sont les codes du récit d'action/macho/pur et dur.

En revanche, là où je fais nettement la tête, c'est au niveau du travail éditorial. Oui, je suis très chiante avec ça, je déteste trouver des coquilles dans les livres. Et quand il y en a plusieurs, surtout dans un Comic où on sait que ce n'est pas les dialogues qui prendront le plus de place, je trouve ça particulièrement bâclé. Sans parler des bruitages. Il y a des cases, je ne sais pas ce qui se passe réellement. Qu'est-ce qui fait "Bwong !" et "Budda Budda", au juste ? (ça ressemble à une devinette non ?). Je ne sais pas trop non plus à quoi correspond "Brrrnnng". Pourtant il y a (un peu) des traditionnels "Bang Bang"; c'est quand même plus simple et quasi universel, bon sang !

Quant aux dessins... Ils ne sont pas mal. Rien d'extraordinaire, non plus, les personnages ne sont pas très beaux, les couleurs assez fades, mais le trait est bon, et les proportions sont respectées. C'est déjà ça.



Bref, à mon sens, ce comic n'est pas une réussite. Je ne lirai pas la suite, même si la fin du tome se veut accrocheuse en jouant les extrêmes.

Je pourrais toutefois le recommander aux amateurs du genre, et à ceux qui aiment les Comics survitaminés qui ne s'embarrassent pas de réalisme ni de psychologie.
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Shanghai Red

La narration est fine et le dessin désespéré : cette histoire de vengeance rédéfinit le genre en sortant des sentiers battus et en offrant le portrait d'un personnage obligé d'abandonner son genre et son identité pour survivre dans un univers violent. Disponible chez Hi Comics !
Lien : https://www.scifi-universe.c..
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KISS Vampirella



Voici un comics bien ciblé qui sort à l'aube de la tournée d'adieu du groupe Kiss. Un crossover avec l'héroïne Vampirella, remis sur le devant de la scène il y a peu, notamment grâce aux éditions Zeppelin.

Un bel objet dédié à la gloire de ces deux icônes nées de la culture alternative destiné à combler les attentes de leurs fans. Les dessins sont beaux et la mise en page soignée.

En bonus, des couvertures alternatives et des illustrations inédites.



Dans cette bande dessinée, nous sommes en 1974 et Kiss vient enregistrer son nouvel album à Los Angeles. La scène rock se décime, les groupes de rock se reconvertissent dans la pop. Ils vont faire la rencontre de Vampirella, bassiste du groupe Witchcraft et chasseuse de monstres et s'allier pour déjouer un complot démoniaque visant à anéantir le rock.



Une bande dessinée sympathique qui offre de bons moments de rigolade et d'action. Le scénario n'est pas des plus originaux mais l'univers est dément et le crossover vaut son pesant d'or.



J'ai beaucoup aimé ce comics original sur son concept et il me tarde de découvrir l'autre comics dédié à Kiss qui rencontrera Ash (le personnage de la série de film d'horreur Evil Dead) dans un monde médiéval.



Une curiosité à découvrir pour les passionnés de culture alternative.


Lien : https://aufildesevasionslivr..
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Le Feu et la Roche, tome 4 : Avp

Ce tome comprend les 4 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2014/2015, écrits par Christopher Sebela, dessinés, encrés et mise en couleurs par Ariel Olivetti. Les couvertures ont été réalisées par David Palumbo.



Le récit commence le 22 janvier 2019, alors qu'un groupe de 3 Predators extermine un gros monstre balèze sur une planète verdoyante. Ayant regagné leur vaisseau, il détecte un autre navire dans l'espace avec des individus dotés de conscience à bord. Il s'agit de l'armada Geryon qui était composée à l'origine de 3 vaisseaux arrimés entre eux : le Geryon, le Kadmos et le Perses. L'équipage s'éloigne (s'enfuit même) de la lune LV-223 après une mission avortée dans des conditions catastrophiques. Seuls 2 vaisseaux sont repartis : le Geryon et le Kadmos. Ils ont dû abandonner plusieurs membres de l'équipage sur la lune LV-223 dont la capitaine de l'équipage. Néanmoins ils sont assez satisfaits deux car ils ramènent une arme à feu d'origine extraterrestre qui leur assurera une prime conséquente. Ils s'apprêtent à passer en vitesse ultra-luminique, laissant l'équipage robotique assurer les tâches de maintenance courante. Avant de rejoindre les autres dans son caisson cryogénique, Calgo Helder va voir Francis Lane dans sa cellule. Il doit l'emmener également dans un caisson cryogénique. Alors que Helder fait avancer Lane devant lui sous la menace d'une arme, la voix d'Elden (un androïde transformé par le liquide noir de Prometheus) retentit dans le système de communication du vaisseau indiquant qu'il arrive.



Elden a réussi à récupérer le Helios (un autre vaisseau) et à le faire décoller. Il pilote le vaisseau, avec à son bord une demi-douzaine de xénomorphes qui l'accompagnent. Il a pris le contrôle à distance, du système de commande du Geryon. Son objectif est de disposer de Francis Lane, pour se venger de sa trahison à son encontre. Helder comprend immédiatement que Lane est sa seule monnaie d'échange avec Elden. Ce dernier a fini par aborder le Geryon et y pénétrer, toujours accompagné par une demi-douzaine d'aliens. Il se dirige vers lieu où se tiennent Heder et Lane. Ces derniers entendent un bruit sourd qui se répercute dans tout le vaisseau. Celui des Predators vient d'accoster et 3 d'entre eux pénètrent à bord pour se mettre en chasse. Dans l'infirmerie du Kadmos, les blessés et le personnel soignant s'inquiètent d'entendre retentir les alarmes. Helder dispose d'un autre atout : le fusil extraterrestre récupéré sur la lune LV-223. Francis Lane doit échapper à Helder, éviter Elden, et il lutte toujours contre son cancer.



Dans l'ordre du recueil complet, ce tome est le troisième. Le lecteur a donc déjà découvert la deuxième expédition humaine sur la Lune LV-223, avec une restitution satisfaisante de la mythologie associée, mais dans une aventure trop linéaire et prévisible, puis une expédition précédente au cours de laquelle les xénomorphes ne sont que des monstres sans âme. En découvrant cette troisième partie, il éprouve déjà plus de confiance vis-à-vis de l'artiste : Ariel Olivetti. Celui-ci réalise ses dessins en intégralité, y compris la mise en couleurs. De fait, le lecteur peut avoir l'impression qu'il s'agit souvent d'un procédé de couleur directe car les couleurs ne se limitent pas à une fonction de teintes naturalistes, ou même d'ombre portée, elle serve à représenter directement les formes, les textures (de chair en particulier, également de métal). Ainsi l'artiste confère beaucoup plus de consistance à chaque élément. Le lecteur s'en rend immédiatement compte avec les parois des coursives des vaisseaux spatiaux. Olivetti utilise également l'outil infographique pour ajouter des effets de métal ou de grillage dans les formes détourées. Il donne ainsi à voir les irrégularités des surfaces de métal polies. Il s'en sert pour montrer différentes formes de caillebotis et de grilles de ventilation, avec des pièces usinées industriellement. En changeant de texture, il fait apparaître des différences dans les métaux utilisés en fonction des éléments considérés (paroi, porte de sas, panneau de commande, etc.).



Ariel Olivetti dessine de manière réaliste avec un bon niveau de détails, et une dimension tactile significative. Ainsi les personnages humains sont représentés de manière quasi photoréaliste, ce qui leur donne une apparence très vraie et une forte plausibilité. Les Predators sont représentés avec une grande fidélité par rapport à celle des films, accentuant leur morphologie et leur biologie différentes, soulignant leur caractère extraterrestre, en particulier leur gueule quand ils enlèvent leur casque. La silhouette des xénomorphes est également conforme à leur forme originelle dans les films, mais ils sont exposés à la lumière tout du long du récit, et leur façon de courir évoque celle d'un chien, ce qui les rend tout de suite moins angoissant. Effectivement les Predators sont amenés à affronter physiquement des xénomorphes qui ne servent que de chair à canon, avec des projections de sang acide.



Ce récit repose essentiellement sur une succession de combats physiques plus ou moins long. Ariel Olivetti n'est pas très adepte du gore, et les armes ont tendance à trancher ou à perforer net. Cela ne l'empêche pas de représenter les blessures, les plaies ouvertes et le sang (rouge ou vert) qui coule. Du coup même si les dessins sont propres sur eux, le lecteur voit bien l'effet des coups portés et les conséquences sur la chair. En outre, l'artiste ne se contente pas d'accoler des cases avec des protagonistes en train de se taper dessus. Il construit des plans de prise de vue qui montrent l'enchaînement logique des déplacements des personnages et les conséquences de coups portés. Les combats ne sont pas chorégraphiés comme un ballet, mais ils suivent un déroulement permettant de suivre les différentes actions. Grâce à ces caractéristiques, le lecteur se projette effectivement dans un environnement de science-fiction consistant et cohérent, et observe les comportements d'individus luttant pour leur survie, face à des chasseurs dotés de capacités extraordinaires, que ce soit les Predators, les Aliens et Elden.



De son côté, le scénariste s'en tient à la dynamique annoncée par le titre. Tout d'abord il se conforme à la promesse de mettre face-à-face des Aliens et des Predators. Les premiers remplissent à nouveau le rôle de monstres s'attaquant à tout forme de vie ou presque. Malgré tout, Elden fait référence une fois à leur capacité extraordinaire de perpétuer la race. Il évoque également à plusieurs reprises que cette caractéristique s'exerce essentiellement par la violence. Les Predators restent des guerriers plus mystérieux, utilisant les armes qu'on leur connaît et luttant pour prouver leur supériorité sur tous les opposants. Là encore Elden ne peut que constater que la volonté de vivre s'exprime essentiellement sous la forme de la violence exercée à l'encontre des opposants. En observant ces 2 races, Elden réfléchit aux exemples que leurs représentants donnent sur leur raison de vivre. Pour le coup, Christopher Sebela reprend bien l'histoire personnelle d'Elden exposée dans le premier tome, ainsi que sa motivation première.



Ensuite, le scénariste continue l'histoire entamée dans le premier tome qui devient donc essentiellement celle d'Elden, et par voie de conséquence, celle de Francis Lane. Par comparaison avec les 2 premiers tomes, Sebela entrelace 3 approches dans son récit. Il y a tout d'abord l'intrigue qui correspond à l'entrée dans le vaisseau d'Elden et de ses xénomorphes, des Predators. Il gère l'avancée de ces 2 groupes par rapport aux humains, ainsi que l'évolution des objectifs des uns et des autres en fonction des affrontements et de l'évolution de la situation. Il donne au lecteur ce qu'il attend en termes d'affrontement physique, avec une surprise pour l'un des Predators. Il y a ensuite l'utilisation des codes et éléments liés aux 3 franchises. Enfin le scénariste montre que cette situation née d'une coïncidence bien pratique (l'arrivée des Predators concomitantes à celle d'Elden et des xénomorphes) provoque une réflexion chez Elden. L'action se double donc d'une réflexion sur l'objectif de la vie tel qu'il apparaît au travers des exemples donnés par les différentes races. Il ne fait pas de doute qu'Elden est celui qui dispose de la puissance physique la plus importante, mais dans le même temps il est désespéré de comprendre son nouvel état provoqué par l'accélérateur (la boue noire). Il cherche un sens à la vie, et analyse chaque confrontation comme étant signifiante dans cette recherche. Sebela ne se lance pas dans un discours philosophique théorique plus ou moins bien argumenté, mais il ne se contente pas non plus de mettre à bout à bout des scènes de combat décérébrées. Les affrontements physiques deviennent par moment l'expression de la réflexion d'Elden, une métaphore très pragmatique.



Cette troisième partie tient mieux ses promesses que les 2 premières. Ariel Olivetti effectue un excellent travail de mise en images, donnant à voir les éléments des films, et permettant au lecteur de projeter dans un monde concret et bien visualisé. Christopher Sebela se conforme au cahier des charges, en réalisant une histoire d'action et de combats, avec une dimension réflexive sur le sens de l'existence, menée par une créature qui n'est pas un humain, ce qui est rappelé en cours de route.
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Dead Letters, tome 1 : Mission existentielle

On ressent clairement un énorme potentiel pour cette série et pour ces deux auteurs, on frôle plusieurs fois le génie, "Dead letters" a peut être juste manqué de temps lors de sa réalisation, ce qui pourrait expliquer cette variation de qualité plutôt agaçante !
Lien : http://psychovision.net/bd/c..
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