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Critiques de Claudia Palmarucci (24)
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Le cauchemar du Thylacine

Un bel album de belle facture avec beaucoup de références d'œuvres artistiques que je me suis empressée de découvrir plus en avant pour mon grand plaisir culturel.



Par contre, je ne pense pas que cet album soit pour des enfants ... Mince c'est dommage pour les sensibiliser à la disparition des animaux.



Le propos est bien sombre et sans doute loin de la portée des jeunes enfants...



Un peu effrayant... Cauchemardesque c'est bien ça !



Peut être pour des enfants plus grands (plus de 10 ans, public collégien ...) avec une approche sur tous les thèmes artistiques que cet album déroule quant on veut bien s'y pencher.



Cette lecture en fait je l'imagine "accompagnée" "guidée" par un adulte sur le thème des représentations des cauchemars.



Mais peut être ai-je tord et que les enfants auront assez d'imagination et de questions en découvrant cet album.



Pour ma part cet album m'a embarquée à la recherche de toutes les références artistiques indiquées en fin de livre et je me suis régalée.



(Sur mon blog vous trouverez ces tableaux).



Avec la disparition du Thylacine (qui soit dit en passant est le diable de Tasmanie, là aussi je suis partie en recherche de ce disparu...), le propos du livre est la mise en avant des espèces en voie de disparition, mais pour moi, là aussi, l'album ne semble pas vraiment s'en intéresser...



A noter que les illustrations sont très diverses et intéressantes mais que le texte lui est très succinct.



Un album dont le public n'est sans doute pas celui de la jeunesse.

Merci aux Editions La partie et à mon cher BABELIO



qui m'en a fait l'offrande lors d'une masse critique jeunesse.



Si vous voulez partir dans l'univers cauchemardesque du Thylacine



et bien élancez vous sur ce parcours artistique !



Jeune ou moins jeune à vous de voir !






Lien : https://imagimots.blogspot.c..
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Le cauchemar du Thylacine

Cet album au graphisme incroyable est un vrai coup de coeur.

J’ai aimé l’histoire, la diversité des illustrations, les nombreuses références à des tableaux célèbres, bref, c’est un album aussi beau à regarder qu’intelligent dans ses propos.

L’histoire se déroule en Australie, où le docteur Wallaby soigne les animaux, il est en effet un spécialiste des mauvais rêves et au cours de ses diverses consultations, il va rencontrer un thylacine, autre nom du tigre de Tasmanie, lequel va lui faire part d’un cauchemar très particulier qui le hante.

Cet album nous permet à la fois de découvrir la faune australienne mais nous redécouvrons également des animaux menacés ou disparus.

Les dessins sont somptueux et de styles très variés et les illustrations en début et en fin d’album montrant des animaux menacés ou disparus sont également splendides.

J’ai également été sensible au fait qu’un album parle d’espèces menacées ou disparues sans être moralisateur pour autant.

A noter qu'à la fin, les références aux tableaux célèbres sont indiquées.

Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions La Partie pour cet envoi.

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Le cauchemar du Thylacine

Un très bel album jeunesse, initialement réservé sur le site de ma médiathèque, pour les séances d'histoires avec mes petits neveux et nièces. Mais en feuilletant les premières pages, il m'est apparu qu'ils étaient encore un peu jeunes pour cet ouvrage. Et je reviendrai de façon plus détaillée sur les arguments motivant cette affirmation.



Qu'a cela ne tienne, je l'ai dégusté en solo : les illustrations de Claudia Palmarucci sont sublimes et saisissantes. Le visuel de l'inquiétant est très travaillé: la jungle touffue, luxuriante et sombre est omniprésente, relayée par toute une iconographie du cauchemar assez puissante .



Car "Le Cauchemar du Thylacine" est un album bâti autour des mauvais songes des animaux, (en l'occurrence australiens), habitants de "La Forêt-sans-Nom" : le Wombat, l'Emeu, l'Opposum, l'Echidné partagent avec les lecteurs leurs mauvais rêves. Toutes sortes de cauchemars viennent les assaillir la nuit : choses qui grouillent, qui vous poursuivent, cri qui vous persécute, serpents, bruissements, craquements grincements... Toute la panoplie des sons très désagréables, des créatures dissimulées et effrayantes



Mais heureusement ils peuvent compter sur l'aide du Docteur Wallaby, aidé par son fidèle assistant: le magnifique Dingo. Dr Wallaby parcourt La Forêt-sans-Nom, à dos de Dingo, stéthoscope au cou et sac à dos médical aux épaules, pour prêter assistance à ses congénères pour les soigner... De leurs cauchemars !!



On peut donc en guérir ? Hé bien oui, et à cet effet, le Dr Wallaby nous ouvre son "Petit Manuel de chasse aux cauchemars et autres mauvais rêves" où il expose toutes les techniques illustrées de piégeage de cauchemars ! Appât sous une pierre, cage, trou camouflé... C'est assez amusant quand on les destine à des mauvais rêves, mais cela reste inquiétant quand on se dit que, dans des circonstances plus réelles, ces pièges peuvent être destinés aux animaux. Car qui voudrait voir un animal piégé et en souffrance, appâté par un leurre ?



Et justement, à propos d'animaux chassés, le Thylacine se présente au Dr Wallaby. Son tourment? Ce n'est pas un cauchemar, c'est bien plus... C'est le néant, un grand trou, déclinaison de noir et gris foncé.

C'est à cet instant de la lecture que l'on capte sûrement le mieux l'attention, dramatique, des enfants: cette page sombre, inquiétante, chacun peut y mettre sa peur.



Le Dr Wallaby a beau passer en revue tout son registre lexical des mauvais rêves et nous offrir de superbes pages de ce qui, au fil des siècles, a constitué "le bestiaire" de l'Enfer, il n'identifie pas celui du Thylacine...

Et pour cause, comment le

Thylacine pourrait-il rêver, même en gris et noir ? Il n'existe plus... Ce marsupial de la taille d'un loup, au pelage tigré, est considéré comme disparu...

Il appartient aux errants fantomatiques de l'extinction. Il doit rejoindre "l'île des Ombres", aux côtés de tous ceux, qui, comme lui, ont été éradiqués.



C'est un album plus émouvant qu'il n'est effrayant, car il se referme sur tous ceux que nous ne connaîtrons jamais, (sans pour autant remonter jusqu'au Tyrannosaure que je regrette peu !!!), ceux dont l'espèce s'est éteinte par les effets souvent conjugués de la colonisation de leur habitat par l'humain, leur chasse à outrance (avec prime d'abattage, l'horreur...), la raréfaction de leur nourriture... Cet ouvrage est un outil très graphique et poétique pour sensibiliser nos enfants à l'impact de notre action sur notre milieu. Ça ne fera pas tout mais c'est déjà un bon début, non?



Pour autant, cet album est conseillé à partir de l'âge de 6 ans, car les images peuvent s'en révéler inquiétantes et, face à l'émotion qu'elles peuvent susciter, il est important que le texte, ainsi que la parole de l'adulte, soient accessibles au niveau du vocabulaire pour que l'enfant puisse échanger et exprimer ce qu'il ressent. Cela peut se révéler un moment très riche autour de nos cauchemars, de ce qui nous fait peur dans notre vie, mais aussi, et c'est important, de la façon dont on pourrait neutraliser ces cauchemars (c'est là que les pages illustrées de pièges à cauchemars sont sympathiques !)



Les pages consacrés aux différents mauvais rêves qu'évoque le Dr Wallaby sont graphiquement foisonnantes et constituent de très belles pistes de discussion et d'enrichissement du vocabulaire. Je n'ai pas été surprise de découvrir en fin d'ouvrage les références utilisées par l'illustratrice : Jérôme Bosch, le travail de Gustave Doré sur l'Enfer de Dante, des miniatures indiennes...



Pour finir, les pages de garde représentent des animaux disparus, avec leur désignation par leur nom scientifique en latin. C'est instructif mais franchement pas très pratique ni très parlant pour un enfant de 6 ans qui risque de s'imaginer qu'on lui expose de très anciens animaux poussiéreux, ("Raphus Cucullatus" pour le regretté Dodo) alors que malheureusement ils avaient traversé tant de siècles pour s'éteindre il y a peu...
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Les maisons des autres enfants

Le thème de cet album pour enfant pour me plait beaucoup. On y voit différentes demeures mais aussi différents styles de vie en Italie. Oui, il est ici, question de l'Italie. On y voit une maison étriquée dans un quartier populaire où vit Matteo. Quelques indices, le linge étendu sur des fils à travers les maisons, toute une famille oncle, tante grands- parents et cousins y vivent. La maison de Sindel, enfant du voyage y montre sa maison ambulante avec une communauté vivant près d'une rivière. Chaque double page montre un enfant vivant dans un contexte particulier. Aucun jugement mais des indices, des caractéristiques de chaque "classe sociale". Cet album est singulier et mérite d'être lu et regardé avec les enfants car beaucoup de sujets peuvent y être abordés. Je ne suis toutefois pas une fan du graphisme même s'il y a, je n'en doute pas une qualité des dessins. Je n'oublie pas de remercier Les éditions Cambourakis et Babelio pour l'envoi de cet album que je n'hésiterai pas à recommander. J'envisage d'ailleurs de m'en servir lors d'interventions auprès d'assistants familiaux..
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Le double

Un homme, Xavier, lève le voile sur un pan de son existence, qu'il ne peut oublier. Les années se sont succédées mais le souvenir est demeuré intact dans son esprit, comme une marque indélébile. Jeune homme, il s'était fait embaucher dans une grande usine. Ayant de l'énergie à revendre, il enchaînait les heures que ses chefs étiraient un peu plus chaque jour. La mission qui lui incombait était de compter les pièces fabriquées mensuellement par l'usine. Mais, impossible pour lui de nommer ces pièces. Il passait la journée entière – week-end et jours fériés compris – à dénombrer des produits dont il ne savait absolument rien.

Il ne rentrait chez lui que pour dormir. Plus de loisirs, plus d'amis, plus de temps pour voir sa mère... Sa vie se résumait à son travail.

Harassé, Xavier ne pouvait plus mettre un pied devant l'autre. Il était devenu une sorte de robot, aux gestes mécaniques. Un jour, grâce à une once de lucidité, il se rendit compte de l'absurdité de son existence. Son travail était non seulement éreintant, il était aussi dévalorisant.

Il alla voir le grand patron, sa démission en tête. Mais celui-ci ne fut pas étonné de la requête de son employé... il avait même la solution idéale. Il l'expédia illico dans un endroit ressemblant étrangement à un magasin d'esthétique intitulé « Duplex ».

Xavier se retrouva bientôt immergé dans l'eau tiède et apaisante d'une vaste baignoire, pouvant enfin s'adonner à la rêverie et autres divagations. Morphée le prit dans ses bras.

À son réveil, il découvrit avec stupeur, en face de lui, un jeune homme en tout point identique à lui-même, plongé dans une baignoire... Une copie conforme!

Un « conte » moderne sur le monde impitoyable du travail. L'histoire de Davide Cali donne froid dans le dos lorsque le double surgit semant le trouble et faussant les apparences. Où est l'original, où se trouve la copie ? L'identité est mise à mal et un jeu de duplicité se crée : le bien/le mal ; la liberté/le cloisonnement ; les loisirs/le travail. Quant aux illustrations de Claudia Palmarucci, peinture à huile et crayon sur papier, elles sont sublimes et stupéfiantes de réalisme. Un réalisme aussi fascinant qu'angoissant.

Un album efficace, qui amène inévitablement à la réflexion.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Les maisons des autres enfants

Chaque enfant a une maison, chacune différente. Un a une maison bourgeoise surchargée d'oeuvres d'art, un autre à une petite maison pleine des nombreux membres de sa famille, un suivant à une "maison" cabane en bois et fer...

Les illustrations ont un côté retro assez étrange, froid , avec des visages plutôt tristes et réalistes.

Un bel album, mais à l'ambiance qui m'a semblé triste.
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Le cauchemar du Thylacine

Un album sur les rêves, prétexte à parler de l'extension massive des animaux. Où comment le docteur Wallaby n'arrive pas à identifier le cauchemar de la thylacine car celui-ci est un animal disparu.



Un univers inspiré de différentes œuvres littéraires. Indiqué pour des enfants déjà grands;
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Le cauchemar du Thylacine

Une merveille d’album à ne pas rater, ce Cauchemar du Thylacine, une fable écologique et fantastique, magnifiquement imaginée et écrite par Davide Cali, illustrée par la talentueuse Claudia Palmarucci ! Dans la forêt Sans-Nom, au paysage de jungle océanienne, travaille le bizarre docteur Wallaby, un spécialiste en traitement des mauvais rêves. Accompagné de son fidèle dingo Sirius, qui lui sert de fier destrier, il poursuit avec habileté les pires cauchemars, proposant à toutes les victimes de mauvais onirisme qui se pressent à son chevet, opossums, wombats ou roussette de Malaisie, d’audacieux remèdes. Mais un jour, sorti de l’ombre la plus obscure des bois, voilà que se présente un nouveau malade, le thylacine… Un cas d’espèce pour l’habile praticien, tellement cas d’espèce que la sienne est… éteinte. Peut-être faudra-t-il chercher dans cette disparition, cette survie du thylacine comme simple fantôme, l’origine de ses cauchemars ? Davide Cali propose là une vraie réflexion, pour les plus petits comme pour les plus grands, autour de l’extinction déjà trop avancée des animaux sauvages, à travers le plus poétique des contes. Avec cette citation, pleine d’amère sagesse, de Stefano Benni, à la fin du livre : « De tous les animaux, l'homme est celui qui est le plus menacé de disparition.

Car alors que nous nous soucions de protéger les pandas et les phoques, les pandas et les phoques, eux, ne se soucient pas de nous protéger, nous; au contraire, ils espèrent que nous disparaîtrons, avec nos bombes atomiques, pesticides, défoliants, pétroliers et villages de vacances. » Et puis, comme les tristes vitrines d’un museum d’histoire naturelle, les superbes illustrations de Claudia Palmarucci, consacrées aux espèces en voie de disparition, qui encadrent le texte, et dans les dessins fabuleux dont elle décore le récit, les allusions à Jérôme Bosch ou à l’Ile des Morts d’Arnold Böcklin… En faut-il plus pour vous convaincre d’aller à la rencontre du majestueux thylacine ?

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Le double

Quelle virtuosité dans ce magnifique album ; textes ciselés par Davide Cali, sobres, simples, angoissants.
Lien : http://www.ricochet-jeunes.o..
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Les maisons des autres enfants



Un grand album illustré pour découvrir "c'est comment chez toi? " et répondre à la curiosité des petits tout en satisfaisant les grands par la richesse des illustrations et les multiples discussions qui peuvent naître de cette lecture.



Il y a d'abord le premier plan, partir à la découverte d'une multitude de logements différents, du palais italien aux caravanes, avec des dessins fourmillant de détails, du linge étendu aux fenêtres à la vaisselle, c'est une ville italienne qui se déploie, et les petits (testés sur des enfants de 7 ans), ont beaucoup aimé les vues en coupe des bâtiments !



Et puis, il y a la place pour le lecteur : pour comparer, pour s'ouvrir à la différence, mais aussi pour envisager sa propre maison rêvée... on a envie de prendre les crayons dès la dernière page refermée!





Et enfin, pour les plus grands, il y a les souvenirs... qu'est devenue notre propre maison d'enfance? Un brin de nostalgie, une envie d'en parler, et la discussion se prolonge encore....





Bref, si au premier coup d'oeil je n'avais pas forcément été totalement séduite par les illustrations, la lecture et la discussion avec les enfants m'ont totalement fait changer d'avis



Merci à Babelio pour cette lecture !


Lien : http://lecture-spectacle.blo..
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Le cauchemar du Thylacine

Un récit poétique sur un sujet tragique, la disparition des espèces. Tout commence dans une forêt sans nom. Le Docteur Wallaby, spécialiste en mauvais rêve, est à l'écoute de ses patients mais sans pitié pour leurs cauchemars, qu'il traque sans répit. Il utilise pour ce faire le fameux "Petit manuel de chasse aux cauchemars" ; mais cet ouvrage de référence ne l'aide pas pour le cas qui l'intéresse. En effet un Thylacine, dont le cauchemar s'apparente à un trou noir, reste sans diagnostic... à moins qu'il ne s'agisse d'un rêve prémonitoire.
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Le double

Histoire fantastique ? critique de la société ?

En tout cas, étrange histoire que celle de ce monde où, pour pouvoir continuer à vivre, on vous propose de vous faire fabriquer... un double.

Ce double pourrait travailler à notre place. Mais non, il n'est pas assez sophistiqué et ne peut que vivre, aimer à notre place... Mais à la fin, qui est qui ?

Une histoire qui fait réfléchir, à réserver aux lecteurs à partir de 10 ans.

Album lu dans le cadre de l'opération "1,2,3 Albums" 2016, organisée par Livralire. (www.livralire.org)
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Les maisons des autres enfants

La maison des autres enfants est un grand album qui décrit tour à tour la maison d'un enfant. Les maisons sont très variées (un musée, une maison chaude mais triste et vide, une voiture, une maison près de la mer...) et c'est ce qui fait la richesse de ce livre un peu nostalgique. J'ai bien aimé la fin sur la maison à inventer et surtout l'évocation de nos propres maisons d'enfance, qu'on oublie jamais. Les illustrations assez rétro ont un certain charme, même si je n'aime pas trop les visages.

Merci encore à Babélio et aux éditions Cambourakis pour l'envoi de ce livre!
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Le double

Image le double.jpgComme toujours, les Editions Notari allient l’esthétique de l’objet livre à la richesse et à la profondeur de la réflexion. Le Double de l’écrivain Davide Cali et de l’illustratrice Claudia Palmarucci absorbe et transmet la Culture passée et présente - historique, sociologique, littéraire, picturale - afin de la transformer, de la sublimer. Le plaisir du texte s’accompagne du plaisir de décoder les images et le récit. Rien n’est gratuit. Plusieurs niveaux de lecture s’offrent au lecteur. Le texte et les images se relient sans cesse à d’autres œuvres dans un discours qui n’a rien d’innocent.



Xavier, le narrateur et personnage principal « travaill ( e ) depuis peu dans le bureau d’une grande usine ». Progressivement la cadence du travail devient infernale : « Tous les mois, ils nous disaient qu’il fallait augmenter la production ». Les ouvriers doivent produire toujours plus, de plus en plus vite, sans comprendre ce qu’ils créent : « De temps en temps, je me rendais au secteur production pour voir les ouvriers qui montaient ces ‘choses’ … je ne sais même pas comment les nommer ». Ils fabriquent un objet qu’ils n’ont pas pensé, conçu. Ils ignorent en quoi il consiste, à quoi leurs gestes répétitifs aboutiront. Leur travail est dépourvu de sens : « Je ne saurais pas expliquer exactement ce que l’on faisait, mais on était tous très occupés. ». Il s’agit d’un travail à la chaîne déshumanisant. L’entreprise recherche le profit à n’importe quel prix. Les auteurs critiquent tous les systèmes d’exploitation de l’homme : le taylorisme, le fayolisme, le stakhanovisme et le fordisme qui, lui, essaie d’améliorer le sort des ouvriers. En effet, Monsieur Chardonnay, le paternaliste patron de Xavier, envoie ce dernier dans une espèce de « salon de beauté » pour qu’il se relaxe, se détende, oublie sa fatigue. Mais Xavier qui n’a pas perdu son sens de l’observation constate l’inconcevable : « Je sais, c’est une histoire étrange, un peu mystérieuse, mais c’est ainsi que tout se déroula ». Il se trouve face à son double : « un jumeau », « un double parfait » qui le remplacera chez lui pour « passer l’aspirateur (…) téléphoner à (sa) maman pour (son) anniversaire, (…) récupérer le linge à la laverie (…) ». Afin que la production s’intensifie, le patronat, jouant au démiurge démoniaque, a créé des doubles, des clones de chaque salarié. Désormais l’Homme n’est plus un être libre, unique, issu de deux êtres humains, il se réduit à ses cellules. Plongé dans un univers absurde, désorienté, Xavier perd ses repères : « Je croyais que c’était mon double, mais si c’était plutôt le contraire ». Il s’enfuit. Mais quelle fuite choisit-il réellement ? La vente de crêpes vers la mer ou la folie comme peut le laisser craindre la dernière image proposant le portrait d’un homme coiffé d’un bonnet blanc et vêtu d’une blouse blanche sur laquelle se trouvent les initiales « CP », clinique psychiatrique ? En effet, un travail excessif peut mener à la folie. Géricault dont les tableaux hantent l'ouvrage n'a-t-il pas sombré dans la dépression après avoir réalisé LE RADEAU DE LA MEDUSE, peinture demandant temps et efforts ?



A la richesse de la critique sociale, s’ajoute la beauté des illustrations réalistes plongeant le lecteur dans le début du XXe siècle ou du XIXe avec des imitations réussies de Géricault comme La Folle le-double-livre.jpg ou Le Fou aliéné. Des clins d’œil picturaux (la référence à des malades mentaux), littéraires et humoristiques sertissent les pages de l’ouvrage : le renvoi au mythe de Sisyphe avec un ouvrier roulant un énorme rocher sur lequel trône un patron, sous l’œil de Dieu ? , le détournement de la citation de Camus : « Créer, c’est vivre deux fois », le sigle cousu sur les blouses des ouvrières, des brins de muguets (en référence au premier mai, la fête du travail. Dans l’ouvrage, les êtres humains vivent pour travailler au lieu de travailler pour vivre), brins de muguets placés dans des salières afin que le sel, exhausteur de goût, pimente leur vie insipide.



L’ouvrage de Davide Cali et Claudia Palmarucci est un véritable chef d’œuvre destiné tout à la fois aux adultes amateurs de bandes dessinées originales et intelligentes, aimant décrypter des indices, qu’aux enfants amoureux de la beauté des images et de contes fantastiques.

Par Annie Forest-Abou Mansour sur l'Ecritoire des Muses




Lien : http://lecritoiredesmuses.ha..
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Le cauchemar du Thylacine

Dans la forêt Sans-Nom, le docteur Wallaby va à la rencontre de ses patients accompagné de son fidèle Dingo. Spécialiste des rêves, il chasse les cauchemars à l’aide d’un manuel qui répertorie les meilleurs techniques selon que le cauchemar soit ondulant, bruissant, craquant, etc. Quand apparait un nouveau patient, le thylacine, le docteur Wallaby est bien en peine car son cauchemar ne ressemble à aucun autre.



Dans ce magnifique album écologique, Davide Cali interroge sur le rapport homme/animal et pose notamment la question de l’emprunte de la main de l’homme sur les autres espèces. Le Petit Manuel de chasse aux cauchemars et autres mauvais rêves utilisé par le docteur Wallaby est en réalité un catalogue de pièges créés par les hommes pour capturer les animaux et se débarrasser des nuisibles. Quand arrive le thylacine, plus connu sous le nom de Tigre de Tasmanie, il nous renvoie à nos actions qui sont la cause de la disparition de nombreuses espèces animales.



Subliment illustré par Claudia Palmarucci, Le Cauchemar du Thylacine est par ailleurs un magnifique album représentatif de la faune endémique australienne ainsi qu’un catalogue des peurs les plus courantes qui peuplent nos rêves les plus fous. Certaines planches sont vraiment de toute beauté. Son trait réaliste donne vie à des animaux en danger d’extinction ainsi qu’à des figures cauchemardesques qui appuient la peur par leur apparence réaliste. Les illustrations en pages de gardes s’inspirent des imagiers en représentant un florilège des animaux éteints ou en grand danger d’extinction.



Imagier de la faune australienne, catalogue des peurs, Le Cauchemar du Thylacine est avant tout un album écologique qui rappelle que ce sont nos choix qui déterminent l’avenir des animaux qui peuplent notre planète et le notre.
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Les maisons des autres enfants

A partir de 8 ans



Ce livre déroutant et intriguant, aux perspectives étranges et aux allures d’estampe japonaise, nécessite de s’attarder. Cet album traite des maisons, de toutes les maisons, et plus particulièrement du souvenir que l’on en garde enfant… Habitants, décors, odeurs, bruits, sensations de vide ou de plein, l’auteur et l’illustrateur portent un regard nostalgique sur elles, riche en évocations.


Lien : http://bibliotheque.brest-me..
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Le cauchemar du Thylacine

Où vont les animaux une fois leur espèce complètement décimée? Le thylacine de Tasmanie le découvrira lors d'une quête fantomatique en compagnie du docteur Wallaby. À la fois mode d'emploi pour attraper les mauvais rêves et éloge funèbre pour animaux disparus, cet album terrifiant de vérité met en perspective la notion même de cauchemar. Non sans rappeler un tableau grotesque de Jérôme Bosch, Claudia Palmarucci fait de ce livre un tombeau dessiné pour les grandes pertes qu'a connues hélas notre planète.
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Le cauchemar du Thylacine

Chaque double page est une œuvre à part entière. C’est un véritable coup de cœur que ce livre pour moi, entre l’atlas animalier, le livre d’art et l’album jeunesse. Les dessins sont sublimes.
Lien : https://www.madmoizelle.com/..
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Le cauchemar du Thylacine

Tout le côté onirique du récit trouve écho dans le trait surréaliste et envoûtant de Palmarucci qui, depuis les pages de garde jusqu’à cette île des Ombres, renforce le côté obscur du récit. Magnifique.
Lien : https://www.ledevoir.com/lir..
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Le cauchemar du Thylacine

"La Partie" éditions, nous ne connaissions pas encore.

En revanche, Davide Cali, on connait bien l'auteur.

A quoi pense-t-il cette fois ?

Il rêve.

Enfin, plus exactement, il imaginera des animaux qui cauchemarderont.



Allo, docteur Wallibi? Je n'arrive pas à dormir. C'es terrible.

Notre campagne de malades dans le livre sera très sauvage.

Nous entendrons parler de Wombat, d'Echnidé. Plus le Wallibi.

Ne serions-nous pas en Australie ?

Il y a un diable! On nous a peut-être donné rendez-vous à côté: en Tasmanie!

Si c'est le cas, nous comprendrons bien que sur cette terre mystique le rêve soit si fort et difficile à dompter. C'est propre à sa culture de légendes.



Notre docteur Wallibi fera le tour des noctambules et l'illustratrice Claudia Palmarucci nous montrera à l'image de quoi se plaindront chaque animal.

Nous sourirons un peu en voyant ce qui les empêche d'atteindre la sérénité: eux-mêmes.

Dans l'obscurité totale, chacun d'entre eux représentera une menace sonore pour les autres, à coup de bruissements, de craquements, de grattement.





Sous-couverts de sa mission décalée, l'auteure nous parlera en définitive de la grande chaine alimentaire, c'est astucieux.

Elle ira bien plus loin avec le pauvre Thylacine qui n'arrive pas non plus à dormir.

Mais lui, ne rêvera de rien et cela l'angoissera terriblement.

Mais qu'est-ce qu'un Thylacine?

Allo Wiki?

"... Le thylacine, appelé également loup marsupial, loup de Tasmanie ou encore tigre de Tasmanie, est un mammifère marsupial carnivore de la taille d’un loup, au pelage tigré. Depuis 1936, l’espèce est considérée comme éteinte ; cependant les amateurs de cryptozoologie espéraient prouver la présence de thylacines en Tasmanie en 2013, puis plus récemment en 2017 et en 2018..."

Merci Wiki.



Si le Thylacine n'existe plus, dans ce cas en quelle époque sommes-nous ?

Sommes-nous au pays d'imaginaire ?



L'auteur Davide Cali aura une réponse simple à cela. La réponse sera douce-amère mais aussi fascinante.

Vous verrez.

Attention, l'album sera très singulier sur le plan des illustrations, à ne pas réserver à un public trop jeune.

Le graphisme intéressant et un peu cru rappellera les planches de naturaliste d'une autre époque, il y aura grâce à cela du dépaysement supplémentaire et un charme historique.



Nous saluerons la douce portée philo du propos un peu mystique.

Notre pied, à cheval entre le monde des vivants et celui des autres, nous fera un peu dépasser la leçon plus terre à terre des prédateurs de la jungle de la vie.

Au début les lecteurs pourront avoir l'impression de ne pas bien comprendre vers quoi l'auteur souhaitera nous engager.

Mais la poésie de ce monde animalier, naturel et réaliste, apportera une dimension étrangement belle et nous suivrons le fil d'aventure sans broncher.



Nous recommanderons l'ouvrage aux pré-ados intéressés par le cas des animaux en voie de disparition.

C'est à découvrir.
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