Tout ce qui existe dans l'univers est le fruit du hasard et de la nécessité
En réalité, nous ne savons rien, car la vérité est au fond du puits.
Je voudrais que l'Univers entier se dévoilât tout d'un coup à nos yeux. Qu'y verrions-nous, que des hommes faibles, légers, inquiets, passionnés pour des bagatelles, pour des grains de sable ; que des inclinations basses et ridicules, qu'on masque du nom de vertu ; que de petits intérêts, des démêlés de famille, des négociations pleines de tromperie, dont on se félicite en secret et qu'on n'oserait produire au grand jour ; que des liaisons formées par hasard, des ressemblances de goût qui passent pour une suite de réflexions ; que des choses que notre faiblesse, notre extrême ignorance nous portent à regarder comme belles, héroïques, éclatantes, quoiqu'au fond elles ne soient dignes que de mépris ! Et après cela, nous cesserions de rire des hommes, de nous moquer de leur prétendue sagesse et de tout ce qu'ils vantent si fort.
[ Dans "Histoire critique de la philosophie" ; de Deslandes, André-François (1690-1757) ]
Occupe-toi de peu de choses si tu veux avoir du courage.
Rechercher les biens de l'âme, c'est rechercher des biens divins ; se contenter des biens du corps, c'est se contenter de biens humains.
La médecine soigne les maux du corps, la sagesse supprime les maux de l'âme.
Il y a deux formes de connaissance : l'une véritable, l'autre obscure. À la connaissance obscure appartiennent : la vue, l'ouïe, l'odeur, le goût, le toucher. La véritable connaissance est toute différente. Quand la première se révèle incapable de voir le plus petit, ou d'entendre, ou de sentir, ou de goûter, ou de toucher et qu'il faut pousser ses recherches sur ce qui est plus difficilement perceptible à cause de sa finesse, alors intervient la connaissance véritable qui, elle, possède un moyen de connaître plus fin.
Le plaisir et la douleur constituent la limite de ce qui est utile ou non.
Il faut que celui qui se propose la tranquillité de l'âme ne se charge que de peu d'affaires, aussi bien à titre de particulier qu'à titre de citoyen ; il ne doit rien entreprendre qui dépasse ses forces et sa nature ; il doit se tenir sur ses gardes, afin de pouvoir négliger la fortune, même quand elle lui est hostile ou qu'elle semble l'entraîner irrésistiblement ; enfin, il ne doit s'attacher qu'à ce qui ne dépasse pas ses forces ; la charge que soutiennent nos épaules doit être moins lourde que facile à porter.
La réflexion procure trois avantages : bien penser, bien parler et bien agir.
Ne prétends pas connaître toutes choses, tu deviendrais ignorant de toutes choses.
Cité par Georges Jean (Les plus beaux poèmes sur la montagne)