Cette histoire, je tenais à la raconter d'un point de vue différent, celui des "petits" cultivateurs, journaliers, domestiques, cette population méprisée par la famille Rimbaud, et dans son sillage, par ceux qui ont écrit sur elle ( à quelques exceptions, comme André Suarès ou Robert Goffin) . Face à la parole des notables, des bons élèves du collège de Charleville, je souhaitais tendre un micro imaginaire aux descendants de ces "vies minuscules", ces vies qui, pour Frédéric, avaient beaucoup compté. Et à travers elles, faire entendre, sinon la voix de l'autre Rimbaud, du moins sa version des faits. (p. 326)