Citations de Claire-Lucie Cziffra (19)
Ne pas faire, ou ne pas répondre, est aussi un message.
Souvent, l'analyste entend qu'un enfant a été confié plus ou moins longtemps aux grands-parents, voire abandonné. Il arrive qu'on demande implicitement aux grands-parents de remplacer les parents. La relation entre un enfant et ses grands-parents est importante et doit être préservée. Autrefois, quand tous les membres d'une famille vivaient ensemble, elle s'établissait naturellement, quand l'enfant le voulait et comme il le voulait. Aujourd'hui, si les grand-mères jouent le rôle de "baby-sitter", ce qui est épanouissant pour tout le monde, les choses se gâtent quand l'enfant est contraint de prendre une place qui n'est pas la sienne.
Parfois l'enfant est élevé chez les grands-parents et ne voit les parents qu'occasionnellement. C'est un abandon qui ne se dit pas : l'enfant ne peut l'identifier comme tel. Il ressent l'abandon, mais ne pouvant le nommer, se sent vite coupable de son malaise, se trouve ingrat de ne pas être heureux de ce qu'on lui offre.
Nous nous leurrons volontiers en infléchissant notre perception de la réalité en direction de ce que nous désirons et en minimisant ce que nous n'avons pas envie de voir, ou de savoir. Cela peut aller jusqu'au déni.
Il était une fois...
Une princesse qui aimait un beau prince, ils se marièrent et vécurent heureux, sans un nuage... pendant 99 jours. Le 100e, quand la princesse se réveilla, un serpent dormait près d'elle. Elle cria et ferma les yeux, mais quand elle les rouvrit, c'était le prince qui était là, comme d'habitude.
"J'ai rêvé", se dit-elle.
Passèrent encore 59 jours. Le 60e, au matin, le serpent était là et cette fois il la mordit. Alors la princesse eut peur, scrutant le prince que cela agaçait. Elle n'osait plus dormir, craignant à chaque instant de voir ressurgir ce serpent.
Et 30 jours plus tard, à son réveil, le serpent était près d'elle et il lui dit : "Maintenant, princesse, tu es à moi."
Combien d'enfants sont mis au monde non pas pour le bonheur de donner la vie à un être mais pour garantir le bonheur de leurs parents?
Généralement un prédateur commence par isoler la victime de sa famille, de ses amis ou de toute protection éventuelle. Les hommes qui battent leurs femmes, les pères incestueux exigent le secret sur leurs délits. Combien d'époux maltraitent et exploitent l'autre pour finalement s'en débarrasser quand il n'y a plus rien à en tirer? D'autres attendent que la venue d'un ou deux enfants emprisonne l'autre, soit pour des raisons matérielles, soit pour ne pas priver les enfants de leur parent. Ils mettent alors en place une relation sadique où la maltraitance et l'exploitation deviennent le quotidien du foyer.
Combien de pervers dans les couples sont absolument adorables en public et réservent la maltraitance pour le privé, au point que l'entourage ne croit pas la victime et l'accuse, elle, de fabuler.
Il cherche en réalité à lui faire perdre ses références culturelles qui sont la marque de son humanité. Il lui impose de vivre comme un animal plutôt que comme un homme
Certains enfants mis dans le désir de l'autre l'ont accepté, soit parce qu'il y a eu manipulation affective, soit par dépendance. Ainsi le fils qui essaie désespérément d'atteindre des objectifs de vie appartenant en réalité à son père s'use à réaliser ce qu'il n'a pas choisi.
Repérer un pervers et s'en défendre implique d'appréhender quelques habitudes de langage sur lesquelles des sémanticiens et des linguistes ont travaillé.
Pour cela, il ne suffit pas d'entendre ce qui est dit, mais aussi les mots avec lesquels cela est dit (...)
Une personne dont l'identité ne s'est pas bien construite, de fait peu sûre d'elle, est une proie facile pour tout prédateur. Elle s'accepte d'emblée objet de l'autre car son existence n'a pas de sens pour elle-même.
le pervers est un parasite qui met toutes ses facultés en œuvre pour attirer et retenir celui ou celle qui va lui servir. Il sait exactement jusqu’où il peut aller et, de ce fait, peut faire durer très longtemps la relation. Repérer le comportement du pervers et ses manipulations, apprendre à s’y soustraire, comprendre lesquelles de nos fragilités ont permis cette exploitation, tel sera notre propos
C'est aussi par l'intermédiaire du corps que l'on domine l'être humain. Si les femmes ont porté des corsets, des jupes serrées ou respecté l'interdiction du pantalon, ce n'est pas par hasard puisque dans ces habits elles n'étaient pas libres de leurs mouvements. Le port de la burqa n'est pas non plus anodin. L'apparence conditionne nos comportements, mais aussi celui des autres à notre égard.
La perversion est un phénomène complexe, composé de relations qui s'articulent sur des plans divers : familial, institutionnel, social...
La perversion de décline de bien des façons. Elle est parfois difficile à repérer. Elle se manifeste quand un être humain en instrumentalise un autre. Elle s'installe dans un groupe ou une institution parce que les relations en amont sont propices à l'accueillir. Cette perversion se présente sur ce terreau comme allant de soi, banalisant graduellement ce que précédemment on aurait refusé. La (ou les) victime (s) joue (nt) un rôle dans cette relation. Il ne suffit pas qu'il y ait prédation et dommage : d'autres éléments entre en jeu, présents en nous-même ou dans le contexte.
Quelqu’un qui se sent mal dans sa peau doit se poser d’abord quelques questions :
Ø Ai-je été heureux enfant ?
Ø Me suis-je sentie aimée ?
Ø Est-ce que je me sens le droit d’être heureuse, voire tout simplement le droit d’être là, d’exister, ou bien faut-il que je m’en excuse à chaque instant ?
Ø Est-ce que je me reconnais dans un moment de ces contes ?
Ø Si j’ai été victime, ai-je eu la protection à laquelle un enfant à droit ?
Ø M’a-t-on mis à une place qui n’était pas la mienne ?
Il s’agit donc de chercher jusqu’à ce que notre instinct nous dise : voilà la réponse ! L’enjeu est de changer d’état d’esprit et de considérer qu’une solution est possible. Debailleul dirait : être en ouverture, c’est-à-dire en attente d’une réponse de l’imaginaire ou de la providence
Le dialogue intérieur propose de regarder ce qui fonctionne en soi, et pourquoi. Le rêve éveillé propose de faire évoluer mythes et nos images internes, ainsi que nos scénarios habituels
Ta mère n’est vraiment pas gentille », « tes amies sont jalouses de toi » sont aussi des interprétations de la réalité dont l’intention peut-être malsaine. Quand le pervers veut couper quelqu’un de ses amis, il reprend constamment les éléments de la relation qu’il attaque, en niant le positif et en surinvestissant le négatif
Mettre à jour nos failles narcissiques
• Y a-t-il dans ma vie des lieux ou des passages à risque
• Sans que je puisse formuler une raison précise, ma vie sentimentale, ou professionnelle, est-elle un échec ?
• Est-ce que je me sens très en colère par rapport à des évènements de mon enfance, dont l’importance n’est pas évidente, mais que je ne peux m’empêcher de ressasser ?
• Quand je pense à mon enfance, est-ce un sentiment de honte qui me vient ?
• Est-ce que peux dire que je n’ai envie de rien, que je n’ai pas de désirs ni d’attentes, que j’ai besoin de rester sans rien faire, et qu’on ne me demande rien ?
Le narcissique pathologique apparait sous deux formes différentes, le narcissisme libidinal qui crée chez le patient un « moi grandiose » et le narcissique sadique à travers lequel le patient s’octroie de la valeur par sa capacité à faire du ma