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Critiques de Claude Poulain de La Fontaine (12)
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L'archet de Milos

L'archet de Milos de Claude Poulain de la Fontaine, 555 pages, éditions du Jasmin Noir - Masse critique "mauvais genre" de mars 2018. Merci à toute l'équipe de Masse critique et à l'éditeur pour l'envoi de cette brique passionnante.

Prague - 1989 - Révolution de Velours - Vaclav Havel nommé Président - Locaux de la STB (la Sécurité d'Etat)

Mikhaïl Gorbatchev est à la tête de la Russie.

Chute du régime du Parti Communiste.

Chute du mur de Berlin.

Le lieutenant Katerina Prastjenova, spécialiste des filatures et interrogatoires, surnommée La Madone demande sa mutation pour occuper la place de secrétaire du Commissaire Bechnerov.

Demande suivie de près par celle de l'agent Vaclav Cenek, un homme fourbe et un traître.

1er juillet 1991, deux hommes se croisent dans le cimetière Olsany, l'un se recueille devant la tombe de son épouse Elena Bechnerova, pianiste de l'Opéra National, c'est le commissaire Bechnerov, violoncelliste à ses heures.

L'autre, Anton Hopka, journaliste, critique musical, devant la tombe de Milos Kubelikov, violoniste célèbre et de son épouse Paola Kubelikova née Maggiore, cantatrice bien connue, surnommée "La Maggiore"et de leur petite fille Elena décédée à l'âge de 10 jours.

3 meurtres en comptant le bébé qui n'a pas survécu à l'assassinat de sa mère sur le point d'accoucher au moment du meurtre.

Les deux hommes se lient d'amitié et se rendent compte qu'ils sont tous deux les meilleurs amis de Milos et Paola. Ils vont enquêter sur ces meurtres qui les ont touchés au plus profond d'eux-même.

Milos lui, s'est suicidé quelques 6 mois après le décès de Paola. Il laisse deux lettres, l'une pour le commissaire Bechnerov et l'autre à Anton Hopka

concernant son archet si particulier, un archet noir, un message mystérieux.

Ils vont aller de surprises en surprises, déjouant leurs adversaires, protégeant cet archet noir au son si particulier qu'on le dirait sorti de l'âme.

Ils sont aidés par Katerina, la secrétaire, Angela Kamincek médecin légiste et de l'inspecteur Dorota Dobjeka, trois femmes toute dévouée au commissaire Bechnerov. Bien sûr, une quantité d'autres personnages font partie de cette histoire, je ne peux tous les nommer, il y a un archetier et sa famille, les Fedrer, la famille de Paola Maggiore, des siciliens...

La mafia italienne, Interpol, tout est réuni pour nous tenir en haleine, on suit jour après jour du 1er juillet 1991 au 15 janvier 1992, les péripéties de cette enquête haletante dans le milieu musical, jusqu'au dénouement et la découverte surprenante du secret du son de l'archet noir de Milos.

J'ai beaucoup aimé l'écriture de Claude Poulain, sa manière de nous faire croire qu'elle s'endormait parfois sur ses lauriers pour nous surprendre quelques lignes plus loin par un rebondissement inattendu.

L'archet de Milos est le premier roman écrit par Claude Poulain de la Fontaine (une dame) agrégée de musicologie, musicienne, elle a travaillé l'art lyrique durant de nombreuses années, se produisant sur scène, notamment lors de récitals. Elle découvre le monde des cordes et de l'orchestre par le prisme de ses enfants et d'amis musiciens.

Je vous le conseille vivement. Bravo Madame pour ce premier roman qui est une belle réussite.

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L'archet de Milos

Il faut que je vous parle de l'Archer de Milos. Enfin c'est ce que je croyais quand j'ai reçu ce bouquin, j'imaginais une vieille histoire d'un archer grec dans une ile des Cyclades, il y a bien longtemps.

Pas du tout, je me mettais l'archet dans l'oeil, maladresse regrettable, car l'envoi par la Poste (une majuscule à Poste, s'il vous plait) de ce polar XXL a du coûter une blinde, l'objet étant presque aussi épais que large.

Milos, comme Le Pirée, est un homme. Si si, parfaitement, Milos est celui qui maniait l'archet avec virtuosité devant des apparatchiks endimanchés et mélomanes. On apprend rapidement qu'il est mort, tout comme sa douce et tendre, qui n'a pas bien regardé avant de traverser.

L'action se passe à Prague, après la Chute du Mur, mais il semblerait que de sombres complots s'y trament encore. Le récit nous présente de nombreux personnages aux noms affreusement slaves, on s'interroge sur le devenir des pays communistes qui ne savent pas s'ils doivent rire ou pleurer dans les décombres du régime, et on cherche de ci de là, qui est le coupable.

Car ces morts ne sont pas des coups du destin, mais probablement une affreuse machination des services secrets.

Tout cela est bien lent et laborieux, on s'ennuie ferme au fil des chapitres sans vraiment se soucier des malheurs du pauvre Milos. L'intrigue se dilue au lieu de nous plonger dans les affres du suspense, et tout ça fait pschiiitttt.

Bref, je vous conseille d'abréger vos souffrances en sautant quelques chapitres pour arriver au bout.

La musicologie est une excellente occupation, pas besoin d'y ajouter des velléités d'écriture en mode polar. D'ailleurs, est-ce que Mary Higgins Clark a essayé de jouer du violoncelle, ou Simenon de danser en tutu?

Chacun son métier.





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L'archet de Milos

Recevoir en cadeau ce beau livre publié par les « Editions du Jasmin » collection « jasmin noir » c'est à l'instar d'un sésame des plus précieux. Comme elle est captivante cette première de couverture toute de noire vêtue avec sur le côté la nuance rouge d'un son ésotérique. Ouvrir ce roman et subrepticement pénétrer dans l'Ere de la Tchécoslovaquie post-soviétique à pas feutrés en risquant un regard dans chaque coin de la page, tant cette histoire (plausible) est empreinte de rebondissements. La cadence s'accélère. le lecteur se métamorphose tour à tour en chacun des protagonistes. Dans une ambiance policière, intrigante surgissent telles des musiques sans fausses notes des amitiés anciennes et des sentiments de haute valeur. L'auteur Claude Poulain de la Fontaine écrit avec passion, avec cet art musical qui brille jusqu'en son encre. Sentir ce souffle connaisseur renforce l'aura de la lecture en symbiose d'un concert de haute qualité. Rien n'est laissé au hasard, « L'archet de Milos », fil rouge de cette histoire, semble vivre et fait palpiter le suspens. le lecteur ne peut arrêter de lire cette aventure qui file à toute allure. Il se méfie juste des ombres noires filantes, des écoutes partielles et se risque néanmoins à travailler avec les protagonistes pour mener l'enquête qui est en fait une tarentelle pleine de diktats politiques. On s'attache à l'extrême à Milos Kubelikov, à ces vies anéanties. le style maîtrisé, majeur, apaise ce côté noir de l'histoire. L'autre versant, archet riche, pur, et formidablement aérien gagne en puissance. Ce roman policier se met à respirer, à faire bloc avec cette époque où la dualité était sans doute, l'outil le plus sauveur. C'est un premier roman né depuis des millénaires, tant sa maturité oeuvre à la beauté des lignes. « L'archet de Milos » résonne bien après le point final. Cette prouesse littéraire révèle un roman digne d'un génie évident. A lire dans un grand silence pour entendre la musique chère au coeur de l'auteur.
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Le quatuor Thérèse

Un policier déjanté, haletant, dont l’intrigue m’a enchaînée au point parfois de me glisser au lit à une heure avancée de la nuit et de subir des rêves abracadabrants.



Une belle brochette de personnages assez typés, voire extravagants sont les protagonistes de ce récit : une légiste enceinte poussant son ventre tel une montgolfière, une madone d’Interpol, un curé apostolique, une maison de retraite et surtout ses occupants, tous musiciens.



La trame du scénario est riche, mêlant enquête policière, musique, Histoire et la vie des personnages et de leurs ascendants.



Nous sommes en 1994 et l’action se déroule aux frontières de l’Allemagne, dans la région des Sudètes, région où les cicatrices de l’Histoire peuvent parfois encore suppurer.



Il y a des passages loufoques, des pages qui flirtent avec le fantastique. Il y a aussi des références sérieuses à l’Histoire : la forteresse de Terezin, ses détenus, son sinistre passé.

La géographie politiques n’est pas en reste : on découvre cette région de l’ancienne Tchécoslovaquie où résidaient les Sudètes.



Enfin la musique est présente à chaque page, elle est partie prenante à l’intrigue et j’ai beaucoup apprécié la bande-son disponible sur le site des éditions du Jasmin.

Associer la musique à la lecture crée une émotion supplémentaire.



Le scénario est original, j’ai eu plaisir à le suivre, à me laisser égarer par les fausses pistes, les errements de l’enquête.



Je parlais plus haut de bande-son et je verrais volontiers ce livre adapté au cinéma.



Différentes thématiques présentes dans l’ouvrage sont bien documentées et le livre à peine refermé, quelques recherches m’ont permis d’approfondir l’Histoire de ce sinistre lieu de détention : Terezin, l’histoire de ces régions lourdement marquées par le conflit de 1940-1945 ; thématiques douloureuses mais dont il important de se souvenir.



Une belle distraction intelligente.

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L'archet de Milos

L’archet de Milos

Un très beau roman découvert grâce à l’opération Masse Critique. Que de joie en découvrant les livres envoyés par cette opération. Jamais déçue !

Donc un roman policier, d’amour, de découverte musicale, de découverte de la Tchécoslovaquie après la chute du Communisme, d’amitié. Un homme Milos, grand violoniste, se suicide. Pourquoi ? Deux hommes, deux de ses amis se rencontrent au cimetière et découvrent leur mission secrète. Savoir pourquoi on a assassiné la femme de Milos, enceinte de six mois ; tuant trois personnes : Paola, son bébé et son amie. Et l’enquête commence. Avec des personnages étranges. Un vieil luthier juif. Une Madone qui a renoncé à ses vœux par amour pour son chef. Et l’enquête conduit à la mafia Sicilienne.

Et un objet bizarre : un archet un peu particulier, un archet au crin noir qui a une sonorité très particulière. Milos a joué avec cet archet lors de son dernier concert et quel concert. Tous le jugent comme son meilleur concert. Est-ce parce que c’était le dernier ?

Au début, on a un peu de mal à accrocher. Beaucoup de personnages et pas si évident que tous aient un rôle important à jouer. Mais tous sont indispensables à la conduite de l’histoire. De beaux personnages. On adore de suite Anton et Jiri, qui sans se connaître depuis longtemps, se rejoignent par deux passions celle de la musique, celle de la sonorité de la musique de Milos et surtout par leur amitié commune avec Milos et Paola. Quelques amis ils auraient fait entre eux.

Et puis, très vite on entre dans l’intrigue, dans cette ambiance particulière de la police d’après surveillance communiste. Ou l’on se surveille sans se surveiller. Mais où les infiltrations sont encore courantes, les trahisons aussi.

Une belle histoire d’amour entre Paola et Milos, entre Anton et Déborah, entre Jiri et sa secrétaire. Quelques surprises avec les interrogatoires. Une belle histoire d’amitié entre deux hommes amoureux du Violoncelle, de leur ami Milos et de son épouse Paola. Une course contre la montre car un des personnages a une cirrhose en phase terminale. Des soins d’ailleurs parfois administrés par la légiste.

Une intrigue policière menée de main de maître où rien n’est dévoilé dès le début comme certains romans.

A lire pour la découverte de la musique, du violoncelle, du mystère de l’archet de Milos, de l’ambiance particulière. Je le prête à Stéphanie. J’espère qu’elle y prendra autant de plaisir que moi à le lire.

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L'archet de Milos

e viens de terminer l'archet de Milos qui a été une belle surprise. Un univers singulier, poétique, une intrigue serrée. L'idée originale a été de mêler la musique et l'intrigue policière, aussi bien dans la forme que dans le fond, l'écriture est presque orchestrale.Les personnages sont particulièrement attachants. La rencontre improbable entre le journaliste Anton Hopka et le commissaire Bechnerov nous plonge dans l'époque charnière de la chute du Mur. Moi qui me suis rendu à Prague en 1995, j'ai trouvé l'ambiance post-communiste particulièrement bien rendue. Une pointe d'humour et des personnages féminins hauts en couleurs. Je recommande ce roman qui vient de paraître.



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Le quatuor Thérèse

Serré comme un café fort, rugueux et noir, « le quatuor Thérèse » est un roman policier riche en rebondissements. Captivant, les pages s'enchaînent les unes après les autres sans aucun arrêt. Il faut dire que ce roman est dans la cour des grands et se délecte comme du lait gorgé de miel. Mêlant habilement, intuitivement les connaissances musicales abouties de Claude Poulain de la Fontaine. L'érudition historique est ici une palme d'or et certainement ce quelque chose qui hante la mémoire de l'auteure depuis toujours. le tempo est donné. L'entrée dans une lecture impressionnante de culture, sans ce trop plein qui déborde. Les protagonistes que l'on apprécie pour certains et les autres dont on pressent l'ombre derrière le dos bien après le point final. « le quatuor Thérèse » est un emblème, le sceau d'un passé où le mémoriel s'épanche à jamais. Quatre musiciens séparés par la ligne irrévocable entre La Tchécoslovaquie et l'Allemagne, juifs, vont se réunir pour la dernière fois pour interpréter « le quatuor Thérèse » Une dernière et ultime fois, la musique empreinte des souffrances, des affres de la déportation, des mutilations séparatistes, des souvenirs glacés de l'orchestre de Térézin. Ici se trouve la clef de voûte de ce roman, son souffle rare. L'émotion est vive et l'on s'épanche sur ces morceaux d'étoiles musicales contrant le Nazisme de toutes ses forces. L'histoire est aussi empreinte d'espionnage, il faut absolument empêcher ce quatuor de s'exprimer ! de ressentir la gloire des quatre musiciens. Plus que cela encore il y a du Da Vinci Code de Dan Brown dans les lignes de l'auteure. Des mystères, des codes, des partitions paraboliques. Des traces de sang, des protagonistes originaux parfois complètement décalés qui suivent méticuleusement la ligne rouge époustouflante d'une auteure qui s'amuse autant qu'elle souffre par le fond même de l'histoire. Les crimes sont là. L'esprit du mal est un parchemin retrouvé. L'ambiance socio-politique d'une époque est dévoilée avec brio. Qui est qui ? Qui est ce meurtrier ? « le quatuor Thérèse » est mené d'une main de maître. Il a toute l'envergure d'un futur grand film. On frémit, on palpite, on écoute, on se méfie de tous ou presque. Dans une osmose musicale, ésotérique, historique et fidèle, ce roman est une partition à retenir. A lire par tous les temps. Publié par les majeures Editions du Jasmin .
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L'archet de Milos

un magnifique premier roman ! tout y est ! une intrigue policière , un récit historique précis et documenté. De la belle , trés belle écriture .

Claude Poulain de La Fontaine a un style bien particulier pétri de musique , de mots ,d'expressions, de personnages attachants aux caractères bien trempés ...

Le récit est construit autour de thèmes musicaux que l'auteure maîtrise à merveille.



de la belle littérature à lire absolument .

UN COUP DE COEUR !





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Le quatuor Thérèse

Claude Poulain de la Fontaine offre aux amateurs de polars un roman noir, mais dont l'écriture se révèle d'emblée enjouée, riche en couleurs et références musicales. Découpé en cinq variations, le récit est introduit par deux petits préludes, où l'on apprend comment le violoniste juif, Jakub, s'est installé, après une vie de pauvreté en territoire communiste, dans une maison de luxe pour musiciens à la retraite, grâce à l'aide financière de sa soeur jumelle, Judith, passée à l'ouest. Le deuxième prélude introduit le personnage de Jiri Bechnerov, feu commissaire, sorte de commandeur. Le thème est ensuite exposé, et on y voit le quatuor reformé, au travail. Il interprète La jeune fille et la mort aux funérailles de Sarah Spiegelmann, qui a trouvé la mort suite à une chute, alors qu'elle cherchait des partitions sur une étagère. Le ton est donné. L'humour noir et caustique omniprésent truffe le récit d'anecdotes cocasses.



Le quatuor Thérèse, nous plonge dans l'hiver, le froid, la glace, qui envahit les pages peu à peu et vous fait frissonner. Il y a bien en contrepoint le personnage d'Angela, légiste enceinte de jumeaux. Mais il n'empêche! Claude Poulain de la Fontaine excelle à exprimer le travail implacable de la vieillesse et le caractère inéluctable de la mort. Il n'est pas anodin qu'elle ait choisi de situer son roman à Karlovy Vary, ou Carlsbad, en Bohême. Peu à peu, l'intrigue dérive à rebours d'une histoire tragique. Très bien écrit, ce texte regorge de références et clins d'oeil malicieux.



Voilà un roman fort peu conventionnel. Il nous fait suivre une enquête loin d'être catholique, qui se déroule dans des circonstances aussi originales que burlesques.



Un bémol : ses 643 pages font de ce roman un défi pour le lecteur souffrant de tendinite au bras. A bon entendeur, salut!
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Le vendeur de poèmes

San Esteban de Salamanca » L’incipit dévoile le sublime de ce texte de renom. Tout tremble ici entre les virgules. Les points assument le souffle verbal à retenir en main pour les jours sans. Le style ciselé, cathédrale d’orfèvre, limpide, est une couverture de laine pour les frissons d’hiver. Le lecteur se tient en assisse dans une bouleversante et pure histoire. « Juste un petit vieux, un artisan local loqueteux et souriant aux anges, qui vendait des vers plutôt que des madones en plastique ». L’auteure, puisque le « Je » narratif impose sa transmutation, va lui en acheter un. Symbole passeur d’une littérature salvatrice. Le lecteur ne bouge plus. Il est sur cette place, il observe et retient les gestes de colombe. Dans ce rai de « lumière où le mot délivré devient le maître du temps. « Claustro. Les arcades blondes prélassent leurs colonnes ivres… »Poète égaré dans une rue où « J’ai aimé et le cloître s’en souvient. »La passante d’un jour retient « Les deux textes, sur la table, s’unissaient en choral. »Elle sait. Elle a découvert l’ultime dans ce sceau offert en transparence. Elle cherche, va, trouve et retrouve le poète, ce garant d’or. « Le cloître allait fermer »Retenir les mots de Claude Poulain de La Fontaine à jamais. Ce texte est une merveille nourricière. Un feu d’artifice au summum de l’art. « Le malheur de la pierre, j’ai aimé le replis. » »Le vendeur de poèmes » est un grand homme, l’emblème du juste. Retenir ces morceaux d’étoiles .Le plan qui élève et construit le vrai langage. L’émotion est vive pour le lecteur, la pureté fait couler les larmes. « Le vendeur de poèmes » est à lire, relire, apprendre par cœur. C’est un outil, un baume, une pépite née depuis la nuit des temps. Claude Poulain de La Fontaine est une auteure majeure. Son génie évident, foudroie et fait renaître tel Le Phénix « Et les voiles noires d’une bénédictine flottèrent sous une voûte. » Le livret Carte Postale est un cadeau des mille et une nuits les plus majestueuses.
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Rhapsodie tzigane

Claude Poulain de la Fontaine sort ici son troisième livre, «Rhapsodie tzigane » après avoir obtenu le prix Michel Lebrun pour le premier « L’archet de Miloš ». En terme de narration, CPLF aime faire long : 600 p. environ, mais on peut mentionner qu’elle a quelque chose à dire !

Pour ce livre, temps de l’action proprement dit : du 6 mai 1999 (si l’on exclut le flash-back du début) au 13 mai. Temps de la narration : 598 p. Autant dire que son sujet les mérite, pour qui aime lire. La seule difficulté, c’est de rester concentré car l’intrigue n’est pas toujours facile à suivre. Ce n’est pas « Martine au cirque »...

Mais, commençons par le début. C’est joli, mais quel est donc le sujet ?

Du pas joli, joli : la déportation et l’extermination des tziganes dans le camp de Lety (Bohême du sud), par les SS, suivie « accessoirement » d’une politique de stérilisation, sous l’ère communiste et enfin, l’histoire d’une porcherie industrielle. Ces rescapés ou enfants de rescapés vont se réunir sous peu pour le jour de « La Cause », le 13 mai, anniversaire de la libération du camp. D’importants officiels, y compris le Président Vaclav Havel seront là. Que va-t-il vraiment se passer ?

La mise en abyme du sort des cochons et celui des tziganes peut le laisser deviner. Il est difficile d’en dire plus sur le rapport entre les deux, sans livrer la clef de l’énigme. Ce qu’on peut tout de même écrire, comme le signale CPDF, c’est que ces faits, revisités par l’écriture, ont été bien réels. C’est ailleurs, comme parfois dans la réalité, qu’il faudra chercher un happy end : ici, les méchants ne meurent pas tous, et certains « bons » trépassent, même s’ils allaient enfin vivre pleinement leur histoire d’amour.

Ce roman très sombre au regard du sujet qu’il aborde, est difficilement classable dans un sous genre littéraire : thriller , roman policier, roman historique, roman politique ou géopolitique ? Et si l’on se contentait du mot littérature ?

Ce qui est sûr, c’est que, au regard du nombre de personnages (utilement référencés au début du livre avec leur statut ou fonction, références particulièrement utiles pour la communauté tzigane), de la disparité des lieux (Prague, La Haye, Lyon, Hambourg, Zurich), enfin, des différents groupes d’individus, services secrets, forces de police, tziganes, religieuses, mafieux et autres Interpol ou Europol, il faut tenir le tout d’une main de fer, et c’est le cas ici, que ce soit du point de vue spatial ou du point de vue temporel, l’un interpelant l’autre sous forme de toile d’araignée (on passe parfois d’un lieu à un autre pour narrer deux actions concomitantes). Le roman est fortement structuré, avec un narrateur omniscient concernant surtout les femmes policières puisqu’elles tiennent un rôle essentiel. Et, cerise sur le gâteau, il faut y ajouter, que ce livre fait intervenir, comme dans les deux romans précédents, la musique, des musiciens, et différents morceaux bénéficiant de renvois si l’on veut les écouter.

A l’heure où il se vend tant de livres de piètre qualité, on ne peut qu’être séduit par la qualité de l’écriture au registre de langue soutenu, par les néologismes pertinents (antimise en scène, crusirosiste, tondus crucigammés, etc.). S’y ajoutent la qualité des épigraphes (Villon, Hugo, Démocrite, Lamartine) pour certains chapitres, la surprise des comparaisons parfois surréalistes. Le goût pour les « trouvailles » littéraires ne nuit pas non plus à cette qualité : un cochon qui danse et improvise sur différents rythmes, un chien aveugle et voyant quelque part !!! Un commissaire mort qui continue à parler à ses anciennes collègues. CPLD, dans ce roman tragique et désespérant, n’hésite pas à glisser des saillies autant humoristiques qu’improbables entre les actions des religieuses qui torturent pour la bonne cause. Je ne résiste pas à l’envie d’en retranscrire trois : version surréaliste,« quelques tables plus loin, sœur Marie-Maxime de la Charité dégustait un plat d’andouillettes... », ou alors, version coquine de la part d’une archiviste, « Croyez-moi, ces dossiers ont brisé plus de ménage que l’éjaculation précoce.», et enfin, version Audiard, « Gisant dans la fange, l’indic agonisait en fractures si nombreuses que l’inventaire du puzzle eut fait la grimace ».

Pourquoi donc, lire ce roman ? Pour les ressorts narratifs, tout d’abord, ressorts qui résolvent magistralement l’énigme dans les dernières pages.

Par ailleurs, pour découvrir ce pan de l’histoire et le rapport entre Israël et les Tziganes (que j’ignorais) : Israël a aidé fortement, par un appui diplomatique à la reconnaissance de la Shoah tzigane (Samudaripem), et à la Construction d’un mémorial à Berlin. Qui plus est, (au delà du simple décor), pour découvrir, sur un arrière plan culturel et social solide, les différentes cultures, rites, langages des diverses communautés ou religions impliqués dans ce roman. Le tout, parfaitement maîtrisé. Cette œuvre littéraire, d’une très grande qualité, nous laisse sur un sentiment de grande maîtrise, ce dont témoigne aussi l’originalité du style.

Que demander de plus ? Rien ! Un roman à découvrir sans hésiter.

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L'archet de Milos

Très décevant. Un imbroglio de clichés, platitudes et non-sens.
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