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EAN : 9781092173254
208 pages
L'Ire des marges (21/02/2017)
3.17/5   3 notes
Résumé :
Au moment de faire le choix de sa vie, un homme questionne son appétit pour celle-ci, découvre l’œuvre d’un peintre méconnu et en tire l’idée d’un tableau dans lequel il se mettra en scène lui-même. «Jaune citron, je me serais mis à côté d’un beau bleu, on aurait peut-être créé une infinité ensemble, mais ce n’est pas ça. Et d’être bleu ne me tente pas du tout. Non, ce serait un jaune riche, ocré, profond qui irait vers les autres couleurs sans renoncer à sa particu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
C'est toujours avec beaucoup d'intérêt et de curiosité que je participe aux masses critiques de Babelio. Chaque fois que j'ai eu la chance d'être sélectionnée, les livres envoyés m'ont forcée à sortir de ma zone de confort en matière de lecture.
Et ce roman-ci ne déroge pas à la règle. Je remercie d'ailleurs Babelio et les éditions L'Ire des marges de cette découverte.

1ère surprise, le livre en lui-même: dos nu, reliure cousue contenu dans un étui. Un livre comme je les aime, intrigant, qui interpelle avant même d'ouvrir la première page.

Puis vient la lecture et là, il a fallu que je m'accroche parce que ce n'est pas du tout le genre d'écrit que j'apprécie : une succession de phrases courtes sans vie, sans relief, un abîme de platitude mais qui colle si bien à l'état d'esprit du narrateur, principal acteur de ce roman.

Ce personnage sans nom est au temps des dernières fois (il le dit lui même). Quelque chose le ronge de façon douloureuse,au propre comme au figuré. Il se sent hors du monde, hors de lui, déphasé. Plus rien n'a d'appétence pour lui hormis les fruits aux couleurs de nostalgie, après la visite d'un musée consacré à un peintre qui s'est spécialisé dans la peinture de pommes. Et le voilà qu'il s'enivre de couleurs, e bruits et d'odeurs pour parfaire son propre chef d'oeuvre ultime.

L'ambiance mortifère, l'écriture plutôt sèche peuvent être rébarbatives; seules les envolées poétiques sur les sensations mettent un peu de vie dans le récit et donne une bouffée d'air au lecteur.
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JE ne mettrais que 2 étoiles pour ce livre. Je n'ai pas apprécié plus que ça. le personnage semble faire un monologue sur les fruits. Chaque chapitre ou ce qui ressemble a un chapitre fait l'objet d'un fruit, sachant que la dominante semble etre la pomme. Pourquoi la pomme ? Moi je prefere la banane...a moins que ce ne soit la pèche !
Enfin bref, je me suis ennuyé ferme .
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Une composition arcimboldienne fruitée envahit le réel d'un narrateur crépusculaire, de fuite en contemplation, de compréhension intime en action.

Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2017/07/13/note-de-lecture-vanite-aux-fruits-derek-munn/
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
C’est ma première visite à cette ville, cependant rien n’est étrange. C’est sans doute ça qui me donne une sensation d’étrangeté. Sur le trottoir, je suis déphasé, comme on peut l’être à la sortie d’une séance de cinéma. Mais ça fait longtemps que je n’ai pas vu un film au cinéma. Les magasins sont fermés, il y a peu de monde dans les rues. Les gouttes de tout à l’heure n’ont rien donné à part l’odeur de pluie, l’illusion de terre là où il n’y en a pas. Un petit chef-lieu similaire à celui dont j’habite une commune périurbaine. Où il serait aussi difficile de se perdre que de trouver ce qu’on cherche vraiment. Je ne cherche rien. L’offre et mes demandes sont deux mondes séparés. Ai-je même des demandes ? De vitrine en vitrine des produits passent et reviennent : chaussures, lingerie, vêtements pour femme, enfant, homme, agences immobilières, porcelaine, chocolat, banques, bijoux. Boutiques aux noms ubiquitaires, chaînes qui attachent, qui asservissent le pays. je les observe avec incompréhension, puis une sorte d’émerveillement à la vue des prix que certains paient pour une chemise, une culotte.
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Il faut fermer les volets. Sinon la petite communauté de la rue viendra frapper à la porte me rappeler que j’ai oublié. Car il vaut mieux quand même, on ne sait jamais. Et à part ça, tout va bien ? Des gens sympas qui veillent gentiment. Voisins pas compliqués, accueillants dès mon arrivée. Leur bonté me fait peur maintenant, me fait raser les murs. Je dois rester vigilant. Il ne faut pas qu’on me détourne ni m’empêche.
Les couleurs, bruits, odeurs s’unifient au moment où je me détache du mur. L’air grésille, brunit, s’épaissit, graillonne. Quelqu’un fait griller du poisson. Oublient l’impossibilité de ce plaisir, je mords l’envie. Le jaune implose, rouge, fond dans le noir. Cela m’entraîne dans un tourbillon boueux de douleur. Le poisson se bat dans mon estomac, un hameçon s’en prend à mes viscères. C’est moi qui me dispute aux deux bouts du fil. Ma main cherche le mur que je viens de quitter et qui semble s’être déplacé. Je me plie, me laisse tomber. A genoux, je fouille au cœur de la douleur ma présence, mon absence.
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Cette soirée d’hôtel après le stage était la fête de nos fantômes, passés et futurs. J’y étais comme un intrus, une pensée jaune, une absence grise. Et ce soir la banane revient me faire un dernier reproche.
Avec sa peau traîtresse.
Fruit sûr de lui, fruit suffisant, avec l’assurance d’un esclave devant les faiblesses du maître.
Fruit salace, exotique, sensuel, arrivé des continents que je n’ai jamais visités.
Denrée coloniale. Je n’entrais pas dans son monde et il n’y avait pas de place pour elle dans le mien. Elle s’en moquait, m’enfermait, soulignait mes hésitations, mes inhibitions, rigolait des blagues que je ne racontais pas, des aventures que je n’avais pas vécues.
Elle sourit de mes rencontres manquées, mais c’est trop tard. Elle croit pouvoir encore me faire mal, m’accrocher avec sa couleur, me séduire avec son parfum. La pauvre, elle n’a rien compris.
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Les grappes de raisin sont sur la table.
Posées dans la grande assiette blanche.
L’assiette est ébréchée, elle l’était déjà quand je l’ai achetée dans un vide grenier, peu après mon arrivée. Elle ne valait rien, je l’ai aimée tout de suite. Sa blancheur soutient le rayonnement délicat des fruits derrière le voile de la pruine. J’observe les grappes avec précision, attentif à la possibilité d’un mouvement. Sous la concentration de mes yeux les fruits semblent respirer. Les uns sur les autres, ils se touchent sans insistance, sans poids. Un contact respectueux.
Je les écoute.
Le crépuscule cède à la nuit.
Je place la main gauche devant mon visage, j’encadre les raisins dans le vide formé par l’index et le pouce.
Je ne bouge pas.
Pendant plusieurs minutes.
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