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Citation de Deviane


Le nez collé à la vitre embuée par ma respiration, je regardai le jour se lever et méditai sur l'étrangeté du monde. Le pays était en train de se retourner contre lui-même, envahi par la rage et la confusion. Les hommes s'entre-tuaient, brutalisaient femmes et enfants, cherchaient toujours plus de façons de mutiler et de détruire. Il y avait des champs où gisaient des centaines de corps gelés; et pourtant l'indifférence régnait. Le soleil continuait à se lever, le givre à se former, les rivières à couler et les bois sombres à faire le guet. Lorsque nous serions tous morts, enterrés ou brûlés, les arbres poursuivraient leur existence sans nous, regarderaient la nouvelle génération grandir là où la précédente était tombée. La rivière donnerait la vie à d'autres gens, les champs les nourriraient et le soleil les réchaufferait en été. Peu importait ce que nous faisions. Nous n'étions ici-bas que pour quelques instants, et la seule chose qui comptait était de rendre ces instants supportables; d'être là où nous avions envie d'être.
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