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Citation de Achillevi


Portée par ses ailes déployées, immense, la mouette (le goéland ?) se tient parfaitement immobile dans l'air, suspendue au-dessus du vide vertigineux, un peu plus haut que le sommet de la falaise, si près d'eux que la jeune femme pourrait presque la toucher de son ombrelle. C'est à peine si parfois, d'un frémissement d'aile ou corrigeant l'orientation des ses rémiges, l'oiseau conforte son équilibre, se laisse emporter dans une courte glissade sur le côté, remonte puis s'installe à nouveau dans son impondérable immobilité, la tête seule à l'oeil vigilant pivotant par légers à-coups, de quelques degrés, dans une direction ou l'autre. Son bec crochu et jaune, son plumage immaculé, éblouissant, se détachent sur le bleu plus bleu du ciel dans le silencieux froissement de l'air qui glisse avec une foudroyante rapidité sur son corps aux contours doucement renflés. Sans bruit, sans effort, il reste là, existant et superbe, porté par rien, comme une sorte de défi non seulement au lois de la pesanteur mais encore à l'impossible accouplement de l'immobilité et du mouvement, de même que la mer figée, le cargo à l'horizon et l'amoncellement rosé des nuages qui s'entassent dans le lointain. Brusquement, il bascule à la verticale et, emporté par le vent comme une feuille, plonge, disparaissant rapidement sur la droite.
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