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Critiques de Danièle Kergoat (9)
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Se battre, disent-elles...

Travailleuse n’est pas le féminin de travailleur



C’est une belle idée de regrouper et donc de rendre à nouveau disponibles ces textes publiés essentiellement dans des revues.



Je ne parlerais que de l’introduction de l’auteure.



« Du fait de mon sexe, de ma génération et de mon origine de classe, je me suis trouvée au croisement de quatre mouvements sociaux qui ont orienté mon itinéraire personnel, politique et théorique : le mouvement ouvrier, le mouvement de libération de l’Algérie, les événements de Mai 1968 et le mouvement de libération des femmes ». Que le livre commence par une « situation » de l’auteure me semble important. Je regrette que d’autres se dispensent de cette démarche, parlant souvent, du haut de leur position institutionnelle, développant une conception « neutralisante » (bannissant le « politique », au sens le plus large et diversifié du terme) des études, des analyses, des recherches scientifico-sociales.



Deuxième élément, la révolte, révolte contre les rapports de classe, de sexe et de « race » « Mais qui dit révolte dit nécessité de comprendre les ressorts et les mécanismes des systèmes de domination ».



Troisième élément, l’interpellation : « Dans mon cas, c’est la capacité qu’ont les hommes et les femmes, même dans des situations d’extrême domination, de se battre et de s’opposer ».



Danielle Kergoat termine ainsi le début de son introduction : « Plaider pour la nécessité sans cesse renouvelée de débusquer les blocages qui empêchent l’émergence de collectifs, de rendre visibles les résistances et les révoltes là où elles pourraient passer inaperçues, et de mettre en valeur des expériences qui bousculent l’ordre imposé des choses, tel est l’objectif de cet ouvrage. »



L’auteure traite « Une classe ouvrière hétérogène et sexuée », « Un parcours individuel et collectif », « Une sociologie féministe et matérialiste », « Réaffirmer la centralité du travail » et « Présentation du parcours de l’ouvrage ».



Elle souligne la nécessité qu’il y a eu de repenser le travail, de prendre en compte « qu’une énorme masse de travail, le travail domestique, est effectuée gratuitement par les femmes, que ce travail est invisible, qu’il est réalisé non pas pour soi mais pour d’autres et toujours au nom de la nature, de l’amour ou du devoir naturel ». Car le travail domestique est un bien un travail. Il n’est pas possible de simplement procéder à une simple addition (travail professionnel + travail domestique) ou « Plus exactement : en opérant cette addition, nous sous sommes très vite rendu-compte que le costume ”travail”, taillé sur mesure par et pour les doxas économicistes, craquait aux entournures ». Prenant en compte la reproduction, travail approprié par les hommes (« L’appropriation des femmes s’étend à leur force de travail productive et reproductive »), une nouvelle définition s’imposait : la ”production du vivre” soit « travailler, c’est se transformer soi-même et transformer la société et la nature ».



Par ailleurs, l’analyse des inégalités, de l’asymétrie entre les hommes et les femmes, des blocages, non idéologiques mais bien matériels, obligèrent à dépasser la catégorisation, hommes/femmes, pour parler de rapport social, transversal, historicisable « qu’il s’agissait d’un rapport de pouvoir, d’un rapport antagonique où chaque catégorie n’existe que dans son rapport à l’autre ». Rapport social de sexe.



Reste à explorer le chemin de l’articulation des rapports sociaux, leur consubstantialité, leur coextensivité.



Danile Kergoat traite particulièrement, dans son introduction et dans la majorité des textes, de la centralité du travail et de l’appartenance au collectif « qui peut faire levier sur le rapport social et donne la puissance d’agir ».



Je termine sur l’introduction par une longue citation, qui me semble bien décrire les objets de ces travaux.



« Pour ma part, je me suis donc efforcée :



de rappeler constamment (et de démontrer la centralité du travail pour penser les rapports sociaux de classe, de sexe et de race ;



de démontrer que ces rapports sociaux exploitent, dominent et oppriment ;



d’établir que cette formalisation permet d’appréhender la réalité sociale dans son historicité, tout à la fois objectivée et subjectivée ;



de prouver que ces rapports sociaux sont consubstantiels : il y a entrecroisement dynamique complexe de l’ensemble des rapports sociaux ; et coextensifs : en se déployant, les rapports sociaux de classe, de genre, de race, se reproduisent et se coproduisent mutuellement. Le genre construit la classe et la race, la race construit la classe et le genre, la classe construit le genre et la race.



Le fait que les rapports sociaux forment système n’exclut certes pas les contradictions entre eux. Il n’y a pas de régulation circulaire, c’est la métaphore de la spirale qu’il faudrait au contraire utiliser pour rendre compte du fait que la réalité ne se referme pas sur elle-même. »





J’ai particulièrement apprécié de (re)lire les textes sur la Coordination infirmière.



Lire ou relire ces textes, permet aussi de comprendre les élargissements, les écarts, les croisements, dans le temps, nécessaires et induits par les études précédentes. « Il ne faut donc pas partir d’une position de surplomb, il faut aller voir les réalités des pratiques qui sont toujours compliquées, ambiguës, contradictoires, ambivalentes… et comme telles intègrent la complexité créée par l’imbrication des rapports sociaux »



Un livre essentiel pour déconstruire les rapports de domination et d’exploitation, réfléchir sur le travail, comme production de la société, redonner place aux actions des femmes et à leur potentiel subversif.



« Pour s’émanciper, les femmes doivent combattre l’oppression et l’exploitation, celles qu’elles partagent avec les hommes, mais aussi celles qu’elles subissent de façon spécifique, dans le travail salarié et dans le travail domestique. Or ces deux derniers sont liés, ainsi que les rapports de domination qui leur sont afférents. »
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Le sexe de la mondialisation : Genre, class..

Les analyses documentées démontent « les mécanismes à l’œuvre et le fonctionnement concret, quotidien, économique et politique, de la mondialisation, que ce soit sous l’angle des mutations de la division sexuelle et internationale du travail, des mobilités internationales féminines, de la mondialisation du care et du ”marché du sexe”, ou bien sous celui des violences, du militarisme et des résistances – notamment féministes – au néolibéralisme. »



Comme le rappelle Bruno Lautier dans l’introduction « La mondialisation ne crée pas mais exacerbe les dimensions spatiales de la division sexuelle du travail ». Il souligne à la fois, la nécessité de prendre en compte dans les analyses le travail domestique non payé et l’apport de l’analyse systémique. En le citant, j’ajoute aussi la nécessité de ne pas oublier les asymétries « Les millions de domestiques, infirmières, prostituées, etc ; qui circulent d’un continent à l’autre pour satisfaire les besoins des ménages de cadres ”sans épouse” ne doivent pas faire oublier les centaines de millions d’ouvrières immobilisées dans les usines chinoises, bengladaises, mexicaines, notamment, dont les bas salaires jouent un rôle important dans la contention des salaires au Nord » ou « Ce ne sont pas seulement les femmes-cadres ”libérées” du travail domestique, mais toute la population -hommes et femmes – des pays du nord qui profitent des formes actuelles de la division du travail à l’échelle mondiale. »



Il ne s’agit pas ici de culpabiliser celles et ceux du Nord mais de mettre en avant, une des problématiques, devant être traitée en tant que telle, pour pouvoir penser l’émancipation au niveau le plus large.



De multiples thèmes sont abordés. Je n’évoque que quelques articles extraits de la première partie de l’ouvrage.



Saskia Sassen « Mondialisation et géographie du travail » traite de « l’émergence de nouveaux circuits globaux de travail » et montre que « Les femmes des pays en voie de développement jouent un rôle croissant dans la création d’une nouvelle économie politique alternative, même si cela n’est pas toujours visible, entre autres parce que la recherche traditionnelle sur le développement néglige les femmes en tant qu’actrices, à part entière. » De ses analyses, il ressort que « une partie des emplois à faible rémunération font précisément partie des secteurs économiques les plus avancés ». L’auteure utilise la catégorie de « ménages professionnels sans épouse » qui me semble apporter un éclairage pertinent à la fois sur la demande croissante de services et sur la polarisation genrée « non seulement des revenus salariaux mais aussi sur la qualité de l’emploi. »



Fatiha Talahite analyse le déploiement entravé du marché mondialisé et la place des marchés régionaux ou nationaux. L’auteure discute de la non prise en compte du travail domestique dans les définitions du produit intérieur brut, de l’augmentation massive du taux de participation des femmes qui « a toutes chances de se traduire par une hausse de leur taux de chômage ». Elle souligne la nécessité de prendre en compte les dimensions historiques des structures sociales et d’y inscrire, sans l’isoler, la dimension de genre.



Lourdes Benéria « Travail rémunéré, non rémunéré et mondialisation de la reproduction » analyse la fourniture de services de garderie et autres services dits sociaux, en soulignant la tendance de « l’ordre libéral à privatiser la survie individuelle », les conséquences en terme de mondialisation du care, de féminisation de la migration internationale, de brouillage des clivages formel/informel, notamment dans la sous-traitance et les externalisations.



Miriam Glucksmann traite des « Plats cuisinés » et des circuits internationaux, du transfert du travail aux consommateurs. Elle montre que « la réduction du temps de travail des femmes relève à la fois de l’indifférenciation des marchandises et du changement dans la division domestique du travail. »



L’ensemble de la seconde partie de l’ouvrage « Mobilités internationales : mondialisation du care et marché du sexe » approfondit les recherches sur des objets plus précis et mériterait une large diffusion, car les analyses font ressortir les conséquences de la profonde réorganisation de la division du travail, en particulier pour les femmes.



La dernière partie traite des « Violences et résistances : militarisme et mouvements féministes transnationaux », loin des visions enchantées déclinées ici ou là.



En conclusion, les auteures soulignent d’une part l’oubli délibéré « que la majorité des ”prolétaires” dans le monde sont des femmes » et d’autre part le « très fort creusement des inégalités de sexe, de classe et de ‘‘race” » ; sans oublier que le renforcement des « rapports de pouvoirs imbriqués » se double sur le plan idéologique d’une « renaturalisation de ces inégalités ». Leurs analyses font ressortir l’apport inestimable « du genre afin de créer un grille d’analyse de la complexité de la réalité sociale mondialisée. »



Je termine cette note par trois courtes citations :



« Le travail de reproduction sociale devient simultanément un enjeu de limitation des dépenses publiques et de réduction des coûts salariaux »

« Ces divergences ne sont pas le résultat d’identités stables ou fermés, mais bel et bien le reflet de positions et d’intérêts de sexe, de ”race” et de classe. »

« Les mécanismes de co-construction de ces rapports et leur poids relatif se modifient, mais ces transformations ne produisent nullement un magma indifférencié, ni une mosaïque de diversité communiant dans une citoyenneté mondiale pacifiée. »

Un bel ouvrage pour ne pas laisser, en silence, un pan majeur de la mondialisation et une invitation à toujours prendre en compte le genre comme clé d’analyse.



Des lectures additionnelles possibles : Jules Falquet : De gré ou de force. Les femmes dans la mondialisation (La Dispute, Paris 2008) ; Cahiers du Gedisst n°21 : Les paradoxes de la mondialisation (L’harmattan, Paris 2001) ; Cahiers du genre N°40 : Travail et mondialisation. Confrontations Nord/Sud ; Travail, genre et sociétés N°22 : Domestiques d’ici et d’ailleurs (La Découverte, Paris 2009)
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L'inversion du genre : Quand les métiers masc..

Asymétrie des processus de féminisation et de masculinisation



Dans leur introduction générale, Yvonne Guichard-Claudic, Danièle Kergoat et Alain Vilbrod interrogent « Que se joue-t-il dans ces parcours et positions atypiques qui posent la question d’une éventuelle « mobilité de genre » au regard des normes actuellement en vigueur dans nos sociétés en matière de division sexuelle du travail ? ». Elles et ils expliquent, entre autres, le titre et le sous-titre de l’ouvrage, indiquent que « Par genre, nous entendons le processus de construction sociale de la différence des sexes, en tant qu’il est producteur à la fois de catégorisation et de hiérarchisation sociales ».



Les auteur-e-s ajoutent : « Pour nous, parler d’inversion du genre, c’est moins décrire une situation que poser la question de savoir dans quelle mesure l’inversion des positions sexuées, dans l’univers professionnel mais aussi dans la sphère privée, est de nature à remettre en cause les processus de catégorisation et de hiérarchisation que désigne le concept de genre. C’est moins établir un constat que faire l’hypothèse qu’en transgressant les orientations genrées en termes de métiers et/ou de positions professionnelles et personnelles, femmes et hommes bousculent les définitions traditionnelles des catégories sexuées et créent un contexte favorable à un déplacement des frontières, à des redéfinitions, voire à une certaine mobilité de genre ».



Elles et ils parlent, entre autres, de division sexuelle de travail, de rapports sociaux de sexe, d’impensés des visées égalitaires contemporaines, d’expériences professionnelles et privées, de connotations féminines et masculines, d’avancée en mixité, de logiques sociales complexes, de naturalisation de « savoir-faire sexué », de différenciation et de hiérarchie des catégories, d’asymétrie dans les constructions sociales de féminisation et de masculinisation, de menace vécue par les hommes, de recomposition des différences sexuées, de peur ou de tabou de l’indifférenciation entre les sexes, de l’idéologie de la complémentarité, de clivage sexué des catégories socioprofessionnelles, de mixisation et de recomposition de la division sexuelle du travail, de mécanismes subtils de reproduction sociale, de trajectoires professionnelles et/ou atypiques…



Les auteur-e-s portent aussi les regards « du coté de la vie privée », et soulignent la non-indifférenciation des « attributions », parlent, entre autres, de l’importance des temporalités, des articulations vie privée – activité domestique – activité professionnelle, d’effets de seuil…



« La mixité est un processus et non un donné qui contribuerait mécaniquement à l’égalité des sexes. La convergence entre mixité et égalité est encore largement à construire »



Deux citations reprises par des auteur-e-s :



* Nicole-Claude Mathieu : « La transgression d’une norme n’est pas obligatoirement la subversion d’un système de pensée »



* Christine Delphy : « Si les femmes étaient les égales des hommes, les hommes ne seraient plus les égaux d’eux-mêmes ; pourquoi les femmes ressembleraient-elles à ce que les hommes auraient cessé d’être »



Un ouvrage important pour au moins plusieurs raisons :



Les différentes analyses présentent des facettes et des conséquences des nouvelles mixités au travail, à travers des exemples concrets,



Le tableau d’ensemble fait ressortir des agencements et réaménagements hiérarchiques de la division sexuelle du travail, des modalités de la domination du groupe social des hommes sur le groupe social des femmes, des privilèges et des résistances des hommes aux changements, etc…



Le temps, les organisations, les espaces sont genrés, il n’y a pas de rapports sociaux « asexués »… Les articles participent à souligner l’illusion de la « neutralité »



Il ressort, me semble-t-il, une confirmation, si besoin en était, de la connaissance des hommes de la domination qu’ils exercent et des voiles utilisés (naturalisation, essentialisation, violences…). Les « hommes » se construisent dans des processus de socialisation plus ou moins violemment contre les « femmes ».



« Les femmes résistent à la résistance des hommes ». La construction/invention des espaces du possible, des pistes pour l’égalité réelle se forment dans cette résistance…



Table des matières



Yvonne Guichard-Claudic, Danièle Kergoat et Alain Vilbrod : Introduction générale



Première partie : Des trajectoires sexuées dans l’accès et le maintien en position atypique



Erika Flahault et Simone Pennec : Introduction



Thomas Couppié et Dominique Epiphane : Hommes et femmes minoritaires dans leur profession : le bonheur à quel prix ?



Clotilde Lemarchant : Unique en son genre… orientations atypiques de lycéens et lycéennes au sein de filières techniques et professionnelle



Nicolas Divert : Les formations aux métiers de la couture : des stéréotypes de sexe aux stéréotypes de sexualité



Sonia Lefeuvre, : Poursuite d’études et engagement conjugal en situation d’hypogamie



Annie Rieu, : Agriculture : un métier masculin investi par les femmes



Deuxième partie : Quand l’avancée en mixité est le fait des femmes



Roland Pfefferkorn : Introduction



Anne-Catherine Rodrigues : Conducteur et conductrice de poids lourds



Guillaume Malochet : Surveillantes surveillées : la mixité au travail dans les prisons pour hommes



Djaouida Séhili : « Egal ne veut pas dire semblable… » Comment les entreprises interprètent l’inversion du genre



Line Chamberland et Johanne Paquin : Sexisme et hétérosexisme : l’expérience de travailleuses lesbiennes exerçant des métiers traditionnellement masculins au Québec



Caroline Chimot : Le genre dans les fédérations sportives : les carrières des femmes cadres techniques



Béatrice de Gasquet : « Madame le rabbin » ou « Pauline » ?Une pionnière entre stratégies de neutralisation et marges d’autonomie



Nathalie Lapeyre, : Les temporalités sociales des femmes et des hommes architectes en France



Troisième partie : Quand l’avancée en mixité est le fait des hommes



Nicky Le Feuvre et Jacqueline Laufer : Introduction



Nicolas Murcier : Petite enfance et rapports sociaux de sexe : la formation des professionnel(le)s de la petite enfance, idéologies et représentations sociales



Philippe Charrier : Des hommes dans une profession « traditionnellement » féminine : choix professionnel et dénomination chez les hommes sages-femmes



Yveline Jaboin : La construction de l’identité professionnelle masculine dans un secteur en voie de mixité : le cas des hommes enseignant à l’école maternelle



Claudine Philippe : Le conseil conjugal et familial au masculin



Florence Douguet et Alain Vilbrod : Les infirmiers libéraux : singularité des trajectoires professionnelles et des pratiques de soin



Hélène Trellu : Quand la femme fait carrière et l’homme est au foyer…



Quatrième partie : Les définitions du genre et leurs enjeux en situation d’inversion



Catherine Marry : Introduction



Nicky Le Feuvre : La féminisation des anciens « bastions masculins » : enjeux sociaux et approches sociologiques



Stéphanie Gallioz : Etre femme et entrer dans le secteur du bâtiment : recherche de l’exception ou acte de folie ?



Fabienne Malbois : Quand l’agricultrice est un éleveur ou la mixité en question



Marc Bessin : Les hommes dans le travail social : le déni du genre



Emmanuelle Lada : Le genre en pratique et pratiques du genre : des hommes dans des emplois de service dits « de femmes »



Armelle Testenoire : Carrières féminines, résistances masculines : couples à hypogamie féminine
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Les Mondes du Travail

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Chemins de l'émancipation et rapports sociaux..

L’objet du livre est de « rendre compte à la fois des aspirations croissantes à l’autonomie et à l’émancipation et des logiques de domination qui y font obstacle. »



Pour commencer, les auteur-e-s rappellent que « La société est donc toujours plus et autre chose que la simple somme des individus qui la composent et les rapports entre individus ne peuvent en aucun cas se réduire à la ”guerre de tous contre tous” de l’univers concurrentiel » et qu’il convient d’analyser les transformations permanentes, des rapports sociaux de sexe, de classe de ”race” et de génération.



Les auteur-e-s soulignent la nécessité de s’écarter de visions unilatérales, des conceptions sans contradictions ou trop lisses de la production des individus et de leurs relations.



Car c’est à travers des activités et actions réciproques « à travers ces complexes de relations en permanente recomposition que les individus produisent sans cesse collectivement la société dans laquelle ils vivent, tout en se produisant eux-mêmes », sans oublier que « les rapports sociaux et leur imbrication ne peuvent être pensés uniquement comme source de domination mais doivent l’être, dans le même temps, comme potentiellement porteur d’émancipation. »



Ce qui, bien évidemment, ne signifie pas accepter la version néo-libérale de la sur valorisation de l’individu, sans attache, rationnellement intervenant sur les marchés de libre concurrence « Les sujets individuels sont censés pouvoir manifester en toutes circonstances une indépendance personnelle alors même que la dépendance impersonnelle s’impose en permanence à la plupart d’entre eux et que se développe la pression sociale poussant à l’individualisation. »



Je ne présente ici que la première partie du livre « Comment penser les rapports entre l’individuel et le collectif ? ».



Dans le premier texte « Individu, groupe, collectif : quelques éléments de réflexion », Danièle Kergoat analyse entre autres, les barrages spécifiques à la constitution du collectif. Des trois cas présentés (jeunes ouvriers immigrés, ouvrières non qualifiées et coordination infirmière, je souligne la conclusion du second « Nous disons donc que ce groupe d’ouvrières non qualifiées est à la fois, dans la quotidienneté, un vecteur privilégié de la reproduction des rapports de sexe, et dans la lutte, une fois transformé en ”collectif”, un support pour remettre en question la totalité du social puisque tant la simultanéité de la lutte contre l’exploitation et l’oppression que celle de l’exposition positive du je et du nous sont des nécessités incontournables pour la survie même de cette lutte. »



A propos de la coordination infirmière, l’auteure souligne que les rôles sociaux demandés aux travailleuses sont des « rôles féminins renvoyant là encore à des qualités plus qu’à des qualifications, et renvoyant en plus à des qualités individuelles » qui induit pour passer de la demande à la revendication d’opérer préalablement une dissociation entre rôles féminins et qualités individuelles d’une part, et rôle professionnel, d’autre part.



Pour une analyse plus approfondie de ces mécanismes, je renvoie à l’ouvrage de Danièle Kergoat, Françoise Imbert, Hélène Le Doaré et Danièle Senotier : Les infirmières et leur coordination, 1988-1989 (Editions Lamarre, Paris 1992).



Le second article « Régimes de genre et dispositions : une piste d’analyse. L’exemple des contextes sportifs » de Christine Menesson décrypte les configurations du collectif, les modèles de représentation, les rapports de pouvoir et les politiques identitaires, la division sexuée du travail et les matrices de socialisation. L’auteure peut alors cerner les effets individuels des socialisations successives et concomitantes. En conclusion, s’appuyant tout à la fois sur les travaux de Danielle Kergoat et d’Elsa Dorlin, elle souligne « la complexité des relations repérées incite à ne pas naturaliser les rapports de domination en isolant chaque rapport social et en pensant ses relations aux autres rapports sociaux de manière uniforme – additive ou inclusive – , mais bien à mobiliser réellement les concepts de consubstantialité et de coextensivité. »



Dans la seconde partie de l’ouvrage « Processus d’individualisation et dynamiques identitaires » sont abordés les liens entre précarisation et projet de retraite des migrantes, les dynamiques identitaires des femmes au sein d’une société musulmane.



La troisième partie du livre est consacrée aux « Parcours individuels et contraintes collectives. Quelle émancipation des femmes dans les mondes agricoles ? » et la quatrième revient sur « L’engagement dans le travail salarié : entre démobilisation et résistance ? »



Cet ouvrage met en perspective les liens entre individualisation et émancipation et souligne que l’émancipation implique la construction de nouvelles formes de collectifs.
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Subjectivites et Rapports Sociaux

Dimension singulière d’une subjectivité socialement constituée



« En interrogeant la question de la subjectivation, il s’agit donc d’appréhender la relation de dépendance et d’autonomie qu’entretiennent les subjectivités vis-à-vis des rapports sociaux ».



Quelques éléments, choisis subjectivement, autour de certains articles publiés.



De l’introduction de Maxime Cervulle et Armelle Testenoire, je souligne une interrogation « Comment dès lors renouer avec une vision collective de l’action, sans pour autant écarter sa nécessaire dimension subjective et l’incertitude propre à son devenir, son caractère potentiellement ambivalent par rapport à l’émancipation ? » et un élément, malheureusement peu discuté lorsqu’il n’est pas combattu, au nom d’universalisme abstrait, par la majorité de la gauche d’émancipation radicale : « La mise en œuvre d’une politique publique de discrimination positive ouvre la voie à la réalisation de scenarii transgressifs qui relevaient jusqu’alors de l’imaginaire ».



Dossier

Maxime Cervulle et Armelle Testenoire : Du sujet collectif au sujet individuel, et retour (Introduction)

Armelle Testenoire : Quand les femmes ne cèdent plus… L’accès des femmes kanak à la formation continue

Maxime Cervulle : La conscience dominante. Rapports sociaux de race et subjectivation

Salima Amari : Des lesbiennes en devenir. Coming-out, loyauté filiale et hétéronormativité chez des descendantes d’immigrant·e·s maghrébin·e·s

Sara Ahmed : Les rabat-joie féministes (et autres sujets obstinés)

Artemisa Flores Espínola : Subjectivité et connaissance : réflexions sur les épistémologies ‘du point de vue

Hors-champ

Maria José Casa-Nova : Citoyenneté, ethnicité et dialecticité du pouvoir dans les relations de genre. Discours et pratiques dans une communauté tsigane du Portugal

Lamia Missaoui : Les couples transfuges des territoires gitans et la scolarisation de leurs enfants

Caroline Fayolle : Le sens de l’aiguille. Travaux domestiques, genre et citoyenneté (1789-1799)

Document et hommage

Eleni Varikas : Françoise Collin. Philosophe et féministe, philosophe féministe (1928-2012)

Françoise Collin : Donner par ‘nature’, est-ce donner ? (Entretien avec Philippe Chanial et Sylvie Duverger)

Notes de lecture



Armelle Testenoire dans « Quand les femmes ne cèdent plus… L’accès des femmes kanak à la formation continue » souligne, entre autres, les effets d’un véritable essor de la formation dans une optique d’égalité professionnelle entre femmes et hommes, « une politique volontariste incite les femmes à se diriger vers des formations à des métiers jusqu’alors masculins ». L’auteure met aussi l’accent sur le potentiel de résistance de l’imagination, la volonté d’autonomie, les « effets subjectivant du travail », les conditions objectives et subjectives donnant « la force de prétendre déplacer les frontières du genre ». Le travail salarié est bien historiquement « valorisant » parce qu’il est, de manière par ailleurs contradictoire, « valorisé ». Dans le cas des femmes kanak engagées dans des formations au métier de conductrice d’engin minier, force est de constater les effets émancipateurs de cette autre relation sociale.



Le thème abordé par Maxime Cervulle : « La conscience dominante. Rapports sociaux de race et subjectivation » est rarement traité. J’espère y revenir plus longuement après avoir lu son récent « Dans le blanc des yeux. Diversité, racisme et médias », ouvrage paru aux Editions Amsterdam.



L’article est précédée d’une citation de Colette Guillaumin « Non, la race n’existe pas. Si, la race existe. Non certes, elle n’est pas ce qu’on dit qu’elle est, mais est néanmoins la plus tangible, réelle, brutale des réalités ».



Pour l’auteur, « L’enjeu est donc d’appréhender les pratiques de soi par lesquelles se constitue le sujet blanc, afin de saisir les formes de consentement tacite à la domination que manifestent ceux et celles qui en seraient les bénéficiaires ». Le racisme, comme rapport social, est le plus souvent interrogé du coté de ces effets sur les racialisé-e-s, invisibilisant celles et ceux qui participent à/de ces rapports, du coté de leur couleur blanche. Il s’agit pourtant bien d’une même construction sociale aux effets asymétriques. Le questionnement doit donc excéder « la question de l’expérience minoritaire » pour appréhender simultanément « le sujet blanc en tant que produit du racisme ». Il convient donc de regarder « de l’autre coté du miroir », d’étudier les effets que la racialisation a sur les êtres humains socialement considéré-e-s comme blanc-he-s. Comme nous le rappelle Maxime Cervulle, le concept de blanchité ne renvoie ni à un type corporel, ni à une origine définie, « mais à un construit social : aux modalités dynamiques par lesquelles, en certains contextes sociohistoriques, certains individus ou groupes peuvent être assignés (selon un processus d’allo-identification) ou adhérer (selon un processus d’auto-identification) à une « identité blanche » socialement gratifiante ».



Ne pas reconnaître cette « couleur », socialement construite, c’est faire preuve d’une ignorance agencée, naturalisée et valorisée. Je partage avec l’auteur que l’enjeu est « de souligner le rôle constitutif de la formation sociale de l’ignorance pour le sujet de la domination », une forme de « fétichisme » pour emprunter un concept à la critique de l’économie politique.



Et l’auteur conclut : « sans doute faudrait-il considérer alors les agencements sociocognitifs par lesquels le sujet dominant alternativement ignore, connaît, reconnaît, conteste ou dissimule les modes d’exercice de la domination, pour ce qu’ils sont aux yeux des dominé.e.s »…



Au delà de l’intérêt des analyses de Salima Amari « Des lesbiennes en devenir. Coming-out, loyauté filiale et hétéronormativité chez des descendantes d’immigrant·e·s maghrébin·e·s », de Maria José Casa-Nova « Citoyenneté, ethnicité et dialecticité du pouvoir dans les relations de genre. Discours et pratiques dans une communauté tsigane du Portugal » et de Lamia Missaoui « Les couples transfuges des territoires gitans et la scolarisation de leurs enfants », je voudrais souligner le danger d’études non comparatives.



Une lecture ne prenant pas en compte d’autres configurations sociales, laisserait à penser que les effets analysés relèvent seulement de groupes « non modernes », de coutumes ou d’affiliations identitaires, de loyauté qui ne concerneraient que les populations « minoritaires ». Les groupes « majoritaires » ont aussi leurs propres coutumes, leurs propres affiliations identitaires, leurs systèmes de loyauté. S’il n’est pas neutre socialement d’être/se sentir inclus-e dans un groupe « minoritaire » ou « majoritaire », les rapports sociaux de sexe ou de sexualité, ici évoqués, sont construits ou articulés, de manière complexe, différente, etc., autour des mêmes inégalités de genre et hétérosexisme maintenus, dans tous les groupes sociaux. Ce qui ne signifie pas que les espaces d’autonomie construits, revendiqués ou partiellement acquis, des individues soit similaires.



Pour finir, je voudrais évoquer le réjouissant article de Sara Ahmed : « Les rabat-joie féministes (et autres sujets obstinés) ». Dire le féminisme, rappeler l’existence des femmes, c’est déranger la table, c’est « créer un problème en déclarant problématique ce qui vient d’être dit ». Mais c’est aussi, comme l’écrit justement l’auteure « Vous devenez le problème que vous avez créé ». Car dans un lieu partagé, « Ne pas avoir sa chaise à la table du bonheur, c’est une menace potentielle, non seulement pour la table elle-même mais aussi pour ce qui se trouve assemblé autour et dessus ».



Et Sara Ahmed indique que « Rendre la parole à la rabat-joie pourrait être un projet féministe ». Être rabat-joie pourrait « constituer en soi un projet de développement du savoir et d’invention d’un monde ».



Dans cet article, Sara Ahmed souligne aussi la nécessaire volonté d’obstruer « équivalent de l’audace, l’obstination comme mode de résistance, créativité », « un refus de détourner le regard de ce sur quoi trop souvent on ne s’arrête pas ».



Je signale aussi l’hommage à Françoise Collin. « Affirmer que ce qui fut partout et toujours (une fois dissipé le fantasme un moment esquissé du matriarcat) ne sera plus : telle est l’impertinence et l’audace insolente du mouvement féministe quand il met en question les rapports séculairement noués entre les sexes, comme on prouve la marche et marchant. »



Une nouvelle fois, un numéro de grande qualité.
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Se battre, disent-elles...

Danièle Kergoat est une figure majeure de la sociologie du travail et du genre. Ancienne directrice du GEDISST (Groupe d’étude de la division sociale et sexuelle du travail), elle a contribué à importer la problématique des rapports sociaux de sexe dans le champ académique en montrant comment la division du travail est au cœur de ces rapports sociaux. Un recueil rassemble ses articles les plus importants.
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Les Mondes du Travail

Le numéro débute par un entretien avec Daniele Kergoat « Je voulais comprendre comment et pourquoi les gens entre en lutte ». L’auteure nous rappelle, entre autres, que la dimension « sexuelle est incluse dans le « social », même si elle « ne l’était pas du tout pour l’immense majorité de la communauté scientifique » (dans les années 70) ; je ne suis pas sûr que cela est beaucoup changé…



Outre l’illusion de rendre la réalité ouvrière féminine en termes de « masculin neutre », elle souligne que « Au niveau statistique, étaient désignées comme ”ouvrières” les femmes d’ouvriers ! »



Si l’auteure considère, qu’en sociologie, tout le monde est, d’une manière ou l’autre, engagé, « Par contre, tout le monde n’est pas révolté. C’est cela le critère discriminant sur la manière de faire de la sociologie ».



Sa conception du travail n’est pas restrictive, il ne s’agit pas seulement du travail professionnel, « mais du travail comme ”production du vivre” ». Elle insiste sur la prise en compte du travail domestique « Celui-ci ne se caractérise pas par une addition de tâches mais comme une activité intégrée, productrice de richesses tout autant sinon plus que le travail salarié ; il se définit comme ”mode de production domestique” ou bien comme une ”relation de service” – la disponibilité permanente du temps des femmes au service de la famille et plus largement de la parenté -, relation qui est considérée comme caractéristique du procès de travail domestique ».



Au delà des modifications, d’une certaine « pacification » des relations entre hommes et femmes, « les rapports sociaux de sexe, eux, continuent à fonctionner dans leur triple dimension d’exploitation, de domination et d’oppression ». Danièle Kergoat réaffirme, dans sa dernière réponse : « Ce n’est pas parce que, à l’intérieur de la classe des femmes, certaines femmes en exploitent d’autres, que cela invalide la conceptualisation en terme de classe. Ce terme veut dire que toutes les femmes sont dans une position analogue dans les rapports sociaux de sexe : le groupe des femmes est exploité, dominé, opprimé par le groupe des hommes », ce qui ne signifie pas qu’elles soient dans une position identique. Les femmes forment un « nous collectif » abstrait « celui qui se crée dans le rapport antagonique avec le groupe des hommes, rapport qui se noue autour de l’enjeu central du travail ».



J’ai particulièrement apprécié l’article de Sébastien Petit « Recomposition de la division du travail de conception : le travail en bureau dans un cadre gestionnaire ».



L’auteur interroge « pourquoi les concepteurs connaissent, dans l’exercice de leur travail, des changements approchants ceux connus en production dans le phases d’exécution ». Il souligne « les contraintes de fabrication tendent à être remontées en amont de la conception », la place de la sous-traitance, les aspects combinatoires et interprétatif dans la conception, sans oublier la dimension proprement gestionnaire ou financière « Les critères nouveaux de fabricabilité auxquels les concepteurs sont directement confrontés témoignent à la fois d’une restriction de leur autonomie par la prégnance du flux tendu et de critères de performance concernant ne premier lieu l’aspect financier » ou « un rapprochement des bureaux d’études de conception vis-à-vis des bureaux des méthodes et des opérationnels en production et, en conséquence, à une centration des ingénieurs et concepteurs sur des enjeux de coût, de qualité et de productivité qui pouvaient leur apparaître plus secondaires jusqu’alors. »



Sébastien Petit insiste sur la notion de client interne et ses conséquences « La systématisation de l’usage de la notion de client par le management correspond tout à fait, à notre sens, à une politique de flexibilisation du travail qui vise à assimiler symboliquement celui-ci à un besoin exprimé par une demande sociale. Il nous semble que le terme de client, qui traduit une représentation éminemment gestionnaire des formes de coopération, subordonne le travail des concepteurs à des demandes éparses qui caractérisent en objectifs concrets des performances financières ».



Les autres articles :



« Répertoire d’action et travail collectif dans l’activité des brigades de police-secours » de Marc Loriol



« Travail et santé : un nouveau défi pour les organisations syndicales » de Lucie Goussard



« Coopérer sur des marchés d’organisations » de Stéphane Heim



« La professionnalisation des activités de gestion : construire et défendre un ”territoire” » de Mathieu Bensoussan



« Le personnel hospitalier face à l’engagement syndical. Quelques remarques à propos d’un travail de terrain » de Georges Ubbiali



« De l’usine à l’intime. Mise au travail par la maquila et vies d’ouvrières » de Natacha Borgeaud-Garciandia



Notes de lectures
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Cahiers du genre, N° 42, 2007 : Inversion d..

« Désormais, les frontières du masculin et du féminin présentent des contours plus flous, mais ce déplacement ne conduit pas à une remise en cause radicale de l’ordre du genre et du rapport social marqué par le double processus de différenciation / hiérarchisation qui le caractérise. »



A travers l’analyse de certaines professions, les auteur-e-s interrogent, tout à la fois, le travail des corps et la division sexuée des pratiques. Les articles explorent, entre autres, la situation des sportives (boxeuses, footballeuses), des policières « le monopole du commandement est plus facile à lever que celui de l’usage de la violence », le cirque, où « la mise en scène du corps accentue les stéréotypes corporels du masculin et du féminin », les cadres commerciaux ou les ingénieures au Brésil.



Je souligne l’article d’Elisa Herman qui dans son analyse des centres de loisirs traite de la « panique morale » des hommes face à la pédophilie et de ses conséquences en terme de légitimation accrue de l’idéologie de la complémentarité au détriment de l’égalité.



Ces différentes études permettent de mieux comprendre les modalités de la domination des hommes sur les femmes et d’analyser leurs déplacements, les réaménagements liées à la montée de la mixité et leurs incidences sur les carrières professionnelles des femmes.



« La mixité ne se traduit pas seulement par une coprésence des femmes et des hommes dans la situation de travail, elle entraîne ou accompagne des transformations, parfois très profondes, des métiers, et n’est pas sans incidences sur les trajectoires professionnelles »
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