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Citation de Charybde2


Il faut fermer les volets. Sinon la petite communauté de la rue viendra frapper à la porte me rappeler que j’ai oublié. Car il vaut mieux quand même, on ne sait jamais. Et à part ça, tout va bien ? Des gens sympas qui veillent gentiment. Voisins pas compliqués, accueillants dès mon arrivée. Leur bonté me fait peur maintenant, me fait raser les murs. Je dois rester vigilant. Il ne faut pas qu’on me détourne ni m’empêche.
Les couleurs, bruits, odeurs s’unifient au moment où je me détache du mur. L’air grésille, brunit, s’épaissit, graillonne. Quelqu’un fait griller du poisson. Oublient l’impossibilité de ce plaisir, je mords l’envie. Le jaune implose, rouge, fond dans le noir. Cela m’entraîne dans un tourbillon boueux de douleur. Le poisson se bat dans mon estomac, un hameçon s’en prend à mes viscères. C’est moi qui me dispute aux deux bouts du fil. Ma main cherche le mur que je viens de quitter et qui semble s’être déplacé. Je me plie, me laisse tomber. A genoux, je fouille au cœur de la douleur ma présence, mon absence.
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