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Citation de enjie77


17 mai 1940

Les successives et molles ondulations de la plaine, le champ de blé vert, le village de carton et son clocher effilé sortant d'un bas-fond dans lequel s'enfonçait peu à peu le chemin, les petites silhouettes s'enfonçant en même temps, les bustes seuls visibles maintenant, plantés derrière les encolures arrondies des chevaux, comme les pièces d'un jeu d'échecs, l'escadron tout entier retombé dans sa somnolence ou plutôt sa léthargie, exténué, somnambulique, si bien que lorsque le cri s'éleva, venant de l'arrière, passant de bouche en bouche, relancé par les voix éraillées des sous-officiers, il (le cri) parut courir, privé de sens, comme une simple vibration de l'air ou ces incompréhensibles piaillements d'oiseaux marins, de mouettes, à la fois alarmés, rauques et plaintifs, déchirant sans le déranger le silence indifférent, relancé par chacun avec une sorte d'indifférente docilité, de morne lassitude, tandis qu'ils continuaient d'avancer, de presser machinalement le pas de leurs montures fourbues, relevant à peine la tête pour lancer au dos qui les précédait l'avertissement monotone, inutile, répété, avec cette cassandresque persévérance des annonciateurs d'apocalypses et de désastres : "Faites passer en tête : les Allemands sont dans le villages! Faites passer : les Allemands! Faites passer : les blindés allemands sont dans le village ! Arrêtez ! Blindés dans le village ! Faites passer ! Les Al.....page 48
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