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Critiques de Condie Raïs (41)
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C2H4O2

Comme pour tout recueil de nouvelles je vais aborder les nouvelles une par une.



- Maneater : Nous suivons les aventures d'une jeune fille qui a un léger problème. Les personnes qui ont le malheur de la toucher meurt. C'est problèmatique. J'ai beaucoup aimé cette nouvelle. Elle donne le ton du livre à la fois horrible et drôle. En quelques pages l'auteure nous fait partager les sentiments de cette jeune femme. On ne sait pas si on doit la plaindre ou la livrer à la police. Une très bonne nouvelle qui donne envie de lire la suite.

- Pars vite mais ne reviens pas trop tard…: Que faire quand on est un auteur de polar mais que d'un coup on veut écrire des romans érotiques? Réponse hilarante dans cette nouvelle. Les premières pages correspondent à ses tentatives et je me suis totalement marré. C'est rare que j'éclate de rire devant un livre mais là je ne pouvais pas m'en empêcher. Si au début ça fait bizarre de voir que l'auteure s'est inscrite dans son roman c'est rigolo par la suite. Une excellente nouvelle à découvrir sans tarder. Rien que pour celle là cela vaut le coup de lire le livre. Un vrai plaisir.

- Harcèlement : Nous sommes ici dans la suite de la nouvelle précédente. Que faire quand on est amoureuse de ce qu'on appelle "la grande littérature" et que votre boss est fan de Marc Mussaut? On le harcèle avec des livres bien sur. Une véritable guerre à coup de nom d'auteur modifié. Un jeu de s'amuser à les reconnaitre. J'aime beaucoup la fin.

- Éloge de John Wayne : Un petit texte qui, comme son nom l'indique, est une éloge à John Wayne. Une des nouvelles que j'ai le moins apprécié. Elle dénote des autres.

- La petite fille qui n’aimait pas Noël : La première nouvelle un peu tragique de ce recueil. Une petite fille voit ses parents tristes devant ses yeux. Il ne lui parle plus et ne se parlent plus. La fin est très belle bien qu'attendu. Une nouvelle qui dénote vraiment par son caractère triste et son sujet.

- Décadences : Un homme sans le sou accepte un poste de gigolo et faire valoir pour 4000 euros par mois. Son job : coucher avec la maitresse de maison et servir de faire valoir à son mari pendant les orgies qu'il organise. Mais il doit aussi faire la moral à leur fille de 14 ans sur la sexualité. Bref une nouvelle où l'auteure revient à ses premiers délires. Ici on ne s'est pas comment se positionner tellement il y a des éléments différents. La fin n'est pas du tout comme je l'imaginais et c'est très bien. Je l'ai beaucoup aimé.



- Prospérine la louve : Nous passons à un sujet plus tragique qui est la seconde guerre mondiale où une femme est trainé dans la boue car elle a couché avec un allemand pendant la guerre. Elle part à la ville mais revient pour se venger de ceux qui l'ont meurtries. Une tragédie qui se dessine sous nos yeux sur un sujet assez grave qui a touché plusieurs femmes au sortir de la guerre.

- Métaphysique des mails : Quand deux professeurs de philosophie ne sont pas d'accord, le langage n'est plus aussi envolé que dans leurs livres. Une petite nouvelle qui remplit son rôle, à savoir nous divertir. Pas la meilleure mais sympathique quand même.

- Unga Bunga ! : Nous suivons les aventures d'un anthropologue qui as bien trop confiance dans le peuple qu'il a découvert. C'est triste de voir à quel point il ne voit pas qu'on se sert de lui. Une nouvelle qui dénote un peu dans la façon de l'écriture. On ne peut pas rigoler devant sa naiveté.

- Feline (Maneater 2)​ : Suite et fin des aventures de notre tueuse préféré. Ce que j'ai beaucoup apprécié dans cette nouvelle c'est qu'elle fait le lien avec les autres. On voit un file conducteur et cela me plait beaucoup. En gros ne passez aucune nouvelle vous pourriez le regretter.

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Le précepteur

Quand je l'ai commencé, je me suis demandée de suite .. "Dans quoi tu es tombé !!! "...

Marc hellsing professeur arrive dans une famille des plus sinistre et effrayante afin de donner des cours de français au fils de la famille. Le fils Norman est un psychopathe genre Hannibal Lecter qui aime faire souffrir... la petite soeur est la fille qui a joué dans l'Exorciste (elle tourne la tête, bave et jure comme un charretier )... la mère, c'est Morticia de la famille Adams en version nymphomane ... le mari, Victor est un sosie de Frankenstein ...et le valet ressemble à Lurch de la famille Adams ... bref, la famille idéale..



Maintenant que je vous ai planté les personnages... l'intrigue....

Mon dieu !!! Cela part dans tous les sens !!! J'ai eu l'impression que l'auteur s'est dit, je vais mettre tout ce que je peux dans le livre. Il y a des scènes de tortures, de sexe, de tortures, d'éducation, de tortures, d'action... je vous ais dit qu'il y avait des scènes de tortures? Bref, un vrai meli-melo qui m'a très vite lassé...

En conclusion, si vous avez envie de perdre du temps avec ce livre, n'hésiter pas
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Écrire et publier une saga érotico-sentimental..

Après lecture de ce petit guide, beaucoup de lectrice du genre n'en liraient plus.

Sérieusement, vous voulez savoir pourquoi les auteurs font des séries à X épisodes.... pourquoi les commentaires sont élogieux sur les sites de ventes... pourquoi les couvertures se ressemblent toutes ou encore... pourquoi vous avez l'impression que les histoires sont les mêmes?

Avec ce guide, vous saurez TOUT !

Que dire si ce n'est MAGOUILLES ET COMPAGNIE !!!

Je ne lis pas de la romance erotico-romantique mais... après avoir lu ce guide, j'en lirai encore moins :D
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80s

Si vous me lisez régulièrement, vous savez que Condie Raïs – au pseudonyme souriant - est une plume encore inconnue du grand public que je suis de près. Tout ce que j’en sais, c’est qu’elle est née dans la seconde moitié du XXe siècle, qu’elle partage son temps entre ses chats siamois, l'écriture et le vin blanc australien, qu’elle aime les Variations Goldberg par Glenn Gould - l'enregistrement de 1981 -, ne déteste pas les Rolling Stones et supporte courageusement ses voisins.

Son nouvel effort, nommé 80s, est une nouvelle sous-titrée Récit autobiographique ? ce qui n’avance pas le lecteur trop curieux sur la personnalité de l’écrivain, accroissant même le mystère puisque le narrateur est un homme ! D’où l’importance du point d’interrogation.

Venons-en à l’essentiel, le texte. Il s’agit de souvenirs liés à la découverte de la musique rock par un jeune garçon durant les années 80. A ce détail près, ironiquement souligné par le narrateur, que son initiation sera faite principalement de disques parus entre la fin des sixties et les seventies. L’âge d’or de ce genre musical, fait avéré pour tous les musicologues objectifs. La nouvelle débute comme une (bonne) chronique de Guy Carlier sur Guy Lux à la télé et les Rubettes en bande-son, avant d’élever le niveau du son - en volume comme en qualité - avec les Rolling Stones et la première guitare gratouillée. Défileront ensuite et en vrac, Pink Floyd, Neil Young, Led Zeppelin etc. et cette horrible faute de frappe dans le texte qui rebaptise le groupe de Mark Knopfler, Dire Staights (sic !). J’ai déjà lu cela cent fois, c’est vrai, Nick Hornby par exemple, mais j’aime bien me replonger dans mes propres passions

Condie Raïs écrit très bien, ce n’est plus une découverte, la lecture est réellement agréable, l’écrivain y ajoute des remarques pertinentes, « La découverte qu’un disque ne s’appréciait pas à la première écoute, mais au fil des écoutes, que le plaisir méritait la patience », ainsi qu’une ou deux réflexions sociales en fléchettes doucement vachardes.

Je reprendrai ce que j’ai déjà dit sur cet auteur ailleurs, quand Condie Raïs laisse tomber les dialogues – comme ici – le texte prend plus d’épaisseur ou d’envergure et j’attends toujours, son vrai roman. Celui où l’écrivain se lâchera pour de bon, arrêtant de tourner autour du pot, j’y vais – j’y vais pas, pour nous donner ce bouquin à l’écriture enlevée parsemé de vacheries qui est déjà son style, que j’espère vainement ?

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L'ombre d'un écrivain

Les trois personnages principaux de ce court roman se succèdent tour à tour en tant que narrateur : il y a Marc, l’écrivain à succès incapable d’écrire, et dont les multiples tentatives partent irrémédiablement dans tous les sens, Isabelle, la lectrice avertie et exigeante, admiratrice de John Fante, Brautigan et Bukowski et enfin, Condie, la mystérieuse voisine qui écrit les livres que Marc publie. On sait peu de choses de Condie si ce n’est qu’elle vit dans un petit appartement, avec deux méchants chats siamois, et qu’elle aime le vin blanc et la musique classique. Les livres aussi, et l’écriture, cela va sans dire.



Marc, qui s’occupe régulièrement des chats de sa voisine quand elle s’absente, lui confie un jour ses difficultés d’écrivain vélléitaire, incapable d’écrire une histoire cohérente, alors qu’il a pourtant toute la trame du récit en tête. Récit qu’il raconte d’ailleurs à Condie qui lui apporte, quelques jours plus tard, trois cents feuillets dactylographiés, auxquels Marc n’a plus qu’à ajouter les quelques descriptions auxquelles il tient tant, inspirées notamment par des brochures touristiques. Dans la foulée, Condie propose à Marc...



Lire la suite sur: http://lelivredaprès.com/mais-qui-est-vraiment-condie/

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L'ombre d'un écrivain

Marc est écrivain. Du moins il essaye de l’être. Il rêve d’écrire LE roman qui se retrouvera en tête de gondole de toutes les librairies, LA sublime histoire d’amour qui fera rêver des millions de lectrices. Il a d’ailleurs déjà toute l’intrigue en tête. Mais rien à faire: dès qu’il commence un chapitre, ça dérape. Et c’est pire encore lorsqu’il cherche à écrire LA scène d’amour du livre: tout finit toujours par partir en vrille, et lorsque ce n’est pas Elle qui pique une crise de nerfs à cause des cafards dans l’hôtel, c’est Lui qui se fait enlever par des terroristes. Il se lamente autour d’un verre de vin blanc chez sa voisine Condie Raïs, une vieille dame qui vit seule avec ses psychopathes de chats. Alors elle lui propose un étonnant marché. Ailleurs, Isabelle n’en peut plus: son supérieur, persuadé de lui faire plaisir, lui offre les romans de Marc Mussaut, l’auteur sentimentalo-commercial le plus à la mode du moment. Du roman de gare pour elle, qui ne jure que par Bukowski et Fante. Elle craint d’avoir des problèmes si elle refuse ces présents, mais elle ne peut se résoudre à s’en infliger la lecture. Commence alors un bras de fer littéraire orchestré en coulisse par une certaine… Condie Raïs.



Le début de ce roman est un régal. Chaque nouvelle tentative d’écriture de Marc m’a fait partir dans des fou-rires incontrôlables tant j’ai adoré voir se casser la figure les scènes d’amour stéréotypées au possible qu’il aligne les unes après les autres. Quant à l’histoire d’Isabelle, elle est elle aussi cocasse et piquante à souhait. Ah, tu m’offres un Marc Mussaut? Essaye donc un John Fante! La lutte est acharnée, et l’issue du combat est aussi prévisible qu’hilarante. Le ton est donné: ce roman est écrit avec une plume bien pointue qui n’hésite pas à aller jusqu’au bout tant dans la niaiserie de l’un que dans l’intellectualisme abstrait de l’autre. La confrontation entre les extrêmes littéraires fait des étincelles et c’est réellement jouissif.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là: autour de Condie Raïs, Marc et Isabelle vont bien entendu se rencontrer. Car Marc a grand besoin d’être coaché: il ne veut pas écrire, il veut vendre! Autrement dit, il n’a rien compris à la littérature. Et si Isabelle pouvait lui réexpliquer quelques bases? Le duo part dans des aventures intellectuelles et matérielles aussi inattendues que tordantes pour un final explosif. Et là où c’est fort, c’est que, conformément à ce qu’il promeut, ce livre ne vous fournira pas les fins heureuses telles que vous les espérez dans un roman, et vous emmènera là où vous ne vous y attendez pas. Susceptibles s’abstenir néanmoins: le livre ne fait aucune concession à la littérature dite commerciale et ses adeptes. A prendre donc avec une bonne dose de second degré, quel que soit votre camp!

Excellent et incisif.
Lien : http://mabouquinerie.canalbl..
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L'ombre d'un écrivain

A l’écoute de ses lecteurs, Condie a repris deux de ses textes pour en faire un court roman, L’ombre d’un écrivain. Je ne pouvais qu’accepter de le lire pour mon plaisir et pour suivre cet auteur ( je crois qu’elle n’aime pas le mot "auteure") qui se débat courageusement dans le monde infernal de l’édition.

Ce court roman est d’ailleurs une illustration des difficultés de l’écrivain moderne. Et c’est avec un humour grinçant que Condie se moque des grandes maisons d’édition et des auteurs "populaires" qui écrivent souvent et rapidement des romans commerciaux principalement appréciés par le lectorat féminin ( là, je m’insurge un peu contre ce sexisme un peu facile).

" Eh bien un nullard dénué de la moindre once de talent peut vendre des millions de livres, tandis qu’un surdoué peut passer sa vie sans le sou."

Condie s’en va en guerre en n’hésitant pas une seconde à donner comme nom de plume au personnage de Marc Lévy, écrivain débutant sans succès, Marc Mussaut. N’y voyez aucune allusion douteuse puisque c’est simplement la contraction des débuts de Muscadet et Sauternes, deux vins blancs très appréciés de la voisine de Marc, Condie qui deviendra son nègre.

Face à ce jeune écrivain qui cherche le succès facile, intervient le personnage d’une autre nouvelle du premier recueil, Isabelle, une jeune femme passionnée de littérature anglo-saxonne ( Fante, Bukowski, Brautigan…), comme quoi toutes les femmes ne lisent pas que de la romance et du SM. Licenciée par un patron borné, elle deviendra par l’intermédiaire de Condie, le coach de Marc.

" La puriste de la belle littérature qui chaperonne l’écrivain le plus fadement commercial de la décennie, il fallait le trouver."

Condie Raïs parvient avec une histoire simple et emplie d’humour à montrer du doigt les failles du milieu littéraire. Il ne faut pas généraliser et fort heureusement, les maisons d’édition publient de grands auteurs mais il est sûrement vrai ( avis de néophyte car je ne connais pas le quotidien du monde littéraire) qu’un roman facile avec une grosse promesse de tirage séduira plus rapidement qu’un premier roman original et courageux.
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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C2H4O2

Si je résume, j’ai apprécié 4 nouvelles des 8, mais l’ensemble m’a profondément ennuyée. Les 4 que j’ai aimé, c’est surtout pour leur humour ou idée qui m’a faite bien rire où apprécier l’ensemble de l’histoire. Je n’ai eu aucune affinité pour les autres et ça m’a ennuyé au point de devoir poser le livre, reprendre, sauter des chapitres etc.



En fait, j’adore les idées de l’auteur, j’adore les trames générales, enfin les grandes lignes des histoires (même sur les nouvelles que je n’ai pas aimé) mais sa plume m’endors (même dans les nouvelles que j’ai apprécié) et il y a, je trouve, trop de longueur. C’est le pourquoi de mon avis mitigé. En fait, il faut vraiment aimer le style de l’auteur, je n’accroche pas pour ma part, alors que d’autre oui.
Lien : http://helran.fr/2012/11/22/..
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L'ombre d'un écrivain

Marc veut devenir écrivain, il a des idées, mais pas de technique ni de style. Il habite l'appartement à côté de Condie Raïs, une femme alcoolique, qui fume cigarette sur cigarette, et qui vit avec deux chats psychopathes. Après en avoir en avoir parlé autour d'un verre, elle lui propose quelques jours plus tard un manuscrit auquel il ne reste plus qu'à ajouter des détails. Commence alors pour Marc une véritable ascension vers le succès.



Ce roman, assez court, est l'oeuvre d'une "auteure" que j'avais déjà lue et appréciée dans C4H402. Après le succès de ses nouvelles, elle en a tiré une histoire plus étoffée et ce roman a vu le jour. Les lecteurs des nouvelles reconnaîtront immédiatement les passages tirés des nouvelles mais ce déjà-vu ne persistent pas au delà de quelques pages.



L'ombre d'un écrivain est d'un style très fluide, il ne s'apesantit pas de détails inutiles et laisse au lecteur le loisir de s'amuser, il y a beaucoup d'humour dans ces pages, et de réfléchir sur la valeur de la vie et la recherche du bonheur.



Vous y trouverez un auteur à succès, malheureux, et une jeune femme, différente, sans le sou, mais heureuse, et face à eux deux, buveuse comme un trou, fumeuse comme un pompier, mélomane, Condie, qui joue avec les deux jeunes gens, avec leurs sentiments.



Un roman qui se lit avec beaucoup de facilité, avec un humour juste, pas trop et juste assez, une moralité empreinte de bon sens, et surtout qui sent le plaisir d'avoir été écrit.



Je remercie l'auteure, Condie Raïs, pour m'avoir fait parvenir son ouvrage dédicacé.
Lien : http://skritt.over-blog.fr/a..
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L'ombre d'un écrivain

Condie Raïs a combiné dans ce roman « Pars vite mais ne reviens pas tard » et « Harcèlement ». Deux nouvelles que j’avais vraiment bien aimé. A tel point d’ailleurs que je m’en souvenais très bien des mois après. La combinaison marche plutôt bien et on retrouve tout ce que j’avais apprécié dans le recueil de nouvelles.

Chaque chapitre reprend le point de vue d’un personnage. Ainsi, on se partage les points de vue de Marc, Isabelle et Condie. Un trio de choc où chacun a son rôle. Marc est donc l’écrivain qui ne sait pas écrire, Isabelle est la secrétaire avec un vrai bagage littéraire et Condie – oui, même nom que l’auteur – est la voisine alcoolique qui pond des romans commerciaux – je dis bien « pondre » parce qu’on a vraiment aucune idée de où elle sort les romans même si elle dit qu’elle les écrit.

Le roman est court et les personnages ne sont pas très développés. On en sait le minimum sur eux et tout tourne autour de la littérature. Ils sont même un peu cliché et dans la caricature, mais c’est aussi pour ça qu’on les aime bien et qu’ils nous font rire. Dans les nouvelles, on avait à peine le temps de s’attacher à eux, mais dans le roman, on prend à goût à leurs conversations, leurs réactions et on a vraiment envie de voir où tout cela mène.

Pour moi, ce qui caractérisait la plume de Condie Raïs était un humour noir bien cynique, du deuxième degré et une plume vraiment agréable à lire. J’ai retrouvé tous ces éléments dans ce court roman et j’étais ravie ! J’ai vraiment aimé relire les deux nouvelles qui forment les premiers chapitres. Puis après, Marc et Isabelle se rencontrent. Les circonstances sont pour le moins inattendues.

La fin était tout aussi inattendue. C’est la fin qui m’a permis de me rendre compte que Condie Raïs était finalement aussi bien l’auteur que le personnage principal de ce roman. En tout cas, c’est comme ça que je l’ai interprété. C’est par elle que tout arrive, grâce à elle que Marc connaît le succès, qu’il rencontre Isabelle et que ce petit trio continue à fonctionner – à coup de bouteilles de vin blanc et de cigarettes.

J’ai trouvé qu’avec ce roman, l’auteur avait pris plus d’assurance. Elle prend plus de liberté, pousse la caricature. Elle a une nette préférence pour ses personnages féminins, car Marc et les autres représentants du sexe masculin, ne sont pas montrés sous leur meilleur jour !

Dans ce roman, on y célèbre du John Fante, du Philip Roth, la littérature avec un grand L. Je me suis un peu sentie inculte par moment, il y a de nombreuses références des géants de la littérature qui sont dans mes bibliothèques mais auxquels je ne me suis pas encore attaqué ! Du coup, ça m’a bien donné envie de m’y mettre. Fans de Guillaume Musso et autres romans « commerciaux », prenez ce roman au second degré car les critiques ne sont pas douces!

Si vous cherchez un roman court, plein d’humour, qui sort des sentiers battus et qui peut vous faire passer un bon moment, n’hésitez pas !
Lien : http://latetedansleslivres.w..
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L'ombre d'un écrivain

Condie Raïs est née dans la seconde moitié du XXe siècle. Elle partage son temps entre ses chats siamois, l'écriture et le vin blanc australien. Elle aime les Variations Goldberg par Glenn Gould - l'enregistrement de 1981 -, ne déteste pas les Rolling Stones et supporte courageusement ses voisins. Telle est la biographie sommaire dont nous disposons concernant cet écrivain œuvrant sous pseudonyme. Elle est l'auteur d'un recueil de nouvelles C2H4O2 et d'un premier roman L'Ombre d'un écrivain, tout juste paru.

Si vous avez lu son recueil de nouvelles - et pour peu que vous lisiez à voix haute - les premières pages du roman vont résonner familièrement à vos oreilles. Rassurez-vous c’est normal car L’Ombre d’un écrivain est bâti sur deux textes qui y étaient inclus, Pars vite mais ne reviens pas trop tôt et Harcèlement. Dans le premier, Marc tente d’écrire un roman sentimental mais n’y parvient pas, sa voisine Condie Raïs va lui servir de nègre, tandis que dans le second, Isabelle, une stagiaire, se voit offrir un roman par son chef de service, un roman tellement nul qu’à son tour elle propose un livre à son patron, confrontation idéologique farfelue qui s’envenimera. Si cette longue phrase vous semble familière elle aussi, c’est encore normal, c’est un copier/coller extrait de ma chronique consacrée en son temps à C2H4O2 !

Le point commun à ces deux nouvelles, la littérature, l’art d’écrire, le monde du livre, et sur ces deux pierres habilement jointes, l’écrivain Condie Raïs construit son premier roman. On retrouve donc le ton humoristique, voire sarcastique parfois, qui fait le charme des écrits de la dame. Tout comme Condie Raïs, écrivain mais personnage du roman est une sorte de Deus ex machina, recluse dans sa tanière entre ses chats et son vin blanc, qui tire les ficelles des destinées de Marc et Isabelle, Condie Raïs l’écrivain réel, se joue de ses personnages pour se moquer du monde littéraire. Ou du moins, des acteurs d’une certaine littérature. Ces écrivains qui débitent du livre comme on vend du pain, ces épais bouquins qui sont vides de sens comme de style mais riches de marketing.

Quand Marc prend conscience de sa situation « Ce n’est pas la seule que ça agace, j’imagine. Elle méprise ce que j’écris et je gagne beaucoup d’argent avec, alors qu’elle accorde une place très importante à la littérature, elle la place au-dessus de tout », s’adresse-t-il à Isabelle devenue son coach ou à Condie Raïs son nègre ? A moins plus certainement, que la vraie Condie Raïs ne révèle ses propres sentiments. Tout le roman est une mise en abime vertigineuse, la Condie du roman étant le double de la Raïs de la vie réelle, Docteur es-lettres Condie et Miss Raïs.

Dans ces conditions, on pourrait aussi voir dans ce roman, comme un ressentiment personnel de l’écrivain envers le monde de l’édition. Connaissant très sûrement ce milieu de l’intérieur, elle en a mesuré les limites et ne voulant pas s’abaisser à en suivre les coutumes dégradantes pour l’honnêteté intellectuelle, elle a préféré opter pour l’autoédition ? Psychologie de bazar, je m’égare…

La seule critique négative que je puisse faire sur ce roman, il ne faut pas non plus être aveugle, il est fait de dialogues exclusivement et parfois ils me semblent un peu faibles, de plus cette forme d’écriture ne permet pas d’asseoir un style facilement ou de créer cette fameuse mélodie qui fait dire avec justesse à l’un des personnages « Je suivrais un écrivain n’importe où à condition que sa petite musique me plaise ».

Revenons à l’essentiel, le roman est bon et drôle pour de multiples raisons, un certain ton où l’humour sert de vaseline aux piques lâchées de-ci de-là envers le monde littéraire, ses références amusantes (même si parfois faciles) à des écrivains connus qui deviennent sous sa plume, Christine Angrot, Angélique Nortombe etc., ses clins d’yeux discrets au cinéma, j’ai cru deviner une ou deux bribes de dialogues de films, à moins que ce soit mon imagination… De plus, en glissant les noms d’écrivains qu’elle admire tels John Fante, Charles Bukowski, Philip Roth ou d’autres, le lecteur se sent en terrain ami. C’est là l’un des points forts du roman de Condie Raïs, elle sait créer des liens de connivences avec ses lecteurs.

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Unga Bunga!

Souvenez-vous, j’avais découvert Condie Raïs (à moins que ce ne soit l’inverse) il y a quelques semaines et j’avais été assez favorablement impressionné par son recueil de nouvelles C2H4O2 pour en faire la critique ici. Elle nous revient avec un nouveau texte d’une grosse quinzaine de pages, mystérieusement nommé Unga Bunga !

La nouvelle est sous-titrée « Récit anthropologique » et pourrait faire fuir les lecteurs effrayés par un texte qui trouverait sa place dans une bibliothèque aux côtés des ouvrages de Claude Lévi-Strauss. Ceux-là ne connaissent pas Condie Raïs ! Ici nous sommes au rayon humour.

Adoptant le ton des récits des explorateurs du XIXe siècle ou de Jules Verne, Condie Raïs imagine le Journal du docteur John Willems, parti en Mongolie orientale en 1892 pour une mission d’anthropologie sociale et religieuse chez le peuple Tikrit pour prolonger les travaux du professeur Vanderbilt son « bien aimé maître ». Le récit s’étale entre le 3 mai et le 4 juin 1892, date des dernières notes prises par le docteur John Willems, dont on eut plus jamais de nouvelles. Ce Journal fut découvert plus tard, par une autre expédition dans la région, sans qu’aucun fait tangible ne corrobore l’existence de ce peuple.

John Willems, parti seul sur son âne Victor, « après plus d’un mois de marche à travers les plaines arides et glacées », tombe par hasard sur un camp Tikrit. Le barrage de la langue inconnue ne facilite pas la compréhension et c’est sur cet élément de quiproquo que Condie Raïs va s’appuyer pour entrainer le lecteur dans un récit très drôle dont le point d’orgue bien que graveleux – « un rite d’intronisation »- fait référence au film Délivrance de John Boorman (on sait que l’auteur est cinéphile) et à Silvio Berlusconi !

L’explorateur, pense être accepté lentement mais sûrement par les indigènes, optimisme de celui qui voit l’étranger comme un ami potentiel, donnant des explications positives a posteriori, à des faits que le lecteur, interprétera lui, d’une manière diamétralement opposée.

Le style littéraire pastiche merveilleusement bien les références citées plus haut et le texte est plaisant à lire, même si - peut-être suis-je trop bien en phase avec l’auteur – le déroulé du scénario n’offre pas vraiment de surprises ; par exemple, le titre ne m’a pas semblé aussi mystérieux que je vous l’ai laissé croire au début de cette chronique, j’en subodorais la signification… Ce qui m’amènera à cette réflexion, attention, l’humour est une donnée fragile surtout quand il est conditionné en petit format comme la nouvelle et pour peu que le lecteur soit exactement sur la même longueur d’onde intellectuelle que l’écrivain, l’effet recherché risque de ne plus trouver sa cible.

Bien entendu, une fois encore, j’attends avec intérêt la suite de la production de ce « jeune » écrivain.



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C2H4O2

Condie Raïs nous offre un petit recueil de nouvelles totalement décalé.



Grosso modo, j’ai eu le droit à toutes sortes d’émotions qui se sont pointées en lisant ces petites histoires… Agacement, surprise, rires, approbation, tout y est passé. C’est crevant, mais concrètement je me suis bien éclatée.

Les nouvelles sont très courtes (voire trop courtes, j’en aurais bien reprise une petite dose, de son Chardonnay), très faciles à lire, dans un style que j’affectionne tout particulièrement.



Mais bon. Un plaisir vient rarement seul, n’est-ce pas ? Dans C2H4O2, il y a certaines petites choses qui m’ont (franchement) agacées (faites pas les surpris, j’vous avais bien dit que mon niveau émotionnel avait fait du yoyo).



Je vous épargne les fautes d’orthographe et de typographie. Ça, je pardonne volontiers (on en fait tous, moi la première).

Ce qui m’a dérangé dans ce petit recueil, c’est la façon dont sont traités les écrivains sentimentaux (légèrement connus, et légèrement commerciaux). Le narrateur (je ne dis pas auteur parce que je n’ai pas encore pénétré l’antre de son esprit), il ne les aime pas… Mais alors pas du tout. Prenez par exemple Marc Lévy. Eh bah, je confirme, c’est vraiment pas sa came, ce style de romans… Mais du coup, il s’attaque à l’écrivain (un peu gratuitement faut bien l’avouer, et un peu méchamment)…

J’ai trouvé ça un peu limite. Non pas que j’apprécie particulièrement Marc Lévy et ses romans, mais là, j’ai pas trouvé ça tellement drôle. Du coup, ça a dérangé mon petit cœur endurci, et j’me suis retrouvé à avoir (à moitié) pitié d’un écrivain dont la seule vue des romans me donne de l’urticaire.



Bref, j’me rends compte que j’ai parlé de cette p’tite chose qui m’a gênée pendant plus longtemps que prévu, alors que finalement, passée les deux premières nouvelles, j’ai vite mis de côté tout ça. Aux oubliettes Marc Levy, Guillaume Musso et tout le toutim.



Les autres histoires, je les ai adorées, avec une mention spéciale pour Harcèlement et son éloge de Bukowski (ahhhh… Bukowski ! Je me pâmerais presque en entendant son nom). Eloge de John Wayne et Métaphysique des mails valent aussi leurs petits pesants d’or…



Non, clairement, faut quand même le lire, ce petit e-book. Il vaut le coup, en particulier pour le cynisme maitrisé (la plupart du temps) de l’auteur. Elle a su me faire rire. Elle a su jouer avec les mots. Et surtout, elle a su me toucher grâce à son style. Et ça, c’est pas facile !



D’ailleurs, je ne vais pas terminer cette longue chronique sans remercier Condie Raïs pour le généreux envoi…
Lien : http://arale-books.over-blog..
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C2H4O2

Un recueil de nouvelles au cynisme bien tranchant et plein d’humour noir. Au final, on passe un bon moment lecture et on le lit facilement. Les nouvelles n’ont pas vraiment de liens les unes avec les autres et il n’y a pas d’histoires qui finissent bien ou de personnages attachants. Mais entre deux gros livres, il est rafraichissant de se plonger dans un recueil de nouvelles sans prises de tête ! J’ai particulièrement aimé la nouvelle Pars vite mais ne reviens pas trop tard qui se penche sur le travail d’un écrivain qui essaye d’écrire une scène d’amour qui à chaque fois dégénère de manière assez tragique.

A déguster avec un bon verre de vin à portée de main !
Lien : http://latetedansleslivres.w..
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C2H4O2

C’est le bon côté des choses quand on tient un blog, parfois les lecteurs vous font des cadeaux, comme ici quand l’auteure m’a contacté pour me proposer son ouvrage. Je le répète à chaque fois dans cette situation, je ne connais pas l’écrivaine et ma critique sera impartiale comme j’en avais prévenue Condie Raïs avant de la lire.

J’ai bien entendu cherché à savoir qui était cette Condie Raïs, dont le nom ressemble fort à un pseudonyme, qu’elle m’en excuse si je me trompe. Sur Internet j’ai trouvé un site la définissant ainsi : « Condie Raïs est née dans la seconde moitié du XXe siècle. Elle partage son temps entre ses chats siamois, l’écriture et le vin blanc australien. Elle aime les Variations Goldberg par Glenn Gould – l’enregistrement de 1981, que ce soit bien clair -, ne déteste pas les Rolling Stones et supporte courageusement ses voisins. Elle est l’auteur d’un recueil de nouvelles, C2H4O2 , mais refuse obstinément de créer un blog, un forum ou un site web, parce qu’elle a passé l’âge de ces gamineries. »

Très étrangement, c’est exactement le portrait que j’en aurais fait après avoir lu son recueil de nouvelles, car ces éléments de biographie sont ceux qu’on retrouve dans certains de ses textes, où elle a l’audace amusante de s’introduire comme personnage, tout comme Michel Houellebecq l’avait fait dans La carte et le territoire. Personnellement, j’aurais ajouté une autre information, Condie Raïs est certainement cinéphile, non seulement parce que le titre de son recueil C2H402 est la formule de l’acétate de cellulose, utilisé dans les pellicules photographiques ou dans les négatifs de caméra mais surtout parce que ça se devine dans la nouvelle Eloge de John Wayne, un superbe hommage, plein d’humour et de connaissance de son sujet, au mythique héros des westerns de notre enfance.

Et de l’humour, ce recueil de huit nouvelles n’en manque pas. Humour noir ou pince-sans-rire, le sourire est toujours aux lèvres du lecteur. Pourtant certains textes pourraient être dramatiques, La petite fille qui n’aimait pas Noël par exemple, la chute répond à toutes nos interrogations soulevées par sa lecture et nous confronte à notre plus grande surprise à la mort. Prospérine la louve n’est guère plus amusant à première vue, après la Libération une femme amoureuse d’un Allemand et lynchée par les villageois revient au pays pour se venger des Hommes et de Dieu.

Certaines nouvelles sont plus franchement drôles, Harcèlement, une stagiaire se voit offrir un roman par son chef de service, un roman tellement nul qu’à son tour elle propose un livre à son patron, confrontation idéologique farfelue qui s’envenimera.

Je distinguerais particulièrement, Pars vite mais ne reviens pas trop tôt, Marc tente d’écrire un roman sentimental mais n’y parvient pas, sa voisine Condie Raïs (délicieuse mise en abime) va lui servir de nègre, si le texte est excellent pour plusieurs motifs comme la plongée dans la vie d’écrivain, j’ai trouvé la fin un peu faible néanmoins. Avec Maneater, un texte proche du fantastique, une jeune fille voit mourir dans les heures qui suivent, tous les gens qu’elle touche, un bijou d’humour noir. La nouvelle, Décadences, est un pastiche de Philippe Djian, un riche bourgeois paye grassement un type pour qu’il soit l’amant de sa femme qui s’ennuie, ce qui n’était pas prévu c’est qu’il se tape la fille aussi et qu’elle meure assassinée. Seul le dernier texte, Métaphysique des mails ne m’a pas convaincu, même si le résumé paraît drôle, deux intellectuels s’échangent des mails à propos d’une controverse philosophique entre Emmanuel Kant et Benjamin Constant, puis le ton dégénère et devient engueulade digne de poissonnières.

Si vous m’avez suivi jusqu’ici, vous avez compris que j’avais beaucoup aimé le bouquin. Je terminerai donc ma chronique par deux souhaits, que Condie Raïs continue à écrire et que les lecteurs se ruent sur son méritant effort.



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C2H4O2

Avis et petite interview de l'auteur!



Sous ce titre original - qui a attiré l'attention de la scientifique que je suis - se cache un sympathique recueil de nouvelles. Difficile façe à un ensemble aussi hétérogène de trouver un qualificatif qui s'applique à toutes. Disons que l'humour qui se dégage de ces récits est le point commun qui en fait le charme.

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J'ai beaucoup apprécié les premiers textes, leur humour incisif, les clins d'oeil - ou les coups de griffes - en direction de quelques auteurs contemporains à succès. Musso et Lévy en prennent adroitement pour leur grade!



J'ai aimé aussi la mise en abyme de l'auteure à l'intérieur de ses récits, à travers le personnage de Condie Raïs, une voisine de palier, type même de la vieille-fille-aux-chats, portée sur la bouteille. Cette bravade ne peut que nous attirer un sourire de connivence.



C'est donc une solide personnalité d'auteur que l'on ressent à travers cette lecture et si je n'ai qu'une chose à regretter c'est que cette cohérence de l'écriture et du ton ne trouve pas un écho dans la construction même du recueil. Les premières nouvelles semblent liées, mais les suivantes détonnent. C'est tellement plus agréable quand on sent que le recueil n'est pas un regroupement aléatoire d'oeuvres mais une oeuvre à part entière!



Un roman entier fait de cette écriture et de ce ton là, ce serait tout ce que j'aime!



[ Impressions sur chaque nouvelle sur Tale Me More ]



Mini interview de Condie Raïs:



Sound - Si j'ai bien compris, Condie Raïs est un nom d'emprunt et vous avez publié d'autres ouvrages sous votre véritable nom. Avons-nous le droit d'en savoir plus? C'est une identité très secrète? Un peu secrète? Faussement secrète et je suis la seule gourde à ne pas savoir?



Condie Raïs - C’est en effet un pseudo et je coche la case « Très secrète » ! Et vous n’êtes pas une gourde, parce que je m’en serais rendue compte en vous lisant et que je ne vous aurais certainement pas envoyé mon travail en vous demandant de le critiquer – d’ailleurs, je ne sais toujours pas en répondant à vos questions quelle est la teneur de votre chronique… Si ça se trouve, c’est moi la gourde, qui me fais descendre en flèche et répond gentiment à ces questions !

Ce que l’on peut savoir ? Je travaille depuis vingt ans dans l’édition, pour une maison très sérieuse. J’écris des livres sur l’histoire et sur la géopolitique. C’est pour cette raison que je ne lève pas le voile sur Condie Raïs : on ne mélange pas les genres. N’allez pas croire que je me prends pour quelqu’un d’important, hein, et que je m’amuse à entretenir un suspense quelconque. Je ne me prends même pas pour un écrivain, vous voyez… J’en suis fort loin.



S. - Mais Condie Raïs apparaît aussi dans vos nouvelles : elle vit seule avec ses chats, du vin et de la musique. Pourquoi ce personnage? Et pourquoi a-t-elle à la fois tant et si peu de place?



(Suite sur Tale Me More)
Lien : http://talememore.hautetfort..
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C2H4O2

C2H402 est un recueil de nouvelles dont le personnage central, mais non principal, est Condie Raïs. Avec beaucoup d’auto dérision, l'auteur s'affuble d'un défaut, celui il paraît que tous les bons écrivains ont, et qui restent dans l'ombre – les écrivains par leur défaut – et dont le talent se révèle uniquement post-mortem, vous l'aurez deviné, ne serait-ce qu'en regardant la couverture, c'est l'alcoolisme. Donc, Condie Rais est le personnage central de ces différentes nouvelles qui se suivent. Elle participe au succès d'un écrivain de roman à l'eau-de-rose en lui écrivant la trame de ses romans, puis lorsque le succès arrive et qu'il déménage, il est remplacé par une jeune femme. Elle perd son stage grâce à Condie Raïs qui ne supporte pas qu'elle se fasse marcher sur les pieds par un supérieur envahissant, bouffi de bonnes intentions, bête comme ses pieds. Ce recueil s'égrène au fil des nouvelles avec comme toile de fond une alcoolique amoureuse de siamois irascibles, et comme couverture les défauts d'une société superficielle. Certaines nouvelles sont décalées par rapport à la trame principale mais restent dans le ton voulu et particulièrement les trois dernières qui sont réellement criantes de vérité quant aux relations sociales.



Une écriture aisée qui met en valeur le récit, fluide et entraînante, nous permettant de nous imprégner de chaque nouvelle avec beaucoup d'intérêt. Des textes à l'humour acide, piquant, acéré, caché sous une couche de dérision, de constat des travers de tous. Des nouvelles différentes, contemporaines. Un vrai plaisir de découvrir cette auteure. Un autre atout avant de finir, c'est le professionnalisme concernant la mise en page, pas de faute, ni de coquille, une syntaxe impeccable. En un mot, ou plutôt deux, ou peut-être trois... A découvrir absolument.
Lien : http://skritt.over-blog.fr/a..
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C2H4O2

Dans ce recueil qui porte pour titre la formule chimique de l’alcool, on croise toute sortes de personnages politiquement incorrects. Une jeune femme se rend compte que tous ceux qui la touchent finissent par mourir, assez vite; avec cynisme et résignation, elle s’emploie à choisir ses amants en sachant qu’une mort inattendue et parfois grotesque les attends au coin de la rue. Un écrivain s’acharne à vouloir écrire un roman sentimental mais ne peut s’empêcher de faire tourner au vinaigre la passion de ses héros; il demande de l’aide à sa voisine de palier, une certaine Condie Raïs, moyennant quelques verres de vin blanc. Une employée subit les assauts livresques d’un collègue avec qui elle se lance dans un véritable harcèlement littéraire mutuel; de quoi aller confier ses états d’âme à Condie autour d’un verre de Chardonnay. Un vibrant éloge à John Wayne s’applique à nous démontrer qu’il n’est pas mort, non, John Wayne est partout! Quand à cette petit fille, elle n’aime pas Noël, parce qu’elle n’aime pas que papa et maman ne la regarde plus du tout et ne pensent qu’à cuver leur alcool en regardant tristement par la fenêtre. Un gigolo payé par un milliardaire pour amuser sa femme se voit étendre ses fonctions à celle de directeur de conscience pour leur fille adolescente. Et Prospérine, la paria qui a osé coucher avec un boche, bannie du village avec son enfant à naître, prépare sa vengeance. Quant à ces deux professeurs de philosophie si courtois, un rien peut faire dégénérer leur échange de mail en véritable pugilat.



Mais quel régal! Je crois que Condie Raïs a trouvé en moi son public idéal. D’abord parce que j’aime les nouvelles, celle qui profitent de leur forme courte pour aller à l’essentiel et agir comme une pointe. Et ici, on a tout ce que j’aime. Une pointe de fantastique, du vrai, celui qui ne s’explique pas, qui ne fait pas intervenir de grands éclairs magiques mais qui s’insinue dans notre quotidien avec son petit malaise, qui remue quelque chose d’à la fois attendrissant et terrifiant. Un art de la chute, qui manipule volontiers un lecteur sur un sujet profondément malsain. Une décadence affichée: sexe, alcool, amoralité. Une mise à distance intéressante, puisque l’auteur met son propre personnage en scène, en vieille dame aux chats accros aux livres et au pinard. Et surtout, l’humour, mais un humour noir, caustique, grinçant, sur des sujets dont tout le monde ne rit pas, qui fustige les effets de mode en librairie, le pseudo-savoir-vivre intellectuel universitaire, les pudeurs archaïques. J’ai tout simplement adoré la bagarre livresque: “Ah tu m’offres le dernier livre de Marc Mussaut? Tiens, prends-toi donc un bon John Fante, on verra si tu t’en relèves…” Jouissif! Sans parler de l’échange de mail entre les deux philosophes qui dégénère et où l’on passe de “Permettez-moi de vous féliciter chaleureusement pour votre excellentissime article” à “ Tu te prends pour un philosophe, mais tu n’es qu’un vulgaire étron pendu à ma godasse !” Et si le sarcasme et le cynisme des premières nouvelles m’ont fait glousser de plaisir, les suivantes m’ont parfois émues aux larmes tant elles soulèvent des sujets poignants et tabous. J’en aurai voulu encore.
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C2H4O2

beaucoup d'humour dans ces petites nouvelles, un plaisir de lecture par temps de grisaille. Mon seul regret: Ne pas savoir ce que deviennent notre jeune sociopathe et Condie Raïs. Et oui l'auteur se met en scène, elle et d'autres auteurs (leurs noms ont été changés pour des raisons d'anonymat).

Les trois premières nouvelles ont un fil conducteur des plus étranges mais qui m'a fait sourire.

Maneater: J'ai aimé le concept de cette héroïne serial killeuse malgré elle et qui fini par l'assumer. J'ai aimé son caractère, mordant et réaliste. J'ai regretté de ne pas la suivre plus longtemps. Quelle histoire! Quelles possibilités!

Pars vite mais ne reviens pas trop tard...: Au départ je me suis demandée où voulait en venir l'auteur. Et le récit prends un virage avec l'entrée de la voisine. Cette voisine bien mystérieuse, troublante. Où part elle? Pour qui travaille t elle? Ses chats sont ils des sociopathes? Ici on découvre les affres de l'écrivain face à la page blanche. Certes la solution adoptée par Marc, le héros (mais est ce vraiment lui le héros de cette nouvelle?), n'est peut être pas la plus courante!

Harcèlement: Gros éclats de rires!! Là aussi j'aurai aimé connaître le destin d'Isabelle. Parviens t'elle à ses fins avec l'autre! Arff, Arff! J'imagine bien les titres des journaux! Ici beaucoup d'allusions aux auteurs contemporains, pas forcément tendre mais férocement drôle! On retrouve la chère voisine de la deuxième nouvelle. Et ce personnage devient encore plus mystérieux! Je ne peux en dire plus sans gâcher la surprise de la nature du harcèlement!

Eloge de John Wayne: Pas forcément ma préférée mais pour ma défense je suis une bille en westerns, donc je suis passée à côté des références. Par contre j'ai aimé la chute et le mode de raisonnement. Ah la magie de l'esprit humain!

La petite fille qui n'aimait pas Noël: Ici on suit une petite fille qui voit ses parents sombrer dans la mélancolie et l'alcoolisme. Au bout d'un moment la fin devient prévisible! Moins d'humour que dans les autres nouvelles mais une vision assez juste des relations parents-enfants.

Décadences: Là par contre je me suis laissée avoir par la fin. On suit un gigolo, employé par un mari pour coucher avec sa femme et participer à des parties fines. Vous trouvez ça glauque! Le pire vient avec la fille de ce couple. Elle a quatorze ans et pose problèmes. Et bien nos amis aux moeurs dépravés demandent au gigolo de parler à la jeune fille. C'est une descente dans un univers sordide et illogique. Ces parents demandent à leurs enfants d'avoir des valeurs et des comportements que eux n'ont pas. Et ces braves gens s'étonnent que les gamins les renvoient dans les cordes.

Prospérine la louve: Prospérine vit dans un village pendant la seconde guerre mondiale, elle est amoureuse, elle a couchée, elle est enceinte. Gros problème le monsieur est un soldat allemand. Tout commence avec l'humiliation publique de Prospérine . L'histoire est contée de son point de vue. Et on découvre que ces parangons de vertu sont loin d'être de blanche colombe. Suite à un enchaînement d'évènements Prospérine revient au village... Ce récit m'a émue, parce que Prospérine est une femme blessée. Certes elle a une réaction un brin excessive, surtout vers la fin, mais elle a un mode de pensées logique...

Métaphysique des mails: ou l'art de faire dégénérer une situation. Qui n'a jamais vécu cela! Un message suivi d'une réponse avec une interprétation pas forcément juste et une escalade jusqu'à l'explosion finale, avec le dernier coup en douce...



J'ai eu une grosse préférence pour les nouvelles où l'humour règne. Condie Raïs à une plume incisive mais elle met en lumière les travers de notre société. Je radote mais je me suis bien marrée!
Lien : http://livravivre.blogspot.fr/
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C2H4O2

Envoyées il y a quelque temps, ces nouvelles traînaient sur mon ordinateur, me culpabilisant à distance … Et puis un soir, je me suis dit, « tiens, si j’en lisais une ou deux ». Finalement je les ai toutes lues. Je préviens simplement que j’ai choisi la couverture d’une des nouvelles, puisqu’il n’y avait pas de couverture commune.



J’ai donc passé un bon moment au cours de ces sept nouvelles originales, en particulier la deuxième (Pars vite et ne reviens pas trop tard) et la troisième (Harcèlement). La première (Maneater) est également décapante, et a accroché mon attention. J’ai également bien apprécié l’Eloge à John Wayne, qui m’a bien fait rire malgré la vision désabusée de la nouvelle génération … La petite fille qui n’aimait pas Noël m’a paru plus classique, et Décadences m’a carrément déplu (trop cru). Enfin, une note positive pour Métaphysique des mails, une manière originale de montrer que la philosophie peut amener à la violence …



J’ai globalement été surprise par le style, agréable et maîtrisé, et le ton très humoristique, voire grinçant. Les nouvelles sont remplies de clin d’œil, et c’était un plaisir de les retrouver.



En ce qui concerne les histoires en elle-même, elle dépeint d’une manière acerbe et passe au vitriol certains écrivains contemporains, ce qui m’a fait beaucoup rire (il faut que vous lisiez Pars vite et ne reviens pas trop tard !). En particulier, sur ce thème là, Harcèlement est un petit bijou (et oui, le harcèlement littéraire, ça existe ! :D ) Dans Décadences, elle dénonce les non-dits de la bonne société parisienne (un type payé pour animer les conversations lors de dîners et montrer que son patron est le plus intelligent …), et les excès qui peuvent en découler.



En bref, un bon moment passé en compagnie de ces petites nouvelles, et je remercie chaudement l’auteur pour cette découverte !
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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