Il avait donc prévu de privilégier les églises, les monuments et les tableaux sur lesquels il essaierait de graver ou de peindre ses initiales.
Il choisirait prioritairement des tableaux qu’il avait vus dans les églises ou au musée de l’Accademia et qu’il pourrait retrouver au XVIIIè siècle. Ainsi, il serait certain de pouvoir transmettre une information vers son futur, le présent
de son ami Sébastien.
– Ça va aller, monsieur ? Vous avez besoin d’un médecin ?
Curieusement, jugèrent les gendarmes, il se redressa et réagit vivement.
– Non ! Merci, tout va bien...
Il ne voulait surtout pas d’un de ces médicastres ! Il avait une confiance très limitée en ces charlatans qui ne savent que pratiquer des saignées ou administrer des clystères. Bien heureux quand leurs soins ne tuent pas le malade !
Il pensait à Marina ...
Cette fille était intéressante. Elle était cultivée, intelligente et avait une personnalité affirmée.
Le fait qu’elle soit libertine, se trouve recluse dans un couvent et ne demande qu’à en sortir de temps en temps était un attrait supplémentaire.
Il ne regrettait pas les circonstances qui lui avaient permis de faire sa connaissance. C’était d’ailleurs elle-même qui en avait pris l’initiative après l’avoir remarqué quand il allait voir Caterina Capretta.
Les deux jeunes femmes vivaient dans le même couvent et Marina, un peu plus âgée et expérimentée, servait de mentor et d’initiatrice à Caterina.
Sans le casino de l’ambassadeur, il la verrait moins, c’était inévitable. Et c’était dommage, car il n’était pas encore las de leur liaison.
Le jour où il n’aurait plus envie de la voir- et ce moment arriverait forcément- il lui suffirait de ne plus venir. Pas de cris ni de pleurs, mais l’oubli dans un couvent.
En d’autres situations, il aurait trouvé gênant cette absence de mouche friponne sous les lèvres, révélant la disponibilité de la dame à une aventure galante. Mais, malgré l’absence de tous les artifices de règle à Venise, Anne était éblouissante. Son teint trop hâlé ne le dérangeait pas le moins du monde. Pourtant, à Venise, où les femmes de qualité se protégeaient soigneusement du soleil pour garder un teint pâle, elle aurait été prise pour une fille de ferme.
Dans la société qu’il connaissait les femmes dévoilaient volontiers la naissance, et même parfois plus, de leur poitrine. Mais elles dissimulaient leurs jambes et la vue d’une cheville dévoilée fugitivement provoquait, chez les hommes, les plus vifs émois.
ci, c’était l’inverse. Anne exhibait généreusement ses jambes, semblant trouver cela normal, alors que ses épaules et sa poitrine étaient recouvertes d’un mantelet léger. Pourtant, malgré sa mine hardie, elle ne se conduisait pas comme une courtisane.
Tu te rends compte Jacques Cazeneuve en italien peut se traduire par Giacomo Casanova