Ceux qui laissent entendre que le « monde d’après » pourrait être à fois écologique, anti-urbain, solidaire et industriellement indépendant (sous-entendu à l’échelle de la France) ne proposent en réalité qu’une certitude : ce monde sera sans politique, c’est-à-dire sans devoir de régulation des innombrables contradictions dont cette crise est le révélateur.
Transgression, punition, rédemption
La première analyse convaincue est que la crise sanitaire n’est qu’un symptôme brutal, mais potentiellement rédempteur, de la crise écologique globale. Une sorte de vengeance de la nature sauvage que l’humanité aurait tant méprisée, et dont le viol l’expose à la multiplication des zoonoses.
La passion française pour la dénonciation des inégalités, dont l’accroissement semble acquis malgré les preuves du contraire (13), empêche d’aborder cette réalité autrement que sur le mode de l’indignation, de la déploration systématique, des comptes à rendre ou de l’appel à la revanche.