Je suis la pute des mots qui tortille de la plume! Reluquez-moi, aucune pudeur verbale dans mon strip-tease de l'âme! Je veux conquérir ma place au soleil en tapant sur mon clavier avec cette main restée pure et franche dans un gant de velours noir dégueulassé au foutre. Une main tranchante, térébrante, qui va fister avec mes mots dans le cul des salauds.
La dépression est une fatigue énorme de la vie, un dégoût, un éloignement de sa propre existence, on traîne les pieds pour tout, le moindre truc devient impossible et on fait chier son entourage. Voilà, c’est ainsi.
Oui, regarder mon histoire en face! Je suis née dans la street culture des cités, j'ai eu une enfance, une adolescence martyres, méprisée, battue, affamée, violée...je me suis tirée de tout ça, j'ai fait comme on dit carrière dans la mode, j'ai un nom qui m'a fait voyager dans le monde, j'ai fréquenté toutes les couches sociales, j'ai vécu en Asie comme à Paris ou à Londres...alors, je dis merci à toutes les galères, aux merdes qui me sont tombées sur le coin de la gueule, aux sales enfoirés que j'ai croisés...grâce à eux j'ai compris que je suis plutôt forte!
Je refuse d'être prisonnière de la fatalité. Je refuse d'entrer dans les statistiques des gens programmés pour se casse la gueule. Victime de ma propre histoire, je veux la chevaucher pour en devenir l'héroïne. Pas besoin de cape, d'épée ou de collant de superhéros invisible, seulement d'un journal intime, d'un soutien psychologique et spirituel, et d'un peu ou de beaucoup de courage, ça dépend des moments.
Tout est question de temps et d'endurance.
J'ai longtemps cru qu'avoir raconté (le viol) à Pedro l'avait encouragé à prendre le relais. Pendant des années, j'ai culpabilisé .Aujourd'hui je n'en ai plus rien à foutre. Gérez comme vous pourrez, si je vous dérange, arrêter de lire, cassez vous, que le plus gêné s'en aille.
Les enfants sont tellement connectés à leurs parents qu’ils éprouvent tout ce qui les traverse.
Je pense aujourd'hui que si je ne m'étais pas mise à écrire, il (son coeur) se serait gangrené
Quelque chose avait pris le pas sur la terreur : le mépris. Je les méprisais, lui et ma mère, comme je n'avais méprisé personne de toute ma petite vie. Lui parce qu'il était un monstre, elle parce qu'elle voyait et laissait faire. (p.199)
Je veux me battre pour devenir une héroïne ouvrant la voie à d'autres qui à leur tour se battront, une réaction positive en chaîne, que les langues se délient, que les poings se serrent et que l'on se dresse face aux prédateurs sexuels.
L’angoisse est vraiment un truc à la con, elle fout le cœur au bord des lèvres.