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Critiques de Denis Crouzet (7)
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Au péril des guerres de religion

Écrit dans l'instabilité qui suivaient les tristes attentats de 2015, Denis Crouzet nous propose une approche historiciste, dans laquelle il désire faire le lien entre les violences islamiques du présent et celles de la chrétienté passé, en les liant par la passion dite "eschatologique" (de la fin du monde). En conséquence de cette même analyse, Denis Crouzet tentera de proposer un antidote à ces mêmes fragmentations, un antidote républicain, laïc, multiculturel, humaniste... en bref, un antidote fantasmé, qui ne tient pas compte des tristes réalités et des lois qui nous gouvernent, surpassant l'universalisme bas des droit-de-l’hommistes universalistes.



Définissant avec soin la psychologie et l'univers mental de l'eschatologie, où le meurtre, le pêché est d'avantage une justice divine de réparation du Dieu offensé, où le pêcheur saint, se désangoisse de la fin du monde par le biais de sa lutte sacrificielle contre l'hérésie, Denis Crozet opère un retour qu'il juge nécessaire sur le passé eschatologique chrétien.



Il rappelle les aventures des Anabaptistes de la ville de Münster, menée par Jean de Leyde ou encore de l'assassinat d'Henri III par Jacques Clément, purge salvatrice contre le roi antéchrist. Selon lui, ces retours montrent l'inhérence de l'eschatologie aux religions du livre, où la rhétorique se lie avec l'imaginaire angoissé pour tirer son pouvoir.



Nonobstant l'intérêt avéré que nous pouvons porter à ces périodes, le parallèle fait entre la crise moderniste du christianisme et celle de l'islam, actuellement, est selon moi ignare.



Dans le cadre d'une république multiculturelle, il faudrait, avec la coopération des Imams, créer un Islam de France, tout en continuant de culpabiliser la violence. Alors même que les rouages créateurs des deux religions sont radicalement différents, là où la violence et l'imposition la religion coranique lui a été inhérente. L'islam veut dire "soumission", ce n'est pas une religion fonctionnant sur la pénitence ou sur la culpabilité de ses fidèles, mais au contraire sur le rapport de force et le lien communautaire, antinomique avec son rationalisme multiculturel, universalité et républicain (et j'ajouterais, rêveur, pour ne pas dire puéril.).



L'intégration d'un Islam de France, républicain, se ferait en coopération avec des Imams et des populations de raisons, à l'encontre des passions eschatologiques islamistes, qui seraient l'ennemi commun. Ce que le républicain rêveur Crouzet oublie, c'est que, comme le disait le poète algérien Ferhat Mehenni, "l'islam, c'est l'islamisme au repos, l'islamisme, c'est l'islam en action".



M. Crouzet oublie que 74 % des Français musulmans de moins de 25 ans affirment mettre l'islam avant la République, alors qu'ils sont 25 % parmi les 35 ans et plus, selon un sondage Ifop, et que ce chiffre ne cesse d'augmenter. (et qu'il date d'il y a trois ans seulement, imaginez maintenant...)



M. Crouzet oublie la nature même de l'Islam, qui n'est pas une religion faite pour se contenir et ne rester sagement à la place que les bons "hussards noirs" républicains, comme disait Péguy, leur ont attribué. Il oublie que c'est une religion d'expansion, qui n'a d'autre but que la conquête mondiale, et que ce n'est certainement pas son historicisme des lumières qui l'arrêtera dans sa course. Il oublie que "les frontières de l'Islam sont sanglantes", comme le rappelait justement Samuel Huntington dans "le choc des civilisations".



D'ailleurs, Crouzet réfute le choc des civilisations... Hier, Fukuyama, attendait "la fin de l'histoire" grâce au libéralisme, au multiculturalisme et à la mondialisation ; aujourd'hui, Denis Crouzet attend la bonne société multiculturelle, d'acceptation des différences, de civilisations comme un "fait international"...



Les deux n'auront plus que leurs yeux pour contempler leurs erreurs.



Il désire une république transmettant l'universalité, le multiculturalisme, l'unité de l'homme et le genre humain. Denis Crouzet est à deux doigts de nous chanter l'internationale. Comment un historien peut-il être, à ce point, idéaliste et ignorant sur l'amère réalité du nombre, des identités et des peuples ?



Comment peut-il plaider pour une laïcité, qui placerait l'individu au dessus de l'appartenance communautaire alors même que l'histoire même de l'humanité est constitué en appartenances, civlisationnelles, religieuses, nationales ou tribales ?



Le règne de l'individu-roi est une chimère, d'un peuple occidental déraciné, qui pense de faire de sa prétendue raison des lumières u objet d'universalisme se fondant avec toutes les cultures, alors même que ces autres cultures et autres religions n'ont même pas une once de commencement de consentement à ce projet onirique. Les occidentaux sont la risée du monde, ils ne représentent qu'une fraction toujours plus déclinante de la population mondiale, mais il pense pouvoir arrêter les dynamiques fondamentales de l'histoire humaine.



Il plaide pour une mémoire comme unité de l'humanité alors même que chaque groupe à sa mémoire, et quelle est relative à des groupes donnés. La mémoire sélective (comme TOUTES les mémoires) de M. Crouzet vient à ommettre le rôle des rois de France, fondateurs de la patrie pour nous rappeler que la France est le fruit de l'altérité, alors même que cette altérité à été permise par deux choses : l'alliance du trône et de l'autel. Mais si cette mémoire nie l'essence même de la France et de son identité, pour plaider un multiculturalisme abstrait, c'est bien parce que M. Croizet est le fruit d'une histoire. L'histoire d'un déracinement, l'histoire d'un pourrissement occidental, conséquence d'un invividualisme, fruit d'un libéralisme délateur des liens nationaux et sociaux, où l'intellectuel pense changer le monde entier avec une vision sur ce dernier qui est chimérique et minoritaire.



M. Croizet rêve de faire des "citoyens du monde" par la république. Or, nous voyons qu'elle ne parvient même plus à Faure des "citoyens de France", alors comment pourrait-elle imaginer un dessein de ce type ?



Selon lui, le problème est l'eschatollgisme, alors qu'il n'est qu'une mineure partie de la puissance et de la vitalité religieuse dans son expression conflictuelle dans le cadre d'une lutte concurrentielle pour une domination spirituelle et et temporelle mondiale.



On ne peut pas accepter les identités des autres et les différences si nous refusons les autres, M. Crouzet. Sachez d'ailleurs que vouloir faire des "citoyens du monde", c'est nier le principe même de leurs différences culturelles et identitaires, qui sont l'expression même de ce qui les empêche d'être des citoyens du monde.



Ce projet universalite et républicain n'est rien pas un multiculturalisme, mais simplement une volonté de faire une somme d'individus rationnels...



La réalité communautaire, civilisationnelle et religieuse sera le grand retour de bâton pour ce déraciné, qui compte sauver le monde en plaçant la raison avant tout (sic).



Lorsque M. Crouzet sortira des bancs de La Sorbonne pour découvrir l'amère réalité du monde, il découvrira, au de la de ses fantasmes et de ses chimères que :



l'historicisme intellectuel ne fait, et ne fera jamais le poids face au réel vitalisme communautaire et naturel qui émane des groupes et des religions.



Enfin, au lieu de prescrire une vitalité et une meilleure incarnation de l'histoire via une morale et une désignation du mal par des professeurs mués dans un esprit universalite et inclusif, M. Crouzet devrait d'avantage les écouter, comme lorsqu'ils ont crié à l'aide en 2002 dans leur ouvrage : "Les Territoires perdus de la République" .



Il est facile d'encenser la laïcité, M. Crouzet. Il peut être même facile de l'enseigner, mais lorsque, comme dans les cas de ces professeurs, vous n'êtes pas confronté à un ou deux musulmans dont je ne douterai pas de la bonne volonté dans une classe, mais au contraire d'une classe où vous êtes le seul représentant de la dite République face à des individus gouvernés par la loi du nombre, ainsi que de la religion, permise par la socialisation primaire et fondamentale, vous comprenez que toute la bonne volonté et la bonne raison ne feront jamais le poids, car comme l'écrivait justement Benjamin Constant "tout est moral dans les individus, tout es physique dans les masses".
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Christophe Colomb : Héraut de l'Apocalypse

La thèse du livre de Denis Crouzet est extraordinaire. Sa vision de Christophe Colomb m'a passionné. En revanche, son écriture n'est pas facile à comprendre. On regrette aussi l'absence de carte représentant les différentes îles et trajets du navigateur. Quel dommage que ce livre manque de clarté, de didactique, car le coeur du message (Christophe Colomb se considère comme un envoyé de Dieu, dans la lignée de la Reconquista) renouvelle complètement l'idée qu'on se fait du personnage.
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Le problème de l'incroyance au 16e siècle, la r..

Un travail universitaire de très haute volée . Le problème posé , la religion de Rabelais, permet de faire le point ,à la fois sur l'oeuvre de ce truculent génie et sur l'état de la religion à cette époque de grands troubles dans les consciences. C'est du sérieux comme en témoigne la considérable bibliographie en annexe .Mais le livre mérite l'effort.
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Jean Calvin. Vies parallèles

Réformateur et écrivain. Né un quart de siècle après Luther, Jean Calvin est le plus célèbre parmi ceux des réformateurs qui cherchèrent à organiser et à structurer théologiquement la nouvelle Eglise. Souvent associé à son prédécesseur en tant que fondateur du protestantisme, il a sans doute, plus que le moine de Wittenberg, donné de la religion réformée une image de rigueur, voire d'ascétisme.



Sur le plan littéraire, Calvin, en écrivant ou en traduisant ses œuvres en français, est l'un des premiers écrivains importants dans cette langue, qu'il choisit parfois pour faciliter la propagation de ses idées.





Jean Calvin naquit le 10 juillet 1509 ; il était le fils du procureur fiscal de l'évêque de Noyon - le nom sera par la suite calqué sur le latin Calvinus. L'enfant, que son père destinait à la prêtrise, fut dès 1521 pourvu de deux bénéfices ecclésiastiques. Jean Calvin reçut d'abord une formation d'humaniste ; il effectua des études de lettres et de philosophie aux collèges de la Marche et de Montaigu à Paris, puis de droit à Orléans, où il rencontra Pierre de L'Estoile ; en 1529, il se rendit à Bourges, attiré par les cours de droit d'Andrea Alciati. C'est vers 1530 qu'il écrivit, en latin, sa première œuvre, un commentaire du De clementia, de Sénèque (publié en 1532).



A la mort de son père, Calvin revint à Paris, et, passionné par les controverses théologiques, il adhéra vers 1533 aux idées de la Réforme protestante, initié par son cousin Olivétan et les érudits Lefèvre d'Etaples, Guillaume Budé et Nicolas Cop, alors recteur de l'Université de Paris. Il participa à la défense de l'ouvrage de Marguerite de Navarre Miroir de l'âme pécheresse. Condamné par le parlement après l'affaire des Placards, il dut quitter Paris ; avant de s'enfuir à Bâle en janvier 1535, il revint à Noyon résigner ses bénéfices ecclésiastiques.



Il passa quelque temps à Ferrare, chez la duchesse Renée de France, puis, en 1536, après un séjour à Bâle - où il publia la première version, en latin, de son Institution de la religion chrétienne -, il se rendit à Genève, vieille cité épiscopale dont le Conseil venait de décider l'adhésion au protestantisme ; à la demande de Guillaume Farel, il s'y installa. Nommé professeur de théologie et pasteur, Calvin chercha à réformer les mœurs et la doctrine ; il voulut obliger chaque Genevois à adhérer à une profession de foi, qu'il avait lui-même rédigée. Sa conception de la société, dans laquelle l'Eglise a la prééminence sur les autorités civiles, aboutit au conflit avec le Conseil des Deux-Cents (conseil de la ville), et il fut banni, ainsi que Farel (23 avril 1538).



Il partit alors pour Strasbourg, où il seconda, de 1538 à 1541, le réformateur Martin Bucer, et où il élabora la deuxième version de son Institution de la religion chrétienne. En 1540, il épousa Idelette de Bure, veuve et mère de trois enfants, dont il eut un enfant mort-né, et qui mourut elle-même en 1549.



http://www.memo.fr/article.asp?ID=PER_MOD_101
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Historiens d'Europe, historiens de l'Europe

Non que ces théorisations parviennent à épuiser un objet aussi inépuisable et complexe que l’histoire de l’Europe, mais du moins proposent-elles des interprétations argumentées et explicatives de certaines dynamiques et échappent aux apologétiques civilisationnistes, religieuses, culturalistes ou nationales-libérales qui fondent en réalité la plupart des œuvres des autres historiens étudiés dans le livre.
Lien : http://www.laviedesidees.fr/..
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Au péril des guerres de religion

Des guerres de religion en Europe aux attentats islamistes actuels, rejet de l’autre et violence ont toujours primé.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
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Nostradamus

Denis Crouzet donne ainsi à voir l’historien dans son cheminement, sa réflexion et ses doutes. Il autorise son lecteur à regarder au-delà ou plutôt en deçà du résultat final que représente l’ouvrage imprimé et de la logique d’exposition qui y préside, et à saisir une histoire en train de se faire.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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