Dick Porter

Les innovations apportées par Wray engendrèrent un véritable raz-de-marée d'expérimentations sonores. Il n'y a pas un guitariste n'ayant appuyé sur une pédale de distorsion qui ne lui doive quelque chose. Sans lui, il n'y aurait pas eu de Who, de Sex Pistols, de Nirvana et certainement pas eu de Cramps.

A l'instar de ses goûts musicaux, le style d'Ivy avait des influences très diverses. " Irish McCalla dans Shena, la Reine de la Jungle, La Duchesse de Bo Diddley, la danseuse hyper sexy en pantacourt doré qui danse en tortillant du cul dans le film Creeping Terror, les catcheuses mexicaines (surtout le maquillage et la coiffure). Mais son mentor de toujours c'est Maria Montez" révéla-telle.

Je dirais qu'à 95%, l'Ohio est peuplé de glands qui ne ressemblent à rien. En plus, il pèsent tous au moins 150 kilos, je ne crois plus que l'humanité puisse aller plus bas. Mais les 5% qui surnagent déchirent un max !

1978_ ils renforcèrent leur réputation, en donnant un concert dans le lieu le plus extravagant possible : l'Hôpital psychiatrique de Napa.
En tant que " divertissement thérapeutique" la musique des Cramps présentait déjà plus un attrait qu'une après midi à tresser des paniers.

(blablabla blablabla...) - (je passe la description du concert)...

Le show remporta un franc succès. Lux était rayonnant de bonheur : "la direction de l'hôpital à tellement apprécié qu'ils nous ont proposé de nous écrire une lettre de recommandation pour les clubs. En fait, ils ne l'ont jamais fait. Mais j'aurais vraiment adoré avoir une lettre de recommandation émanant d'un établissement psychiatrique. Ils étaient tous dingue la-bas, c'était parfois difficile de différencier le personnel et les patients."

1977_ En fait, la plupart des chroniqueurs ne savaient pas quoi faire avec les Cramps. Pour un, qui avait capté le truc, et qui les décrivit comme "meilleur nouveau groupe sorti du CBGB's depuis plus d'1 an - il y en avait deux ou trois qui les décrivaient comme une espèce de parodie de revival rockabilly.

_IVY déclarera en 97 : "Je ne pense pas que les gens se rensent compte à quel point nous sommes sincères, à quels points nous sommes différents.
En même temps, je ne pense pas que notre musique convienne à tout le monde. C'est une musique différente, pour ceux qui se sentent différents, ceux qui ont l'impression d'etre des marginaux. Ceux qui se marrent ou qui nous trouvent kitch n'ont pas idée de la réalité qu'incarne notre musique".