UNE NUIT
La chambre était pauvre et vulgaire,
cachée à l’étage de la taverne louche.
Par la fenêtre on voyait la venelle,
sale et étroite. D’en bas
montaient les voix de quelques ouvriers
qui jouaient aux cartes et s’amusaient.
Et là, sur ce lit humble et vulgaire,
j’avais à moi le corps de l’amour, j’avais
les lèvres roses et voluptueuses de l’ivresse –
roses d’une ivresse telle que même en ce moment
où j’écris après tant d’années !,
je m’enivre à nouveau dans ma maison solitaire.
(p. 71 - traduction de Ange S. Vlachos)