Claire Lecoeuvre

Les transhumanistes parlent d'amortalité et non d'immortalité. [...] Si nous n'en sommes pas encore à pouvoir supprimer le vieillissement, on peut se demander si ce but a un intérêt. À vouloir tout contrôler, l'être humain a causé d'énormes dégâts à la nature. Si les gens meurent beaucoup plus vieux, il y aura encore plus de monde sur notre planète, cela pourrait causer bien des problèmes environnementaux. Nos sociétés sont aujourd'hui très inégalitaires : qui pourrait donc accéder à ces progrès ? Faudra-t-il être parmi les plus riches ?

Le fait que les femmes perdent du sang effraie les hommes au plus haut point, et depuis toujours.

A chaque fois, il s'agit d'établir que les femmes sont impures et doivent être écartées du reste du groupe. Toutes ces bêtises ont été très utiles pour interdire de nombreuses choses aux femmes et asseoir la domination de l'homme sur la femme : c'est le patriarcat.

« Si le climat était une banque, les pays riches l’auraient déjà sauvé. »
Hugo Chavez

Les reines de la nuit sont affamées, elles partent chasser.
Hop, elles attrapent au vol moustiques, mouches, papillons ou araignées, miam !

Nous sommes capables de nous entraider depuis notre naissance. L'être humain est génétiquement altruiste. Cependant, la culture aussi est importante, car elle développe ces comportements ou pas.

Plusieurs études montrent que les enfants sont altruistes spontanément.

Pour que l'entraide fonctionne dans un groupe, il faut que tout le monde participe.

Au Canada, bouleaux et sapins de Douglas échangent du carbone, un élément essentiel pour les plantes. Comment font-ils ? Les racines des plantes sont quasiment toujours associées à des champignons. Ces derniers sont capables d'aller chercher de l'eau et des nutriments loin dans le sol. On appelle cette association la mycorhize. Les bouleaux et les douglas sont connectés aux mêmes champignons? Ce réseau leur sert à échanger des ressources. Les arbres les plus à l'ombre et avec moins d'accès au soleil reçoivent plus de carbone que les autres.

Le petit Nemo, comme tous les poissons-clowns, est un poisson bien fragile. Dans tous les océans, ces espèces vivent cachées dans les tentacules d'une anémone. Leur alliée est urticante, elle brûle la peau. Les prédateurs évitent donc de s'en approcher. Sans elle, les poissons-clowns se feraient vite dévorer. L'anémone se nourrit de leurs excréments. Une autre partie de ses repas vient d'une autre symbiose avec une algue, comme pour le corail. Et ce n'est pas tout car l'anémone héberge bien d'autres animaux, comme le crabe-porcelaine, des escargots et des crevettes. Une vraie boule de vie ! Mais cette vie est menacée. Le bouleversement climatique réchauffe les eaux et les rend plus acides. Ces changements stressent les anémones qui expulsent leurs algues. On appelle ce phénomène le blanchiment car les algues colorent anémones et coraux. Cela va plus loin, car sans les algues, les hôtes peuvent mourir. Les poissons-clowns subissent aussi ces conditions. Ils sont plus stressés et ne pondent quasiment plus d’œufs.

Certains êtres vivants vivent à l'intérieur d'autres. Sans l'un, l'autre meurt. On parle alors de symbiose obligatoire. On trouve beaucoup de symbioses dans les milieux pauvres en ressources.

En Côte d'Ivoire, les chimpanzés se font souvent attaquer par des léopards. Quand l'un se fait blesser, d'autres peuvent lui venir en aide. Ils nettoient par exemple la plaie avec leur salive, ce qui permet au mutilé de guérir plus vite. Aider un de ses compagnons est plutôt bénéfique car celui qui a aidé sera secouru à son tour si un jour un léopard le blesse.

Se regrouper pour réussir à se reproduire ou pour protéger les petits de la famille : nombreuses sont les espèces à agir ainsi.
Au sein d'une même espèce, on parle de coopération.

Avoir besoin d'un insecte précis pour se reproduire est une bonne stratégie quand tout va bien. Mais quand l'environnement change, l'équilibre est brisé. Le changement climatique perturbe les relations entre plantes et insectes, quand par exemple les insectes sortent plus tôt qu'avant et ne vont plus sur leurs fleurs habituelles. En plus, la destruction des milieux naturels et l'usage des pesticides de synthèse tuent des insectes.

Le ballet des insectes autour des plantes ne date pas d'aujourd'hui. Des fossiles de mouches-scorpions ont été découverts en train de polliniser des cônes de plantes de la famille des pins. Eux ne font pourtant pas de fleurs. Ces fossiles seraient vieux de 200 millions d'années : c'est trois fois le temps qui nous sépare de la disparition des dinosaures.

Les plantes à fleurs ont choisi les animaux, et surtout les insectes, pour se reproduire et se propager. La majorité d'entre elles les attirent avec de la nourriture et d'incroyables parfums.
C'est un mutualisme, une interaction positive pour les deux individus, que l'on observe tous les jours.

Collés à de plus gros qu'eux, certains animaux dégustent des parasites, des sangsues et autres drôles de bêtes.
Cela nettoie leurs hôtes et évite à ceux-ci d'attraper des maladies.

[crevettes barbiers avec murènes et mérous - labres nettoyeurs communs et gobies avec certains poissons]

Chez les humains, on coopère tellement que c'est devenu biologique, on peut même éprouver du plaisir à aider les autres.

Le travail de Darwin a bouleversé la science et la vision des gens. Certains ont voulu appliquer sa théorie aux sociétés humaines mais l'ont schématisée. Ils ont retenu, ou voulu retenir, que les êtres vivants doivent lutter pour leur survie. La compétition est devenue normale. Ce raccourci a servi à justifier une société inégalitaire, où il est normal que très peu de personnes puissent s'enrichir énormément tandis que le plus grand nombre vit dans la misère. La compétition est partout : à l'école pour les enfants, au travail pour les adultes et dans les échanges quotidiens : notre économie, nos jeux, la perception de nos vies.

Pourtant Darwin lui-même parle d'autres interactions. Il observe que les plantes, comme la violette, ont besoin des insectes comme les bourdons pour se reproduire. Là, il ne s'agit pas de compétition mais de coopération. A la même époque, un biologiste russe, Pierre Kropotkine, raconte qu'en Sibérie, il a observé énormément d'entraide entre animaux. C'est d'ailleurs lui qui invente ce mot, "entraide" : s'aider mutuellement.

Comme les mamans meurent au moment de la naissance des petits, elles ne peuvent rien leur apprendre. Les pères eux ne vivent pas près de petits au moment de leur éclosion, et ils meurent aussi assez vite. A chaque naissance, chaque génération, les poulpes doivent tout recommencer : apprendre à chasser, à survivre, à se reproduire.