Lui, son métier, c'était de veiller sur des textes, par amour pour la parole écrite et ce qu'elle représentait. Cette parole écrite perpétuant des êtres qui n'étaient plus depuis longtemps, et dont personne, sans lui et ses pairs, ne se serait souvenu, il était fier, lui, de la préserver. Il lui semblait ainsi remporter une petite victoire sur la mort, sur la nature ; car la nature, le sort des bêtes, c'était de crever sans laisser de trace ni de mémoire, après avoir mis au monde des petits tout pareils à soi.