Claire Delpech

J’ai lu « Anguille » de Claire Delpech – La Compagnie Littéraire.



… Conçue dans une rivière en octobre, au milieu des anguilles dont la tranquillité en a été perturbée, Aurör Pezaroy est frappée par une funeste malédiction. Son secret est bien gardé, et elle se sent protégée dans sa borie, au cœur de la forêt, avec ses parents : sa mère qui parle peu, rit et écrit des poèmes et son père atteint de surdité, surnommé « l’homme des toits « …



Au fil des pages, Claire Delpech harponne le lecteur en l’emmenant dans un univers étrange et poétique, entre terre et eau. L'intrigue prend progressivement de l'ampleur lorsque la petite fille victime du sortilège des anguilles subit plusieurs métamorphoses. Poisson serpentiforme ou humaine, elle se glisse sans bruit dans les entrailles d'un monde inconnu. Toutes ses épreuves et ses transformations l’emmèneront sur un chemin initiatique et la guideront vers une meilleure connaissance d’elle-même.



L’écriture surprend par son élégance et ses métaphores. L’auteure décrit une héroïne, insaisissable et instinctive, un être lacustre, fille d’or et d’argent, entourée de mystères et de légendes qui ne peut échapper à un destin inéluctable. Dans cet univers fantastique plein de symboles, au gré des mots qui foisonnent, Aurör se faufile dans notre imagination avec sa candeur et ses différences.



La découverte d'un roman atypique avec « intrigue sous roche » dans lequel s’entremêlent les illustrations de l’auteure et un texte plein de sensibilité.



Je remercie Simplement Pro et Claire Delpech (La Compagnie Littéraire) pour la lecture de ce livre.






Lien : https://irisyne.wordpress.com

Ce livre est un petit bijou autant par ses dessins qualitatifs et étonnants que par sa prose poétique autant foisonnante que délicate. L'auteur nous emporte dans un univers fascinant de roman de pays avec son patoi et ses histoires de village, un fantastique savamment dosé puis surréaliste, très troublant parfois sous des dehors faussement ingénus empruntés au roman d'apprentissage.

Il nous raconte comment cette petite fille victime de l'imprudence de ses parents qui ont commis sans vraiment le savoir le sacrilège de déranger un banc d'anguilles tapi au fond de la rivière, lorsqu'ils ont (fraichement) conçus Aurör dans "la rivière d'octobre", se retrouve victime d'un sortilège qui va conditionner toute sa vie de petite fille à la jeune fille puis à la femme.

Les différentes expériences de vies de ce personnage attachant nous ramène à notre condition d'une manière très fine. C'est un livre atemporel qui a une portée philosophique au-delà de sa construction sensible et de sa langue magnifique. Marié aux dessins qui l'illustrent, ce roman est une œuvre atemporelle.