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Citation de Pecosa


Pecosa
11 septembre 2017
APACHES ET MOHICANS
Pour les lecteurs de romans populaires, les Indiens d'Amérique sont de très vieilles connaissances. On en doit l'introduction à Fenimore Cooper, dont les récits "de la prairie" (Les Pionniers, Le Dernier des Mohicans, Le tueur de daims etc...) familiarisent dès la fin des années 1820 le public français avec les Delaware, les Mohawks ou les "maudits Iroquois". Son influence est profonde sur des auteurs comme George Sand, Alexandre Dumas ou Balzac, qui transposa son univers dans Les Chouans en 1829. Quelques années plus tard, la grande frayeur sociale suscitée par les insurrections ouvrières (principalement celle des canuts lyonnais en 1831) popularise d'autres figures de sauvages: celle du barbare, du prolétaire et des tribus hostiles menaçant de l'intérieur l'avancée de la civilisation. L'assimilation est rapide entre les Peaux-Rouges de l'Amérique et les classes dangereuses des faubourgs. "Paris est comme un forêt du Nouveau-Monde, où s'agitent vingt espèces de peuplades différentes", écrit Balzac dans Le Père Goriot (1835), tandis qu'Eugène Sue présente Les Mystères de Paris (1842) comme le produit "d'autres barbares, aussi en dehors de la civilisation que les sauvages peuplades si bien peintes par Cooper". Douze ans plus tard, Dumas naturalise un autre type d'indigènes dans Les Mohicans de Paris (1855), jeunes bohèmes en quête de plaisir et de gloire.
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