Pendant des millénaires, l’humain et les autres êtres vivants de la Terre s’étaient côtoyés sans se comprendre. L’Homme, dans son orgueil et sa mégalomanie, s’était autoproclamé l’espèce la plus intelligente de la planète en se fondant sur sa capacité à construire et à détruire ce qu’il touchait, sans se préoccuper de ce que pouvaient ressentir les autres créatures terrestres. Il avait mis de la distance entre lui et les autres espèces, qu’ils avaient nommés « animaux », se plaçant dans une catégorie à part. Certains humains avaient même décrété que les animaux n’avaient pas de sensibilité et n’étaient que des « machines ». Les mentalités avaient commencé à évoluer au 21e siècle. Des études plus poussées démontrèrent que l’humain n’était pas le seul à ressentir des émotions, à avoir une conscience de soi, une culture et une communication. Mais il fallut la création du scanner de pensée en 2041 après J.-C. par Ricardo Waal pour que les choses bougent. On savait déjà photographier le cerveau et reconnaître les zones activées par certaines pensées, mais le tour de force du professeur Waal avait été de recréer ces mêmes influx dans le cerveau d’un récepteur. Avec cet appareil, on pouvait comprendre ce qu’un interlocuteur voulait nous dire comme par télépathie.