La pièce garde le ton du roman.
Et, comme le roman, elle est des plus vivante et des plus actuelle.
Toutes les situations - théâtralement excellentes du roman de Mr Vautel - ont été exploitées habilement par les excellents écrivains dramatiques que sont André de Lorde et Pierre Chaine.
Cette comédie est une satire bon enfant, mais intelligente et qui frappe juste, des moeurs et des caractères d'à présent.
Le type créé par Mr Clément Vautel, déjà populaire dans l'esprit de milliers et de milliers de lecteurs, est devenu un magnifique personnage de Théâtre.
( Écrit dans "l'Excelsior" par Charles Méré à la suite de la représentation générale)
M. Plouvier ne semblait plus choqué par cette familiarité, ce bavardage trivial. D'un signe, il avait enjoint aux inspecteurs de se tenir à distance pour que l'écho d'une telle conversation — un peu compromettante — ne leur parvînt pas.
—Mon cher, répondit-il, je me promène, tout simplement. Et j'en fais autant tous les matins.
—C'est vrai, j'ai lu ça dans les journaux... Tu marches, tu respires, tu es libre une heure par jour.Mon pauvre vieux !
Le curé.- Aide-toi, le Ciel t'aidera ! ... Il faut vous dessaler un peu, mon enfant, ne pas rester là comme une empotée.
Vous êtes gentille, élégante ; mais tâchez de vous rendre un peu plus ... un peu plus piquante ! ... Un peu de coquetterie, même, c'est permis puisque c'est pour le bon motif !
Geneviève.- Là-bas, les Bonnes-Soeurs nous défendaient de mettre de la poudre, de nous friser ...
Le curé.- Ce sont de saintes filles, mais un peu arriérées ! ... Elles ne connaissent pas la vie ... Quand on a renoncé à plaire, ce n'est pas une raison pour en dégoûter les autres !
- Monseigneur, j'ai pensé que la charité devait avoir le dernier mot. Après tout, cette statuette, ce n'est rien : un morceau de bois sculpté et mal sculpté pour mon goût et celui de mes paroissiens et paroissiennes. Je l'ai transformé en quelque chose de vivant et même de divin, qui est le bonheur des bonnes gens auxquelles j'ai pu apporter quelques secours depuis trop longtemps attendus. Le Bon Dieu, celui qui n'est pas en bois et qui ne date pas du XIIIe siècle, car il est éternel, le vrai Bon Dieu ne doit pas m'en vouloir d'avoir ainsi tiré parti de son image, d'autant qu'il ne la trouve certainement pas ressemblante : pas possible qu'il soit si moche que ça !
C'est vrai, j'ai été un peu fort. J'ai dit, à propos du dernier mandement de Votre Grandeur sur la toilette des femmes à l'église, que le Bon Dieu préférait voir chez lui de jeunes et jolies chrétiennes, même décolletées, que tant de vieilles toupies collet monté dont la dévotion vient trop tard pour que ça lui fasse plaisir. Le Bon Dieu n'a pas assez de succès auprès des femmes qui font honneur à sa fabrication...
Et les grands chefs sont toujours moins durs que les petits.