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Citations de Da Ngân (12)


Elle se souvenait d’un matin de la saison des pluies à Dong Dung, un de ces matins qui renfermait en lui les germes de la mort. Elle pouvait venir de partout : des bombes laguées du ciel, des tires déclenchés par les postes ennemis situés à droite et à gauche, des mines explosant sous les pieds dans des champs piégés tout simplement parce que les poseurs de ces mines étaient morts, avaient été sacrifiés et que personne ne savait plus où elles avaient été posées. Ce matin-là, une jeune fille et un jeune garçon, les plus jeunes de leur section s’étaient retrouvés piégés dans un enchevêtrement de jacinthes d’eau, ces plantes invasives qui se multipliaient là où il n’y a pas de présence humaine. Ils étaient à un carrefour situé aux « coordonnées de mort » dans la zone de guérilla de Dong Dung. Il y eut une salve de détonations au départ des obus, des bruits bien distincts, brefs, secs et, immédiatement après, le hurlement de la mort arrivant précipitamment dans les airs au-dessus de leurs têtes

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(son père) Il avait offert son atelier de tissage de soie lors de la Semaine de collecte d’or*, devenant ainsi un révolutionnaire modèle alors qu’elle n’était pas encore née.

• Semaine de collecte lancée à partir du 4 septembre 1945 pour financer la résistance à la colonisation française.
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La littérature était pour Tiêp davantage une religion qu’un métier. Elle ne savait pas d’où lui venait cette vocation, de la brise annonçant la marée montante au pied de l’embarcadère de sa maison ou du parfum fugace des fruits et de l’encens offerts au culte des ancêtres, de l’odeur de chaume des champ s derrière leur verger menant à la maison de sa famille maternelle ou des nappes immuables de jacinthes d’eau de la rivière Càin des talents de son père qu’elle n’avait pratiquement pas connu ou des qualités exceptionnelles de tante Rang, de la fréquentation secrète de l’oncle Tho ou de son enfance d’orpheline , de sa jeunesse perdue à la guerre ou dune quelconque grâce mystérieuse

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Tiêp, assise, promenait tour à tour son regard de la lampe à sa tante puis à sa grande sœur, un regard navré extrêmement malheureux. Elle était entourée de veuves. Sa tante était veuve, comme sa mère et sa sœur aînée, même sa sœur benjamine était veuve. Avoir devant soi ces quatre miroirs conduit inévitablement à oublier sa jeunesse, ses rêves, à se persuader qu’il n’y a pas plus grand malheur que le veuvage.
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Les femmes de son entourage savaient tirer un meilleur parti de leur vie. Elles ne se préoccupaient que de hiérarchie et d'ordre, elles respectaient les quatre vertus traditionnelles : amour du travail, correction du maintien, réserve de la parole et dignité dans la conduite. Elles ne recherchaient que la tranquillité et le confort, celle qui était cadre devait faire honneur à ses proches en grimpant dans la hiérarchie, celle qui était dans l'agriculture devait être rude au travail et exceller dans le culte des ancêtres.
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La littérature était pour Tiêp davantage une religion qu'un métier.
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Cette charge était celle stigmatisée par tante Rang, de manquement à l'honneur de la famille, la faute qui faisait que sa famille la rejetait, car sans famille, aucun Vietnamien ne peut être en paix avec sa conscience.
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- Tout à fait. Autrefois, quand il lisait un poème ou faisait un discours, les fourmis elles-mêmes se déplaçaient pour s'enrôler dans l'armée et se ranger en ordre de bataille.
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- Ne seriez-vous pas ce fameux journaliste dont les gens craignent les articles les concernant mais dont ils redoutent aussi qu'il n'écrive pas sur eux ?
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Il était vrai que Hai Khâm trouvait toujours un journal de la province pour le publier et ses poèmes étaient souvent édités dans de luxueux volumes, montés en maquette par le chef des poètes lui-même. C'étaient des harangues du genre : ô toi qui m'écoutes, ne construit pas de tinettes / Sur la rivière qui coule, c'est une chose à ne pas faire..."
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Tiêp aimait beaucoup la manière dont Hoai se coiffait. Elle commençait toujours par peigner ses cheveux postiches, les mouillait d'huile de noix de coco et les plaçait sur le côté. Puis elle coiffait ses propres cheveux très clairsemés et enfonçait une épingle en forme de feuille, dessinant une longue raie bien visible au-dessus des oreilles. Au moment de rassembler ses cheveux en chignon, ses deux bras souples, solennels, s'activaient adroitement comme dans un rite matinal.
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Ils venaient faire la queue, probablement pour récupérer des paquets de marchandises envoyés de pays qualifiés par les gens que Tiêp fréquentait de "pays d'opulence et du chacun pour soi".
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