Quand je reçois de la préfecture de police l'autorisation de mener des entretiens au sein de la brigade des de protection des mineurs (son appellation exacte; on dit plus souvent BPM), je suis exaltée et anxieuse d'entrer sur ce territoire inconnu. Je me demande si la parole va se libérer facilement, si je vais parvenir à pénétrer, au delà des faits constituant la routine des enquêteurs, le tissu de leur pensée. Il va falloir m'abstraire de mes a priori. Nous portons en nous des clichés sur les profs, sur les acteurs, sur les politiques, sur les "bourges", sur tous les "autres" finalement. Que dire des clichés que nous véhiculons sur les flics ? Sans parler de l'omniprésence du sujet dans le cinéma, la littérature, les séries.