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Citation de le_Bison


Dazibao, rue Saint-Hubert, au-dessus du café Robutel. Il faut, pour y accéder, grimper un escalier assez raide soudé au Robutel comme une anse à cafetière. Comme prix d’entrée, il faut acheter un lot d’exemplaires de la NBJ, la revue des poètes d’avant-garde. Coût total : 2.50 $. Fini le temps des Maïakovski où la poésie était gratuite. A l’intérieur, tout ce que Montréal compte de laissés-pour-compte de la poésie. Poètes alcooliques, mystiques, bûcherons, camionneurs, poètes tuberculeux, poétesses surdraguées. Nous prenons place, Bouba et moi, dans le fond de la salle. Un grand type, à côté de Bouba, n’arrête pas de hurler à la mort, après chaque strophe. Des caisses de bière à côté de ses pieds. Poésie à l’ivromètre. Une énorme poétesse, ronde comme une barrique de bière, raconte l’histoire de son amant bûcheron jaloux de sa bibliothèque. Un géant doux voudrait nous chanter une berceuse. Une poétesse, complètement soûle, s’assoit entre Bouba et moi. Puis l’énorme poétesse revient à l’avant pour raconter l’histoire d’un amant qui puait des pieds. Ou il faisait l’amour avec ses bottes ou il s’en allait. La plupart du temps, il le faisait sans ses bottes et la maison restait empestée pendant une semaine. Je rentre chez moi. Le roman m’attendait. Je place une dernière bière à côté de ma Remington avant de me faire un sandwich. La nuit sera longue.
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