C'est beau la guerre, avait toujours pensé Eva, lorsque jeune fille à Munich, elle voyait passer sous ses fenêtres des formations entières de soldats aux uniformes impeccablement coupés et repassés avec soin, le cheveu court, l'épaule droite, le pied assuré, dont les bottes de cuir inspiraient le courage et le fierté. Et soudain, face à ce troupeau de femmes hagardes, la guerre lui apparait comme une maladie.