AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Dany Carrel (6)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
L'Annamite



Probablement que le beau nom d'Yvonne Suzanne Chazelles de Chaxel ne vous dit pas grand-chose et que le surnom "L'Annamite" n'évoque pas beaucoup plus. Cette Yvonne, née à Da Nang au Vietnam en 1932 ou en 1935, est mieux connue sous le nom de Dany Carrel. Son père Aimé Chazelles de Chaxel était le directeur général des douanes de l'Indochine française et sa mère la maîtresse vietnamienne de celui-ci, nommée Kam, à qui la célèbre actrice a dédié son autobiographie. Elle finit d'ailleurs par l'aimable phrase : "Ce livre est donc une longue lettre à ma mère, la jolie et triste Kam" (page 358). De cette combinaison est né aussi sa soeur Alice, qui lui ressemble physiquement, mais en plus "eurasienne" , et 2 demi-frères à l'allure bien asiatique.



Ce n'est guère mon habitude de lire des (auto-) biographies de vedettes du grand écran et en fait je n'en ai lu que très peu : Orson Welles, Humphrey Bogart, Gérard Philipe, Fernandel, Isabelle Adjani, Sandra Bullock, Anne Wiazemsky, qui était aussi écrivaine et Marilyn Monroe, symbole de toute une époque.



Mais pourquoi choisir Dany Carrel parmi toutes ces étoiles au firmament cinématographique ? C'est tout d'abord en mémoire à d'excellents moments de performances de l'actrice, comme par exemple en 1956 à côté du superbe Gérard Philipe dans "Les grandes manoeuvres", avec Pierre Brasseur, l'année suivante, dans "Porte des Lilas" et 10 ans plus tard avec Jean Lefebvre "Un idiot à Paris" etc. Puis, il y a ma sympathie pour cette région du monde où elle est née et finalement le hasard qui m'a fait acheter son livre sans grandes réflexions pour autant. Séduit par la jolie photo de couverture ?



Sa vie a démarré sous un ciel plutôt sombre avec la mort de son père d'une crise cardiaque, lorsqu'elle avait 4 ans et la décision de sa belle-mère Juliette d'expédier la gamine à l'autre bout du monde dans un orphelinat tenu par des bonnes soeurs près de Louveciennes. Là, elle apprit que l'Annam était une province de la colonie française d'Extrême-orient et être Annamite pas une insulte. À 14 ans, sa belle-mère l'amena à Marseille où elle la chargea de tous les travaux domestiques, elle appris aussi sa véritable origine et fit la connaissance de sa soeur plus jeune de 2 ans qu'elle. Pour des raisons qui s'expliquent plausiblement la jeune Yvonne n'a pas eu la vie facile avec la veuve de son père, qui la traitait avec beaucoup de désinvolture. Juliette voulait en faire une secrétaire, tandis que l'adolescente rêvait de devenir une nouvelle Olivia de Haviland à côté d'un Errol Flyn.



Mais c'est en travaillant comme dactylo qu'elle a pu se payer ses cours d'actrice auprès d'Andrée Bauer-Thérond, à Paris, qui quoique difficile et exigeante a été merveilleusement impressionnée par la tirade que la gamine avait préparée de Bérénice, de Racine, lorsque celle-ci renonce à son amour pour Titus. Pour arrondir ses fins de mois, la dame, qui avait accompagné et lancé Françoise Arnoul, Anouk Aimée (Nicole Dreyfus) et Roger Hanin, l'aida comme figurante au théâtre. Ainsi, au Théâtre de l'Ambigu, notre petite Eurasienne a fait un début de carrière en étant déguisée en jeune fille arabe au voile transparent.



La fin des cours se solde par une audition sur scène. Yvonne, qui tremble comme une feuille, incarne Pernette dans "Les Jours heureux" , la pièce de Claude-André Puget. Sûrement qu'elle s'est bien acquitté de sa tâche, car elle est invitée chez le régisseur Henri Decoin qui lui offre sa première apparition au grand écran, à côté de Jean Marais, dans "Dortoir des grandes", inspiré par le livre policier du Liégeois Stanislas-André Steeman "Dix-huit fantômes".



Nous sommes en 1953 et "Une étoile est née", notre petite Yvonne, 21 ans, qui devient, sur conseil de Decoin, Dany Carrel. Carrel comme le nom de l'auteur du livre qui trainait sur son bureau du chirurgien Nobel (médecine) Alexis Carrel de Lyon (1873-1944). Et Dany choisi par elle parce qu'elle voulait un prénom qui ne permettait pas de diminutif à la Vovonne ou la Vonnette.



Nous sommes également au début d'une longue carrière avec de très nombreux films, dans lesquels elle "crevait l'écran", pour reprendre une qualification de la revue "Cinémonde", et seulement à la page 137 du livre. Je ne vais pas énumérer ses 48 films pour le cinéma, ses 19 films pour la télé, ses 9 grandes apparitions au théâtre et son disque "Sans costume sans habit".



Si Cinémonde a raison reste, bien entendu, une question de goût et d'appréciation personnelle. Sans être une Jeanne Moreau ou Simone Signoret, elle a été, à mon avis, une présence agréable à l'écran qui nous a fait rêver.

Qu'elle n'ait reçu cependant aucune grande récompense cinématographique dans ses 36 ans de carrière est plus que dommage, injuste !



Dany Carrel a écrit un livre très ouvert et honnête, aidée dans la rédaction par Marie-José Jaubert, l'auteure d'entre autres l'ouvrage "Ces hommes qui nous accouchent... ".



Son autobiographie est parue en 1991 et a été adaptée en documentaire par Thierry Chabert en 1995. La mère de 2 enfants, Laurence et Antoine, a finalement rencontré sa propre mère Kam, grâce à Jean-Pierre Foucault dans son émission "Sacrée Soirée". Rencontre dont le présentateur de l'émission a déclaré qu'elle "fait partie de ses meilleurs souvenirs".

Commenter  J’apprécie          606
L'Annamite

Dans un billet consacré à l'autobiographie de Keith Richards j'avais manifesté mon désintérêt pour les bios de stars.



Pourquoi Dany Carrel fait elle exception ?

Cette actrice, dont les heures de gloire remontent aux année 50 et 60, n'avait guère de chances d'émoustiller ma jeunesse il est vrai peu cinéphile.



Le cheminement qui devait aboutir à cette autobiographie a pour origine improbable Georges Brassens que je peux d'ailleurs apprécier sans en être fan.

Ayant appris qu'il avait "fait le comédien" dans "Porte des Lilas" réalisé par René Clair en 1957, j'avais visionné le film.

Rien d'extraordinaire mais l'intrigue tient encore la route. Au passage on saluera la lucidité de Brassens quant à ses capacités à jouer la comédie, il semble qu'il en soit resté là avec le cinéma.



Nonobstant la manière de l'époque, le reste de la distribution est de bonne tenue mais venons-en à Dany Carrel : sans être Sophia Loren ni Brigitte Bardot, sa sensualité ingénue et exotique crève l'écran.

Qui était-elle donc ? Une brève requête sur le Net m'apprit ses origines vietnamiennes, considérant mon attachement pour cette région du monde on comprendra que je fus immédiatement intrigué jusqu'à me procurer cette autobiographie.



La partie du live qui retrace la carrière de l'actrice, untel était adorable, machin m'a fait rencontré truc, on tournait comme ci, on couchait comme ça, Gérard Philipe était génial, le film n'a pas très bien marché et tatati et tatata, m'a moyennement intéressé.



M'ont touché, l'enfance misérable d'Yvonne et le mystère de ses origines qu'on lui cache.

Quelle cruauté dans l'attitude de sa mère adoptive et les réflexions hautaines et racistes de son amie.

Et puis en filigrane et sans que l'actrice ne parte en croisade, ce sont les comportements odieux de la caste coloniale qui affleurent à travers les agissements de cette belle-mère.



Un destin incroyable.

Commenter  J’apprécie          120
L'Annamite

Dany Carrel, le nom dit toujours quelque chose mais, selon les générations, le souvenir est plus ou moins précis. Quand il l'est tout à fait, c'est celui d'un visage rond aux pommettes hautes, regard noir en amandes coquines, délicates réminiscences d'origines eurasiennes. Une petite bouche pulpeuse sur lesquels se cristallisaient, dans les années 50-60, les rêves des spectateurs de cinéma.Elle se raconte dans ce livre et revient sur ses origines asiatiques, née d’un père français et d’une maman vietnamienne. Une livre sans pathos et qui montre l’ascension d’une vedette dans le monde du cinéma des années 50 à 70.
Commenter  J’apprécie          32
L'Annamite

Cette autobiographie plaira à tous ceux qui s'intéressent au cinéma français des années 1950 et 1960. Si en plus vous êtes un admirateur de l'actrice Dany Carrel, vous serez comblés. La vie personnelle et la carrière de l'auteure, au cinéma comme au théâtre, y sont racontées avec intelligence et sensibilité. Quelques photos coquines incluses dans l'ouvrage ne déplairont pas aux messieurs surtout... Une artiste attachante donc, à plus d'un titre.

Commenter  J’apprécie          30
L'Annamite

Dany Carrel était l'actrice favorite de mon papa. Une jolie comédienne souvent cantonné dans les rôles d'ingénue ou de prostituée, parfois dénudée à l'écran. Elle a participé à plusieurs films tels que “Les grandes manœuvres” ou encore “Des gens sans importance”, avant d'apparaître dans “Le Pacha”, qui a connu un succès retentissant. Aujourd'hui âgée de presque 90 ans, elle a quitté les plateau de cinéma depuis belle lurette et a survécu il y a peu au Covid. "L'annamite" est son livre confession, écrit en toute sincérité et sans formules pontifiantes. La preuve qu'on peut partir de rien (elle ne connaissait pas sa maman !) et aller très loin, se faire aimer du public et marquer toute une génération de spectateurs. Bien sûr, j'ai été biberonnée par ses films et dès qu'ils étaient diffusés à la télévision la famille se recueillait devant le poste. Ce livre faisait partie de la collection que possédait papa, entre VHS et affiches qu'il se procurait dans des boutiques spécialisées. Tout un pan de ma jeunesse que je ne regrette pas et qui me relie à mon père qui malheureusement n'est plus.
Commenter  J’apprécie          20
L'Annamite

Je croyais connaître Dany Carrell, joli minois du cinéma français. Née en Indochine française des amours d'Aimé Chazelles du Chaxel, directeur des douanes, et d'une Vietnamienne, la jeune Dany est placée dans un orphelinat après le décès de son père. Décidée à devenir comédienne, elle se met à suivre des cours de comédie. Au cours d’une audition, elle est remarquée par le cinéaste Henri Decoin. La suite est une lente ascension vers le succès en tutoyant le gratin du 7e art. Avec cet ouvrage, elle revient sur son existence et la souffrance de ne pas connaître sa maman. La publication de cette autobiographie a offert l'occasion au présentateur Jean-Pierre Foucault dans le cadre d’une de ses émissions de retrouver sa génitrice et de mettre fille et mère en présence pour la première fois. Un émouvant moment de télévision !
Commenter  J’apprécie          20


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Auteurs proches de Dany Carrel
Lecteurs de Dany Carrel (22)Voir plus

Quiz Voir plus

Cannibale

Dans quel lieu Gocéné et ses compagnons sont-ils emmenés ?

En Allemagne à Berlin.
Dans un zoo en Australie.
A l'Exposition Coloniale à Paris.
En Suède dans un parc d'attractions.

10 questions
985 lecteurs ont répondu
Thème : Cannibale de Didier DaeninckxCréer un quiz sur cet auteur

{* *}