Chaque soir, ma fille voulait que je lui lise son histoire d'Ernest et Célestine. Avec ma robe de chambre et mes vieux chaussons, j'étais son Ernest et, bien sûr, elle était ma Célestine. Puis les années ont passé, par dizaines. Mon amie Gabrielle Vincent est morte. Je ne l'avais jamais vue, ni entendue. Plus tard, une photo me la révéla. Surprise : elle ressemblait à Célestine ! Et, comme Célestine, elle dessinait de la main gauche. En fait, je crois bien que mon amie Gabrielle Vincent était Célestine. C'est sans doute la raison pour laquelle Célestine signe ses albums Gabrielle Vincent. Et c'est pour qu'on se souvienne de mon amie jamais vue, jamais entendue, mon amie d'encre d'aquarelle et de papier que j'ai, moi, raconté cette histoire.