Sa petite entreprise secrète de faux timbres prend son essor pendant la Seconde Guerre mondiale. Ses copies sont même certifiées comme vraies par des experts, Spérati est très fort. À l'époque, les timbres sont très recherchés par les collectionneurs. Il est facile de les cacher aux Allemands.
Dorgelès décrète que Lolo a une passion: la peinture. Ni une ni deux, la bande d'amis accroche un pinceau à la queue de l'âne et pose une toile blanche derrière lui. Dorgelès transforme la queue de l'âne en pinceau, qu'il trempe régulièrement dans des pots de différentes couleurs. Pour que l'âne remue la queue sur la toile, les amis le nourrissent de carottes. Trop content, Lolo brosse la toile dans tous les sens. Au final, il a bien peint un vrai tableau. Applaudissements et rires. Restes à trouver un titre. Après moult propositions, Dorgelès tranche: ce sera Coucher de soleil sur l'Adriatique.
Jamais aucun faussaire n'a atteint l'ingéniosité de ce petit homme gris pour imiter les gros billets de la Banque de France. Dans son genre, tous les spécialistes se l'accordent. Bojarski était un génie. Pourquoi ? Parce qu'il était bon en tout: la fabrication du papier (dans son bidet) - un savant mélange de papier à cigarette et de papier à calque passé au mixeur la nuit avec de l'eau de pluie -, des machines à poinçonner, des couleurs dans des tubes de lait concentré... Il cumulait le savoir-faire d'à peu près douze métiers différents au service de la confection de billets presque parfaits.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, neuf jours après la capitulaiton allemande, un régiment allié prend possession d'une mine de sel en Autriche. Van Meegeren ne le sait pas encore, mais c'est le début de sa chute. En effet, ahuris, les soldats découvrent dans la mine un vrai musée souterrain. C'est là que le maréchal allemand nazi Hermann Göring a caché sa collection.
En plus d'être ingénieur et architecte, au chômage à l'époque, Bojarski a des talents d'inventeurs. Il serait même à l'origine des capsules à café d'aujourd'hui.