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Citation de joellebooks


Je me sentais fragile comme encore jamais dans ma vie. En bout de course. J’allais rendre les armes, accepter la défaite. Je me disais : cette fois j’y suis. Ça y est, je suis vieille. Mon corps s’est déglingué. Il ne pourra plus me porter à travers les forêts. Je le sais. J’ai alors tenté de récapituler : ses cuisses sont encore dures. Ses pieds restent sûrs et même révoltés, je n’ai jamais vu des pieds aussi révoltés, à déformer toutes les chaussures. Mais il n’a pas gardé un très bon dos. Ni des épaules solides. Ses genoux ne valent plus rien. Et ses hanches, bien que réparées l’une et l’autre, ne sont plus les mêmes. Alors, est-ce qu’avec un corps pareil, on peut encore crapahuter en forêt ? Non. Pourtant c’est là que je voudrais encore aller. Je ne peux parler que de là. Parler encore de la forêt, voilà ce que j’ai en tête, et sur le cœur, et dans la peau. Écrire encore un livre qui parlerait d’elle, la forêt sombre et velue.
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