AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de belette2911


Aussi, lorsque les paysans avaient commencé à garder leur grain pour eux, à le cacher pour que l’armée révolutionnaire ne le trouve pas, j’avais vu en eux des traîtres.

Lorsqu’ils avaient créé leur marché noir et vendu leurs récoltes à d’autres paysans à un prix élevé, j’avais vu en eux des opportunistes qui profitaient de la situation pour se remplir les poches.

J’étais trop immergé dans la révolution, trop obnubilé par mes idéaux pour voir en eux les familles qui essayaient de se nourrir, ou les hommes qui en avaient assez de l’agitation politique et de la guerre et voulaient juste rentrer chez eux retrouver femme et enfants.

Je n’avais pas compris cela avant d’être moi aussi gagné par la lassitude et de vouloir les mêmes choses.

Tania avait raison. Je ne croyais pas vraiment ce que je disais. Je ne le croyais plus.

Les paysans de Tambov, tout agaçants qu’ils étaient aux yeux de l’Armée rouge et des barbus qui siégeaient à Moscou, étaient peut-être des dissidents, mais ce n’étaient pas des ennemis du peuple.

C’étaient simplement des gens. Des hommes et des femmes qui voulaient être libres de travailler dans leur ferme, de nourrir leurs enfants et de dormir dans leur lit sans crainte d’être traînés hors de chez eux au milieu de la nuit, ou de voir leur maison incendiée.

Cela ne changeait rien au fait que l’Armée rouge allait les écraser.
Commenter  J’apprécie          30





Ont apprécié cette citation (2)voir plus




{* *}